Arme des Carabiniers

L’Arme des Carabiniers[1] est une force militaire chargée de missions de police et de maintien de l'ordre. Elle constitue une armée (Arma dei Carabinieri) depuis 2000, équivalente à l'armée de terre, à la marine ou à l'armée de l'air dans l'armée italienne.

Pour les articles homonymes, voir Carabiniers.

Arme des Carabiniers

Emblème de l'Arme des Carabiniers

Devise : « Nei Secoli Fedele - Fidèle dans les siècles »

Situation
Création 13 juillet 1814
Type Gendarmerie, Police militaire
Siège Rome
Langue Italien
Organisation
Effectifs 117 943 employés
Ministre Lorenzo Guerini
Organisations affiliées Ministère de la Défense italienne

Site web http://www.carabinieri.it/

Dénomination dans les langues minoritaires d'Italie

Emblème de l'Arme des Carabiniers
Carabinieri en action, devant la villa Barbaro dite villa Volpi.
Agent des Carabinieri en 2006, à Bologne

La région autonome Vallée d'Aoste, où le français est officiel avec l'italien (régime de bilinguisme), utilise la forme originale en français, « Carabiniers ».

Dans la province autonome de Bolzano, bilingue italien-allemand, après une période d'utilisation du terme « Gendarmerie », la variante italophone Carabinieri a été intégrée au niveau officiel aussi dans l'usage de la minorité germanophone.

Dans la région Frioul-Vénétie Julienne, dans les communes bénéficiant d'un régime de bilinguisme italien-slovène, les carabinieri sont aussi appelés Karabinjerji.

Histoire et traditions

Patrouille de Carabinieri à Florence (2005).
Alfa Romeo 159 version "Gazzella" des carabiniers.
Vedette des Carabinieri à Venise.

Origines

A l'origine, les Carabinieri sont une troupe à cheval et à pied armés de carabines ou d'arquebuses. Le nom Carabinieri vient du mot carabine qui désignait un mousqueton ou fusil court de cavalerie. L'armée montée fut dès que possible équipée d'armes à feu, pistolets et carabines servant à entretenir un feu par salves. Le premier rang de la troupe qui avançait au trot tirait avant de s'effacer, le second rang déchargeait alors ses armes tandis que ceux qui se situaient à l'arrière se reformaient en ordre de bataille et rechargeait. Dans ce mouvement militaire appelé caracole, un escadron tournait par rang et non par ligne. Sous l'influence de Frédéric II de Prusse, le recours à la charge à l'arme blanche et au galop se généralisa[2].

Création du corps actuel des Carabinieri

L’ancien corps des Carabinieri du Roi fut fondé à Turin par le roi de Sardaigne Victor-Emmanuel Ier par les lettres patentes du , avec la double fonction de défense de l’État — il est alors placé au premier rang par rapport aux autres corps d’armée —, et d’organisme de police, avec des tâches et des prérogatives spéciales.

Les Carabinieri furent dotés d’un uniforme particulier de couleur turquoise, décoré de brandebourgs en argent au col et sur les parements, aux revers écarlates aux pans de l’uniforme, épaulettes frangées blanches pour les carabiniers à cheval, bleu ciel pour les carabiniers à pied et le caractéristique chapeau à deux pointes appelé familièrement lucerna. Cet uniforme est encore aujourd’hui en vigueur et il est porté lors des cérémonies solennelles.

La composition du corps des Carabinieri est arrêté en août 1814. Il se compose de 27 officiers, 4 maréchaux des logis à pied et 13 à cheval, 51 brigadiers à pied et 69 à cheval, 272 carabiniers à pied et 367 à cheval, soit un total de 803 hommes[2].

Le corps a une structure territoriale qui s’articule en « divisions » (une dans chaque province), celles-ci étant composées de « compagnies », divisées à leur tour en « lieutenances ». Ces dernières exercent une action de commandement et de coordination des « brigades » bien distribuées sur tout le territoire de l’État, en contact direct avec la population. Cette troupe est en effet rapidement destinée à des missions de sécurité intérieure (maintien de l'ordre, protection des citoyens).En 1868, une unité spéciale de Carabinieri à cheval a été constituée : les corazzieri, destinés à l’escorte et à la sécurité du roi puis du président de la République depuis 1946.

Participation aux guerres d'indépendance

Les Carabinieri à cheval s'illustrèrent pendant la première guerre d'indépendance (1848-49). Dès le début des hostilités, ils furent engagés sur différents terrains. Le drapeau des Carabinieri fut décoré de la médaille d'argent de la valeur militaire à la suite d'une charge à Pastrengo devenue célèbre[2].

