Couvent de la Madeleine
Un couvent de la Madeleine, également appelé « blanchisserie Madeleine » (en anglais, Magdalene asylum, généralement connu en Irlande sous le terme de Magdalene laundry) désigne une institution à l'origine protestante mais surtout catholique[1], destinée en principe à la rééducation de « femmes perdues » (fallen women), de « femmes de mœurs légères ».
La première institution de la Madeleine est fondée en 1758 à Whitechapel, en Angleterre[2]. Un asile similaire est situé sur Leeson Street à Dublin en Irlande, fondé le 11 juin 1765 par Lady Arabella Denny[3]. Des blanchisseries de la Madeleine fonctionnent au Royaume-Uni, en Irlande, en Suède, au Canada, aux États-Unis et en Australie, jusqu'au XXe siècle[4]
Les errements de ces institutions incarnent l'abus du travail de jeunes et d'enfants par les pouvoirs publics en Irlande parmi d'autres dysfonctionnements généralisés des institutions destinés à recevoir la jeunesse. Bon nombre de ces «blanchisseries» sont en fait exploitées comme des maisons de travail pénitentiaires où leurs régimes stricts sont souvent plus sévères que ceux des prisons. De 1922 à 1996, environ 10 000 femmes rejetées par la société y furent enfermées. Celles-ci souvent adolescentes étaient placées dans ces institutions, parfois pour un motif futile, où elles étaient contraintes de travailler sous la direction de nonnes[5].
Les estimations font état d'environ 30 000 femmes y ayant séjourné[6], le plus souvent contre leur volonté. Le dernier couvent de la Madeleine en Irlande fut fermé le [4].
Histoire
Origine
Les couvents de la Madeleine sont issus du « Rescue Movement » qui prit naissance en Grande-Bretagne et en Irlande au cours du XIXe siècle, qui avait pour but formel la réhabilitation de femmes dites « perdues » (« fallen women »)[7]. Ce terme désignait celles qui avaient eu des relations sexuelles hors mariage, quelle qu'en fut la cause : prostitution, viol, abus sexuels, ou encore sexualité jugée trop précoce[8]. On retrouve en Europe les traces des premières institutions conventuelles consacrées à la prise en charge et à la réhabilitation de ces femmes, dès le XIIIe siècle (« repenties » de l'institution Santa Maria Maddalena delle Convertite à Florence en 1257)[9].
En Irlande, ces institutions prirent le nom de Marie-Madeleine, personnage de la Bible chrétienne qui, selon la tradition catholique (confondant deux personnages des Évangiles, en fait distincts) était une prostituée, s'étant repentie de ses péchés et devenant l'une des personnes les plus fidèles à Jésus. En Irlande, l'Église s'appropria rapidement le mouvement de Madeleine et les foyers, qui étaient prévus à l'origine pour de courts séjours, devinrent de plus en plus des institutions à long terme. Les pénitentes furent mises au travail, généralement dans des laveries. De même que Marie-Madeleine avait lavé les pieds du Christ en signe de pénitence, les pensionnaires devaient accomplir des travaux de blanchisserie, afin de laver symboliquement leurs péchés. Cette activité représentait en outre des rentrées d'argent nécessaires à la bonne marche et à l'entretien des couvents.
Après la Grande Famine de 1845, les couvents de la Madeleine étaient dirigés par quatre ordres de religieuses : les sœurs de la Miséricorde (SM), les sœurs de la Charité (SC), les sœurs de Notre-Dame de la Charité du refuge (SCR) et les sœurs du Bon Pasteur (GSS)[10]. Après l'indépendance, il existait dix établissements en Irlande : à Waterford (GSS), New Ross (SC), Limerick (GSS), Galway (SM), deux à Cork (GSS et SC) et quatre à Dublin : Dún Laoghaire (SM) Donnybrook (SC), Drumcondra (SCR) et Gloucester/Sean McDermott Street (SCR). Celui-ci, le dernier en Irlande, a fermé ses portes en 1996[11].
