Châteaufort (Yvelines)

Châteaufort est une commune du département des Yvelines, dans la région Île-de-France, en France, à neuf kilomètres environ au sud de Versailles et à 27 km au sud-ouest de Paris.

Pour les articles homonymes, voir Châteaufort.

Châteaufort

L'hôtel de ville.
Administration
Pays France
Région Île-de-France
Département Yvelines
Arrondissement Versailles
Intercommunalité Communauté d'agglomération Versailles Grand Parc
Maire
Mandat
Patrice Berquet
2020-2026
Code postal 78117
Code commune 78143
Démographie
Gentilé Castelfortain(e)s
Population
municipale
1 408 hab. (2018 )
Densité 289 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 44′ 14″ nord, 2° 05′ 32″ est
Altitude Min. 86 m
Max. 164 m
Superficie 4,88 km2
Type Commune urbaine
Aire d'attraction Paris
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Maurepas
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
Châteaufort
Géolocalisation sur la carte : Yvelines
Châteaufort
Géolocalisation sur la carte : France
Châteaufort
Géolocalisation sur la carte : France
Châteaufort

    Géographie

    Position de Châteaufort dans les Yvelines.

    Châteaufort est une petite localité située en partie sur le plateau de Saclay et dans la vallée de Chevreuse, en limite de l'Essonne.

    Elle fait partie du parc naturel régional de la Haute-Vallée de Chevreuse.

    Elle est limitrophe de Buc sur environ 300 mètres à l'extrême nord-est, de Toussus-le-Noble au nord-est, de Villiers-le-Bâcle (Essonne) au sud-est, de Saint-Rémy-lès-Chevreuse à l'extrême sud sur environ 150 mètres, de Magny-les-Hameaux au sud et à l'ouest et de Guyancourt au nord.

    Elle est irriguée par la Mérantaise, petite rivière affluent de l'Yvette.

    Elle est desservie par la route départementale 36, reliant Palaiseau et Saclay à l'est à la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines à l'ouest, et traversée par la route départementale 938, la reliant à Buc au nord et à Magny-les-Hameaux au sud.

    Urbanisme

    Typologie

    Châteaufort est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire regroupe 1 929 communes[4],[5].

    Héraldique

    Les armes de Châteaufort se blasonnent ainsi :

    de gueules au château fort d'argent maçonné et ajouré de sable, ouvert du champ, mouvant de la pointe, donjonné et flanqué de quatre échauguettes, le donjon chargé d'un écusson d'azur fretté d'or.

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous la forme de Cast ello fortt en 1069[6].

    Ce mot est issu du latin castellum [7], « Village fortifié »[6].

    La commune doit son nom à la présence, au Moyen Âge, de trois châteaux forts sur son territoire.

    Histoire

    Les trois anciens châteaux de la commune avaient pour nom : « le Donjon »[8], le château « de la Motte ou de Marly » et le « château du Gavois » ; ajoutons à ces trois anciennes fortifications le « fief d'Ors ou Orce »[9].

    Des remparts dont il ne reste que quelques ruines, s'élevaient à la cime d'un coteau escarpé, au-dessus d'un ruisseau, la Mérantaise, qui se jette dans l'Yvette et qui limite au sud-ouest le plateau de Saclay. La vallée profonde de près de 50 m au niveau de Châteaufort présente une dénivellation assez abrupte pour permettre l’établissement d’un poste de surveillance. Le nom de la commune indique la vocation du lieu où fut édifiée un système de tours de défense du Hurepoix en balcon sur la dépression[10].

    Ce lieu jadis considérable fut, au Xe siècle ou XIe siècle, choisi pour être le chef-lieu d'une contrée du diocèse de Paris. Châteaufort avait alors deux églises et un prieuré, l'une pour le bourg, attenante au prieuré, l'autre pour les manants établis hors des murs, au lieu-dit la Trinité. La première existe encore, la seconde est détruite.

    Au XIe siècle, Gui II de Montlhéry le Rouge était seigneur de Châteaufort et en 1112, Hugues de Montlhéry, dit de Crécy ou de Pomponne, grand sénéchal de France, son fils, prit le titre.

    Au XIIe siècle, Louis le Gros confisqua cette terre à Hugues de Crécy.

    Au XIIIe siècle il y avait une léproserie[11].

    Une seigneurie est attestée en 1354.

    En 1480, Louis XI donne la terre de Châteaufort à louis de Brabant.

    En 1529, François Ier en fit cadeau à Jean de la Barre.

    En 1616 elle passa dans la maison de Guise, et le dans celle de Charles d'Escoubleau, marquis de Sourdis.

