Cerdagne
La Cerdagne (en catalan : Cerdanya et en espagnol : Cerdaña) est une région naturelle d'une superficie de 1 086,07 km2 située dans l'est du massif des Pyrénées, partagée entre l'Espagne à 50,3 % et la France à 49,7 %.
Cerdagne | |
Subdivision administrative | Occitanie ; Catalogne |
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Subdivision administrative | Pyrénées-Orientales ; provinces de Gérone et de Lérida |
Coordonnées | 42° 26′ 48″ nord, 1° 57′ 10″ est |
Population totale | 26 500 hab. (2001) |
Régions naturelles voisines |
Capcir Conflent Pays de Foix Haute-Ariège |
Localisation | |
On appelle Basse-Cerdagne la partie espagnole et Haute-Cerdagne la partie française, car située dans la moitié amont de ce bassin[N 1]. Les appellations Cerdagne française et Cerdagne espagnole sont aussi employées, voire parfois Cerdagne sous administration espagnole et Cerdagne sous administration française[1]. Il faut aussi noter que la comarque catalane, correspondant à la partie espagnole, s'appelle Cerdanya[2].
Géographie
La Cerdagne est un fossé d'effondrement se présentant comme une large vallée occupant le bassin d'un ancien lac d'origine glaciaire drainé par le Sègre, affluent de l'Èbre ibérique.
Son relief uniforme l'a fait qualifier de plaine, mais il s'agit ici d'une « haute plaine » située à une altitude moyenne de 1 200 mètres[N 2].
Le col de la Perche sépare la Cerdagne du Conflent.
Étymologie
La Cerdagne doit son nom aux Cerretains.
Démographie
En 2001, les habitants de la Cerdagne étaient 26 500, dont 53,4 % en Espagne et 46,6 % en France. Avec une densité de 24 habitants par km², la région est donc l'une des plus faiblement peuplées d'Europe occidentale. La seule ville importante de Cerdagne est la petite agglomération transfrontalière de Puigcerdà : 10 900 habitants en 2001[N 3]. Elle regroupe Puigcerdà même côté espagnol et Bourg-Madame côté français. Mais malgré des efforts de coopération, les deux communes n'ont pas la réelle volonté de développer des projets de liaisons, routières en particulier[3].
Puigcerdà est le siège du GECT Hôpital de Cerdagne, le premier GECT a vocation uniquement sanitaire de l'Union européenne.
Histoire
Lors du traité des Pyrénées (1659), l'Espagne concède à la France l'Artois, 14 places fortes en Flandres et la province du Roussillon qui se compose des vigueries du Roussillon, du Conflent et de Cerdagne. La moitié des villages de Cerdagne doit alors revenir à la France. Cependant, ce ne sont que 33 villages de Cerdagne qui sont rendus à la France. Car Llívia, ayant un statut de ville et n'étant pas un village, reste espagnole (mais sa forteresse sera détruite). Depuis, Llívia est enclavée dans le département français des Pyrénées-Orientales. Mention faite au traité des Pyrénées, jamais plus de huit hommes en armes ne pourront passer sur la route neutre la reliant à l'Espagne[4].
Cerdagne espagnole
Administration
La Cerdagne espagnole, ou Basse-Cerdagne (en catalan : Baixa Cerdanya), est une entité administrative de Catalogne : la comarca de la Cerdanya.
Histoire
Durant la Première Guerre mondiale, la proximité de la Basse-Cerdagne avec la Cerdagne française et les liens entre les populations de chaque côté de la frontière permettent de mettre en place un important trafic de chevaux et mulets importés de France, passés en Espagne puis revendus à l'armée française en passant par le col du Perthus[5].
Cerdagne française
Administration
La Cerdagne française, aussi appelée Haute-Cerdagne (en catalan : Alta Cerdanya), fait partie du département français des Pyrénées-Orientales, en région Occitanie, et correspond approximativement au canton de Saillagouse.
Elle est frontalière avec d'une part la principauté d'Andorre, et d'autre part avec la communauté autonome de Catalogne en Espagne, notamment avec ses comarques du Ripollais (officiellement en catalan Ripollès) et de la Basse-Cerdagne (officiellement en catalan Cerdanya mais également communément appelée Baixa Cerdanya pour la distinguer de la Cerdagne française, cette comarque est à cheval administrativement sur les provinces catalanes de Gérone et Lérida ; elle inclut également l'exclave espagnole de Llívia, enclavée en France dans le canton de Saillagouse).
