Charles-Joseph Bresson

Charles-Joseph, comte Bresson est un diplomate et homme politique français né à Épinal (Vosges) le et mort suicidé à Naples (Italie) le . Il gagna la confiance de Louis-Philippe Ier en conduisant les négociations diplomatiques en vue du mariage de trois de ses enfants, le Prince royal, la princesse Louise d'Orléans et le duc de Montpensier.

Pour les articles homonymes, voir Bresson.

Charles-Joseph Bresson
Fonctions
Pair de France
Ministre des Affaires étrangères
Monarque Louis-Philippe Ier
Gouvernement Maret
Prédécesseur Henri de Rigny
Successeur Henri de Rigny
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Épinal
Date de décès
Lieu de décès Naples
Conjoint Louise-Charlotte de Pechpeyrou-Comminges de Guitaut
Profession Diplomate

Biographie

Fils de François-Léopold Bresson, Charles-Joseph Bresson fut destiné très tôt à la carrière diplomatique. Hyde de Neuville, ministre de la Marine de Charles X, le chargea d'une mission en Grande-Colombie en tant que commissaire du roi. Bresson, accompagné par Napoléon-Auguste Lannes, se rendit à Bogotá en avril 1829. Il avait pour mission secrète de proposer une couronne à Simon Bolivar et faire de la Colombie une monarchie constitutionnelle qui, aprés la mort de Bolivar, serait régie par un prince français. Après la démission de Bolivar comme président à vie de la Colombie le 20 janvier 1830, Bresson quitta la Colombie.[1]

En 1830, il fut chargé de notifier à la Suisse l'accession au trône de Louis-Philippe Ier et fut ensuite nommé premier secrétaire à l'ambassade de France à Londres, auprès de Talleyrand. Il fut l'un des deux diplomates chargés de faire accepter par le gouvernement belge les décisions de la Conférence de Londres (en), et s'acquitta de cette mission avec habileté. Il conduisit ensuite, à la satisfaction du roi, les négociations en vue du mariage du nouveau roi des Belges, Léopold Ier, avec la princesse Louise d'Orléans. Ce succès le mit au comble de la faveur auprès de Louis-Philippe. À cette époque, il aurait été l'amant de la femme de l'ambassadeur de Belgique, la comtesse Le Hon, et serait le père de son fils Léopold (né en 1832)[2].

En 1833, il fut nommé chargé d'affaires à Berlin avec le titre de ministre plénipotentiaire. Il rétablit les relations, alors fort compromises, entre la France et la Prusse, évitant que celle-ci ne se rapproche tout à fait de la Russie. Le , il fut nommé ministre des Affaires étrangères dans l'éphémère ministère Maret, mais il n'eut pas même le temps de rejoindre la capitale qu'il était déjà tombé. Il resta donc à Berlin où il s'occupa d'arranger le mariage (1837) du Prince royal avec la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin, d'une famille alliée à la famille royale de Prusse.

Après ce succès diplomatique, le roi le nomma pair de France (). À la Chambre des pairs, Bresson défendit avec ardeur le projet de fortifications de Paris (1841), auquel le roi portait un intérêt tout particulier.

Il fut ensuite envoyé comme ambassadeur à Madrid et joua un rôle capital dans la difficile négociation des mariages espagnols (), c'est-à-dire le mariage de la reine d'Espagne, Isabelle II, avec son cousin le duc de Cadix, et, parallèlement, le mariage du duc de Montpensier avec une sœur d'Isabelle II, la princesse Louise Ferdinande de Bourbon. Dans cette affaire, les intérêts de la France étaient vigoureusement opposés à ceux du Royaume-Uni, et le comte Bresson dut déjouer les manœuvres parfois déloyales de l'ambassadeur d'Angleterre en Espagne, sir Henry Bulwer. En récompense de ce succès, son fils, François-Paul-Ferdinand-Philippe Bresson (1844-1863), déjà filleul de la reine Isabelle d'Espagne, fut nommé grand d'Espagne de 1re classe avec le titre de duc de Sainte-Isabelle en 1846 par celle-ci.

Le suicide du comte Bresson.

Le comte Bresson fut rappelé en 1847. Il passa quelques semaines à Londres puis fut nommé ambassadeur à Naples. Mais il venait tout juste de prendre son poste qu'il se suicida en se tranchant la gorge avec un rasoir, probablement à la suite de chagrins domestiques.

Notes et références

  1. Georges Lommé, "Bolívar, l’homme qui ne voulait pas être roi. L’échec de la mission Bresson (1829)", 129-149, L’échec en politique, objet d’histoire, textes réunis par Fabienne Bock, Genevieve Bührer-Thierry et Stéphanie Alexandre. Paris : L’Harmattan, 2008. https://www.researchgate.net/profile/Georges-Lomne/publication/278381430_Bolivar_l%27homme_qui_ne_voulait_pas_etre_roi/links/5935813caca272fc555cd9a2/Bolivar-lhomme-qui-ne-voulait-pas-etre-roi.pdf
  2. Source : Jean-Marie Rouart, Morny. Un voluptueux au pouvoir, Paris, Gallimard, coll. Folio, 1997, p. 114

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

  • Portail de la France au XIXe siècle
  • Portail de la monarchie de Juillet
  • Portail des relations internationales
  • Portail de la politique française
  • Portail des Vosges
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.