Col de montagne
Topographiquement et topologiquement parlant, le col est une structure « en selle de cheval » formée en montagne par l'intersection d'une ligne de crête et de deux talwegs situés de part et d'autre, c'est-à-dire :
- le point le plus bas entre deux sommets appartenant à la même arête ;
- le point de passage sur la ligne de crête le moins haut entre deux versants de montagne.
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C'est parfois le seul lieu alentour relativement horizontal, avec néanmoins des approches depuis les talwegs constituant les secteurs les plus pentus du cheminement.
Suivant sa facilité d'accès, son dénivelé, le col est souvent utilisé pour relier deux vallées mitoyennes d'une même montagne faisant obstacle aux échanges. Les chemins d'accès aux cols les plus accessibles sont souvent aménagés de routes ou de voies ferrées.
Certains cols de montagne s'appellent « pas » dans les Alpes (ex. : pas de Morgins), « port » (ex. : port d'Envalira) ou « hourquette » (ex : Hourquette d'Ancizan) dans les Pyrénées. Le terme « forcla(z) » est également fréquent dans les Alpes, de la Savoie aux Grisons ; il dérive de la même étymologie que hourquette, « petite fourche », désignant la forme en « V » du col vu sur la ligne de crête.
De nombreux cols ont joué un rôle dans l'histoire. Certains ont aussi des « fonctions écologiques et économique » particulières. Au Pays basque, en Soule et en Basse-Navarre plus particulièrement, le mot port est synonyme des pâturages de haute montagne ou de l'estive[1].
Les cols dans l'histoire
Les cols ont influencé le développement de leurs vallées voisines, que ce soit pour les échanges commerciaux ou les flux migratoires de population.
Lieux stratégiques militaires en raison des possibilités de défense, ou en tant que points de passage frontaliers, de nombreux cols ont joué des rôles importants lors des guerres et conflits passés.
Cols et environnement
Les cols d'altitude sont deux fois par an des points de passage obligés pour de nombreux animaux migrateurs. Le cas des oiseaux migrateurs est le plus connu, mais il concerne aussi par exemple des chauve-souris ou des papillons migrateurs pour lesquels les cols jouent une fonction essentielle de connectivité écologique entre leurs zones de reproduction et d'hivernage. Les espèces qui ont besoin de se déplacer pour se nourrir, ou recoloniser des territoires d'où elles ont disparu, ou encore par exemple pour remonter vers le nord pour échapper aux changements climatiques sont également particulièrement dépendantes des cols.
Les cols situés sur des chaînes montagneuses orientées est-ouest sont particulièrement importants de ce point de vue : certains cols des Pyrénées voient passer une grande partie des migrateurs qui doivent aller de la France vers l'Espagne et inversement (l'autre partie des oiseaux longeant la côte, un grand nombre traversant la Méditerranée à Gibraltar. Idem pour la chaîne des Alpes, alors que les Rocheuses américaines sont globalement orientées nord-sud, ne gênant pas les migrations saisonnières ou de recolonisation post-glaciaire, ou d'adaptation par remontée vers le nord aux changements climatiques. Les cols étant souvent dépourvus de forêts, ce sont des lieux de vulnérabilité pour les oiseaux qui y sont plus facilement chassés par l'Homme et/ou par leurs prédateurs naturels. Pour cette raison, l'amont et l'aval de certains cols qui sont de véritables goulots d'étranglement ont concentré les installations et tirs de certains chasseurs, par exemple de palombes dans le sud de la France, au risque de menacer les espèces chassées sur ces sites.
Les cols de l'Himalaya, des Alpes et des Pyrénées, et de nombreuses autres chaînes montagneuses remplissent donc des fonctions écologiques discrètes mais essentielles. À ce titre, les phénomènes de pollution lumineuse, de dérangement, d'occupation militaire et de dégradation de l'Environnement mériteraient d'y être particulièrement limités, en raison de leur fonction de corridor, à l'échelle du réseau écologique paneuropéen et des réseaux écologiques nationaux.
Liste de cols routiers
Les cols sont listés ci-dessous par massif.
