Charles des Isnards

Charles Louis Germain Marie, marquis des Isnards[1], est un militaire et homme politique français né le à Lorgues (Var) et mort à Paris le .

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Biographie

Aviateur pendant la Première Guerre mondiale puis officier de carrière[2], il entre en politique à la fin des années 1920 en devenant conseiller municipal conservateur de Paris, élu dans le huitième arrondissement, puis, en 1931, vice-président du conseil municipal[3]. Il s'investit avec dynamisme en faveur de la promotion du tourisme dans la capitale.

Le il signe, avec quatorze autres conseillers municipaux de Paris, un manifeste protestant contre le limogeage du préfet Chiappe et invitant les Parisiens à passer à l'action : « Demain sera ce que vous déciderez, ou bien la consécration de la tyrannie, du sectarisme et de l'immoralité, ou bien le triomphe de la liberté et de la probité »[4]. Il est dans le groupe de conseillers qui sort de l'Hôtel de Ville le soir du pour appuyer les manifestations et se trouve à la tête de la délégation municipale qui, reçue à la Chambre des députés, réclame la démission du gouvernement[5]. D'après Le Temps, « sur les vingt-et-un conseillers qui étaient allés, revêtus de leurs insignes, se joindre aux manifestants, quatre, MM. Contenot, Piel, Armand Massard et des Isnards, parvinrent à franchir les barrages » et furent reçus par le Garde des Sceaux. « Que voulez-vous qu'on fasse ? demande M. Penancier. - Arrêter la tuerie, lui fut-il répondu. Et M. des Isnards ajouta : - Vous en aller! »[6].

Candidat soutenu par la Fédération républicaine aux élections législatives de 1936, il est élu au second tour député de la Seine[2] et rejoint le groupe de la Fédération. Conservateur, il est très hostile au Front populaire et à la bureaucratie sous toutes ses formes, mais favorable au suffrage féminin et à une réforme des institutions réduisant le rôle du Sénat. Il se spécialise, logiquement, sur les questions relatives à la défense nationale.

Le 10 juillet 1940, Charles des Isnards vote en faveur de la remise des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Il demeure conseiller municipal de Paris, défendant notamment la construction d'une piscine au centre de la capitale, « à proximité des bureaux et des grands magasins », précisant que « la question de l'argent est secondaire, si la santé de la race doit en profiter » (Arnaud 2002, p. 81).

Durant la guerre, il refuse toute collaboration et protège les activités de Résistance de son fils, Helen des Isnards, commandant du réseau Alliance pour la Provence.

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (95e division).

Sources

  • « Charles des Isnards », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
  • Pierre Arnaud, Le sport et les français pendant l'Occupation, 1940-1944, Paris, L'Harmattan, (présentation en ligne)

Notes et références

  1. « Cote 19800035/586/66461 », base Léonore, ministère français de la Culture
  2. « Charles des Isnards », sur Sycomore (consulté le )
  3. En 1931 au plus tard, puisqu'il apparaît déjà titulaire de cette fonction le lors de la réception à l'Hôtel de ville des membres du comité d'organisation de l'Exposition nationale belge du travail, cf. « Conseil municipal de Paris », Supplément au bulletin municipal officiel, , p. 4689 (lire en ligne)
  4. « A l'Hôtel de Ville : un appel à la population », Le Temps, , p. 3 (lire en ligne)
  5. Philippe Nivet, Le Conseil municipal de Paris de 1944 à 1977, Publications de la Sorbonne, , 397 p. (présentation en ligne), p. 25-26
  6. « Les manifestations : la soirée à l'Hôtel de Ville », Le Temps, , p. 2 (lire en ligne)
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