Chanson sur ma drôle de vie

Chanson sur ma drôle de vie est une chanson composée, écrite et enregistrée en 1972 par Véronique Sanson. C’est le second 45 tours extrait de son deuxième album De l'autre côté de mon rêve.

Pour les articles homonymes, voir Drôle de vie.
Chanson sur ma drôle de vie

Single de Véronique Sanson
extrait de l'album De l'autre côté de mon rêve
Face A Chanson sur ma drôle de vie
Face B Devine-moi
Sortie décembre 1972
Enregistré septembre-octobre 1972
Studio de la Gaîté, Paris
Durée 2:32
Genre Chanson française
Format 45 tours
Auteur-compositeur Véronique Sanson
Producteur Michel Berger
Label Elektra / Warner
Éditions Piano Blanc

Singles de Véronique Sanson

Pistes de De l'autre côté de mon rêve

Elle connaît, depuis sa sortie, les faveurs du public, au travers des concerts de Véronique Sanson et de diverses reprises (c’est le titre le plus repris de Sanson après Amoureuse), par exemple celle par Géraldine Nakache et Leïla Bekhti dans la bande originale du film Tout ce qui brille. Elle est également citée dans la chanson de Patrick Bruel Dans ces moments-là.

Présentation

Chanson sur ma drôle de vie est un des grands succès de Véronique Sanson, beaucoup diffusé sur les radios fin 1972-début 1973, mais rarement présentée en télévision puisque sa créatrice venait à cette époque de s’installer aux États-Unis. Elle fut au programme de tous ses concerts dans les années 1970, puis lors de la tournée 1983-1984, elle a ensuite disparu des listes au profit de morceaux plus récents pendant plus de 20 ans. Sanson l’inscrira à nouveau au programme de ses tournées 2005, 2011-2012, et 2015-2016.

On découvrira à la faveur de diverses reprises que la chanson s’est inscrite d’une manière très singulière dans la patrimoine intime de plusieurs générations, chanson d’amour étrangement adoptée comme une chanson de copains, comme en témoigneront Patrick Bruel aussi bien que Géraldine Nakache (Tout ce qui brille).

Chanson atypique dans le répertoire de Véronique Sanson, par son apparente simplicité musicale et la joyeuse insouciance de ses paroles, elle se prêtera naturellement à des orchestrations jazz ou latino ; le solo de saxophone soprano de la version originale était annonciateur de l’improvisation carrément New Orleans donnée par les cuivres dans les concerts de Sanson depuis 2011, ou des récentes versions québécoises.

Si on se penche d’un peu plus près sur le texte[1], on y lit la parfaite évidence du souci qui a toujours animé l’auteur Véronique Sanson : la sonorité des mots doit primer, même sur le sens s’il le faut. Ce qui lui avait d’ailleurs valu de se voir gentiment railler dans les colonnes du magazine satirique Le Crapouillot[2]. On remarque par exemple comment la deuxième strophe du refrain sonne de façon plus percutante que les autres, grâce à cette curieuse rime en milieu de vers :

« Me donne - tous - ses emblèmes / Me - tou - che quand même / Du - bout - de ses doigts ».

Mais c’est le texte imprimé sur la pochette du disque qui trahit de façon évidente le choix de faire primer la sonorité sur le sens : le pré-refrain initialement écrit, qu’on a visiblement oublié de modifier avant impression (on sait que la finalisation du disque s’est faite sans elle) :

« Et si je te pose des questions / Qu’est-ce que tu diras ?
Et si tu me réponds / Qu’est-ce que je dirai ?
Si on parlait d’amour / Qu’est-ce que tu dirais ? »

Sur le plan du sens pur, c’est évidemment plus logique, mais sur celui de la sonorité, moins percutant que la version finalement enregistrée, où la triple répétition du « Qu’est-ce que tu diras ? » donne toute sa force à ce pont qui installe l’envolée du refrain.

Ajoutons enfin le souvenir toujours vivant pour Véronique Sanson de son père, très pointilleux sur la grammaire, qui ne décolérait pas devant son « Et je fais ce que j’ai envie » à peine convenable selon lui, du fait qu’il y manque une suite : « Et je fais ce que j’ai envie de faire ». Et reconnaissons sur ce point que le plus académique et paternellement préconisé « Et je fais ce dont j’ai envie » eût été bien moins agréable à l’oreille[3].

Variations de titre

La chanson a connu de nombreuses variations de titres [4] selon les éditions : sur la pochette du 33 tours originel De l'autre côté de mon rêve, on lit à la fois Chanson sur une drôle de vie et Le Tour de ma drôle de vie, les 45 tours annoncent Chanson sur une drôle de vie, tandis que le Live at the Olympia, et plus tard l'Olympia 2005 entérinent le raccourci Drôle de vie officieusement adopté par tout le monde.