Himalaya
Les cols les plus hauts se trouvent dans l'Himalaya, où leur nom local est généralement suffixé La, signifiant « col » en népalais et en hindi. Parmi eux :
- 5 582 m : Marsimik La (en) au Ladakh (Inde, Cachemire), au nord du Pangong Tso
- 5 545 m : Col de Mana au Garhwal (Tibet), à usage militaire et donc inaccessible aux civils (5 610 m selon l'administration indienne)
- 5 565 m : Semo La (en) (Tibet central)
- 5 360 m : Chang La au Ladakh (Inde-Cachemire), entre Leh et le Pangong Lake
- 5 359 m : Khardung La au Ladakh (Inde-Cachemire) (5 602 m selon l'administration indienne)
- 5 328 m : Taglang La au Ladakh (Inde-Cachemire), entre Leh et le Tso Kar
- 5 260 m : Gyatso La (Chine/Tibet), entre Lhatsé et Tingri
- 5 188 m : Namacum (Chine) (Tibet), Nagqu
- 5 170 m : Tanggu La (Chine) (Tibet), enytre Golmud et Nagqu
- 5 130 m : Tong La (Chine) (Tibet), entre Tingri et Nyalam
- 5 050 m : Lalung La (Chine) (Tibet), entre Tingri et Nyalam
- 5 020 m : Kharo La (Chine) (Tibet), entre Lhassa et Gyantsé
- 5 013 m : Mira (Chine) (Tibet), à l'ouest de Lhassa
- 4 693 m : col de Khunjerab (Karakoram), entre la Chine et le Pakistan
- 4 590 m : col de Kunzum (Inde), entre la vallée de Kullu et le district de Lahaul et Spiti
- 3 978 m : Rohtang La (Inde), reliant Manali au Ladakh et à la vallée de Spiti
- 3 528 m : Zoji La au Ladakh (Inde), entre les chaînes du Ladakh et du Zanskar
- 2 832 m : col de Banihal (Inde), entre la Vallée du Cachemire et le Dogranchal (Jammu)
Montagnes Rocheuses
Les montagnes Rocheuses, Canada et États-Unis comptent des cols routiers à des altitudes élevées :
- 3 500 m : col Rollins
- 3 448 m : col Monarch
- 3 279 m : col Milner
- 2 025 m : col Logan
- 1 799 m : col Akamina
- 1 753 m : col Athabasca
- 1 627 m : col du Cheval-qui-Rue
- 1 595 m : col Lolo (Idaho et Montana)
- 1 539 m : col Howse
- 1 358 m : col du Nid de Corbeau
- 1 330 m : col Rogers
- 1 133 m : col Tête-Jaune
Alpes
Le massif des Alpes possède des centaines de cols ouverts à la circulation automobile. À de rares exceptions près, les plus hauts cols sont fermés en hiver en raison de l'enneigement.
- 2 764 m : col de l'Iseran
- 2 758 m : col du Stelvio
- 2 744 m : col Agnel
- 2 715 m : col de la Bonette
- 2 642 m : col du Galibier
- 2 638 m : faux col de Restefond (sur la route du col de la Bonette)
- 2 618 m : col de Gavia (Passo di Gavia)
- 2 612 m : col du Nivolet
- 2 576 m : Hochtor, sur la Grossglockner Hochalpenstrasse
- 2 501 m : col de l'Umbrail
- 2 491 m : col du Rombo
- 2 478 m : col du Nufenen
- 2 469 m : col du Grand-Saint-Bernard
- 2 429 m : col de la Furka
- 2 404 m : col de Granon
- 2 383 m : col de la Flüela
- 2 362 m : col d'Izoard
- 2 347 m : col de la Lombarde
- 2 328 m : col de la Bernina
- 2 324 m : col de la Cayolle
- 2 314 m : col de Livigno
- 2 312 m : col de l'Albula
- 2 291 m : col de Foscagno
- 2 284 m : col du Julier
- 2 259 m : col du Susten
- 2 253 m : col du Sanetsch
- 2 240 m : col d'Allos
- 2 233 m : col de Giau
- 2 210 m : col d'Eira
- 2 188 m : col du Petit-Saint-Bernard
- 2 164 m : col du Grimsel
- 2 149 m : col de l'Ofen
- 2 114 m : col du Splügen
- 2 108 m : col de Vars
- 2 107 m : col du Saint-Gothard
- 2 085 m : col du Mont-Cenis
- 2 067 m : col du San Bernardino
- 2 065 m : col de la Croix-de-Fer
- 2 057 m : col du Lautaret
- 2 052 m : Staller Sattel
- 2 045 m : col des Champs
- 2 044 m : col de l'Oberalp
- 2 034 m : col de Sestrières
- 2 006 m : col du Simplon
- 1 993 m : col de la Madeleine
- 1 991 m : col de Larche
- 1 922 m : col du Glandon
- 1 850 m : col de Montgenèvre
- 1 762 m : col de l'Échelle
- 1 664 m : col du Noyer
- 1 633 m : col des Saisies
- 1 607 m : col de la Colombière
- 1 566 m : col du Télégraphe
- 1 486 m : col des Aravis
- 1 324 m : col de Porte
- 1 250 m : col Bayard
- 1 249 m : col de Rousset
- 1 176 m : col de la Croix-Haute
- 1 027 m : col de Jambaz
Pyrénées
Les cols sont généralement appelés « ports » dans les Pyrénées. Si le mot col s'est imposé pour les principaux, notamment ceux qui sont des passages aménagés avec des routes, l'usage du mot « port » se perpétue pour les autres (port de Vénasque, port d'Orle, port de Siguer etc.)
