Chassant

Chassant est une commune française située dans le département d'Eure-et-Loir, en région Centre-Val de Loire.

Chassant

L'église Saint-Lubin et le monument aux morts de F. Charpentier.
Administration
Pays France
Région Centre-Val de Loire
Département Eure-et-Loir
Arrondissement Nogent-le-Rotrou
Intercommunalité Communauté de communes Terres de Perche
Maire
Mandat
Yves Ruel
2020-2026
Code postal 28480
Code commune 28086
Démographie
Gentilé Chassantais, chassantaise, chassantaises
Population
municipale
328 hab. (2018 )
Densité 74 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 17′ 43″ nord, 1° 03′ 47″ est
Altitude Min. 191 m
Max. 237 m
Superficie 4,46 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Chartres
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Nogent-le-Rotrou
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
Chassant
Géolocalisation sur la carte : Eure-et-Loir
Chassant
Géolocalisation sur la carte : France
Chassant
Géolocalisation sur la carte : France
Chassant

    Géographie

    Situation

    Situé à 130 km de Paris, entre Chartres et Nogent-le-Rotrou, Chassant est une petite commune du Perche.

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes de Chassant
    Thiron-Gardais Montigny-le-Chartif
    La Croix-du-Perche Frazé

    Hydrographie

    La commune est traversée par la rivière la Thironne, affluent en rive droite du Loir, lui-même sous-affluent de la Loire par la Sarthe et la Maine.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[2].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[3]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]

    • Moyenne annuelle de température : 10,2 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 3,3 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 3,5 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 14,8 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 2] : 720 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 12,1 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,8 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Miermaigne », sur la commune de Miermaigne, mise en service en 1993[7] et qui se trouve à km à vol d'oiseau[8],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 10,9 °C et la hauteur de précipitations de 756,1 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 4], « Châteaudun », sur la commune de Jallans, mise en service en 1952 et à 33 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 10,6 °C pour la période 1971-2000[11] à 11,1 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[13].

    Urbanisme

    Typologie

    Chassant est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[14],[15],[16].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Chartres, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 117 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[17],[18].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (84,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (71,4 %), prairies (10,4 %), zones urbanisées (8,3 %), forêts (6,9 %), zones agricoles hétérogènes (3 %)[19].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Chascent vers 1150 , Chacent en 1250[21].

    Le toponyme Chassant est issu du gaulois cassanos, signifiant chêne[22]. Peut-être de l'oil chassain « bois de chênes »[21].

    Histoire

    Époque contemporaine

    Entre le 29 janvier 1939 et le 8 février, plus de 2 000 réfugiés espagnols fuyant l'effondrement de la république espagnole devant les troupes de Franco, arrivent en Eure-et-Loir. Devant l'insuffisance des structures d'accueil (le camp de Lucé et la prison de Châteaudun rouverte pour l’occasion), 53 villages sont mis à contribution[23], dont Chassant[24]. Les réfugiés, essentiellement des femmes et des enfants (les hommes sont désarmés et retenus dans le Sud de la France), sont soumis à une quarantaine stricte, vaccinés, le courrier est limité, le ravitaillement, s'il est peu varié et cuisiné à la française, est cependant assuré[25]. Une partie des réfugiés rentrent en Espagne, incités par le gouvernement français qui facilite les conditions du retour, mais en décembre, 922 ont préféré rester et sont rassemblés à Dreux et Lucé[26].

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1900 1908 Félix Charpentier   Sculpteur
             
    avant 1981  ? Lucien Ducatel DVG  
    mars 2001 mars 2008 Jean-Marie Aubry    
    mars 2008 En cours Yves Ruel SE Retraité

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[28].

    En 2018, la commune comptait 328 habitants[Note 7], en diminution de 2,67 % par rapport à 2013 (Eure-et-Loir : −0,22 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    213185199250300368372413420
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    431409437383351326350327353
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    383412432356333356350303304
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    285322308291305298317324331
    2018 - - - - - - - -
    328--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[29] puis Insee à partir de 2006[30].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Monument aux morts de Félix Charpentier.

    Église Saint-Lubin

    Dans l'église se trouve une statue monumentale de Jeanne d'Arc à l'épée, en plâtre patiné acier, œuvre de Félix Charpentier,  Inscrit MH (2013)[31]. Une réduction en marbre fut exposée au Salon des Artistes Français de 1905. Don du sculpteur en 1921, à la suite de la canonisation de la Pucelle.