Dérives
Au fur et à mesure que le mouvement prenait ses distances avec les idées qui furent à son origine, à savoir sortir des prostituées de la rue et les héberger car leur passé les empêchait de trouver un emploi, les foyers prirent un aspect de plus en plus carcéral. Les sœurs chargées de la surveillance des pensionnaires avaient pour instruction de les dissuader par n'importe quel moyen de tenter de quitter l'institution[réf. nécessaire] pour, au contraire, les encourager à entrer dans les ordres. Les registres des foyers montrent que, au cours des premières années, de nombreuses femmes intégraient et quittaient l'institution de leur propre chef, parfois à plusieurs reprises. Dans son ouvrage Reform, Respite, Ritual: An Archaeology of Institutions; The Magdalen Society of Philadelphia, 1800-1850, Lu Ann De Cunzo indique que les pensionnaires cherchaient alors « un refuge à la maladie, la prison, une situation familiale désastreuse, les abus et de mauvaises circonstances économiques ». À cause de leur passé de prostituées, les pensionnaires étaient considérées comme ayant besoin de faire pénitence : « La femme qui n'a jamais connu la pollution d'une seule pensée malsaine, la femme dont l'âme vierge n'a jamais été traversée par l'ombre de la pensée d'un péché, la femme qui respire la pureté, l'innocence et la grâce, reçoit la femme qui respire l'odeur pestilentielle de l'enfer[12]. »
Jusque dans les années 1970, les pensionnaires étaient appelées « filles » et devaient s'adresser à toutes les sœurs en tant que « mère », indépendamment de leur âge, qu'il s'agisse de la mère supérieure ou d'une jeune novice qui n'avait pas encore prononcé ses vœux. Ce système permettait de maintenir les pensionnaires dans un état d'infériorité constant. Pour maintenir l'ordre et une atmosphère monacale, les pensionnaires devaient observer un silence strict tout au long de la journée. « La règle du silence était un point fondamental de la vie de ces femmes et fut maintenue longtemps durant la seconde moitié du XXe siècle »[13]. Les châtiments corporels étaient monnaie courante et les comportements de type auto-mutilation tout simplement ignorés : « à un tempérament rebelle, souvent manifesté par le refus de s'alimenter, on répondra au mieux par le silence. Lorsqu'une fille réalise que personne ne prend garde ni ne s'émeut (tout du moins en apparence) de son jeûne forcé, le martyre qu'elle s'impose à elle-même lui devient rapidement insupportable[14]. »
À mesure que le phénomène se répandit, il sortit du champ de la prostitution pour toucher également les mères célibataires, les jeunes filles trop aguicheuses, ou même simplement trop jolies[6]. Ceci se produisit à la même période où, en Grande-Bretagne et en Irlande, de nombreuses personnes considérées comme « handicapés sociaux » furent également internés dans des asiles et des foyers. Les pensionnaires étaient souvent internées à la requête de membres de leur famille ou de prêtres. Celles qui n'avaient personne à l'extérieur susceptibles de venir les chercher y passèrent le reste de leur vie. Parmi elles, beaucoup ont fini par prononcer leurs vœux. Dans une Irlande à la morale sexuelle conservatrice, les couvents de la Madeleine étaient une institution largement acceptée socialement jusqu'au cœur de la seconde moitié du XXe siècle. En témoignent l'expression courante « bad girls do the best sheets » (« les mauvaises filles font les meilleurs draps »)[6], ou le fait que l'on menaçait les enfants turbulents de les envoyer au couvent. Ils disparurent avec le changement de mœurs sexuelles, mais aussi avec l'apparition de la machine à laver qui concurrençait leur activité de blanchisserie. Pour Frances Finnegan, « il est probable que l'avènement de la machine à laver fut pour autant dans la fermeture des laveries que le changement de mentalité ».
Scandale
On parla très peu de l'existence des foyers avant 1993, lorsqu'un ordre de sœurs à Dublin vendit une partie de son couvent à un promoteur immobilier. Les restes de 155 pensionnaires inhumées dans des tombes anonymes dans la propriété, furent exhumés et, à l'exception d'un corps, incinérés puis ré-inhumés dans une fosse commune. Ceci provoqua un scandale public à l'échelle régionale et nationale. Mary Norris, Josephine McCarthy et Mary-Jo McDonagh, toutes pensionnaires au foyer, témoignèrent sur leur sort. Le documentaire Sex in a Cold Climate, diffusé sur Channel 4 en 1998, interrogea d'anciennes pensionnaires des couvents de la Madeleine qui confirmèrent les incessants abus sexuels, psychologiques et physiques alors qu'elles étaient isolées du monde extérieur pour une durée indéterminée. Les conditions qui régnaient dans les couvents et les traitements subis par les pensionnaires ont été également traités dans le film de Peter Mullan The Magdalene Sisters (2002), largement salué par la critique.