Au cours de la campagne d'Italie de 1859, l'état-major ne mobilisa qu'un seul escadron réparti en détachements d'une douzaine d'hommes qui assuraient des patrouilles de reconnaissance et le courrier[2].

Les Carabinieri furent de nouveau engagés pendant troisième guerre d'indépendance. Ils s'illustrèrent notamment lors de la charge de Custoza sous le commandement du général Gaetano Gatto Ainis[2].

Après l'unité italienne

Avec l’unité de l'Italie, le territoire, plus vaste, détermina l’augmentation du nombre des « divisions » qui furent placées sous les ordres des commandements opérationnels appelés « légions territoriales ». Le , le corps prit le rang de « première arme » de la nouvelle armée nationale pour assumer par la suite le rang de force armée le .

Les Carabinieri participèrent aux deux guerres mondiales.

Toutes ces prérogatives et la présence des Carabinieri jusque dans les plus petits centres habités de l'Italie étaient et sont encore aujourd’hui une des plus importantes caractéristiques de l’institution.

En tant qu'unité militaire, certaines composantes disposent de moyens lourds, tels des blindés et des armes antichar. Ces composantes sont déployées dans toutes les interventions des forces armées italiennes, de la Somalie à l'Irak en passant par le Kosovo.

Ce corps est considéré comme très efficace dans la lutte contre le terrorisme et contre la mafia[réf. nécessaire].


Le 31 décembre 2016 ont été transférés au Carabiniers le personnel et l'équipement des Corps forestier d'État supprimés.

Grades dans l'Arme des carabiniers

Officiers

Hiérarchie des grades des officiers de l'Arme des carabiniers
Rôlegénérauxofficiers supérieursofficiers inférieurs
Code OTANOF-8OF-7OF-6OF-5OF-4OF-3OF-2officiers subalternes

OF-1
épaulette
Nom en italien

comandante
generale
dell'Arma1
vicecomandante
generale
dell'Arma2
generale
di corpo
d'armata

generale
di divisione

generale
di brigata

colonnello
tenente
colonnello

maggiore
capitano
tenente sottotenente
Traduction française commandant
général
de l'Arme
vice-commandant
général
de l'Arme
général
de corps
d'armée
général
de division
général
de brigade
colonel lieutenant-
colonel
Chef d’escadron - commandant capitaine lieutenant sous-lieutenant

Notes:
1 La fonction de "comandante generale dell'Arma" (commandant général de l'Arme) est attribuée exclusivement à l’officier "generale di corpo d'armata" (général de corps d'armée) des carabiniers.

2 La fonction de "vice-comandante generale dell'Arma" (vice-commandant général de l'Arme) est attribuée exclusivement à l’officier "generale di corpo d'armata" (général de corps d'armée) des carabiniers.

Sous-Officiers

SottufficialeTruppa
CatégorieInspettoresupra intendenteappuntati e carabinieri
Code OTANOR-9OR-8OR-7OR-6OR-5OR-4



charretera




Nombre italiano



Traduction française
maresciallo
aiutante
luogotenente1
s.u.p.s.


maréchal
assistant
lieutenant
s.o.p.s.
maresciallo
aiutante
s.u.p.s.2



maréchal
assistant
s.o.p.s.
maresciallo
capo



maréchal
chef
maresciallo
ordinario



maréchal
ordinaire
maresciallo



maréchal
brigadiere capo



brigadier-chef
brigadiere



brigadier
vice brigadiere



vice-brigadier
appuntato
scelto




appointé
choisi


appuntato




appointé
carabiniere
scelto




carabinier
choisi
carabiniere3




carabinier

Institutions européennes

L'armée des Carabinieri est membre fondateur de la FIEP, association euro-méditerranéenne de forces de police à statut militaire. Elle est également membre fondateur de la Force de gendarmerie européenne[3].

Notes et références

  1. Bulletin Officiel de la Région autonome Vallée d’Aoste.
  2. André Champsaur, Le guide de l'art équestre en Europe, Lyon, La Manufacture, 4ème trimestre 1993, 214 p. (ISBN 978-2-7377-0332-4), page 191
  3. Giovanni Arcudi et Michael E. Smith, « The European Gendarmerie Force: A solution in search of problems? », European Security, vol. 22, , p. 1–20 (DOI 10.1080/09662839.2012.747511, S2CID 153388488)

Voir aussi

Sur ma peau un film dramatique italien sorti en 2018.

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’Armée italienne
  • Portail de la police
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.