Conchil-le-Temple
Conchil-le-Temple est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France.
Conchil-le-Temple | |||||
L'église Notre-Dame-de-la-Nativité. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Pas-de-Calais | ||||
Arrondissement | Montreuil | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération des Deux Baies en Montreuillois | ||||
Maire Mandat |
Daniel Dubois 2020-2026 |
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Code postal | 62180 | ||||
Code commune | 62233 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Conchilois | ||||
Population municipale |
1 129 hab. (2018 ) | ||||
Densité | 68 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 22′ 06″ nord, 1° 39′ 55″ est | ||||
Altitude | Min. 3 m Max. 57 m |
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Superficie | 16,72 km2 | ||||
Type | Commune rurale et littorale | ||||
Aire d'attraction | Berck (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Berck | ||||
Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Géographie
Conchil-le-Temple se situe au sud de Berck, le long du fleuve Authie. L'altitude la plus élevée est de 57 mètres. Conchil-le-Temple se trouve dans un cadre rural, boisé et composé de nombreux étangs dont la Foraine d'Authie.
Hameaux et écarts : la Commanderie, la Frénésie, le Pas-d'Authie, le Pavillon. La commune fait partie de la région naturelle du Marquenterre.
Communes limitrophes
Waben | Verton | Lépine | ||
N | ||||
O Conchil-le-Temple E | ||||
S | ||||
Quend (Somme) |
Colline-Beaumont | Tigny-Noyelle |
Urbanisme
Typologie
Conchil-le-Temple est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Berck, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 19 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[6]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[7],[8].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (81,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (82,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (61,2 %), prairies (14,6 %), eaux continentales[Note 3] (7,1 %), zones urbanisées (6,4 %), zones agricoles hétérogènes (5,3 %), forêts (3,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,5 %), zones humides côtières (0,6 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].
Toponymie
- Nom qui vient de concha, « haie » ou concile, lieu de réunion de prêtres : Concilium (845)[11], Concetum (1042), Conchil (1295), Conchetum (1298), Conci (vers 1366), Conchy-les-Waben (1406)[12], Conchie (1608)[13], Conchie (1650)[14], Conchille (1670), Conchy (1703), Conchile-le-Temple (1790)[15], Conchil-sur-Authie (1793)[16].
Histoire
Hariulfe mentionne Conchil parmi les possessions de l'abbaye de Saint-Riquier. La maison que l'on appelait le Temple-lez-Waben se trouvait au lieu nommé la Commanderie. Elle était située entre deux chemins dont l'un conduisait à Waben et l'autre à Montreuil ; c'est là que résidaient en 1307 les Templiers Raoul de Monteswis et Eudes d'Écuires qui furent arrêtés à Montreuil et brûlés vifs.
Guillaume de Bours, dit "Vitart", meurt à la bataille d'Azincourt en 1415[17].
Le , Nicolas de Bours, écuyer et l'un des successeurs de Jean de Bours, en servit aveu à Nicolas de Werchin, baron de Merlimont. Ce fief que possédèrent après lui Henri aux Epaules, Jean de Longueval et Claude de la Wespierre, fut acheté le par messire Louis de Bresdoult, chevalier. Louis de Bresdoult était déjà seigneur de Neuvilette et du Pas-d'Authie, du chef de sa mère Antoinette de Gouy. Antoine Hourdel lui vendit le , le fief de Beaurepaire les Bresdoult habitèrent le Pas-d'Authie : l'un d'eux, messire Henri, fut mayeur de Montreuil et mourut en 1761 ; faisant une fille unique, demoiselle Marie-Madeleine, qui épousa Simon-Joseph Moullart baron de Torcy. La cure de Conchil était à la présentation de l'abbé de Saint-Eloi-les-Noyon. Le desservant, les moines de Saint-Josse et le seigneur partageaient la dîme.
La confrérie de Saint-Blaise établie dans l'église de Conchil remonte à une haute antiquité. L'évêque d'Amiens lui accorda en 1686 une relique insigne du saint et il ratifia en même temps les règlements de cette pieuse association qui compte actuellement plus de trois cents membres.
La relique de saint Blaise est l'objet d'une grande vénération. Les nombreux pèlerins, qui viennent à Conchil le et les jours suivants, invoquent saint Blaise afin d'être préservés des maux de gorge. (Notes de M. l'abbé Oudin).
On prétend que le Pavillon est l'ancienne prison du bailliage de Waben. C'est une construction carrée dont les murailles ont une grande épaisseur. Les caves sont très profondes et on y voit d'énormes anneaux qui servaient à enchaîner les prisonniers.
Les Templiers et les Hospitaliers
Lorsque les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem succédèrent aux Templiers, la commanderie réunie à celle de Loison, était riche de 60 journaux de terres labourables et de 124 journaux de bois divisés en deux parties : le bois de la Servelle (99 jx) et le bois du Temple (25 jx).
Un moulin et un four banal avec des rentes rapportaient environ 54 livres. Les Hospitaliers eurent à soutenir en 1352 plusieurs procès contre le comte de Ponthieu, à l'occasion de certains droits seigneuriaux qu'il exerçait au Temple. À la suite de ces procès, ils continuèrent à rendre la haute, la moyenne et la basse justice ; le comte de Ponthieu ne put sous aucun prétexte s'arroger le droit de faire des exploits dans leur domaine.
Les guerres du XVe siècle causèrent partout de grands ravages, le rapport de la visite prieurale de 1495 nous trace un bien triste tableau du membre de la communauté de Loison nommé le Temple-les-Waben : la chapelle avait été incendiée ; les bâtiments étaient démolis ; le moulin tombait en ruine. Le commandeur Emery d'Amboise les fit réparer. Un prêtre séculier desservait la chapelle qui était dédiée à la Sainte Vierge moyennant une pension de 20 livres.