La dernière blanchisserie de Madeleine irlandaise, située à Dublin, a fermé le 25 septembre 1996. En mai 2009, la commission d'enquête sur la maltraitance des enfants en Irlande a publié un rapport de 2 000 pages[15] détaillant des dizaines de milliers de cas d'horribles sévices commis dans de nombreuses écoles, notamment dans les Couvents de la Madeleine. Malgré la constitution d'une commission gouvernementale, toutes les demandes d'indemnisation des victimes sont restées lettre morte.
Le 5 février 2013, l’État irlandais a reconnu sa responsabilité dans « l'asservissement » de plus de 10 000 femmes enfermées entre 1922 et 1996 dans les « blanchisseries Madeleine »[16], ouvrant la voie à une indemnisation.
En 2016, l'ouverture de fosses communes « clandestines » révéla l'enfouissement de 796 cadavres d'enfants « âgés de 35 semaines d’âge fœtal à 2 ou 3 ans », morts dans les années 1950 des suites de mauvais traitements et de malnutrition pour le seul site de l'orphelinat de Tuam, où étaient placés les enfants retirés à leurs mères après leur naissance dans les blanchisseries[17].
Situation en Australie
Il y avait en 1950 des blanchisseries de Madeleine à Brisbane (Mitchelton), Sydney (Ashfield), Melbourne (Abbotsford), Adélaïde (Plympton) et Perth (Leederville) exploitant une cinquantaine de personnes aux bénéfices des hôtels. À la blanchisserie d'Adélaïde, les filles étaient payées. Wal Campbell, le directeur du journal The rock basé à Sydney, a dénoncé les blanchisseries dans une croisade généralement dirigée contre l'Église romaine, indiquant que l'Église catholique était impliquée dans un racket. Une enquête indépendante fut entreprise en 1953 par Richard Henry Hicks, chef du Ministère de la protection de l'enfance, à l'instigation du premier Ministre (en) Bert Hawke (en) comme réponse aux préoccupations des parlementaires à propos des orphelinats ; cependant, Hawke détruisit le rapport après que seuls quelques collègues et un journaliste eurent pu le lire, donnant ainsi un blanc-seing aux congrégations religieuses pour continuer leurs pratiques[18].
Situation en Irlande
Les victimes des blanchisseries Madeleine se sont réunies en une association, « Magdelene survivors together », qui cherche à obtenir une reconnaissance et une réparation de l'État irlandais et diffuse des informations sur les blanchisseries Madeleine[19].
Prise de conscience
S'il existe dans le monde d'autres institutions dédiées à Marie-Madeleine, il n'y a qu'en Irlande que cette institution avait atteint un tel nombre d'établissements où se produisaient les mêmes dysfonctionnements, d'autres blanchisseries Madeleine existant par ailleurs dans le monde. Il a fallu un certain nombre d'années avant que les pouvoirs publics irlandais entament une enquête sur la situation de ces blanchisseries sous la pression d'instances internationales et d'organisations privées. En 1993, le promoteur d'un terrain acheté à l'institution y découvre 155 tombes anonymes. Les corps exhumés - sauf un - sont incinérés et placés dans une fosse commune dans le cimetière de Glasnevin. Ce traitement fait scandale et porte l'affaire à la une des médias irlandais.
En 2002, le film The Magdalene Sisters de Peter Mullan inspiré de cette affaire obtient le Lion d’or de la Mostra de Venise. En 2009, la commission chargée d'enquêter sur les abus commis à l'égard des enfants rend un rapport dont un chapitre est consacré aux enfants placés dans les blanchisseries. Des investigations sont menées à la suite de ce rapport qui porte sur la situation de la République irlandaise en Irlande du Nord et dans le monde entier. Le groupe Justice for Magdalenes a présenté l'affaire au comité des Nations-Unis contre la torture, qui a examiné l'affaire[20] et a enjoint le 6 juin 2011[21] au gouvernement irlandais d'enquêter sur cette affaire. Une commission présidée par le sénateur Martin McAleese a été instituée.
