Camaïeu (entreprise)

Camaïeu est une entreprise de distribution de prêt-à-porter focalisée sur le segment de la femme de 20 à 60 ans[5]. L'entreprise, qui en 2018 détient 11% de parts de marché du prêt-à-porter féminin en France[6],[7], revendique un chiffre d'affaires de 750 millions d'euros réalisé dans 900 magasins dont 650 en France[8].

Pour les articles homonymes, voir Camaïeu.

Camaïeu International

Création
Dates clés 26 mai 2020  : redressement judiciaire
Personnages clés Nicolas Woussen[1],[2]
Forme juridique Société par actions simplifiée
Slogan Le vrai bonheur est fait de petits bonheurs
Siège social Roubaix
 France
Direction Joannes Soenen (depuis septembre 2019)
Activité Commerce de détail d'habillement en magasin spécialisé
Produits Vêtements
Société mère Modacin France et Modamax (groupe Cinven Guernesey)
Sociétés sœurs Tape à l'oeil, Choyo, We are linked.
Effectif 5 200 salariés dans le monde (4 000 en France dont 600 à Roubaix)[3]
SIREN 345 086 177
Site web www.camaieu.fr

Chiffre d'affaires 570 millions d'euros à fin mars 2020[4]
Ancien logo.

Histoire

Création

Camaïeu est créé en 1984 par Jean-Pierre Torck, Éric Vandendriessche, Jean Duforest et Dominique Debruyne[9]. Ces quatre hommes ont tous travaillé pour les entreprises au sein de l'association familiale Mulliez. Dominique a connu Miniper, le hard discounter de Gérard Mulliez, Jean venait d'Auchan et de Kiabi, Eric a commencé sa carrière à Auchan, et Jean-Pierre y a été formé[9]. L'enseigne tente de court-circuiter ses concurrents tels que Pimkie ou Promod en privilégiant le circuit court et en ajustant l'approvisionnement des rayons en fonction de la demande[9]. L'entreprise vend en petites séries à bon marché les vêtements plébiscités[9]. Dix ans après, l'entreprise compte 200 boutiques[9].

L'entreprise crée Camaïeu Homme en 1991[10]. En 1993, l'entreprise rachète l'entreprise Tandy et ouvre un nouveau siège social accolé d'un entrepôt logistique, avenue Brame à Roubaix[10]. L'année suivante Camaïeu Enfant est créé. Jean Duforest reprend l'activité et renomme l'enseigne Okaïdi en 1996[10].

Camaïeu change de stratégie en 1996 et se recentre sur les boutiques de vêtements et accessoires destinés aux femmes 20-40 ans. Camaïeu Hommes est cédé au groupe Mulliez qui rebaptise l'enseigne en 2000 Jules, et Camaïeu Enfants est cédé à Jean Duforest un ancien de Camaïeu Enfant, qui rebaptise l'enseigne en 2000 en Okaïdi, les segments homme et enfant ne font donc plus partie du groupe.

Ouverture à l'international

En 2000, le réseau s'étend à l’international en ouvrant des boutiques en Europe. Des accords sont également passés avec des partenaires en Russie et au Moyen-Orient. En mars 2011, Camaïeu part à la conquête de la Hongrie avec l’ouverture de huit magasins, dont six à Budapest, situés dans les principaux centres commerciaux. L’objectif de l’enseigne est de devenir une marque référence du prêt-à-porter féminin en Hongrie, avec une trentaine d’unités d’ici 2014[11].

En 2015, l'enseigne indique être présente dans 15 pays différents, totalisant plus de 900 boutiques dont près de 650 en France[12]. Le 14 avril 2017, le distributeur textile français ouvre son premier magasin au Cameroun, sous le modèle de la franchise en partenariat avec le groupe Mercure International[13]. Ce groupe annonce l'ouverture d'un magasin à Libreville au Gabon le 17 décembre 2018, le cinquième en Afrique avec deux établissements en Tunisie, un au Sénégal et un au Cameroun[14].

Prise de contrôle par le fonds Cinven

En 2011, la société est retirée de la cotation en Bourse de Paris et cédée au fonds d'investissement Cinven pour une estimation de 1,47 milliard d'euros[15]. La même année, en France, un mouvement social dans l'entreprise débute pour réclamer une hausse des salaires[16],[17].

Deux ans plus tard, Cinven demande la restructuration de la dette (un milliard d'euros) et en obtient le report en 2018 avec l'intervention de deux autres fonds Polygon et Boussard&Gavaudan. Cinven met en vente Camaïeu mais ne reçoit pas de proposition à hauteur de sa demande[18].

En , Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France (où se trouve le siège social de l’entreprise), fait pression sur la BNP pour lui demander de maintenir ses lignes de crédit et éviter une crise de trésorerie[19],[20].

En septembre, Camaïeu réussit la restructuration de sa dette. L'enseigne veut alors augmenter sa capacité d'investissement de dix millions d'euros par an et souhaite rénover ses points de vente, en France comme à l'étranger[21],[22].

En 2017, l'enseigne fait peau neuve à travers un projet de refonte de sa marque et la mise en ligne d'un nouveau site internet[23].

En 2018, l'entreprise est la première chaîne française en matière d'habillement féminin[7].

Procédure de sauvegarde de Modacin

Le 15 octobre 2018, la société Modacin, holding financière propriétaire de l’enseigne de prêt-à-porter est mise sous sauvegarde par le tribunal de commerce de Lille. Cette procédure vise à encadrer les discussions avec les créanciers autour de sa dette qui s'élève à environ 459 millions d’euros. En 2016, l’enseigne de prêt-à-porter avait signé avec ses créanciers un accord pour renégocier sa dette qui s’élevait alors à un milliard d’euros. La société française avait alors obtenu que la moitié de cette somme soit convertie en actions. Selon l'enseigne, si son chiffre d’affaires s’est replié (718 millions d’euros en 2017, contre 736 millions d’euros en 2016), la rentabilité a progressé et "l’argent que gagne Camaïeu ne sert qu’à rembourser les intérêts de la dette"[24].

L'enseigne souffre d'un LBO, soit l’acquisition d’une entreprise par un emprunt remboursé par les performances de la société, effectué alors que le marché de l'habillement est en perte de vitesse depuis 2008[25]. Camaïeu fait face à une chute importante de la consommation d'habillement en France[26],[24]. De plus, l'entreprise reste peu présente sur internet avec moins d'un vingtième de ses ventes réalisées par ce biais et a du mal à lutter face aux enseignes internationales de fast fashion[25].

Le tribunal de commerce de Lille met fin à la procédure de sauvegarde de l'enseigne d'habillement le 19 décembre 2018. À la suite d'un accord, l'intégralité de sa dette est convertie en capital au profit des créanciers. Ses actionnaires historiques, les fonds Polygone, Cinven, Boussard et Gavaudan, Citi, Centerbridge et Barclays, cèdent l'enseigne à ses créanciers, des fonds d'investissement, notamment les américains Farallon, Carval et l'européen CVC[27].

Le 25 février 2019 est prononcée l'annulation de la procédure de sauvegarde du holding[28].

Nomination de Joannes Soënen au poste de président

Fin août 2019, l'enseigne indique avoir recruté Joannes Soënen au poste de président. Il s’agit d’un retour aux sources pour ce dernier, il y avait commencé sa carrière en 1992, d’abord aux achats en Asie, avant de devenir directeur du sourcing en 1996. En 2000, il avait pris la tête du département produit mode féminine[29].

Début mars 2020, selon les informations de LSA, Camaïeu s’apprête à fermer 135 magasins à l’étranger. Ces fermetures concerneront les pays où l’enseigne dispose d’un réseau en propre, en l’occurrence, la Pologne, l’Italie, la République tchèque, la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie. Pour l’enseigne, qui a réalisé en 2018 un peu plus de 700 millions d’euros de chiffre d’affaires, à 85% en France, cette décision répond à une nécessité impérieuse : celle de se concentrer là où la marque est forte[30].

Placement en redressement judiciaire (mai 2020)

Le 26 mai 2020, la société est placée en redressement judiciaire[31]. Une période d'observation de six mois est décrétée pour Camaïeu qui vient de fermer plus de 800 magasins à travers le monde en raison de l'impact de la crise liée au Covid-19[32]. L'enseigne a perdu 95 % de son chiffre d'affaires entre mars et avril 2020, soit un manque à gagner de 162 millions d'euros[33]. Les représentants syndicaux s'inquiètent d'une possible saignée des effectifs courant 2020[34].

En juin 2020, Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France, se dit "prêt à accompagner un projet de reprise" de Camaïeu dans le but de préserver un maximum d'emplois au sein du territoire[35],[36].

Les éventuels repreneurs ont jusqu'au 29 juin pour présenter leurs offres. Sept repreneurs se sont manifestés dont deux envisagent une reprise globale[37].

