Body Snatchers

Body Snatchers, l'invasion continue (Body Snatchers) est un film américain réalisé par Abel Ferrara et sorti en 1993. Il s'agit de la troisième adaptation du roman de Jack Finney, après L'Invasion des profanateurs de sépultures (1956) de Don Siegel et L'Invasion des profanateurs (1978) de Philip Kaufman. Comme la version de Philip Kaufman, le film de Ferrara s'éloigne du roman d'origine.

Pour le roman original de Jack Finney dont le film est adapté, voir L'Invasion des profanateurs.

Body Snatchers, l'invasion continue
Titre québécois Les profanateurs, l'invasion continue
Titre original Body Snatchers
Réalisation Abel Ferrara
Scénario Stuart Gordon
Dennis Paoli
Nicholas St. John
Musique Joe Delia
Acteurs principaux
Sociétés de production Dorset Productions
Robert H. Solo Productions
Warner Bros.
Pays d’origine États-Unis
Genre Science-fiction horrifique
Durée 87 minutes
Sortie 1993


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Résumé détaillé

Tout commence par le trajet en voiture d’une famille dont nous faisons la connaissance. Elle est composée du père, de sa fille adolescente (Marti), de sa nouvelle femme (Carol) et de leur jeune fils de six ans (Andy). En entendant les pensées de la fille grâce à une voix off, on imagine déjà qu’elle est le personnage principal, et qu’elle n’apprécie pas beaucoup sa belle-mère. Elle se dit qu’une fois de plus, on ne lui avait pas demandé ce qu’elle avait envie de faire pour cet été. Sa voix s’exprime d’un point de vue ultérieur à l’histoire, prononçant des phrases énigmatiques du type : « Je crois que les choses n’arrivent pas sans raison, même si cette raison ne vous plaît pas », laissant présager une catastrophe. Ils viennent de Washington et vont passer deux mois à Fort Daly, à l’intérieur d’un camp militaire, où le père (Steve Malone) sera chargé d'assainir « le secteur sud militaire d’une agence pour l’environnement ».

Ils s’arrêtent sur la route pour faire le plein dans une station-service. La jeune fille se rend dans des toilettes plutôt insalubres. Un inconnu se jette sur elle et applique sa main sur sa bouche pour l’empêcher de crier. Il lui dit qu’« ils sont là, ils sont partout, ils te prennent pendant ton sommeil. Fous le camp ou tu seras la prochaine ». Elle s’échappe et alerte son père. Il accourt avec un homme de la station-service armé d’un fusil. L’homme a disparu. Après avoir parcouru le reste du trajet, ils entrent dans le camp militaire et découvrent la maison prévue pour leur séjour. Pendant qu’ils déchargent la voiture, Marti va voir à l’étage de la maison, et trouve un lézard séché (ou sa mue) sur le rebord d’une fenêtre. Elle leur fait remarquer qu’il n’y a que deux chambres. On lui répond qu’elle n’aura qu’à dormir avec son frère. Elle part se promener d’un air blasé dans les alentours avec son baladeur, refusant de les aider à emménager. Elle s’arrête et joue du pied avec quelque chose ressemblant à un quelconque débris, perdue dans ses pensées. La voix off commente que s’ils avaient su ce qui arriverait, ils auraient fui…

Des militaires viennent à sa rencontre et lui font sévèrement remarquer qu’elle est sur une zone « interdite sans laissez-passer » et donc qu’elle doit partir. Ils se tiennent autour d’elle à contre-jour. Avec leurs képis, leurs uniformes et leurs traits indiscernables, ils ont tous l’air identiques. Une jeune blonde à l’attitude rebelle, cheveux courts décolorés, lunettes de soleil, cheveux au vent et perfecto en cuir, arrive soudainement au volant de sa décapotable qui laisse échapper une musique tapageuse. Elle s’adresse aux militaires avec insolence, puis l’invite à monter en voiture avec elle. Une fois qu’elles sont loin, l’un des militaires regarde d’un peu plus près le débris qui traîne par terre et avec lequel Marti jouait du pied : c’est un dentier. Une discussion s’entame entre elles. Elle s’appelle Jenn. La complicité s’installe rapidement. Jenn critique copieusement les militaires («…quand tu penses qu’ils ont été volontaires pour faire ces conneries… »). Apparemment, elle est la fille du membre le plus haut placé du camp. Jenn l’emmène dans la luxueuse maison de ses parents, située à l’intérieur du camp comme celle de la famille de Marti.