L'une des pièces fournies par les victimes pour démontrer la responsabilité de l'État irlandais est un livre de comptes datant de 1980 qui liste les ressources et les dépenses des blanchisseries Madeleine, les ressources provenant essentiellement de l'État irlandais, mais aussi Áras an Uachtaráin, Guinness, Clerys, le théâtre Gaiety, l'hôpital du Dr Steevens, la banque d'Irlande, le Ministère de la défense, le Ministère de l'agriculture et de la pêche, CIÉ, le club de golf Portmarnock, le club de golf Clontarf et plusieurs hôtels importants, tous clients[22].
En 2013, après la publication des conclusions de la commission d'enquête, le premier ministre irlandais Enda Kenny a reconnu la responsabilité de l'État dans le scandale des blanchisseries Madeleines. Le centre irlandais pour les libertés civiles a appelé à des excuses plus convaincantes de la part d'Enda Kenny, soulignant que :
« l'État n'aurait jamais dû permettre aux blanchisseries Madeleine d'exister. Il incombait à l'État de prévenir la servitude forcée et l'enfermement illégal de ces femmes et de ces filles sur lesquelles il devait veiller. Il a manqué à son devoir, et le ICCL croit qu'il y a ici des preuves accablantes de l'adhésion et de la complicité active de l'État au système des blanchisseries[23]. »
Rapport de la commission interministérielle
Le rapport limite son examen aux dix blanchisseries ouvertes après 1922[24], bien que les personnes entendues (118) aient voulu inclure d'autres blanchisseries ou institutions parmi celles dont les errements étaient examinés. La commission relève qu'il s'agit d'une institution hétérogène, non exclusivement irlandaise, qui constituait un élément du réseau social, servant aux placements de criminelles sorties de prison et d'enfants placés sur décision des institutions scolaires, sociales ou médicales dans un cadre légal et réglementaire. Elle reconnait toutefois que ceux-ci fournissaient des services à l'État sans rémunération. Cette présentation est bien éloignée du vécu traumatique des personnes placées qui ont perdu des années de formation dans des travaux non rémunérés réalisés dans ces blanchisseries[25],[26].
118 femmes et des membres de leur famille ont été entendus par la commission, qui a pu ainsi remonter jusqu'à la période 1940. La plupart d'entre elles y furent envoyées par les institutions scolaires, quelques-unes par leur famille, une seule parce qu'elle avait eu un enfant hors mariage. Aucune d'entre elles n'avait été placée là par les institutions judiciaires, médicales ou psychiatriques. La souffrance de cet emprisonnement était exacerbée par le fait qu'aucune n'avait la moindre idée de la raison pour laquelle elle avait été envoyée là et, étant très jeunes, elles avaient terriblement peur d'y rester toute leur vie. La crainte d'y être renvoyée amena certaines d'entre elles à émigrer. L'une d'elles indiqua avoir été victime d'abus sexuels de la part d'une auxiliaire (celles-ci étant des femmes ayant choisi de rester dans les blanchisseries comme nonnes), les autres ayant subi des violences sexuelles dans leur famille mais pas dans les blanchisseries. Contrairement aux institutions scolaires où elles avaient séjourné, elles n'y étaient pas systématiquement battues (sauf dans certains témoignages[27])[20]. En revanche, elles faisaient l'objet de cruautés verbales de la part des nonnes concernant leurs histoires familiales qu'elles connaissaient bien. Si les punitions consistant en de l'isolement, à des humiliations ou l'obligation de rester à genoux pour un temps étaient légères, les travaux de blanchisserie à faire en silence étaient durs, en particulier pour les plus jeunes. Leur courrier était lu, commenté et dicté par les nonnes. Leurs visites étaient surveillées, parfois découragées. Elles n'étaient que rarement informées du moment où elles quittaient la blanchisserie et étaient placées à d'autres emplois. Si elles voulaient partir d'elles-mêmes, elles étaient découragées d'aller dans ce « grand mauvais monde », ou étaient autorisées à partir sans avoir nulle part où aller. Quelques-unes furent réclamées par leur famille, d'autres s'enfuirent.
