Mouvement (musique)

Dans la musique, le mot mouvement peut revêtir plusieurs sens.

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Tempo

Dans la musique occidentale, le mouvement désigne tout d'abord un « mouvement de danse », puis, par extension, le degré de vitesse — ou tempo — d'un morceau de musique quelconque.

On dira, par exemple, que tel mouvement est vif, lent, paisible, endiablé, etc.

Partie de composition musicale

Dans la musique classique, le mouvement désigne ensuite toute section d'une forme musicale qui en comporte plusieurs : suite, sonate, symphonie, etc. Dans cette seconde acception, on peut dire que les différents mouvements d'une œuvre sont délimités dans le temps par une suspension de l'exécution musicale.

  • Pour désigner telle ou telle section d'une œuvre de musique vocale, différents termes sont à la disposition du compositeur — « partie », « acte », « aria », « récitatif », « ensemble », etc. — mais le mot « mouvement » n'est que très exceptionnellement utilisé. De manière plus précise, le titre d'une pièce chantée reprend très souvent le propre titre du texte mis en musique — lorsque celui-ci en possède un — soit, plus simplement, le début du texte en question, dans le cas contraire.
Par exemple, pour la musique religieuse : « Benedictus », « Quia respexit », « He was despised », etc., et pour la musique profane : « La fleur que tu m'avais jetée », « Là, ci darem la mano », « Die Forelle », etc.
  • En ce qui concerne la musique instrumentale, la manière d’intituler un mouvement a trouvé des solutions différentes, selon les époques, selon les pays, selon les compositeurs.

Un mouvement peut être désigné par son tempo

Aux périodes baroque et classique, un mouvement de musique est généralement affecté d'un seul et unique tempo : en conséquence, les compositeurs ont pris tout naturellement l'habitude de désigner chaque mouvement, soit par l'intitulé officiel de son tempo — allegro, adagio, andante, etc. — soit, dans le cas de la suite de danses par exemple, par le nom de la danse de destination, ce nom lui-même faisant référence de façon implicite au tempo qui la caractérise — par exemple, la sarabande est une danse lente, la gigue une danse rapide.

Par exemple, on dira que telle suite de danses comprend cinq mouvements, respectivement intitulés : « Allemande », « Courante », « Sarabande », « Gavotte » et « Gigue » ; ou encore, que telle symphonie en comprend quatre, respectivement intitulés : « Allegro », « Adagio », « Menuet » et « Presto », etc.
  • L'habitude de désigner un mouvement par son tempo sera progressivement abandonnée par de nombreux compositeurs au cours du XIXe siècle — sans disparaître totalement, toutefois. Par exemple, Hector Berlioz a intitulé les cinq mouvements — plus exactement, les cinq parties — de sa Symphonie fantastique : « Rêveries - Passions », « Un bal », « Scène aux champs », « Marche au supplice » et « Songe d'une nuit de sabbat ».

Autres méthodes pour désigner un mouvement

Si le compositeur a souvent recours à la terminologie relevant du tempo ou de la danse, pour désigner les différents mouvements d'une œuvre musicale, d'autres procédés sont également à sa disposition pour remplir la même fonction.

  • Le titre d'un mouvement peut renvoyer au type de structure compositionnelle sollicité.
Par exemple : « canon », « toccata », « fugue », « variation », « prélude », etc.
  • Le titre d'un mouvement peut renvoyer au nombre de parties de destination — procédé très utilisé dans les opéras, par exemple.
Par exemple : « duo », « trio », « quatuor », etc.
Par exemple : « scherzo », « patetico », « lamento », « cantabile », etc.
  • Le titre d'un mouvement peut renvoyer à une particularité technique de l'instrument de destination.
Par exemple : « pizzicato » — pour un instrument à cordes frottées ; « tierce en taille », « basse de trompette », « écho » — pour l'orgue ; « louré » — pour le clavecin — etc.
  • Le titre d'un mouvement enfin, peut être une trouvaille purement poétique, ne relevant pas spécifiquement de la technique ou de la théorie musicales — ce dernier procédé a été particulièrement utilisé par de nombreux compositeurs baroques, français pour la plupart.
Par exemple, « Les barricades mystérieuses » de François Couperin ; « La Pouplinière » de Jean-Philippe Rameau ; etc. — voir aussi les cinq mouvements de la Symphonie fantastique de Berlioz, cités ci-dessus.

Progression du dessin musical

Dans la musique tonale et polyphonique au sens large du terme — c'est-à-dire, la quasi-totalité de la musique occidentale savante, du Moyen Âge à nos jours —, le mouvement désigne également la progression du tissu musical selon l'axe des hauteurs, aussi bien sur le plan mélodique que sur le plan harmonique.

Voir aussi

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