Daltonisme racial

Le daltonisme racial (également appelé cécité aux races), est un terme sociologique qui décrit le fait de ne pas tenir compte ou être indifférent aux caractéristiques et aux traits dits raciaux lorsqu'il s'agit de choisir les individus qui devraient être autorisés à participer à une activité ou à bénéficier d'un service[1].

Idéal

Des sociétés sans distinction de couleur sont exemptes de tout traitement juridique ou social différentiel fondé sur la race ou la couleur de peau.

Une telle société a des politiques gouvernementales neutres sur le plan racial qui rejettent toute forme de discrimination afin de promouvoir l'objectif de l'égalité raciale. Cet idéal était important pour le mouvement américain des droits civiques et les mouvements internationaux de lutte contre la discrimination des années 1950 et 1960[2].

États-Unis

Aux États-Unis, dans les années 1960, des changements législatifs ont été mis en œuvre afin d'éliminer la discrimination raciale et d'établir ainsi le daltonisme racial comme la norme. En 1963, Martin Luther King a exprimé son espoir, dans le discours I Have a Dream, que les gens soient jugés sur le contenu de leur caractère et non sur la couleur de leur peau. La Civil Rights Act de 1964 avait pour but de rendre toutes les personnes égales devant la loi, quels que soient leur race, leur couleur, leur religion, leur sexe ou leur origine nationale[3].

Quant à savoir si ce processus a réellement abouti à une société américaine sans distinction de couleur et si les politiques sans distinction de couleur constituent le meilleur moyen d'atteindre l'égalité raciale, cela reste controversé[2].

France

En raison de son universalisme républicain, la France est généralement qualifiée de "société daltonienne (à la race)" par les médias[4],[5] et les études académiques états-unisiens[6].

Des chercheurs distinguent un daltonisme racial de gauche du daltonisme racial de droite[7].

Insulte ?

Pour le sociologue québécois Mathieu Bock-Côté, le daltonisme racial consiste à ne pas reconnaître le racisme systémique des sociétés. Ce terme serait utilisé selon lui par un rapport du Conseil interculturel de Montréal pour insulter de raciste des personnes contestant le racisme systémique[8].

Sociologie Racialiste

Ce concept est pour Mathieu Bock-Côté celui de la « sociologie racialiste »[9].

Références

  1. (en-US) Pamela Burdman, « Race-blind admissions » [archive du ], sur Cal Alumni Association, (consulté le )
  2. (en) Richard T. Schaefer, Encyclopedia of Race, Ethnicity, and Society, SAGE Publications, (ISBN 978-1-4522-6586-5, lire en ligne), p. 320–322
  3. (en-US) David O. Sears, Jim Sidanius et Lawrence Bobo, Racialized politics : the debate about racism in America, Chicago : University of Chicago Press, (ISBN 978-0-226-74405-6 et 978-0-226-74407-0, lire en ligne)
  4. « "Une société daltonienne": les manifestations en France vues par la presse étrangère », sur LExpress.fr, (consulté le )
  5. (en-US) Karina Piser, « France Was Officially Colorblind—Until Now » [archive du ], sur Foreign Policy, (consulté le )
  6. (en-US) Abby LaBreck, « Color-Blind: Examining France's Approach to Race Policy » [archive du ], sur Harvard International Review, (consulté le )
  7. Racisme et modernité Sous la direction de Michel Wieviorka, éditions La Découverte, 2013 - 1121 pages
  8. Mathieu Bock-Côté, « La loi 101 est-elle raciste? Apparemment, selon certains «antiracistes» » [archive du ], sur Le Journal de Montréal, (consulté le )
  9. La Révolution racialiste, et autres virus idéologiques. par Mathieu Bock-Côté, Place des éditeurs, 2021

Articles connexes

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