Château de Saint-Martin-de-Pallières

Le Château de Saint-Martin-de-Pallières est un monument historique situé dans le haut-Var, sur la commune de Saint-Martin-de-Pallières, dans le département du Var, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Ansoui

Situation

Commune située à 13 km de Rians, 20 de Brignoles, de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume et du sud-ouest des gorges du Verdon.

Site et éléments protégés

Le village perché aux portes du Verdon, son château, ses communs, et ses maisons, au sommet d’un mamelon, sur le flanc nord dominant le plateau de Pallières couvert de cultures. Ils abritent une spectaculaire "Cathédrale souterraine".

Les façades et toitures du château (du XIIe au XIXe siècle)[2] et des communs, ainsi que le parc avec ses éléments structurés et la grande citerne en totalité, ont été inscrits sur l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 14 novembre 2003, et son parc[1],[3].

Le «bois» : « Vers l’Est s’étend le somptueux manteau de verdure d’un parc à la française. Planté en 1680 sur le plus hostile des sols. C’est aujourd’hui une admirable chênaie au beau « mitan » de qui une belle allée ombreuse monte doucement vers l’Orient, ouvrant tout au bout de cette somptueuse vôute de verdure une émouvante baie.

Sur le flanc septentrional de la colline, le parc se continue en un dédale d’allées ombreuses où des hêtres élèvent leur claire colonnade dans un sylvestre décor »[4].

Histoire

Propriété successive des familles Ventimille, Castellane, d’Agout, le château reviendra en 1604[5] à de Laurens Pierre-Joseph, Marquis de St Martin[6], Conseiller au Parlement de Provence[7]. Le château est aujourd'hui une propriété familiale de Boisgelin, depuis plusieurs générations.

Au Moyen Âge, l'insécurité obligea les habitants à se réfugier sur la hauteur et à fonder le village actuel autour de son château[8]. Le castrum de Saint-Martin est mentionné pour la première fois en 1055.

Cité en 1204, le Château, logis quadrangulaire flanqué aux angles de tours rondes, est situé sur un promontoire rocheux[9]. Il a été construit aux XIIIe et XIIIIe siècles.

Boniface de Castelane en fait hommage au Comte de Provence en 1227. Celui-ci y possède des droits en 1252.

L'édifice est remanié au XVe siècle et XVIIe siècle, mais c'est à partir de 1820 que le château est transformé par les descendants de Pierre de Laurens.

La restauration et l'agrandissement du château, dégradé à la période révolutionnaire furent engagés entre 1862 et 1865 (tour et façades de la partie ouest, aile est du château)[10].

Le corps principal, d'origine médiévale, est un massif carré cantonné de trois tours remontées et crénelées au XIXe siècle. Une quatrième tour similaire, plus tardive sera ajoutée à l'aile est.

Un géomètre aixois, Ouvière, traça les plans du parc et conçu ses aménagements de colonnades et de balustrades[11].

Les travaux ont suscité un développement conséquent du village et explique, pour l'essentiel, le quasi-doublement de la population dans la première partie du XVIIIe siècle.

L’ancienne église a été abandonnée[12] au profit de l'église actuelle dédiée à Notre-Dame-de-l'Assomption (XVIIe siècle), monument historique classé[13].

La famille possède aussi une chapelle privée, décorée d’une copie de sculpture de "l’Assomption de la Vierge", réalisée par Christophe Veyrier, que le Seigneur Pierre de Laurens avait offert à la chapelle seigneuriale de l’église[17]. Ce groupe fut enlevé et remplacé par un montage de cette œuvre ; le groupe authentique fut transporté en 1834 au Musée des Beaux-Arts de Marseille[18].

Le cimetière a été déplacé hors du village.

Enfin, un pigeonnier[19] et surtout le parc et la citerne viennent compléter ces aménagements. Ces grands travaux exigeaient l’engagement de maîtres d’œuvre confirmés. Pour cela ils feront fait appel à Pierre Puget.