Les congrégations religieuses entendues par la commission ont répondu que la vie dans les blanchisseries n'étaient pas différente de celle des monastères dont elle s'inspirait.
Mise en perspective
Il est avéré que les blanchisseries Madeleine et leurs pratiques, tout comme celles des institutions du même genre, étaient bien connues de la population des pays où elles opéraient. Ainsi, les pensionnaires de ces « Magdalene laundries » étaient-elles communément appelées des « Maggies » ; de même se répétait le dicton « Bad girls do the best sheets », « les mauvaises filles font les meilleurs draps », et on menaçait les filles qui se comportaient mal de les envoyer « aux blanchisseries avec les sœurs » (« to the laundries with the sisters ») ; cependant, cette familiarité avec l'existence et le rôle des blanchisseries n'impliquait pas la connaissance de ce qui se passait derrière leurs murs clos[6].
Il est surprenant en revanche que les dysfonctionnements graves des blanchisseries n'aient pas peu à peu filtré au cours des deux siècles pendant lesquels elles ont existé, au fil des révélations que les pensionnaires libérées auraient pu faire à leurs proches.
Mary Gordon, dans son article du New York Times voit dans ce silence assourdissant la conséquence du mutisme qui frappait, et peut-être frappe encore la société irlandaise dans son ensemble, sous l'effet d'un sentiment de honte peut-être renforcée par le poids de la colonisation anglaise, de la pauvreté, ou encore de l’alcoolisme[6]. Toutes les anciennes pensionnaires des blanchisseries Madeleine qui ont été interrogées ensuite sur le sujet insistent pour dire qu'elles n'ont jamais parlé à leur famille de ce qui leur était arrivé, de même que leur famille ne les a jamais interrogées sur le sujet : la honte d'être une « ex-Maggie », qui pesait aussi bien sur l’intéressée que sur ses frères et sœurs, suffisait à les en dissuader[6].
Un autre aspect fondamental doit être pris en compte : selon la mentalité qui régnait dans l'Irlande de l'époque victorienne pour ce qui touchait à la sexualité féminine, le traitement infligé aux pensionnaires des blanchisseries n'était en aucun cas du sadisme, mais au contraire une bonne action destinée à les protéger des flammes éternelles de l'Enfer[6].
Sources trouvées :
- Joanna Penglase, Orphans of the Living: Growing Up in 'Care' in Twentieth-Century Australia, Fremantle Press, 2007
- Colleen Anne Hynes, "Strangers in the House": Twentieth Century Revisions of Irish Literary and Cultural Identity, ProQuest, 2007
- Mary Gordon, How Ireland Hid Its Own Dirty Laundry, sur The New York Times. Consulté le 9 février 2013.
Documents et œuvres médiatiques
- Rapports publics
- Rapport de la Commission to Inquire into Child Abuse, 2009, qui enquête sur les abus de plusieurs institutions dont les blanchisseries Madeleine , dont le chapitre 18 du volume 3 est spécifiquement consacré aux enfants placés dans les blanchisseries
- Rapport de la commission interministérielle pour déterminer la responsabilité de l'État dans les blanchisseries Madeleine
- Livres, récits et œuvres
- Ireland's Magdalene Laundries and the Nation's Architecture of Containment, de James M. Smith, qui a obtenu le prix Donald Murphy en 2007 de la conférence américaine d'études irlandaise pour un premier ouvrage remarquable. (ISBN 978-0-268-04127-4)
- The Wild Rose Asylum: Poems of the Magdalen Laundries of Ireland, de Rachel Dilworth, Prix Akron de la poésie 2008
- For The Love of My Mother, de J.P. Rodgers, racontant la vie de sa mère irlandaise, née d'une famille pauvre et ayant vécu pendant 30 ans dans diverses institutions dont les blanchisseries Madeleine.
- The Magadalen Martyrs, de Ken Bruen, 2003, est un roman policier centré sur ce thème.