    Le château d'ors est bâti en 1637 par Jean de Luynes. Abandonné par son héritier en 1951, il sombra dans l'oubli jusqu'en 1984, date à laquelle furent créés les premiers spectacles historiques. Le domaine est alors racheté par la municipalité. On peut toujours admirer la chapelle, le moulin à eau restauré par le Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse, le bel ensemble des communs, le dôme abritant une rare glacière intacte, l'orangerie, les loges de gardes décorées de bas-reliefs de terre cuite (œuvres d'Augustin Pajou en 1784), le pont-galerie, dont l'arche médiévale fut ornée d'arcades couvertes au début du XIXe siècle. On voit un château et un moulin sur une carte de 1694.

    Ruiné par les guerres civiles religieuses, Châteaufort devint un village pauvre.

    Avant 1809, construction d'un nouveau château dont on voit l'emplacement sur le cadastre napoléonien. Il est détruit en 1951.

    Au cours de son histoire, la commune de Châteaufort a fait partie de trois départements différents :

    1. 1790 : création du département de Seine-et-Oise (78) auquel est rattachée Châteaufort. Le code Insee attribué en 1943 est 78143.
    2. Loi du , Journal officiel du avec effet au  : Châteaufort est rattaché au nouveau département de l'Essonne (91) lors de la partition de la Seine-et-Oise. Le code Insee devient 91143.
    3. Décret du , Journal officiel du et effet au  : Châteaufort est rattaché au département des Yvelines (78) et retrouve son ancien code Insee 78143.

    Le , le village a accueilli la neuvième saison de Star Academy diffusée sur NRJ12 et AB3 (Belgique).

    Depuis le , il fait partie de la communauté d'agglomération de Versailles Grand Parc.

    L'aérodrome de Châteaufort

    Le , le Français Adolphe Pégoud (de son véritable prénom Célestin) au départ de l'aérodrome Borel à Châteaufort (Yvelines), expérimenta le premier saut en parachute depuis un avion en abandonnant un vieux Blériot XI sacrifié pour l'occasion. Une fois libéré de son pilote, l'avion livré à lui-même forma dans le ciel de curieuses arabesques avant de s’écraser au sol. Ces manœuvres donnèrent à Pégoud l'idée de réaliser des figures aériennes jusqu’ici impensables pour l'époque. C'est ainsi qu'il effectua, dans les semaines suivantes, le premier vol sur le dos et l'un des tout premiers loopings de l'histoire, devenant ainsi le précurseur de la voltige aérienne.

    C'est à Châteaufort que périrent André Salel et son mécanicien Roger Robin dans l’après-midi du en réalisant le deuxième d’essai du prototype d’avion de combat F 420-01 de Farman. Maryse Hilsz, la compagne d'André Salel, fit ériger, à l’endroit même où l’avion s’était écrasé, une stèle en mémoire du pilote et de son mécanicien. La stèle fut inaugurée le , un an après l’accident.

    Population et société

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[13].

    En 2018, la commune comptait 1 408 habitants[Note 3], en augmentation de 1,44 % par rapport à 2013 (Yvelines : +1,62 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    414466523545524570624574591
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    482553593564591637693692704
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    693706644623605575558577677
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    7177498127691 4271 4531 4091 4051 401
    2013 2018 - - - - - - -
    1 3881 408-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[15].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (13,8 %) est en effet inférieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (17,5 %). Contrairement aux répartitions nationale et départementale, la population masculine de la commune est supérieure à la population féminine (50,2 % contre 48,4 % au niveau national et 48,8 % au niveau départemental).

    La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :

    • 50,2 % d’hommes (0 à 14 ans = 20,7 %, 15 à 29 ans = 20,6 %, 30 à 44 ans = 17,6 %, 45 à 59 ans = 28 %, plus de 60 ans = 13,1 %) ;
    • 49,8 % de femmes (0 à 14 ans = 23,5 %, 15 à 29 ans = 14,6 %, 30 à 44 ans = 21,8 %, 45 à 59 ans = 25,5 %, plus de 60 ans = 14,4 %).
    Pyramide des âges à Châteaufort en 2007 en pourcentage[16]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,0 
    90  ans ou +
    0,1 
    2,4 
    75 à 89 ans
    4,3 
    10,7 
    60 à 74 ans
    10,0 
    28,0 
    45 à 59 ans
    25,5 
    17,6 
    30 à 44 ans
    21,8 
    20,6 
    15 à 29 ans
    14,6 
    20,7 
    0 à 14 ans
    23,5 
    Pyramide des âges du département des Yvelines en 2007 en pourcentage[17]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,3 
    90  ans ou +
    0,9 
    4,3 
    75 à 89 ans
    6,6 
    11,2 
    60 à 74 ans
    11,6 
    20,3 
    45 à 59 ans
    20,7 
    22,1 
    30 à 44 ans
    21,5 
    19,9 
    15 à 29 ans
    18,9 
    21,9 
    0 à 14 ans
    19,8 

    Sports

    Stèle à la mémoire de Jacques Anquetil.

