Caraque

La caraque ou nef est un grand navire, de la fin du Moyen Âge, caractérisé par sa coque arrondie et ses deux hauts châteaux avant et arrière.

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Elle fut l'un des premiers types de navires européens à pouvoir s'aventurer en haute mer. Les Espagnols l'appelaient nao (navire), les Portugais nau et les Allemands urca[1]: elle fut, avec la caravelle, le navire des grands explorateurs de ces pays.

Étymologie

Gréement d'une caraque.

Le mot est attesté pour la première fois vers 1245 (Mémoires, Ph. de Novare) sous la forme Karaque au sens de « petit bateau des Sarrazins », ensuite en 1391 (Laborde, Comptes du roy), carraque « grand bateau à voiles ».

Il s'agit d'un emprunt à l'italien carraca, plus spécifiquement génois[2], lui-même issu de l'arabe harrāqa « brûlot, barque »

Origine et évolution

La caraque Sainte-Anne armée en 1522 à Villefranche, utilisée par les Chevaliers de Rhodes

Apparition

La caraque dérive des cogues qui servaient pour le commerce et la guerre, en mer du Nord et dans la mer Baltique[Information douteuse], en particulier dans les flottes de la Hanse, depuis le XIe siècle environ. Lors des croisades (XIe et XIIe siècles), certains cogues durent traverser la Méditerranée, et durent s'adapter par l'apport d'éléments additionnels. Ils mesuraient alors 30 mètres de longueur, 8 mètres de largeur, portaient 2 mâts et un total de 6 voiles. La construction navale de cette région bouleversa l'architecture des cogues, donnant naissance à la caraque.

Développement et innovations

Un des changements les plus importants, fut l'apparition de mâts supplémentaires. On passa d'abord à deux, puis trois et enfin quatre mâts, celui arrière, dit d'artimon étant gréé avec une voile latine, qui était adaptée à la navigation dans cette mer resserrée, où l'on était souvent obligé de remonter au vent. Du cogue, elle gardait les voiles carrées, très efficaces en vent arrière et une robuste construction issue de son lointain ancêtre le drakkar viking : une coque arrondie, dont le bordage était fait à clin, c’est-à-dire que les planches se recouvraient partiellement pour se renforcer. L'augmentation du nombre de mâts et donc de la surface de voilure, permit une augmentation de la taille, et on atteignit à la fin du XIVe siècle des bateaux jaugeant pour certains, mille tonneaux. Comme le cogue, elles servaient de façon assez indifférenciée, au commerce ou à la guerre, pour cette dernière activité, elles étaient donc pourvues de deux tours construites en bois directement sur le pont qui permettaient comme leur équivalent terrestre de surplomber l'adversaire, donnant l'avantage de la hauteur en particulier aux archers. C'est sur ces navires qu'intervinrent les innovations qui allaient révolutionner la guerre sur mer, comme l'usage de l'artillerie et le sabord qui lui est associé, et ils représentèrent une bonne partie des flottes de guerre du XVIe siècle, au-delà du milieu du siècle.

Disparition

Les tours devinrent rapidement de plus en plus hautes, pour conserver cet avantage, nuisant alors grandement à la stabilité du navire en l'alourdissant dans les hauts (responsable notamment du naufrage du Vasa). Ce défaut fit qu'après l'apparition du galion caractérisé par sa poupe carrée, au XVIe siècle, qui était beaucoup plus maniable, la caraque se spécialisa dans le transport et abandonna progressivement les activités guerrières. Les dernières caraques construites adoptèrent le bordage, dit à franc-bord, où les planches étaient jointives, mais renforcées de l'intérieur par les membrures. La flûte, plus adaptée pour le port de charge, finit par la supplanter pour le commerce au XVIIe siècle.

Caraques célèbres

Nef

Une nef est une caraque. Le terme « nef » tire son origine du latin navis qui signifie « navire ». Les Espagnols l'appelaient nao et les Portugais nau. Au Moyen Âge il s'agissait d'un large et lourd vaisseau, arrondi, à château avant et arrière, ce qui permettait un gros emport de charge.

Notes et références

  1. Anne Pouget-Tolu. Navires et navigation aux XIVe et XVe siècles, Harmattan, 2002
  2. FEW, t. 19. p. 66 - 67.

Voir aussi

Bibliographie

  • Georges Bordonove, La vie quotidienne des Templiers au XIIIe siècle, Hachette, (réimpr. 1978, 83, 88, 90, 92), 7e éd. (1re éd. 1975), 246 p. (ISBN 978-2-0127-9483-2)

Articles connexes

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