Sa mère s’est endormie dans sa chambre avec une cigarette, sur un sofa… Visiblement elle a l’habitude de se saouler. Jenn explique tout ça d’un air détaché à Marti, en regardant sa mère assoupie. Elle a même l’ironie de faire les présentations entre la femme inconsciente et sa nouvelle amie, tout en finissant la cigarette oubliée et le verre de vodka à demi plein. Le plan suivant nous montre une maison d’où on entend un homme se plaindre de ses enfants qui le traitent comme un étranger. Des ombres s’approchent et se projettent sur la porte d’entrée avec la lumière des réverbères (la scène se passe de nuit). L’homme proteste vivement en voyant deux militaires entrer chez lui. C’est sa fille qui semble leur ouvrir la porte en silence. Ensuite on voit le petit frère de Marti dans son lit, il n’arrive pas à dormir. Il va rejoindre ses parents dans leur chambre. Il leur dit avoir fait un cauchemar. Ils sont occupés à le consoler quand ils sont interrompus par un cri venant de l’extérieur. Un homme (probablement le père de famille de la scène précédente) est en train de se faire emmener de force dans une espèce de jeep militaire. Le lendemain, Steve Malone (le père de Marti et de Andy) discute dans un bureau avec le général Platt de « guerres biologiques et chimiques » (le père de Jenn). On apprend que Steve n’a jamais travaillé dans l’armée. C’est la raison pour laquelle leurs points de vue divergent quant aux traitements des déchets. Le général, assez antipathique, pense qu’il est beaucoup plus dangereux de déplacer les produits chimiques que de les laisser simplement là où ils sont. Il appelle le commandant et le charge d’emmener Steve inspecter la zone concernée pour qu’il fasse ses prélèvements.

On retrouve Steve la scène suivante, en train de prélever un échantillon d’eau de la rivière dans un bocal. L’eau n’a pas l’air très propre et il y a quelques dépôts de mousse. L’herbe est très sèche aux alentours. On entend beaucoup les insectes, comme s’ils grouillaient. Un major (major Collins) entame la conversation avec lui sur les effets des produits chimiques. Il a l’air très inquiet. Il cherche à savoir si des effets secondaires peuvent apparaître sous forme de psychose et de paranoïa qui déformerait le sens des réalités. Il lui confie qu’il voit beaucoup de gens à l’infirmerie qui souffrent d’hallucinations obsessionnelles, qui ont peur de dormir, qui craignent des membres de leurs propres familles, et qui doutent de leurs identités et d’eux-mêmes. Il lui demande de le tenir personnellement au courant de ses recherches. Steve ne semble pas le prendre vraiment au sérieux et voit le major Collins comme un homme surmené.

Marti fait entrer des militaires qui viennent déposer des cartons dans leur maison, du matériel professionnel pour Steve, disent-ils. Alors qu’ils sont censés les mettre dans le salon, elle les surprend à l’étage dans la chambre de ses parents. Elle leur demande ce qu’ils font là. Ils répètent qu’ils ont des colis à livrer. Elle leur demande sèchement de partir.

À la garderie, Andy assiste à un atelier dessin. L’animatrice les encourage en leur répétant d’une voix mécanique « …c’est bien, c’est très bien, bon travail… ». Les enfants lèvent silencieusement leurs dessins en même temps au-dessus de leurs têtes. Ils ont tous fait la même chose (gribouillis de peinture rose et noir abstrait), sauf le petit frère qui a fait une peinture multicolore. Il regarde autour de lui avec étonnement et peur mêlés. Ensuite on le voit divaguer au milieu du camp militaire parmi les soldats en entraînement. Quelqu’un l’arrête et lui demande ce qu’il fait là. Il répond qu’il s’enfuit loin des personnes méchantes. L’homme l’emmène avec lui afin de retrouver ses parents. La scène suivante, on observe en plan subjectif un camion de ramassage d’ordures qui s’arrête devant chaque maison. Des résidents l’attendent pour y jeter des sacs poubelles pleins. Il semblerait que c’était Marti qui observait la scène par une fenêtre, car lorsque l’on voit (dans la continuité du plan) l’homme qui ramène le petit frère se présenter à sa porte, c’est elle qui lui ouvre. L’enfant explique à sa sœur qu’il s’est échappé de la garderie parce qu’ils ont tous fait la même peinture, et qu’ensuite ils ont voulu le forcer à dormir. Steve arrive en même temps, et le petit garçon court vers lui. Marti entame la discussion avec l’homme qui a ramené son frère. Il s’appelle Tim et dit être pilote d’hélicoptère. Il l’invite à boire un verre avec lui prochainement au « Top Gun », le seul bar des alentours.