Chanson sur ma drôle de vie est définitivement choisi sur les éditions CD de l'album De l'autre côté de mon rêve (depuis 1989), sur les récentes compilations (Petits Moments choisis, 2007), l’intégrale (Et voilà !, 2008), l'enregistrement public 2011[5].

Versions étrangères

Publiée sur quelques 45 tours de Véronique pour les marchés étrangers[6], la chanson connaîtra dans les années 1970 deux reprises hors de France :

  • Jasmine Bonin : Laß uns gehn, version allemande de Chanson sur ma drôle de vie incluse sur
    • Gelöstes Haar, 33 tours Hansa, Allemagne 1974
    • Laß uns gehn, 45 tours Hansa, Allemagne 1974
  • Margriet Markerink : Crazy life, version anglaise de Chanson sur ma drôle de vie incluse sur
    • Crazy life / Bird, 45 tours Philips, Pays-Bas 1977
    • Voor mijn vrienden, CD Multidisk, Pays-Bas 1999

Citée par Patrick Bruel

En février 1989, alors que Véronique Sanson prépare sa rentrée à l’Olympia, où la chanson n’est pas prévue, elle accepte de la chanter pour Patrick Bruel devant les caméras de l’émission de Patrick Sabatier Avis de recherche. On découvre à cette occasion qu’elle est la chanson fétiche de la bande d’amis d’adolescence de Bruel, ceux à qui il dédiera Place des grands hommes, qui la reprennent avec lui dans l’émission[7].

Près de 25 ans plus tard, fin 2012 exactement, il publie l’album Lequel de nous, dont le premier extrait, Dans ces moments-là, évoque à nouveau cette bande de copains. Mais la chanson évoque des circonstances douloureuses, on y comprend que l’un d’eux les a quittés, et Bruel s’interroge :

« Qu’est-ce qu’on dit dans ces moments-là ? (…)
Qu’est-ce qu’on fait de nos souvenirs ? (…)
Il aurait voulu qu’on se marre
Que je prenne ma guitare
Et que tout le monde chante comme avant
Cette mélodie de Sanson
Une Drôle de vie, un frisson
Juste quelques notes d’adolescence
Comme des enfants qui s’avancent. »

Reprises québécoises

  • Linda Racine, version cool jazz incluse sur Racines, CD Déjà Musique, Québec 2007
  • Ima, version salsa incluse sur A la vida, CD Divine Angel, Québec 2009

Tout ce qui brille

La deuxième vie de Chanson sur ma drôle de vie viendra par l’entremise de la jeune Géraldine Nakache, co-réalisatrice avec Hervé Mimran et interprète du film Tout ce qui brille, succès surprise de l’année 2010. Le duo de copines qu’elle forme avec Leïla Bekhti, et qui donne au film toute sa fraîcheur et son énergie, a fait de la chanson un emblème d’audace et de jeunesse, et l’a fait découvrir à toute une nouvelle génération qui connaissait peu ou pas la version de Véronique Sanson.

À l’énorme succès du film, il faut ajouter le bonus du clip qui élargit encore la diffusion d’un titre que Géraldine Nakache avoue avoir toujours eu au cœur, et s’être promis depuis longtemps d’inclure dans un film.

Un petit reportage de la visite des deux jeunes femmes chez la créatrice de ce qui est devenu leur chanson est tourné pour les bonus du DVD.

  • Chanson sur ma drôle de vie par Géraldine Nakache et Leïla Bekhti, incluse sur Tout ce qui brille, B.O.F. CD IDOL / CD single IDOL / DVD Pathé Video, France 2010

Autres reprises

Ce sera l’unique occasion d’entendre les paroles inscrites sur la pochette originale (voir plus haut), qu’on imagine consultées pour l’occasion, pour que Michèle Laroque apprenne la chanson (ou que Véronique Sanson se la remémore !).

L’ultime album de Stone et Charden, publié en 2012 quelques jours avant la disparition du compositeur, est consacré aux duos mythiques de la variété française, mais la version de Géraldine Nakache et Leïla Behkti leur offre le prétexte d’ajouter à ce programme le titre d’une chanteuse qu’ils aiment et admirent depuis les années 1970[8].

Références

  1. « textes des chansons de Véronique Sanson », sur Véronique Sanson Officiel
  2. « Si l’on se trouve perplexe devant sa pensée, il faut bien se rappeler que les mots n’ont pas le même sens pour le poète et pour le commun des mortels. », Le Crapouillot, no 38, printemps 1976
  3. Incorrection également relevée par Benjamin Chagall dans l'article "Anthologie de la bourde chansonnière", revue Schnock no 7, juin 2013
  4. « page dédiée à Chanson sur ma drôle de vie »
  5. « Discographie française de Véronique Sanson », sur Véronique Sanson Officiel
  6. « Discographie internationale de Véronique Sanson », sur Véronique Sanson Officiel
  7. Avis de Recherche, TF1, 24 février 1989
  8. raconté par Stone et Charden dans Vivement Dimanche, France2, 22 avril 2012

Liens externes

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