- Frances Finnegan, Do Penance or Perish. A Study of Magdalen Asylums in Ireland, Congrave Press, Ireland, Piltown, Co. Kilkenny (2001). site web officiel.
- Mary Raftery, et al., Suffer the Little Children: The Inside Story of Ireland's Industrial Schools, Continuum International Publishing Group, hardcover, 424 pages, (ISBN 0826413374).
- Cliona Murphy et Maria Luddy, Women Surviving, Dufour Editions, 1990.
- Kathy O'Beirne, L’enfer de Kathy, J'ai vécu six ans chez les Magdalene Sisters, Pocket, 2012. Autobiographie d'une femme témoignant de son enfance passée dans les blanchisseries et hôpitaux psychiatriques.
- Films
- Philomena, de Stephen Frears, 2013, où une femme recherche son fils, né dans un couvent 50 ans auparavant et placé alors en adoption par les sœurs.
- The Forgotten Maggies, de Steven O'Riordan, 2009, où cinq femmes témoignent de leur séjour dans les blanchisseries.
- The Magdalene Sisters, de Peter Mullan, 2002
- Sex in a Cold Climate : un documentaire réalisé par Steve Humphries, interviews de quatre survivantes du couvent de la Magdalene, paru en 1998 1[28] 2[27] 3[29] 4[30] : quatre femmes relatent leur séjour dans les blanchisseries et diverses orphelinats à cause de leur grossesse, d'abus sexuels ou parce qu'elles « étaient trop jolies ».
- The Magdalen Whitewash, pièce écrite par Valerie Goodwin et jouée par le Coolmine Drama group au Draíocht Arts Centre à Dublin, 2002
- Pièce de théâtre
- Eclipsed, pièce écrite par Patricia Burke-Brogan dans les années 1980 sur les blanchisseries où elle avait travaillé en 1960, jouée pour la première fois en 1992.
Chanson
- The Magdalene Laundries, de Joni Mitchell (1994)
- Cécile Corbel, dans la chanson Petit Fantome de son album Enfant Du Vent (2019), fait référence au Magdalene laundry
Annexes
Notes et références
- Paris Match - Les couvents de l'horreur par Clémentine Rebillat
- (en) Frances Finnegan, Do penance or perish : a study of Magdalen asylums in Ireland, Congrave Press, (ISBN 0-9540921-0-4 et 978-0-9540921-0-8, OCLC 47902431, lire en ligne), p. 8
- Rebecca Lea McCarthy, Origins of the Magdalene Laundries: An Analytical History, McFarland, 2010, p. 238
- (en) Gary Culliton, « LAST DAYS OF A LAUNDRY », sur The Irish Times (consulté le )
- Clémentine Rebillat, Couvents de l’horreur, l'Irlande devant son passé, Paris-Match, 2013
- Mary Gordon, How Ireland Hid Its Own Dirty Laundry, sur The New York Times. Consulté le 9 février 2013.
- Cette expression anglaise peut être traduite par « femmes perdues », « femmes déchues » ou « femmes tombées en disgrâce ».
- Selon l'ouvrage de Frances Finnegan, Do Penance or Perish, seule une minorité de femmes admises dans les couvents étaient des prostituées professionnelles. La plupart étaient en fait des mères célibataires. Dans leur livre Women Surviving, Cliona Murphy et Maria Luddy défendent la même thèse
- (en) Rebecca Lea McCarthy, Origins of the Magdalene Laundries: An Analytical History, McFarland, , p. 78-79
- En France, la Congrégation de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur gère ces femmes mais cette institutionnalisation cautionnée par l'État et la société n'atteint pas le régime madeleiniste irlandais.
- « Laver enfin la mémoire des blanchisseuses esclaves », The Irish Times, in Courrier international, 7 juillet 2011.
- Catriona Clear, Nuns in Nineteenth-Century Ireland, p.153; cité par Finnegan, p.20
- Finnegan, p. 24
- Arthur J. S. Maddison, Hints on Rescue Work, A Handbook for Missionaries and Superintendants of Homes (1898); cité par Finnegan, p.31
- Virginie Malingre, « L'Eglise irlandaise a maltraité des milliers d'enfants dont elle avait la charge », Le Monde, (lire en ligne).