Le village évolue surtout à partir de 1820 avec la restauration du château, dégradé à la période révolutionnaire. Ce dernier sera agrandi entre 1862 et 1865 (tour et façades de la partie ouest, aile est du château).

Le parc et la protection des paysages

Le parc du château[20] a été aménagé en 1734[21] avec sa terrasse donnant sur le Verdon, la montagne de Lure, le massif de la Sainte Victoire, le Mont Ventoux

L'aménagement d'un parc à la française, aujourd'hui reconnu au titre des « jardins remarquables »[22], protége l'environnement naturel du château, comme les espaces agricoles environnants dès l'origine avec sept fermes.

« Je connais un petit village dans le Var (pourquoi taire son nom? c'est Saint-Martin de Pallières) qui a fait classer une prairie. Parce que cette prairie mettait une belle tache de vert sombre sur une terre où, en effet, ce vert est une bénédiction pour l'œil. Bravo ! Il ne fallait que quelques hommes intelligents ; ou peut-être un seul a suffi, qui a persuadé les autres. »

 Jean Giono, La chasse au bonheur, 1970

La citerne

Au XVIIIe siècle, pour permettre l'arrosage des jeunes arbres, une citerne voûtée gigantesque est réalisée[23].

"La Cathédrale souterraine". Avec ses 500 m2 de surface, il s'agit de la plus grande citerne d'Europe, construite en 1747 pour répondre aux besoins en eau des jardins du château[24].

Cet ouvrage de génie civil exceptionnel a été, lui aussi, inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 14 novembre 2003 (visite mai à septembre inclus)[25].

« À travers cet ouvrage remarquable, c'est tout l'esprit d'une époque qui est retranscrit. La citerne est en effet l'illustration de la transformation des forteresses, passant de fonction défensive à celle de résidence, adaptée aux temps plus apaisés de l'époque.

Diane et Michel de Boisgelin, propriétaires »

Galerie

Les travaux de conservation-restauration-réutilisation

La réutilisation : un bon moyen de conservation des édifices

Ces édifices majeurs et leur décor exigent des soins constants de qualité des travaux, dans le respect de l’histoire du monument. Les propriétaires ont ainsi sû donner une seconde vie au château comme cela a été le cas entre autres pour le château de Vins[26]. Le rapport de synthèse de la "1re Loi de programme relative au patrimoine architectural[27],[28], initiée par François Léotard alors ministre de la Culture et de la Communication du gouvernement Jacques Chirac, loi prise dans la foulée de la Loi n° 87-571 du 23 juillet 1987 sur le développement du mécénat[29], avait d'ailleurs tenu en 1988 à encourager ces initiatives privées.

Conserver les éléments du passé n’empêche pas de répondre aux besoins d’aujourd’hui ! Quand on parle de réutilisation, la priorité revient souvent à l’usage : la conception et le traitement des espaces d’un bâtiment doivent assurer la qualité et le confort de leur destination, ceci en parfaite cohérence avec les fonctions qui s’y exercent, les activités qui s’y déroulent et les services qui y sont dispensés.

Bruno Foucart, président des 13e « Entretiens du patrimoine » qui se sont tenus à Marseille, en novembre 2003[30], avait insisté sur le fait que « L’utilisation ou la réutilisation des bâtiments que nous considérons comme patrimoniaux s’est imposée comme une exigence à la fois économique, culturelle et sociale. Pour cette raison, la stricte conservation ne peut pas exclure la vie et ses compromis : elle nécessite au contraire la mise au temps présent des monuments historiques ». Les aménagements du château de Vins sont, comme ceux du château d'Entrecasteaux, du château de Moissac-Bellevue, de l'abbaye de La Celle et bien d'autres, des exemples de référence de réutilisation culturelle dans le département du Var, où encore le château d'Ansouis dans le Vaucluse.