- 2 409 m : port d'Envalira avec un tunnel à péage à 2 000 m
- 2 114 m : col du Tourmalet
- 2 001 m : port de Pailhères
- 1 919 m : col de Puymorens
- 1 794 m : col du Pourtalet
- 1 760 m : col de la Pierre Saint-Martin
- 1 755 m : port de Balès
- 1 709 m : col d'Aubisque
- 1 632 m : col du Somport
- 1 573 m : port de Larrau
- 1 570 m : col d'Agnes
- 1 569 m : col de Peyresourde
- 1 517 m : port de l'Hers
- 1 513 m : col d'Ares
- 1 489 m : col d'Aspin
- 1 438 m : col de la Hourcère
- 1 293 m : col du Portillon
Massif central
- 1 589 m : pas de Peyrol
- 1 569 m : col de la Croix de Peccata
- 1 541 m : col de Finiels
- 1 506 m : col de la Croix de Boutières
- 1 474 m : col du Pré de la Dame
- 1 451 m : col de la Croix Saint-Robert
- 1 430 m : col du Pendu
- 1 401 m : col de la Croix-Morand
- 1 396 m : col de Prat-de-Bouc
- 1 390 m : col du Béal
- 1 380 m : col de Prat-Peyrot
- 1 371 m : col de Meyrand
- 1 368 m : col de la Grifoul
- 1 365 m : col des Supeyres
- 1 364 m : col de Serre
- 1 350 m : col de la Lusette
- 1 340 m : col de Bonnecombe
- 1 308 m : col de la Croix de Bauzon
- 1 309 m : col du Perthus
- 1 294 m : col de Cère
- 1 268 m : col de Guéry
- 1 267 m : col de Baracuchet
- 1 266 m : col de la Chavade
- 1 264 m : col du Minier
- 1 253 m : col de la Loge
- 1 251 m : col de la Charousse
- 1 244 m : col du Rouvey
- 1 242 m : col de Néronne
- 1 233 m : col de l'Œillon
- 1 231 m : col de Légal
- 1 220 m : col d'Aulac
- 1 210 m : col d'Entremont
- 1 201 m : col de la Croix de Chaubouret
- 1 196 m : col des Pradeaux
- 1 173 m : Col de Peyra Taillade
- 1 163 m : col de la Croix de l'Homme Mort
- 1 161 m : col de la République
- 1 157 m : col des Limites
- 1 153 m : col du Lioran
- 1 114 m : col de la Fageole
- 1 088 m : col de la Croix-de-Berthel
- 1 031 m : col de Perjuret
- 1 023 m : col du Tracol
- 1 001 m : col de la Croix des Quatre Jambes
- 997 m : col de Curebourse
- 975 m : col des Brosses
- 972 m : col de Fontfroide
- 911 m : col de l'Asclier
- 864 m : col de la Croix Casard
- 787 m : col de l'Escrinet
- 758 m : col des Fans
- 616 m : pas de l'Escalette
Appalaches
- 870 m : col Kancamagus
- 620 m : Pinkham Notch
- 594 m : Franconia Notch
- 580 m : Crawford Notch
- 571 m : Dixville Notch
- 570 m : Kinsman Notch
- 280 m : Passe de Bolton
Autres massifs
- 4 970 m : col de Patapampa (Pérou)
- 4 360 m : col de La Raya (Pérou)
- 3 832 m : col de la Cumbre (Chili/Argentine)
- 2 260 m : Tizi n'Tichka (Haut-Atlas, Maroc)
- 2 590 m : col d'Aïnata (Mont Liban, Liban)
- 2 805 m : col de Cherry (Zagros, Iran)
- 2 220 m : col de Taraz (Zagros, Iran)
- 2 142 m : col du Taïbit, à La Réunion
- 2 100 m : Tizi N'Test (Haut-Atlas, Maroc)
- 1 958 m : col des Bœufs, à La Réunion
- 361 m : col du Roc'h Tredudon (Bretagne, monts d'Arrée)
- 282 m : col des Trois Pagodes, entre la Birmanie et la Thaïlande
Notes et références
- Michel Duvert, « Bordes, peuplement et habitat au Pays Basque Nord », Kobie, Antropología cultural, no 11, 2004-2005, pages 225-314 (ISSN 0214-7939).
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