Reprise de Camaïeu par la Financière immobilière bordelaise (août 2020)

Le , le tribunal de commerce de Lille annonce sa décision de valider l'offre de reprise de Camaïeu par la Financière immobilière bordelaise (FIB) plutôt que celle portée par l'équipe dirigeante en place[38]. La FIB va reprendre 511 magasins et 2 619 salariés sur les 634 magasins et 3 146 salariés de l'entreprise dont 438 au siège à Roubaix. Ainsi, environ 500 salariés devraient perdre leur emploi[39].

La FIB est détenue par Michel Ohayon, propriétaire d'une vingtaine de magasins Galeries Lafayette[40].

Engagements de Camaïeu

Camaïeu affiche son engagement solidaire à travers plusieurs initiatives.

En effet, depuis 2015, l’entreprise mène régulièrement des opérations de collecte de vêtements au profit d’associations venant en aide aux femmes. Lors de l’opération conduite au printemps 2017, les vêtements rapportés ont été redistribués ou vendus par les 70 associations qui soutiennent les femmes en difficulté[41].

Par ailleurs, Camaïeu propose régulièrement à ses clientes d’arrondir en caisse, le montant de leurs achats au montant supérieur au profit d’associations. Durant les soldes d’hivers 2018, cette opération était menée au profit de la Fédération Nationale Solidarité Femmes qui aide les femmes victimes de violence[42],[43].

Sous-traitance au Bangladesh

En 2013, le Rana Plaza s’effondre : ce bâtiment bangladais abritait plusieurs ateliers de confection sous-traitant pour plusieurs multinationales. L’effondrement, dû aux mauvaises conditions de sécurité sur le site, a causé la mort de 1 127 personnes[44]. Dans les décombres de l’immeuble, des étiquettes de la marque Camaïeu sont retrouvées. Un porte-parole de la marque a déclaré ne pas comprendre comment un pantalon de la marque avait été retrouvé sur place[45]. Plus tard l’entreprise expliquera qu’un de ses fournisseurs avait sous-traité une partie de la commande au Rana Plaza, malgré l’interdiction de cette pratique dans ses conditions générales d'achat[46]. Depuis cet accident, Camaïeu a amélioré sa transparence sur ses achats[47].

Données boursières

Le fonds d'investissement Cinven a racheté Camaïeu en 2007 et l'a retiré de la Bourse en 2011. Depuis 2016, Cinven et Polygon sont les actionnaires de référence, Boussard & Gavaudan et Centerbridge étant les deux autres principaux actionnaires[48],[49],[50],[21].