Accueil, activités culturelles et musicales

Le château et son parc disposent de possibilités d'accueil de tous les publics. Il est composé de 4 500 m2 de surfaces habitables et 57 pièces.

Un festival de musique classique, "Les Concerts en Voûtes"[31], accueille les mercredis de juillet et août des artistes de grande qualité, dans la Cathédrale Souterraine à l'acoustique remarquable.

Ses voûtes, soutenues par 20 piliers, ont une allure d'architecture gothique d'époque. La citerne a été inscrite sur l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 14 novembre 2003.

Les propriétaires, conscients de la valeur architecturale de cet espace les propriétaires ont entrepris, en février 2017, des travaux d'aménagement et de mise en valeur afin de l'ouvrir au public. 

Voir aussi

Bibliographie

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. « Parc du château », notice no IA83000408, base Mérimée, ministère français de la Culture pré-inventaire (jardins remarquables ; documentation préalable)
  2. « Château », notice no PA83000013, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Château et Parc de St Martin
  4. DIREN PACA - catalogue départemental des sites classés, Var, Le bois du château, septembre 2008 : Site classé
  5. Patrimoine : Vidéos du château de Saint Martin de Pallières, sur blogs.mediapart.fr/
  6. Fonds de Boisgelin
  7. Liste historique des marquisats de France Érigé en marquisat par lettres patentes de janvier 1661
  8. La chapelle Saint-Étienne à Saint-Martin-de-Pallières
  9. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Saint-Martin-de-Pallières, Editions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287 p. (ISBN 978-2-86535-070-4 et 2-86535-070-3)
    Saint-Martin-de-Pallières, p. 1063
  10. Saint-Martin en Territoire Provence Verte
  11. La Provence Verte, qui bénéficie du Label Villes et pays d'art et d'histoire
  12. Notre Dame de l’Assomption, par l'Association Les Vieilles maisons françaises, 2 novembre 2019
  13. « Église paroissiale Saint-Martin », notice no PA83000014, base Mérimée, ministère français de la Culture
  14. L'église Paroissiale dédiée à ND de l'Assomption, sur villagesdecaractereduvar.fr/
  15. Notice no PM83000477, base Palissy, ministère français de la Culture retable du maître-autel
  16. Notice no PM83002194, base Palissy, ministère français de la Culture tombeau de la famille de Boisgelin
  17. L'encyclopédie des sculpteurs français : Christophe Veyrier
  18. Paroisse de Saint-Martin-de-Pallières, Église Saint-Étienne : Histoire
  19. Esparron-de-Pallières, sur provence7.com/
  20. Le village de Pallières Saint-Martin
  21. Itinéraires archéologiques : Saint-Martin-de-Pallières
  22. « parc du château », notice no IA83000408, base Mérimée, ministère français de la Culture pré-inventaire (jardins remarquables ; documentation préalable)
  23. Cathédrale souterraine, sur patrivia.net/visit/
  24. Cathédrale souterraine, sur cathedralesouterraine.com
  25. Citerne souterraine pouvant contenir 2 500 m3 d'eau
  26. René Dinkel, L'Encyclopédie du patrimoine (Monuments historiques, Patrimoine bâti et naturel - Protection, restauration, réglementation. Doctrines - Techniques : Pratiques), Paris, éditions Les Encyclopédies du patrimoine, , 1re éd., 1512 p. (ISBN 978-2-911200-00-7)
    Notices Animation pp. 389, Réutilisation des monuments pp.1128-1129 (illustration du château de Vins-sur-Caramy) et Utilisation, Réutilisation, Mise en valeur pp. 1217 à 1219
  27. La politique du patrimoine : chronologie
  28. Loi n°88-12 du 5 janvier 1988 relative au patrimoine monumental
  29. Loi n° 87-571 du 23 juillet 1987 sur le développement du mécénat
  30. : Du bon usage du patrimoine : utiliser pour conserver, ou conserver pour utiliser ?
  31. Festival Concerts en voûtes
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