Chasseurs de cyclones
Les chasseurs d'ouragans ou de cyclones désignent les équipages à bord des avions qui volent à l'intérieur des cyclones tropicaux dans l'Océan Atlantique nord et dans le nord-est de l'Océan Pacifique. Leur mission consiste à rassembler des informations météorologiques sur les phénomènes qu'ils rencontrent grâce à divers instruments. Habituellement, ce sont deux unités de l'armée de l'air américaine qui effectuent ces missions : la 53rd Weather Reconnaissance Squadron de la United States Air Force Reserve et les chasseurs d'ouragans de la National Oceanic and Atmospheric Administration.
Chasseurs de cyclones | |
Logotype des Chasseurs d'ouragan. |
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Un WP-3D Orion de la NOAA. | |
Création | 1946 |
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Agence mère | National Weather Service United States Air Force |
Avant que les satellites ne soient déployés dans les années 1960, c'étaient les avions militaires qui étaient chargés de repérer les cyclones. Aujourd'hui, les satellites ont révolutionné le domaine de la prévision météorologique en détectant avant qu'ils ne se forment les ouragans. Cependant, ils sont dans l'incapacité de déterminer la pression ainsi que la vitesse du vent exactes à l’intérieur de ceux-ci, données essentielles pour prédire le développement et le déplacement d'un ouragan. C'est pourquoi, les vols de reconnaissances in situ sont toujours nécessaires. Cinq équipages ont disparu depuis la création de ce type de mission pendant la Seconde Guerre mondiale[1].
Histoire
L'idée d'un avion capable de pister les ouragans fut émise par le Capitaine W. L. Farnsworth de la Galveston Commercial Association au début des années 1930. Appuyée par le United States Weather Bureau, le storm patrol bill (budget pour une patrouille des tempêtes) fut adoptée par le Sénat des États-Unis ainsi que par la Chambre des représentants le 15 juin 1936[2]
Ouragan surprise de 1943
L'ouragan surprise de 1943 qui frappa Houston au Texas, pendant la Seconde Guerre mondiale, marqua le premier intérêt dans un vol de reconnaissance des ouragans. Cet été-là, des pilotes britanniques s’entraînaient au vol par instruments au campus Bryan Field de l'université Texas A&M. Quand ils virent que les Américains évacuaient leur AT-6 Texan alors que la tempête approchait, ils se demandèrent si l'avion pouvait résister à l’intérieur d'un ouragan. Le chef instructeur colonel Joseph Duckworth prit un des avions et vola droit dans l’œil du cyclone. Il revint sain et sauf et ce vol montra qu'il était possible de voler à l'intérieur d'un ouragan. Plusieurs autres vols suivirent. En 1946, la dénomination « Hurricane Hunters » fut utilisée pour la première fois. La US Air Force, et maintenant la US Air Force Reserve, l'utilisent couramment.
Swan 38
En 1974, un Lockheed WC-130 fraîchement converti (numéro de série 65-0965) est transféré à la 54th Weather Reconnaissance Squadron, les Typhoon Chasers (chasseurs de typhons), à la Andersen Air Force Base sur l'île de Guam. L'appareil est envoyé pour étudier le typhon Bess. L'équipage s'envole de la Clark Air Base aux Philippines sous le nom de code Swan 38.
Le contact radio avec l'avion est perdu le 12 octobre 1974, alors que l'appareil semblait se diriger vers l’œil du typhon pour une deuxième approche. Aucune transmission radio indiquant une quelconque avarie ne fut reçue et les équipes de recherche ne retrouvèrent aucune trace de l'avion et de ses occupants. Les six membres de l'équipage sont reconnus comme morts au combat[3]. Swan 38 est le seul WC-130 perdu dans une tempête.
Ouragan Hugo
Le 15 septembre 1989, un avion des chasseurs de cyclones part intercepter l’ouragan Hugo dans les Caraïbes (vol NOAA42). L'appareil fait face à des vents extrêmes provoquant un incendie moteur, les pilotes parviennent à poser l'avion en urgence, sans aucune perte humaine. L'accident a fait l'objet d'un épisode dans la série télévisée Air Crash (saison 13 - épisode 6).
