Château Saint-Louis

Le château Saint-Louis était un édifice de la haute-ville de Québec, situé à l'emplacement actuel de la terrasse Dufferin, tout près du Château Frontenac, sur le sommet de la falaise dominant la ville basse de Québec. Le site de forts et des châteaux Saint-Louis est reconnu comme un lieu d'importance historique national depuis 2001, par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada (CLMHC)[1].

Pour l’article homonyme, voir Château Saint-Louis (Homonymie).

Château Saint-Louis

Château Saint-Louis à Québec (1620-1834), selon le style Palladien au début du XIXe siècle
Période ou style Palladianisme
Début construction 1620 -
Destination initiale Résidence officielle du gouvernement de la Nouvelle-France
Protection Lieu historique national
Coordonnées 46° 48′ 45″ nord, 71° 12′ 16″ ouest
Pays Canada
Région historique Québec
Ville  Québec
Géolocalisation sur la carte : Québec
Géolocalisation sur la carte : Ville de Québec

Histoire

Construit en 1620, par Samuel de Champlain, le fort Saint-Louis devient un château et la résidence officielle du gouvernement de la Nouvelle-France, en 1646; il nomme le fort Saint-Louis en hommage au roi Louis XIII[2]. Le comte de Frontenac fera reconstruire le fort et le château entre 1692 et 1700. Restauré après la conquête anglaise, le château est détruit par les flammes en 1834. Sur ses décombres sera construite en 1838, une plate-forme en bois, la première terrasse Durham, qui deviendra la Terrasse Dufferin en 1878.

Forts et châteaux Saint-Louis

Carte du fort Saint-Louis par Franquelin
Sur ce plan de Québec de Jean Bourdon de 1664, on aperçoit le château désigné par le chiffre 2.
Plans et élévations du château Saint-Louis en 1724 par Chaussegros de Léry
Gravure publiée en 1834 représentant le château Saint-Louis vu du côté de la falaise

Dès 1620, Samuel de Champlain, alors lieutenant du vice-roi de la Nouvelle-France, fait construire le fort Saint-Louis sur le cap Diamant à Québec. Alors que les gouvernements de la Compagnie de Rouen (1614-1620) et de la Compagnie de Montmorency (1621-1627) sont remplacés par celui de la Compagnie des Cent-Associés (1627-1663), ce n'est qu'en 1646 que le château devient la résidence officielle du gouvernement de la Nouvelle-France. Dès sa création et jusqu'à la conquête britannique, le Conseil souverain (1663-1760) se réunit dans les forts et châteaux Saint-Louis qui se sont succédé depuis la construction initiale. Les divers agrandissements du château nécessitent des subsides en provenance de la cour de France. Le site fait partie des défenses de Québec, il perdra ce rôle durant l'occupation anglaise, à partir des années 1780, au profit du château Haldimand.

Après la conquête britannique de 1760, les édifices deviennent le lieu de rencontre des autorités anglaises dans la Province de Québec, alors que la ville de Québec devient la capitale de l'Empire britannique en Amérique du Nord. Dans les années 1780, il perd également son rôle administratif au profit du Château Haldimand (construit entre 1784 et 1786), car le château Saint-Louis est jugé trop étroit. Le gouverneur anglais James Henry Craig s'installe à nouveau au château Saint-Louis au début du XIXe siècle, il le rénove, le fait rehausser d'un étage, et modifie son architecture dans le style Palladien[3].

Le château Saint-Louis est détruit par un dernier incendie en 1834. Le site est aujourd'hui recouvert par la Terrasse Dufferin en face du château Frontenac[1].

Une succession de forts et de châteaux

Une série de forts et de châteaux se sont succédé sur ce site :

  • En 1620, un fort en bois est construit par Champlain, le premier gouverneur-général de la Nouvelle-France Charles Jacques Huault de Montmagny fait réaliser un ouvrage de maçonnerie, il s'agit d'un revêtement en pierre sur les levées de terre.
  • En 1626, un nouveau fort est construit par Champlain, avec un nouveau corps de logis en pierre.
  • En 1636, ces deux forts sont détruits Charles Jacques Huault de Montmagny fait construire un fort et un château (bâtiment d'un seul étage qui sera agrandi au début des années 1680). En 1643, le gouverneur Louis d'Ailleboust de Coulonge, fait construire quatre bastions et fait remplacer la palissade de bois de 1642, par un épais mur de pierres[4]. Frontenac dote l'ensemble de 17 canons situés au sud du site en 1690. Il multiplie par quatre la surface du fort Saint Louis, et il l'organise selon le principe d'ouvrage bastionné à la Vauban. La configuration du fort ne changera plus[3].
  • En 1694, Frontenac reconstruit l'ensemble, avec le projet de construction d'un nouveau château, dont il n'en verra jamais la fin, à cause de difficultés financières.

Aujourd'hui

En 1985 et 1986, Parcs Canada entreprend des fouilles archéologiques sous la Terrasse Dufferin, qui mettent au jour des vestiges du fort et du château, deux témoins essentiels de la naissance de la ville, du pays et de la présence française en Amérique. Entre autres une pierre gravée d'une croix de Malte qui est incorporée au château Frontenac[5]. Les archéologues ont mis au jour, notamment, une monumentale glacière, contemporaine de Frontenac, qui aurait pu suffire aux besoins du Château Frontenac d'aujourd'hui, ou presque.

Un architecte et concepteur de projets multimédias projette de restaurer et mettre en valeur les vestiges du fort et du château Saint-Louis, sous l'actuelle terrasse Dufferin, pour en faire un musée d'histoire et d'archéologie et un centre d'interprétation de l'histoire locale.

Notes et références

  1. Québec 400e, Histoire: Les forts et châteaux Saint-Louis
  2. http://grandquebec.com/capitale-quebec/chateau-st-louis/
  3. Jacques Guimont, « Forts et châteaux Saint-Louis (Québec) », dans L'Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française, 2007
  4. Sylvie Ravet-Biton: " Les pionniers tonnerrois de la Nouvelle-France ". Société d'Archéologie et d'Histoire du Tonnerrois. Tonnerre. 179. p.
  5. Anecdotes historiques

Annexes

Bibliographie

  • Jacques Guimont, « Forts et châteaux Saint-Louis (Québec) », dans L'Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française, 2007
  • William Moss, Une archéologie du paysage urbain à la terrasse Dufferin à Québec, CÉLAT, Université Laval, Québec, 1994.
  • Archéologiques, numéro 22, Association des archéologues du Québec, Québec, 2009

Articles connexes

Liens externes

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