Histoire
Avant son rattachement à la France lors du traité des Pyrénées (1659), la Cerdagne faisait partie du Comté de Cerdagne.
Énergie solaire
L'intensité de la luminosité a permis l'implantation du plus grand four solaire du monde, le four solaire d'Odeillo (en catalan : Odelló), de celui de Mont-Louis, de la Centrale solaire de THEMIS à Targasonne, et dernièrement de la centrale solaire eLLO à Llo.
Le four solaire d'Odeillo a essentiellement vocation de recherche scientifique et héberge le laboratoire PROMES du CNRS, celui de Mont-Louis est géré par une petite entreprise locale qui a repris les installations que Félix Trombe a conçues en 1949, tandis que THEMIS est un centre de recherche et développement et eLLO une centrale solaire en activité.
Tourisme
- Font-Romeu-Odeillo-Via garde encore aujourd'hui la renommée de sa grande époque, celle du Grand hôtel et du tourisme de luxe, ainsi que de son centre national d'entraînement en altitude - CREPS Font-Romeu.
- Musée de Cerdagne à Sainte-Léocadie.
- La Cerdagne est desservie par la ligne ferroviaire dite du « Train jaune » qui relie Villefranche-de-Conflent (dont les remparts Vauban sont inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO) à Latour-de-Carol, gare internationale et trait d'union entre Paris et Barcelone, puisque s'y rejoignent la ligne SNCF Paris-Toulouse-Latour-de-Carol et la ligne RENFE de Barcelone à Latour-de-Carol. La gare internationale de Latour-de-Carol est ainsi l'une des gares européennes (avec celle de Montreux en Suisse et de Hendaye en France) comportant des voies de trois écartements différents. Elle reçoit en effet la ligne française à écartement standard, l'écartement espagnol, et la voie métrique du Train jaune.
- Il y a deux aérodromes à proximité, mais leur vocation est essentiellement touristique et ludique.
- Les stations de ski : Font-Romeu - Bolquère - Pyrénées 2000 - Puigmal 2900 - Porté-Puymorens - Espace Cambre d'Aze.
Notes et références
Notes
- Cette distinction, fondée sur les différences moyennes d'altitude est parfois équivoque. En effet, selon elle, Bourg-Madame fait partie de la Haute-Cerdagne, alors que La Molina, plus haute en altitude, est en Basse-Cerdagne, ainsi que Puigcerdà qui est au même niveau que Bourg-Madame.
- Partie centrale, vaste fond du fossé
- L'INSEE définit le terme d'agglomération : « au moins 5 000 emplois et une couronne péri-urbaine, qui comprend des communes rurales ou des unités urbaines dans lesquelles au moins 40 % de la population active résidente travaillent dans le reste de l'aire urbaine ». Puigcerdà n'est pas une véritable agglomération, ni une agglomération transfrontalière, définie comme « un ensemble de communes formant un tissu urbain pratiquement continu de part et d'autre d'une (ou plusieurs) frontière(s) entre pays ou États ».
Références
- Documents administratifs utilisés par le Consell comarcal de la Cerdanya
- Liste des comarques de Catalogne
- La Cerdagne et ses frontières, p. 134.
- Traité des Pyrénées, texte additionnel
- Fabricio Cárdenas, 66 petites histoires du Pays Catalan, Perpignan, Ultima Necat, coll. « Les vieux papiers », , 141 p. (ISBN 978-2-36771-006-8, notice BnF no FRBNF43886275)
Voir aussi
Bibliographie
Par ordre chronologique de publication :
- Salsas, Albert, De Cerdagne en Vallespir, Perpignan, Imprimerie de l'indépendant, , 30 p. (lire en ligne)
- Alice Marcet, « La Cerdagne après le traité des Pyrénées », dans Annales du Midi, 1981, tome 93, no 152, p. 141-155 (lire en ligne)
- François Mancebo, La Cerdagne et ses frontières : conflits et identités transfrontalières, Perpignan, Trabucaire, , 211 p. (ISBN 2-912966-17-5)
- Emmanuel Brousse, La Cerdagne française, Lacour éditeur, (1re éd. 1896), 454 p. (ISBN 2-84149-222-2)
- Jean-Louis Blanchon, 1936-1948, la Cerdagne déchirée, Talaia, 2017.
Articles connexes
Liens externes
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