Ouragan Katrina
L'arrivée sur la côte de l’ouragan Katrina le 29 août 2005 dévasta la Keesler Air Force Base. L'équipement et le personnel durent emménager à la Dobbins Air Reserve Base près d'Atlanta. En dépit de nombreuses pertes, l'escadron n'a jamais manqué de mission auprès de la National Hurricane Center. La 53e est depuis retournée à Keesler.
Instrumentation
Voici la liste des différents appareils qui ont servi pour la reconnaissance des ouragans : Lockheed U-2 (1963), A-20 Havoc (1944), B-24 (1944–1945), B-17, 1945–1947 ; B-25, 1946–1947 ; B-29 (1946–1947), WB-29 (1951–1956), WB-50 (1956–1963), WB-47 (1963–1969), WC-121N (1954-1973), WC-130A, B, E et H (1965-2012).
Les différents appareils sont maintenant équipés de tous les instruments de navigation habituels d'un avion de ligne. Ils embarquent également[4] :
- des radars météorologiques ;
- des capteurs de vitesse ;
- des catasondes qu'ils laissent tomber dans le cyclone pour obtenir un radiosondage ;
- des analyseurs granulométriques des précipitations et des aérosols ;
- des radiomètres pour mesurer la température de l'air et de la mer ;
- des diffusomètres.
Unités
USAFR 53rd WRS
Le 53rd Weather Reconnaissance Squadron (53e escadron de reconnaissance météorologique) est la seule unité de reconnaissance météorologique militaire opérationnelle au monde. Elle est basée à la Keesler Air Force Base à Biloxi (Mississippi). La majorité des vols de reconnaissance partent de cette base. Le terme hurricane hunters (chasseurs d'ouragan) fut employé pour la première fois en 1946.
Les missions de l'escadron se situent principalement dans l'atlantique nord et le nord-est du pacifique. Ils sont à l'occasion déployés pour la reconnaissance des typhons, cyclones tropicaux du bassin nord-ouest de l'océan Pacifique. Le 53e escadron opère des Lockheed WC-130J (C-130 modifiés) et l'équipage vole directement dans l'ouragan et pénètre en son œil plusieurs fois par mission à des altitudes comprises entre 500 pieds (152,4 m) et 10 000 pieds (3 048 m).
NOAA Hurricane Hunters
Les membres d'équipage de la NOAA Hurricane Hunters, basée à la MacDill AFB, à Tampa en Floride, procèdent à la surveillance, la recherche, et à la reconnaissance des tempêtes tropicales dans les océans Pacifique et Atlantique. Ils possèdent deux Lockheed WP-3D Orion modifiés pour mesurer avec précision les phénomènes physiques à l’intérieur des cyclones, et un jet Gulfstream IV pouvant voler à de hautes altitudes, jusqu'à 41 000 pieds (12,4968 km), pour mesurer les vents qui affectent la trajectoire du cyclone.
Série télé (2012)
Une téléréalité diffusée sur la chaîne The Weather Channel et intitulée Hurricane Hunters met en scène le 53e escadron de l'USAFR[5].
Notes et références
- (en) Masters, Jeffrey, « Hunting Hugo », sur Wunderground (consulté le )
- (en) « Storm Patrol Bill Passed to President », Associated Press (consulté le )
- (en) Tom Robison, « Whiskey-Charlie! » (consulté le )
- (en) « Miss Piggy and Kermit », sur NOAA Hurricane Hunters Flight Science (consulté le )
- (en) « Hurricane hunters », sur Weather Channel (consulté le )
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Hurricane Hunters » (voir la liste des auteurs).
Liens externes
- (en) « Site de la NOAA Hurricane Hunters Flight Science »
- (en) « Page sur le vol NOAA42 dans l'ouragan Hugo »
- (en) « Site des Navy Hurricane Hunters »
- (en) « Site du 403rd Wing »
- (en) « Site de la Air Weather Reconnaissance Association »
- (en) « Page sur l'accident du 13 octobre 1974 au Lockheed WC-130H Hercules 65-0965 »
- (en) « Archives des reconnaissances aériennes au National Hurricane Center »
- (en) « Site du centre des opérations des vols de la NOAA »
- (en) « VW-1 Site des vétérans de ces vols »
- (en) Jack Williams, « Why and how people fly into hurricanes », sur USA Today
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