- « L’état irlandais jugé responsable des blanchisseries Madeleine », Le Monde du 5 février 2013 (consulté le )
- Philippe Bernard, « Des restes des 796 enfants morts à l’orphelinat irlandais de Tuam ont été identifiés », sur lemonde.fr, (consulté le )
- (en) « Bad girls do the best sheets », sur The Sydney Morning Herald, (consulté le )
- Site de l'association des survivants des blanchisseries Madeleine
- Rapport du comité contre la torture à propos de conditions de détention en Irlande, qui traite de la question des laveries des sœurs Marie-Madeleine au point 21 ss à partir de la page 7 : « Laveries des sœurs de Marie-Madeleine
21. Le Comité est gravement préoccupé par le fait que l’État partie n’a pas, faute d’avoir inspecté les laveries des sœurs de Marie-Madeleine et d’avoir encadré leur fonctionnement, protégé les femmes et les jeunes filles qui y ont été recluses contre leur gré entre 1922 et 1996 et y auraient subi des mauvais traitements physiques, psychologiques et autres constituant des violations de la Convention. Le Comité fait également part de ses graves préoccupations face à l’absence d’enquêtes rapides, indépendantes et approfondies de l’État partie sur les allégations de mauvais traitements à l’encontre de femmes et de jeunes filles dans les laveries des sœurs de Marie-Madeleine (art. 2, 12, 13, 14 et 16).
Le Comité recommande à l’État partie d’ouvrir rapidement des enquêtes indépendantes et approfondies sur toutes les plaintes relatives à des actes constitutifs de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants qui auraient été commis dans les laveries des sœurs de Marie-Madeleine et, le cas échéant, de poursuivre et sanctionner les auteurs en leur imposant des peines à la hauteur de la gravité des actes commis et en garantissant à toutes les victimes le droit d’obtenir réparation et d’être indemnisées, y compris les moyens nécessaires à leur réadaptation la plus complète possible. » - http://www.iccl.ie/news/2011/06/06/ireland-urged-to-live-up-to-its-obligations-by-un-torture-watchdog-.html
- http://www.magdalenesurvivorstogether.net/#/laundry-ledger-1981/4564808769
- Communiqué du ICCL du 5 février 2013 : « The State should never have allowed the Magdalene laundries to exist. It was the State’s responsibility to prevent the indentured servitude and unlawful incarceration of these women and girls, to whom it owed a duty of care. It failed in this responsibility, and the ICCL believes that there is compelling evidence of State acquiescence and active complicity in the Laundries system. »
- Date de la naissance de l'État libre d'Irlande.
- Témoignages des personnes placées dans les blanchisseries Madeleine
- Les couvents de la Madeleine : camps de concentration pour mères célibataires et femmes libérées, un article sur le site du mouvement matricien
- « Sex in a Cold Climate- Part 2 of 4 » (consulté le )
- « Sex in a Cold Climate- Part 1 of 4 » (consulté le )
- « Sex in a Cold Climate- Part 3 of 4 » (consulté le )
- « Sex in a Cold Climate- Part 4 of 4 » (consulté le )
Bibliographie
- Frances Finnegan, Do Penance or Perish. A Study of Magdalen Asylums in Ireland. Congrave Press, Ireland, Piltown, Co. Kilkenny (2001). site web officiel.
- Nathalie Sebbane, Memorialising the Magdalene Laundries: from story to History, Peter Lang (2021), 307 pages ( (ISBN 978-1-78707-589-4))
- Mary Raftery, et al.: Suffer the Little Children: The Inside Story of Ireland's Industrial Schools, Continuum International Publishing Group, hardcover, 424 pages, (ISBN 0826413374).
- Cliona Murphy et Maria Luddy, Women Surviving, Dufour Editions, 1990.
- Kathy O'Beirne, L'enfer de Kathy
Articles connexes
- Abus sexuels sur mineurs dans l'Église catholique
- Affaire de l'orphelinat de Jersey
- Augustines de l'Ordre de la Pénitence de la Madeleine
- Couvent des Madelonnettes de l'Ordre des filles de Marie-Madeleine, à Paris (1618-1790)
- The Magdalene Sisters : film sur ce sujet
- Travail des enfants
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