Château de Montaner

Le château de Montaner se situe dans la ville du même nom, dans le département français des Pyrénées-Atlantiques. Il s'agit d'un château fort édifié au Moyen Âge, faisant l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par arrêté du [2].

Château de Montaner

Le château de Montaner
Type Château fort
Architecte Sicard de Lordat
Début construction XIVe siècle
Propriétaire initial Gaston Fébus
Protection  Classé MH (1980)
Coordonnées 43° 20′ 57″ nord, 0° 00′ 45″ ouest [1]
Pays France
Anciennes provinces de France Béarn
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Pyrénées-Atlantiques
Commune Montaner
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Atlantiques
Géolocalisation sur la carte : France

Présentation

Histoire

Le château de Montaner a été édifié à la demande de Gaston Fébus au XIVe siècle pour protéger les frontières du Béarn face à la Bigorre et à l'Armagnac.

L'architecte fut Sicard de Lordat. En 1379, une négociation eut lieu avec des cagots du Béarn (charpentiers qui étaient considérés comme "intouchables") pour qu'ils travaillent à la charpente du château de Montaner (réalisée en 1398) . Les cagots passèrent un contrat de gré à gré avec Gaston Fébus, dans l’église de Pau, en présence de témoins, et par devant notaire où les cagots s'engageaient à la construction du château de Montaner contre une exonération de taille. Pour le château de Montaner, le maître charpentier cagot Pierre Doat s’engagea au nom des cagots à installer des fours pour y cuire 100 000 briques par an. Le 6 décembre 1379, quatre-vingt-huit charpentiers cagots s’engagèrent à fournir toutes les pièces de bois nécessaires, taillées, avec leurs ferrures, à les poser, à recouvrir les charpentes du toit de lauzes livrées sur place. Dans ce traité, les cagots s’engageaient à exécuter toute la charpente du château de Montaner, ainsi que les ferrures nécessaires, le tout, à leurs frais; en revanche le prince leur accordait la remise de deux francs sur 1 imposition de chaque feu (les « feux » correspondaient aux foyers ou familles), les dispensait de la taille, et leur permettait de prendre le bois dans ses forêts. En 1379, des serfs furent eux aussi dispensés de corvées contre des versements en argent dont le produit fut affecté aux travaux du château de Montaner. Après la mort de Gaston Fébus, la rénovation du fort, en 1398, exempte ces cagots selon les termes du contrat, pour leurs cagoteries, tout comme les ecclésiastiques pour leurs bénéfices[3]. Le château de Montaner est vendu par Jean d'Albret, roi de Navarre, à Jean Ier de Foix, seigneur de Lautrec, pour 15 000 écus d'or[4]. Depuis 1854, le château est mis en valeur et géré par le conseil général des Pyrénées-Atlantiques. En été, sont organisés de nombreux spectacles et animations sur le thème du Moyen Âge.

Liste des Capitaines et Gouverneurs du Château de Montaner

  • Loup-Bergon de Bordeu, la garde du château et de la Terre de Montaner fut confié à ce seigneur par Gaston VII de Béarn, pendant la dernière moitié du XIIIe siècle[6].
  • Guilhem-Othon, seigneur d'Andoins, gardera le château de Montaner vers 1318[7].
  • Bertrand et Bertranet de Navailles en 1397 et 1427[8]
  • Joanot de Navailles, Sr de Doat et châtelain de Montaner, le 29 janvier 1466[9].
  • Les capitaines Laborde et Samson de Nays en 1560[10]
  • Jean Durban, Gouverneur du château de 1564 à 1569[11]
  • Bernard de Laborde, Capitaine nommé au château de Montaner par Jeanne d'Albret en 1569.
  • Jean de Nays créé gouverneur du château en 1594[12], arrêté pour malversation dans la gestion des grains.
  • Bertrand Durban, seigneur de Labassère et de Doat[13]
  • Alain, seigneur de Vauzé, gouverneur du château de Montaner, maître d'hôtel du Roi[14]
  • Henry de Montesquiou, Sr d'Artagnan, nommé en 1627, Capitaine et Gouverneur du Château de Montaner en 1628[15]. Une ordonnance de Louis XIII, attribue 135 livres de gages à d'Artagnan, gouverneur du château de Montaner[16].

Descriptif

Il comprend une vaste enceinte polygonale percée de deux portes et hérissée d'un haut donjon carré classé à l'inventaire des monuments historiques[17] depuis 1970. La porte du donjon, par laquelle on accède encore aujourd'hui à la forteresse, est surmontée du blason de Foix-Béarn, lui-même coiffé de la formule « Fébus mé fé », soit « Fébus me fit », que Gaston Fébus faisait mettre sur les constructions qu'il faisait édifier.

Cinéma

Le Monde vivant d'Eugène Green a été tourné au château de Montaner[18].

Notes et références

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. « Classement du château de Montaner », notice no PA00084451, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consulté le 18 septembre 2009.
  3. Voir la page Wikipedia sur les cagots.
  4. AD64, Série E357
  5. Armorial de J-B. RIESTAP
  6. Bulletin, Société des sciences, lettres et arts de Pau, 1876
  7. Testament de Marguerite de Béarn, AD64, E296, 1318-1319
  8. promesses faites à Archambaud de Grailly, vicomte de Béarn, de garder fidèlement le château de Montaner, le 24 août 1397 à Ger, AD64; Série E357
  9. Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau, Soc., 1877, Volume 6, p. 186.
  10. Histoire du Montanerez / par l'abbé Marseillon
  11. Muséographie, salle des gardes du château de Montaner en 2019.
  12. Bulletin, Société des sciences, lettres et arts de Pau, 1876, p.187
  13. Promesse à Catherine, reine de Navarre, de garder le château de Montaner;AD64 ; Série E357
  14. AD64, Série E1374, 1621-1631 Registre - In-4°, 422 feuillets, papier.
  15. Histoire genealogique et chronologique de la maison royale de France, des grands officiers de la couronne et de la maison du roy: avec les qualitez, l'origine, et le progrès de leurs familles : ensemble les statuts et le catalogue des chevaliers, commandeurs, & officiers de l'ordre du Saint Esprit : le tout dressé sur les titres originaux, registres des chartes du roy, du Parlement, de la Chambre des Comptes, & du Châtelet de Paris, cartulaires d'eglises, manuscrits & memoires qui sont dans la bibliotheque, & autres, Volume 1,Anselme (père), Chez Michel David, 1712 - 1796 pages
  16. AD64 ; Série E357
  17. « Notices sur le château de Montaner », notice no IA00027227, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consulté le 18 septembre 2009
  18. Philippe Chappuis, « Eugène Green : Toutes les nuits et Le pont des arts (interview) », Objectif Cinéma, (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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