Notes et références

  1. Laurance N'kaoua, « Camaïeu international : Nicolas Woussen », Les Echos, , p. 37.
  2. Marion Deslandes, « Camaïeu : Nicolas Woussen remplace Elisabeth Cunin à la présidence », FashionNetwork.com, (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Camaïeu annonce la nomination d'Élisabeth Cunin comme président du directoire », sur La Voix du Nord, (consulté le ).
  4. https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/crise-du-coronavirus/camaieu-sept-offres-de-reprise-dont-deux-completes-avant-une-audience-decisive-le-24-juillet-6890711
  5. « Camaïeu : 30 ans et toujours leader sur le marché français », sur Fashion United, (consulté le ).
  6. Joël Gouteron, « La personnalité de la marque, outil stratégique sur le marché du prêt-à-porter féminin », La Revue des Sciences de Gestion, vol. 222, no 6, , p. 47 (ISSN 1160-7742 et 1760-6136, DOI 10.3917/rsg.222.0047, lire en ligne, consulté le )
  7. « Le plan de bataille de Camaïeu pour relancer sa croissance », sur lesechos.fr (consulté le )
  8. Jean Noel Caussil, « Camaieu nomme Joannes Soenen... », lsa-conso,
  9. Sauvage 2014, p. 22.
  10. Sauvage 2014, p. 24.
  11. Sharon Camara, « Ce qu'il faut savoir sur : Camaieu », sur fashionunited.fr, (consulté le )
  12. « Camaïeu - L'histoire de Camaïeu », sur www.camaieu.fr (consulté le )
  13. « Camaïeu ouvre un premier magasin au Cameroun », sur Journal du Cameroun, (consulté le )
  14. « Mercure International : Ouverture du magasin Camaïeu au Centre Commercial MBOLO à Libreville au Gabon. », sur www.mercureinternationalgroup.com (consulté le )
  15. « Camaieu. Le fonds d'investissement Cinven, qui possède... », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  16. Haydée Sabéran, « Les salariés dégradés de Camaïeu », Libération, (lire en ligne).
  17. « Un Camaïeu de bas salaires », Le Canard enchaîné, , p. 8.
  18. Nicole Vulser, « Habillement : Camaïeu à céder, Mim à vendre, Promod supprime des postes », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  19. « Xavier Bertrand mouille la chemise pour sauver Camaïeu » (consulté le ).
  20. « Le regard de Challenges: Xavier Bertrand s'implique personnellement dans le nouveau plan de sauvetage de Camaïeu - 12/07 » (consulté le ).
  21. « L’enseigne Camaïeu réussit à restructurer sa dette - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consulté le ).
  22. « Camaïeu restructure sa dette LBO - Actualités Financements & Marchés », (consulté le ).
  23. « Camaïeu en Workshop sur ses fondamentaux - Stratégies », Stratégies, (lire en ligne, consulté le ).
  24. « Camaïeu: La holding financière, propriétaire de l'enseigne, placée sous sauvegarde », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  25. K. M., « Camaïeu en demi-teinte », Challenges, no 583, , p. 40 (ISSN 0751-4417)
  26. « Affaiblie par sa dette, Camaïeu placée sous procédure de sauvegarde », sur Le Monde.fr (consulté le )
  27. « EXCLUSIF Camaïeu passe aux mains de ses créanciers », sur Les Echos, (consulté le )
  28. « Société MODACIN FRANCE  : annulation de la sauvegarde », sur www.verif.com (consulté le )
  29. « Camaïeu nomme Joannes Soënen à sa présidence », sur lsa-conso.fr (consulté le )
  30. « [Exclusif LSA] Camaïeu va fermer 135 magasins à l’étranger », sur lsa-conso.fr (consulté le )
  31. « L'enseigne de vêtements Camaïeu en redressement judiciaire », sur ladepeche.fr (consulté le )
  32. « Roubaix: accablé par la crise, Camaïeu contraint de déposer le bilan », sur LA VDN, (consulté le )
  33. Le Figaro avec AFP, « Prêt-à-porter: Camaïeu placé en redressement judiciaire », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  34. Stéphanie Maurice, « Camaïeu en redressement judiciaire, casse sociale en vue », sur Libération.fr, (consulté le )
  35. Le Figaro avec Reuters, « Les Hauts-de-France soutiendront une reprise de Camaïeu, dit Xavier Bertrand », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  36. FashionNetwork com FR, « Les Hauts-de-France soutiendront une reprise de Camaïeu, selon Xavier Bertrand », sur FashionNetwork.com (consulté le )
  37. « Camaïeu : sept potentiels repreneurs pour le fabricant de prêt-à-porter nordiste en redressement judiciaire », sur France Bleu, (consulté le )
  38. « Camaïeu : la Foncière immobilière bordelaise (FIB) choisie pour reprendre l’enseigne roubaisienne », sur LA VDN, (consulté le )
  39. Le Figaro avec AFP, « Camaïeu repris par la Financière immobilière bordelaise, avec plus de 2600 salariés », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  40. « Camaïeu : le tribunal désigne le Bordelais Michel Ohayon comme repreneur de l’enseigne, 2600 salariés repris », sur SudOuest.fr (consulté le )
  41. « Camaïeu affiche son engagement solidaire - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consulté le ).
  42. « Une bonne action pendant les soldes », CNews Matin, , p. 16.
  43. « Une nouvelle action de solidarité durant les soldes avec SOLIDARITE FEMMES - webzine Camaïeu », sur webzine, (consulté le )
  44. Bertrand de Volontat, « Drame de Dacca au Bangladesh : Auchan, Camaïeu et Carrefour se défendent », 20 Minutes, (consulté le ).
  45. « Rana Plaza : ce qui a changé un an après », sur lesechos.fr (consulté le ).
  46. « Rana Plaza, deux ans plus tard - RFI » (consulté le ).
  47. « Confidentiel », Challenges, , p. 5.
  48. « Cinven va pouvoir retirer Camaïeu de la cote », sur www.agefi.fr (consulté le ).
  49. Journal L'Humanité, 15 juin 2012, Article « Chez Camaïeu : "Des salariés en CDI qui se retrouvent à toucher le RSA en 2012, mais c'est Germinal !" ».

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [Sauvage 2014] Valérie Sauvage, « Camaïeu : Ces quatre hommes qui rêvaient d'habiller les femmes », La Saga des marques, t. 3, , p. 22-25.
  • Fédération européenne pour l'éthique et le développement durable (préf. Pierre Cadet), Acheter pour un monde meilleur : 1 000 grandes marques passées au crible de l'éthique et de la responsabilité sociale et environnementale, Paris, Éditions Eyrolles, , 446 p. (ISBN 978-2-212-53963-9, lire en ligne), « Camaïeu », p. 126-127.
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