Plus tard, tandis que ses parents s’interrogent sur les raisons du mal-être d’Andy à la garderie, Jenn rend visite à Marti pour lui proposer de se promener. Elle lui présente son père et sa belle-mère. Marti suit Carol avec la permission de minuit. Au Top Gun, quelques hommes dont Tim sont accoudés au comptoir, d’autres jouent au billard. Toujours aussi à l’aise, Jenn connaît tout le monde. Elle part jouer au billard avec l’un d’entre eux. Marti discute avec Tim. Des militaires font irruption dans le bar et emmènent un homme qui s’était endormi sur le zinc. L’un d’entre eux est celui qui lui avait fait peur à la station-service. Troublée, elle en parle à Tim, qui part le questionner immédiatement, mais celui-ci nie en bloc et met l’impression de Marti sur le compte de la boisson. Finalement elle en conclut qu’elle a dû se tromper. Ils sortent marcher dans la nuit tous les deux. Elle lui parle de sa mère qui est morte quand elle avait sept ans. Elle lui propose un petit jeu permettant de mieux se connaître appelé « je n’ai jamais ». Le jeu consiste à lever les mains devant soi à hauteur de la poitrine pour faire baisser un maximum de doigt à l’autre, en disant je n’ai jamais fait telle ou telle chose. À un moment, elle dit « je n’ai jamais eu à tuer quelqu’un » en repliant un doigt, mais lui reste la regarder sans baisser le sien. Un ange passe, une gêne s’installe. « Quand ? » demande-t-elle, il répond que c’était au Koweït. Silence. Ils finissent par s’embrasser. Pendant ce temps, des militaires sortent des espèces de cocons filandreux des marais, qu’ils regroupent sur la rive dans le brouillard nocturne. On entend des petits sons aigus et des bruits de bulles.

Andy va voir sa mère endormie dans sa chambre. Il s’approche d’elle. Soudain sa tête s’effrite sur l’oreiller et tombe en poussière. Son double nu, impassible et silencieux apparaît dans l’embrasure de la porte. L’enfant se rue en hurlant dans les escaliers. Il court au rez-de-chaussée dans les bras de son père qui lui dit que ce n’est rien et que sa maman est bien là. Elle descend en peignoir à son tour, disant d’une voix atone qu’il a dû faire un vilain cauchemar, et qu’elle va le remettre au lit. L’enfant crie que ce n’est pas sa mère et s’enfuit dehors. Sa sœur arrive en même temps avec ses amis qui la déposent en voiture en buvant de la bière. Elle ramène son frère à l’intérieur pendant que son père réprimande ses amis en leur précisant qu’elle est mineure et leur ordonne de ne plus revenir. Marti borde son frère en essayant de le rassurer. Il continue à dire que sa mère est morte et que l’autre est une imposture. Marti essaye de parler à son père, mais il refuse de discuter avec elle, car il lui reproche d’être rentrée en retard et d’avoir trop bu. Il dit qu’on ne peut pas lui faire confiance. Elle trouve cela injuste car elle n’a qu’une demi-heure de retard et de plus, elle est tout à fait lucide car elle n’a bu qu’une seule bière. Elle se met en colère en disant qu’elle n’est plus un bébé et prononce un juron. Son père reprend immédiatement cet écart de langage. Elle lui répond que c’est le seul moyen de se faire entendre.

Le lendemain, on voit Carol au milieu de la route, silencieuse, toute de noir vêtue. Les camions de ramassage d’ordures passent. Elle jette un sac dans la benne. Au petit déjeuner, l’ambiance est tendue. Andy boude devant son bol de céréales et Marti rumine la dispute de la veille. Elle assène à son père qu’elle a hâte d’avoir dix-huit ans pour ne plus être obligée de l’écouter, il lui répond qu’elle n’est pas obligée d’attendre pour partir. Elle réplique en quittant nerveusement la table que ça les arrangerait bien de se retrouver tous les trois (faisant allusion à cette famille recomposée dans laquelle elle se sent comme une pièce rapportée). Steve demande à Andy où il préfère aller aujourd’hui, entre aller à la garderie ou rester avec sa mère. Un choix qui ne l’enchante guère. Il répète tristement que sa mère est morte. Carol, qui est aussi dans la cuisine, ne réagit pas et regarde pensivement à la fenêtre. Un très léger sourire flotte sur ses lèvres.

