Chaumot (Yonne)

Chaumot est une commune française située dans le département de l'Yonne et la région de Bourgogne-Franche-Comté, bien que n'appartenant pas historiquement à la Bourgogne, mais à la Champagne. Son clocher massif perché sur la Montagne marque l'entrée de la région naturelle du Gâtinais. Cette commune à l'origine trois fois moindre et morcelée a été fondée à la Révolution française sur le regroupement de trois seigneuries : Chaumot, Mardelin et Préaux qui avaient chacune leur château, prison, colombier, fiscalité, contributions directes et juridiction. Elle compte actuellement presque 800 habitants. Selon les travaux historiques de Mathieu Couty et de Patricia Colfort, la population de Chaumot (environ 350 habitants) était dans son âge d'or, et ce durant plusieurs années, à 25% germanophone dès 1771 suivant la courte installation au château de Chaumot de la cour des princes et princesses de Saxe comprenant "120 personnes et 60 chevaux".

Pour les articles homonymes, voir Chaumot.

Chaumot

Le village de Chaumot vu des bois du Parc.

Blason
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Sens
Intercommunalité Communauté de communes du Gâtinais en Bourgogne
Maire
Mandat
Sylvie Guilpain
2020-2026
Code postal 89500
Code commune 89094
Démographie
Population
municipale
734 hab. (2018 )
Densité 49 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 04′ 54″ nord, 3° 13′ 07″ est
Altitude Min. 90 m
Max. 201 m
Superficie 14,86 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Sens
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Villeneuve-sur-Yonne
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Chaumot
Géolocalisation sur la carte : Yonne
Chaumot
Géolocalisation sur la carte : France
Chaumot
Géolocalisation sur la carte : France
Chaumot
Liens
Site web chaumot-yonne.fr

    Géographie

    Géologie et relief

    Chaumot se trouve dans le canton de Villeneuve-sur-Yonne et le village domine les alentours sur une très haute colline dite la Montagne dont la pente sud est flanquée de falaises de craie percée de vinéees. Son point le plus haut est à 201 mètres (hameau du Moulin à Vent), le plus bas à 90 mètres (Préaux), au château d'eau à proximité du hameau de la Guetterie, sur un plateau datant de l'ère tertiaire, au sol gras rouge et gris à silex, avec des argiles jaunâtres et du sable blanc siliceux. La commune est parsemée de grands bois et autrefois d'arbres à cidre; dans le vallon-gorge, on voit à nu la craie blanche à silex, avec deux puits de 40 mètres de profondeur; les deux puits du village (sur le plateau) tarissent lorsque le temps est sec. Ils mesurent d'abord 16 mètres de profondeur pour atteindre 72 m dans la craie.

    Des sols de grès sauvages se trouvent au lieu-dit des Pieds-Gras et aux Roux et des amas pauvres d'argile jaunâtre et de sable à Mardelin. D'anciennes marnières sont situées sur le plateau et dans le vallon. Elles servaient à amender les terres autrefois. Les côtes sont de terre rouge caillouteuse et crayeuse et avant la crise du phylloxéra à la fin du XIXe siècle étaient recouvertes de vignobles. La nature des sols se retrouve dans les constructions. En effet, traditionnellement les longères, fermes et anciennes maisons de vignerons sont construites en cailloux et grès sauvages avec des chemins en silex, aujourd'hui recouverts de macadam.

    Hydrographie

    Dans le vallon trois belles sources donnent naissance au ru de Chaumot. Elles alimentaient autrefois trois étangs au lieu d'un aujourd'hui. La source principale, dite la Fontaine-Rouge se trouve près du Moulin Neuf, entouré de grandes prairies sur un sol d'alluvions glaiseux d'un gris noirâtre ; un lac dit étang de 35 arpents (presque 18 hectares) se trouvait jadis aux Lagneaux, d'autres lacs plus petits, mais pas moins immenses se trouvaient à Mardelin : étang des Madeaux, à Tourneboules : étang des Tourneboules, aux Taffoireaux: étang des Taffoureux, les deux chapelets d'étangs aux Garangers : étangs des Garangères, mais aussi des étangs à proprement parler à la Fontaine-Rouge : étang des Préaux, et le chapelet d'étangs d'agrément de l'ancien château : le grand miroir d'eau des fontaines de Bourienne et son réservoir inférieur toujours existant où se situe le lavoir construit par Paul Delpech en 1736 sur l'emplacement d'un ancien moulin à eau, et en face duquel est l'actuel moulin de tournebride (XIXe s).

    Une grande machine à roue et pompes hydrauliques construite par Paul Delpech en 1714 était derrière ce lavoir dans une cave à étages. Détruite en 1792 au moment du sac du château de Chaumot avant que ces éléments ne soient entreposés et vendus à Villeneuve-sur-Yonne, cet important dispositif de pompage des eaux des fontaines de Bourienne était destiné à alimenter en eau les jardins du château et le parc de Chaumot, en tout sept imposants jets d'eau.

