Concerto pour piano de Roussel

Le Concerto pour piano et orchestre opus 36 est un concerto d'Albert Roussel. Composé en 1927, il fut créé le à Paris aux concerts Koussevitzky.

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Concerto pour piano
Opus 36 (L 44)
Genre Concerto
Nb. de mouvements 3
Musique Albert Roussel
Effectif Piano et orchestre symphonique
Durée approximative env. 17 minutes
Dates de composition juillet-octobre 1927
Dédicataire Lucie Caffaret
Création
Paris
Interprètes Alexandre Borovsky (piano)
Serge Koussevitzky (direction)

Histoire

Le Concerto pour piano et orchestre de Roussel est composé entre juillet et [1], et dédié à Lucie Caffaret[2]. Il est créé le à Paris par le pianiste Alexandre Borovsky[3], salle Pleyel[4], sous la direction de Serge Koussevitzky[5].

Dans une lettre à Albert Roussel, Paul Dukas écrit que ce concerto « veut un toucher plus rare et qui vient de plus loin que les doigts »[6],[7].

Analyse

L’œuvre adopte la structure traditionnelle du concerto en trois mouvements[1] :

  1. Allegro molto : mouvement d'un dramatisme marqué qui oppose violemment thèmes et rythmes, soliste et orchestre, le tout se réconciliant à la fin[1] ;
  2. Adagio : mouvement d'un calme immatériel et envoûtant[8] ;
  3. Allegro con spirito : danse pleine de fougue avec variations aux sonorités fermes et maitrisées[9].

L'accompagnement orchestral est instrumenté pour un piccolo, deux flûtes, un hautbois, un cor anglais, deux clarinettes, deux bassons, deux cors, deux trompettes, trois timbales, percussions (cymbales, grosse caisse, triangle, caisse claire) et cordes[2].

« Le piano débute le [premier] mouvement par un ostinato insistant très grave, établissant immédiatement son rôle comme partenaire percussif dans la texture orchestrale plutôt que comme soliste qui lui est opposé[10]. » ; « les accords hiératiques de l'instrument soliste […] donnent à cette page son caractère mystérieux[11] […] » Le second mouvement, « L'Adagio constitue le sommet expressif : la résonance initiale insistante du piano dans le registre grave engendre un étrange climat d'hypnose propice à une contemplation introspective d'un troublant onirisme[12]. » Concernant ce mouvement, le compositeur André Jolivet devait écrire en 1971 : « Qui, d'ailleurs, pourrait rester insensible à l'infinie poésie du passage lent de Roussel... »[13]. Le troisième mouvement est structuré à la manière d'un rondo, dont le thème est une danse énergique suivie de variations libres[9], et « se termine brusquement après la cadence comme une vie qui s'éteint »[13].

L'exécution de l'œuvre dure en moyenne seize, dix-sept minutes[9].

Dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par la musicologue Nicole Labelle, le morceau porte le numéro L 44[14].

Discographie

Références et notes

  1. Tranchefort 1998, p. 661.
  2. Labelle 1992, p. 74.
  3. Interview d'Eugen Indjic, Je joue du piano, le mag du piano.
  4. Top 2016, p. 130.
  5. Labelle 1992, p. 75.
  6. Cité par Dom Angelico Surchamp, Albert Roussel, Seghers, 1967, p. 134.
  7. Roussel, page de l'Orchestre de Douai
  8. Tranchefort 1998, p. 661-662.
  9. Tranchefort 1998, p. 662.
  10. Richard Langham Smith, livret du CD Roussel, Concerto pour piano, EMI, 1994.
  11. Jean Roy, livret du CD Roussel, Concerto pour piano, EMI, 1994.
  12. Michel Fleury, « La Musique d'Albert Roussel », livret du coffret Roussel / Hahn, Naïve, 2009.
  13. Top 2016, p. 131.
  14. Labelle 1992, p. 73.

Bibliographie

  • Jean-Pierre Bartoli, « Catalogue des œuvres », dans École normale de musique de Paris, Jean Austin (dir.), Albert Roussel, Paris, Actes Sud, , 125 p. (ISBN 2-86943-102-3), p. 46–95.
  • Nicole Labelle, Catalogue raisonné de l'œuvre d'Albert Roussel, Louvain-la-Neuve, Département d'archéologie et d'histoire de l'art, Collège Érasme, coll. « Publications d'histoire de l'art et d'archéologie de l'Université catholique de Louvain » (no 78), , 159 p.
  • Damien Top, Albert Roussel, Paris, Bleu nuit éditeur, coll. « Horizons » (no 53), , 176 p. (ISBN 978-2-35884-062-0).
  • François-René Tranchefort (direction), Guide de la musique symphonique, Paris, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », (1re éd. 1986), 896 p. (ISBN 2-213-01638-0), p. 661-662.

Liens externes

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