Château de Flers (Orne)

Le château de Flers est un château situé dans la ville éponyme, de l'ouest du département de l'Orne. Les parties les plus importantes remontent au XVIe siècle, et il se situe au milieu d'un vaste parc comprenant un étang et un espace forestier.

Pour le château homonyme situé dans la ville de Villeneuve-d'Ascq, dans le Nord, voir Château de Flers (Villeneuve-d'Ascq).

Château de Flers

La façade ouest et l'aile nord.
Début construction XVIe siècle
Fin construction XVIIIe siècle
Propriétaire actuel Ville de Flers
Destination actuelle Mairie et musée
Protection  Classé MH (1907)
Coordonnées 48° 45′ 03″ nord, 0° 34′ 32″ ouest [1]
Pays France
Ancienne province Normandie
Région Normandie
Département Orne
Commune Flers
Géolocalisation sur la carte : Orne
Géolocalisation sur la carte : France

Ce château fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [2].

Histoire de la construction

Propriétaires successifs du domaine de Flers

Les propriétaires du domaine de Flers
PériodeIdentité
1901Acquisition du château par la ville
1820-1901Famille Schnetz
1806-1820Jean Sigismond Ehrenreich de Redern Bernsdorf
1736-1806Famille de La Motte-Ango
1547-1736Famille de Pellevé
1404-1547Famille de Grosparmy
1396-1404Guillaume de Tournebu
1320-1396Robert III d'Harcourt
Robert IV d'Harcourt
Robert V d'Harcourt
1180-1320Foulques d'Aunou
Thomas d'Aunou
Xe siècle - XIIe siècleFamille de Flers

L’origine médiévale

L’origine du château remonte à l’époque médiévale. Il s’agit alors d’une construction modeste, en pierres et à colombages, entourée de fossés. À la jonction de plusieurs vallées, le site est choisi parce que son terrain marécageux offre des possibilités défensives intéressantes. Le domaine appartient successivement aux familles d’Aunou, d’Harcourt et de Tournebu entre le XIIe et le XVe siècle.

Les premières splendeurs du XVIe siècle

L’aile Est du château, flanquée de ses deux tourelles d’angle, est la partie la plus ancienne. Elle est construite par Nicolas III de Grosparmy entre 1527 et 1541. Selon la légende, celui-ci a acquis une fortune considérable en se livrant à des recherches alchimiques. En réalité, son aisance s’appuie sur la possession des forges de Halouze qui font partie de son domaine. Au milieu du XVIe siècle, le titre de baron de Flers revient à la famille de Pellevé, dont l’un des membres, Nicolas, fait une brillante alliance avec l’une des plus grandes familles de Bretagne, les Rohan. Le domaine s’enrichit de la châtellenie de Condé-sur-Noireau, et en 1598, la baronnie de Flers est érigée en comté.

Les grands travaux du XVIIe siècle

De grands travaux d’assainissement et d’embellissement du parc sont engagés. La plaine marécageuse est domestiquée par la création d’une pièce d’eau  le petit étang , et un moulin est créé sur son déversoir. Un parterre carré ceinturé d’eau est aménagé sous les fenêtres de l’aile Est du vieux corps de logis (à la place du jardin d’enfants actuel). Il est prolongé par un potager et par un verger de même forme. Deux allées de 500 à 600 cèdres soulignent l’axe de cette composition. Après l’incendie des anciens communs, de nouveaux bâtiments sont construits dans l’axe de la cour d’honneur.

L’apogée du domaine au XVIIIe siècle

Des travaux sont entrepris par Louis de Pellevé et poursuivis par son fils dans l’aile Ouest en retour d’équerre. Cette aile, remaniée par Ange Hyacinthe de La Motte-Ango au début du XVIIIe siècle, devient le corps de logis principal. Les fenêtres de l’aile du XVIe siècle sont élargies pour s’harmoniser avec la nouvelle façade classique et améliorer le confort intérieur. L’axe principal de l’édifice, matérialisé par le perron monumental, pivote de la direction est/ouest à la direction nord/sud pour s’ouvrir sur le parc de chasse qui s’agrémente de la perspective de grandes allées. La grille de la cour d’honneur, décorée d’une couronne comtale, est réalisée vers 1764 par Antoine Pichard et Augustin Delaunay, maîtres serruriers à Flers. C’est le temps de la prospérité. Le château est luxueusement aménagé et meublé. Le domaine s’étend loin vers le sud. Le comte de Flers, avec ses 14 moulins et ses 28 fermes, est l’un des plus puissants propriétaires ornais.

Révolution et chouannerie

Après la mort d'Ange Hyacinthe de la Motte-Ango en 1788, son fils François Paul hérite du domaine. Pendant la chouannerie normande, il autorise le marquis de Frotté son chef à établir son quartier général au château de Flers en 1793, puis en 1799 et 1800. La partie ancienne du château est incendiée par les républicains en 1800.

Les bouleversements du XIXe siècle

L'étang du château.
Gustave Caillebotte: Boulevard Haussmann, effet de neige (1880-1881), toile conservée au musée du château.

En 1806, le comte Jean Sigismond Ehrenreich de Redern Bernsdorf, un truculent homme d’affaires franco-prussien enrichi dans le trafic de biens nationaux, acquiert le comté de Flers et le château à la famille de La Motte-Angoet pour la somme de 1 100 000 fr, et remet en état le château[3]. Sa tentative de mainmise sur les forges de la région se soldant par un échec, ce personnage hors du commun, met en vente le domaine auprès de ses notaires parisiens Schnetz et Thirion.

En 1822, Antoine Schnetz acquiert la propriété pour son propre compte et devient par la suite maire de Flers. Il ouvre le parc au public qui prend vite l’habitude de s’y promener et de s’y distraire. Dans un souci de modernité, Schnetz n’hésite pas à sacrifier une partie du parc pour permettre le passage de la ligne de chemin de fer Paris-Granville et à déplacer le potager de son emplacement traditionnel pour favoriser le développement urbain.

En 1901, après le retour vers la capitale des derniers descendants de la famille Schnetz, Julien Salles, maire de Flers, rachète le domaine pour le compte de la municipalité. Le château abrite alors l’hôtel de ville et le musée.

Outre de nombreuses rues, l'ancien parc accueillit également les infrastructures de la gare de Flers. En 1901 le château et la propriété d'une surface supérieure à 37 hectares sont cédés à la ville sur proposition de son maire, M. Salles. Il accueillera désormais l'hôtel de ville et sera un lieu de promenade apprécié des habitants. Fort heureusement, le château n'est pas touché par les dévastations des bombardements de 1944.

L'étang du parc du château est le lieu du suicide par noyade de Fernande Segret, dernière fiancée de Landru, le 21 janvier 1968[4].

À la fin des années 1980, une succession de tempêtes détruit de nombreux arbres du parc. Un projet de renouvellement se fait jour, projet qui suscite de nombreuses polémiques en dépit de la dangerosité constatée. Le château accueille un musée, riche en peintures du XIXe siècle et en éléments liés aux traditions normandes.

Architecture

Notes et références

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. Notice no PA00110807, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Grands notables du Premier Empire: notices de biographie sociale, Volumes 24 à 27. Centre national de la recherche scientifique, 1978.
  4. « Enerstine Marceline Fernande SEGRET », sur geneanet.org (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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