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Chaumot est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 65 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (86 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (86 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (75,7 %), forêts (14 %), zones agricoles hétérogènes (10,3 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    Chaumot se nommait Chaumoth et plus anciennement Calmottum : calm de kal et de calmis signifiant roche ou hauteur dénudée, ce qui s'accorde bien avec l'apparence du site. Les correspondances germanophone et italophone du prince François-Xavier de Saxe et son épouse la comtesse Claire Spinucci présentent parfois "Chaumote", indiquant ainsi la manière orale de prononcer Chaumot sous l'Ancien Régime.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1790 1794 François Genty    
    1794 1795 Pierre Larrouf    
    1795 1796 Jean Vieillard    
    1796 1797 Jacques Leriche    
    1797 1798 Pierre Larrouf    
    1799 1801 Philibert Mayet    
    1801 1813 Jean Vieillard    
    1813 1814 Jean Brissot    
    1815 1817 Jules de Boisperré    
    1817 1843 Claude Pesloux    
    1844 1847 Jean Brissot    
    1847 1849 Etienne Lasseron    
    1850 1870 François Landrier    
    1871 1872 François Vieillard    
    1872 1874 Pierre Creuzard    
    1874 1878 Romain Labbé    
    1879 1900 Auguste Richer    
    1900 1904 Louis-Charles Piat    
    1904 1905 Louis-Aléxis Piédaler    
    avant 1988  ? Andrée Thonnelier    
    mars 2001 2008 Jean-François Grégoire    
    mars 2008 En cours Sylvie Guilpain[8]    

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[10].

    En 2018, la commune comptait 734 habitants[Note 3], en diminution de 1,74 % par rapport à 2013 (Yonne : −1,17 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    602618572558613654705748717
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    728795772774705665686682642
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    608588523433397413409387366
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    325388385406464503608686773
    2018 - - - - - - - -
    734--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[11] puis Insee à partir de 2006[12].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    François-Xavier de Saxe et sa propriété du château de Chaumot, 1772.
    Vue en été.
    • Le château de Chaumot fut édifié au cours du Xe siècle et reconstruit à la moderne au XVIe siècle dans le creux du vallon, au sud-est du hameau des Vinées. La légende raconte que Saint Louis aurait fait jaillir de sa lance les trois sources du château.
      Après avoir appartenu au prince François-Xavier de Saxe où il logeait sa cour et sa famille, oncle de Louis XVI, il fut détruit et pillé après la Terreur. Louis Jacques Thénard en avait déplacé les deux tourelles et les a rattachées à sa ferme ; il n'en reste qu'une seule. Il ne subsiste du château que ruines, aqueducs souterrains, parc, sources, traces de bassins et jardins, caves, quelques communs.

    Deux princesses sont nées dans la chapelle Sainte-Marie-Madeleine du château de Chaumot : Béatrix de Saxe épouse Rario-Sforza di Corleto en 1772, et Cunégonde de Saxe épouse Patrizi Naro Montoro en 1774.

    • L'église Saint-Louis, érigée par Paul Delpech, dresse la masse imposante de son clocher au cœur du village.
    • Il existe (non à l'air libre) entre le village et les Vinées, une nécropole mérovingienne et carolingienne, située sur un terrain pentu et en bord de falaise, jadis recouverte par les vignes.
    • Le lavoir, le mardelin, le tourne-bride, les caves du château, le moulin vieux en ruines et sa cascade, le moulin neuf ayant appartenu à l'actrice et danseuse Leslie Caron (dit moulin de la Fontaine-Rouge), le moulin de Tournebride et sa roue, les digues d'anciens étangs, les grandes sources l'étang et le parc, les bois du legs Thénard, la jardinerie et la serrurerie du château, le vieux café, le presbytère, la mairie et l'école. L'artiste Berthold Mahn avait sa dernière maison au hameau des Lorris où il finit ses jours.
    • L'actuel n°32 rue Louise Thénard, place Saint Louis, abritait pendant l'occupation nazie une Ortskommandantur et ses officiers allemands logeant chez l'habitant, vis-à-vis la façade nord de l'église sur laquelle pendait un grand drapeau rouge avec croix gammée.

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Blason
    Coupé émanché ondé de deux pièces et deux demi d'azur sur trois pièces d'argent, celle du milieu plus élevée, chaque émanché d'argent surmontée d'une fleur de lys au pied nourri du même, celle du chef surchargée d'une fleur de lys d'or ; l'argent chargé d'un tunnel de sinople mouvant de la pointe et surchargé d'un fer de moulin d'argent ; à deux têtes de dragon affrontées d'or mouvant des flancs et engoulant une divise de sable chargée d'un cœur d'or accosté de six besants du même ordonnés 2 et 1 de chaque côté, le tout brochant[13].
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Pour approfondir

    Bibliographie

    • L’église Saint-Louis de Chaumot, par Jean-Luc Dauphin, les Amis du vieux Villeneuve, 1996
    • Les terrasses de Chaumot, Guillaume Cardascia, les Amis du Vieux Villeneuve, 2002
    • Le château de Chaumot à la veille de la Révolution française", par Patricia Colfort, 2006
    • Le savant et les chenilles : Chaumot 1838-1839, par Jim Serre Djouhri, Amis du Vieux Villeneuve, 2014

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Sens », sur insee.fr (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Conseil général de l’Yonne, Ma Commune, consulté le 15 décembre 2013.
    9. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    10. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    11. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    12. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    13. « Chaumot (Yonne) », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).
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