Le revenu de la maison du Temple-les-Waben était en 1578, de 166 écus soleil avec les droits seigneuriaux. Il s'élevait, en 1757 à 1 272 livres ; et en 1783 à 1 500 livres[18].
La seigneurie vicomtière du Temple qui relevait en partie du roi à cause de son château de Waben, de la baronnie de Merlimont et de la seigneurie de Maintenay, appartenait en 1311 à Jean de Bours (Aveu de Maintenay).
Politique et administration
Population et société
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[23].
En 2018, la commune comptait 1 129 habitants[Note 4], en augmentation de 0,18 % par rapport à 2013 (Pas-de-Calais : +0,1 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (17,8 %) est en effet inférieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (19,8 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (50,6 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :
- 49,4 % d'hommes (0 à 14 ans = 21,1 %, 15 à 29 ans = 19,3 %, 30 à 44 ans = 20 %, 45 à 59 ans = 23,1 %, plus de 60 ans = 16,4 %) ;
- 50,6 % de femmes (0 à 14 ans = 20,8 %, 15 à 29 ans = 16,1 %, 30 à 44 ans = 22,4 %, 45 à 59 ans = 21,7 %, plus de 60 ans = 19,1 %).
Enseignement
La commune gère une école primaire (maternelle et élémentaire).
Manifestations culturelles et festivités
Tous les ans, en juillet, la « Fête au Village » organisée par l'ASCOTE réunit plusieurs centaines de personnes qui viennent faire la fête dans une ambiance traditionnelle. Après une messe en plein air sur le terrain de football, un cortège composé de chars fleuris, de groupes folkloriques, d'harmonies, de majorettes et autres animations traverse la commune. Les trottoirs sont noirs de monde. Une fois arrivé au terrain de football, le cortège se réunit et cède la place à une grande fête populaire avec de nombreux jeux aussi bien pour les grands et les petits (courses en sac, jeux traditionnels, structures gonflables…). En soirée, un grand bal populaire est organisé. Un feu d'artifice est également tiré en soirée, un feu qui émerveille chaque année les yeux des plus petits comme des plus grands. Ce feu d'artifice bénéficie du concours de la municipalité et de partenaires privés.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- L'église Notre-Dame-de-la-Nativité est remarquable. Le chœur, orné de vitraux offerts par le Baron Moullart de Torcy, est du XVe siècle. Le tableau qui représente la Présentation de la Sainte Vierge au Temple est attribué à Annibal Carrache.
Le baron Moullart de Vilmarest l'acheta peu de temps après la Révolution à un chanoine de Paris qui l'avait sauvé du pillage de Notre-Dame.
- Le monument aux morts.
- Chapelle avec reconstitution de la grotte de Lourdes.
- Château du Pas-d'Authie. La ferme du château lui fait face, de l'autre côté de la route départementale.
- Le monument aux morts devant un calvaire.
- Chapelle dédiée à Notre-Dame de Lourdes.
Patrimoine naturel
- La Foraine d’Authie est un site géré par la Communauté de communes CA2BM. Il abrite de nombreuses espèces d'oiseaux : Oie cendrée, Bernache nonnette, Bernache du Canada, Cygne tuberculé, Cygne chanteur, Ouette d'Égypte, Tadorne de Belon, Fuligule milouin, Fuligule morillon, Spatule blanche, Grand Cormoran… mais aussi des mammifères : Lapin de garenne, Lièvre d'Europe, Sanglier, Chevreuil, Renard roux...
Personnalités liées à la commune
- Line Renaud, réfugiée dans la commune durant l'exode de 1940[27].
Héraldique
Blason | D'azur au chevalier du Temple de carnation, à la tunique d'argent chargé d'une croix pattée de gueules, au manteau du même. |
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Détails |
Pour approfondir
Bibliographie
- Sueur F. & Gosselin G. (2009) Commensalisme lié à la pêche collective du Grand Cormoran Phalacrocorax carbo, à Conchil-le-Temple (62,PP - W05,09), dans une ancienne gravière. Le Héron, 42 : 15-18.
- Sueur F., Merchier M. & Gosselin G. (2011) Avifaune de la Foraine d’Authie à Conchil-le-Temple (62,PP - W05,09) : phénologie de l’avifaune aquatique et effectifs nicheurs de 2005 à 2010. Le Héron, 44 : 105-118.
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Berck », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
- « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
- « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Hariulfe
- Titre de famille
- Tassin, loc. cit.
- Jansson
- Comte Auguste De Loisne, Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais, Paris, (lire en ligne), p. 105-106.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- « Azincourt 1415 : d'où venaient les chevaliers français morts à la bataille ? ».
- Arch. Nationales, Ordre de Malte J. 5058
- « Hommage à Bernard Eeckhout : Maire de Conchil-le-temple depuis 1977 », Opale Sud Infos, no 4, , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
- « Élu le 12 novembre dernier : Pierre Beaurain succède à Bernard Eeckhout », Opale Sud Infos, no 4, , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
- David Sagot, « Malgré le problème de la salle des fêtes, Conchil-le-Temple avance à grands pas : Quarante associations, un boom de sa population, l'Internet à 18 mégas... la commune de Conchil-le-Temple est en train de devenir une véritable petite ville. Mais la maîtrise de ce développement, bien que sources de nombreux projets, constitue un enjeu de taille pour le nouveau maire, Alain Delorme. », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Évolution et structure de la population à Conchil-le-Temple en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- « Résultats du recensement de la population du Pas-de-Calais en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Avec les enfants et le personnel soignant de Berck, la tendresse de Line Renaud et Gervais Martel, La Voix du Nord du 25 décembre 2008.
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