    Autres œuvres de Félix Charpentier

    • Sur la place, adossé au mur sud de l'église, un monument aux morts représentant un Poilu, œuvre de Félix Charpentier inaugurée en 1921.
    • Dans la salle du conseil municipal de la mairie se trouve un imposant buste en plâtre représentant Marianne, don du sculpteur vers 1900,  Inscrit MH (2013)[32].
    Ce buste en plâtre, daté 1872, est l'original de la Marianne surmontant le monument commémorant le centenaire de la réunion du Comtat Venaissin à la France, inauguré à Avignon cette même année.

    Félix Charpentier (1858-1924)

    Félix Charpentier.

    Félix Charpentier[33] est un sculpteur français né à Bollène (Vaucluse) le 8 janvier 1858, mort à Paris dans son atelier, 9 rue de Ridder, le 7 décembre 1924. Officier de la Légion d'honneur, médaille d'Honneur du Salon des Artistes Français en 1893, médaille d'Or à l'exposition universelle de 1900, membre du Conseil supérieur des Beaux Arts, membre du jury des salons annuels des Artistes Français de 1913 et 1921.

    Après ses études à l'école des Beaux Arts de Paris (élève de Cavelier et Doublemard), il installe son atelier dans le 14e arrondissement vers 1880, et fait la connaissance de Léa Lucas (1865-1935) née à Chassant[34] qui fut son modèle, puis devint sa femme en 1888.

    Les Charpentier firent construire en 1897 leur résidence secondaire à Chassant dans le petit bois de la Garenne, qui devint vite la Villa Charpentier. Félix fut élu maire de Chassant en 1900, fonction qu'il occupa jusqu'en 1908. Après la Première Guerre mondiale, la commune de Chassant et huit autres communes d'Eure-et-Loir[35] commandent leur monument aux Morts à Félix. Léa et Félix sont inhumés au cimetière de Chassant.

    Félix Bacchi (1909-1978)

    Petit-fils de Félix Charpentier, il s'illustra dans la fabrication de miroir pour télescope astronomique à partir des années 1946 et jusqu'à la fin de sa vie. Il signa 431 miroirs d'excellente qualité que les amateurs et professionnels d'astronomie du monde entier apprécient encore de nos jours. La construction en 1947 d'un observatoire astronomique "le Petit Forcalquier" et d'un télescope équipé du premier miroir taillé par Félix (monture équatoriale de type Newton, miroir de 260 mm), lui permet de réaliser de beaux clichés de nébuleuses et amas d'étoiles célestes pour lesquels il fut lauréat de la Société astronomique de France. L'observatoire, conservé pratiquement dans son état d'origine, est toujours visible dans le jardin de la Villa Charpentier. La qualité des observations s'est par contre détériorée à la suite de l'extension des constructions face au télescope et l'installation de l'éclairage public.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
    3. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    4. Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
    5. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    6. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    7. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    2. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    3. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    4. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    5. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    6. [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Centre-Val de Loire », sur centre-valdeloire.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
    7. « Station Météo-France Miermaigne - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    8. « Orthodromie entre Chassant et Miermaigne », sur fr.distance.to (consulté le ).
    9. « Station Météo-France Miermaigne - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    10. « Orthodromie entre Chassant et Jallans », sur fr.distance.to (consulté le ).
    11. « Station météorologique de Châteaudun - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    12. « Station météorologique de Châteaudun - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    13. « Station météorologique de Châteaudun - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    14. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    15. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    16. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    17. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    18. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    19. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    20. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    21. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : Formations préceltiques, celtiques, romanes, Droz, , p. 268.
    22. Henriette Walter, L'aventure des mots français venus d'ailleurs, Robert Laffont, p. 44..
    23. Jeanine Sodigné-Loustau, « L'accueil des réfugiés civils espagnols de 1936 à 1940. Un exemple : la région Centre », Matériaux pour l'histoire de notre temps. 1996, no 44. p. 43.
    24. Jeanine Sodigné-Loustau, op. cit., p. 46.
    25. Jeanine Sodigné-Loustau, op. cit., p. 43-44.
    26. Jeanine Sodigné-Loustau, op. cit., p. 47.
    27. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    28. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    29. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    30. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    31. « Statue : Jeanne d'Arc », notice no PM28001605, base Palissy, ministère français de la Culture.
    32. « Statue : Marianne », notice no PM28001606, base Palissy, ministère français de la Culture.
    33. www.felix-charpentier.net
    34. Acte de naissance n°7, vue 243/260, Archives départementales d'Eure-et-Loir
    35. Béville-le-Comte, Bonneval, Brou, Combres, Dangeau, Frétigny, Fruncé, Unverre.
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