    Au carrefour des routes départementales 36 et 938, au sommet de la côte de la Trinité, une statue en bronze de Jacques Anquetil sur son vélo avait été érigée, en , après la mort du champion cycliste survenue en . Cette statue a été rapidement volée pour être sans doute revendue pour la valeur du bronze. Elle est aujourd'hui remplacée par une stèle portant la plaque commémorative qui était restée.

    Politique et administration

    Économie

    Le siège social français de la société Nortel était installé sur le territoire communal, avant d'être racheté par la société Kapsch[18].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Église Saint-Christophe.
    • Le château du Gavois sur une ancienne motte cadastrale appartenant aux Montlhéry - (location de salles pour évènements).
    • Le château de la Geneste, construit au XIXe siècle. Il compte un domaine abritant un terrain hippique, des écuries et des dépendances. En 2012-2013, il accueille les élèves de la saison 9 de Star Academy[19].
    • Le Donjon : la moitié du niveau inférieur de ce donjon circulaire, qui faisait 18,6 mètres de diamètre à la base et devait s'élever à une hauteur d'environ 36 mètres, constitue le seul vestige du château fort édifié au XIe et XIIe siècle. Ses murs ont une épaisseur de 3 mètres et ont 4 larges contreforts quadrangulaires. La tour est conservée uniquement sur sa moitié inférieure correspondant à une salle basse. On remarque un corbeau de pierre orné d'une figure grimaçante, un couloir de latrines et les vestiges de 2 archères[20].
    • Le château de la Motte ou de Marly : bâti sur le sommet de la motte de Marly se trouve le plus ancien des châteaux forts du village. Il est au centre de l'éperon qui surplombe la vallée. Il fut possession du chevalier Amaury, de la famille des Gometz[21] et fondateur du prieuré Saint-Christophe avec l'autorisation des seigneurs dominant du site, les Montlhéry. On y trouve aujourd'hui une maison bourgeoise qui s'élève sur deux niveaux avec un étage de comble.
    • L'église Saint-Christophe se trouve sur le lieu d'un ancien prieuré cité en 1068. L’église actuelle, de style Napoléon III, date de 1848. On peut contempler la petite crypte du prieuré contiguë, restaurée en 1982.
    • Une grotte ornée (voir : Monuments mégalithiques des Yvelines).

    Personnalités liées à la commune

    • Adolphe Pégoud (1889-1915), aviateur. Il a effectué ici son premier saut en parachute, en 1913, depuis un avion Blériot,
    • André Salel (1904-1934), aviateur, mort à Châteaufort alors qu'il effectue un vol d'essai d'un avion de combat.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Paris », sur insee.fr (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Ernest Nègre - Toponymie générale de la France: Tome 3, page 1461 (ISBN 2600028846).
    7. Marianne Mulon, Noms de lieux d’Ile de France, 1997.
    8. André Châtelain, Châteaux forts et féodalité en Ile de France : du XIe au XIIIe siècles, coll. « Patrimoine », , p. 51.
    9. Cercle Généalogique de Versailles et des Yvelines, Paysages d'Yvelines à la fin du XVIIIe siècle : Le cadastre de Bertier de Sauvigny, Archives départementales des Yvelines, .
    10. André Châtelain, Châteaux forts et féodalité en Ile-de-France du XIe au XIIIe siècle, Éd. Créer, .
    11. Dictionnaire historique des environs de Paris du docteur Ermete Pierotti
    12. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    13. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    14. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    16. « Évolution et structure de la population à Châteaufort en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
    17. « Résultats du recensement de la population des Yvelines en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
    18. Marc Cherki, « Usine Nortel à Châteaufort : 160 postes maintenus », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
    19. Damien Mercereau, « Star Academy : Le nouveau château dans les Yvelines », sur Le Figaro, (consulté le ).
    20. « Châteaufort et les Montlhéry, donjon circulaire tome III »,
    21. Raphaël Bijard, « Le premier conflit de l’ère capétienne (991 - 996) et sa phase de résolution (début du XIe s.) – leur influence sur la genèse du domaine royal et l’évolution de la cour palatiale »,
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