À l’entrepôt, la fausse manœuvre d’une machine fait tomber des barils d’un produit toxique sur un homme en combinaison. Steve réagit vivement et ordonne qu’on appelle une ambulance. L’un des agents l’écarte du blessé en lui disant que ce n’est rien, et qu’ils vont s’en occuper. Il ne distingue pas le visage de la personne accidentée derrière le casque de protection, mais il voit une brûlure impressionnante à la texture étrange sur sa jambe.

La scène suivante montre Marti frappant à la porte de la maison de Jenn. Le visage de la mère de celle-ci apparaît dans l’entrebâillement de la porte. Elle lui ouvre froidement. Quand Marti rejoint son amie à l’étage, celle-ci lui fait part d’un changement qui l’intrigue beaucoup : sa mère a subitement arrêté de boire, alors qu’elle est alcoolique. Depuis le hall où des gens l’attendent, elle prévient sa fille qu’elle part jouer bridge chez les Smith… Jenn précise à Marti que sa mère ne sait pas jouer au bridge. Le drapeau américain descend en berne et le clairon raisonne. Le général Platt observe une cérémonie depuis la fenêtre de son bureau quand on vient l’informer qu’un employé a été blessé lors de l’accident à l’entrepôt. Steve est si intrigué par la réaction des militaires et la blessure qu’il a vue lors de l’accident, qu’il décide de faire discrètement dans les vestiaires un prélèvement sur le tissus de la combinaison de la victime. On le voit chez lui au téléphone avec le laboratoire, auquel il commande les résultats d’analyses. Ceux-ci l’inquiètent à l’avance, car il n’a jamais vu une chose pareille… Pendant le temps de sa conversation, Carol fixe une voisine par la fenêtre. La femme tient un bébé dans ces bras et lui rend son regard, comme si elles pouvaient communiquer par télépathie. Marti discute avec Andy sur son lit. Il lui dit qu’il veut rentrer à la maison à Washington. Sa sœur lui répond qu’ils rentreront bientôt, quand son père aura fini son contrat à la base. L’enfant qui ne semble toujours pas apaisé, ajoute que « ça arrive pendant qu’on dort ». « Quoi donc ? » demande-t-elle. « Tu meurs » répond-il. La belle-mère rompt leur discussion en rappelant à Marti que son bain est prêt. Marti quitte la chambre, ce qui permet à Carol de se retrouve seule avec Andy, pour l’obliger à se coucher.

La jeune fille s’assoupit dans son bain en écoutant son baladeur. On découvre alors qu’il y a au-dessus d’elle un cocon caché dans le faux plafond de la salle de bain. Des espèces de tiges sortent de la chose et se mettent à ramper à travers la grille, vers Marti qui se relaxe, les yeux fermés. Pendant ce temps, son père et sa belle-mère sont dans leur lit. Comme il est fourbu de sa journée, elle lui propose un massage, qu’il accepte bien volontiers. Il lui confie le tracas que lui cause ses disputes avec Marti. Elle lui répond que demain, quand il se réveillera, ce sera un autre jour, tout ira mieux, que tout sera fini… Il lui dit qu’il l’aime, elle lui répond la même chose, mais de façon lointaine.

Dans la salle de bain, les tiges entourent le cou de Marti qui somnole, l’une d’entre elles se glisse dans son nez. Dans le faux plafond, un être commence à se former dans le cocon transparent, tel un fœtus. On entend même des battements de cœur comme le son d’une échographie. Dans la chambre parentale, Carol contemple avec satisfaction les filaments qui s’infiltrent dans tous les orifices de la tête son mari endormi.

Le double de Marti est en train finir de prendre forme, mais le faux plafond ne supporte plus son poids. Il plie en faisant un bruit de taule froissée, ce qui la réveille. Elle arrache avec effroi les tiges qui lui couvrent le visage et s’infiltrent dans son corps. Elle a juste le temps de voir le plafond qui s’écroule sur elle. Vision d’horreur, son propre cadavre inachevé tombe sur son corps nu et se retrouve à flotter contre elle, passant de sa matrice végétale à l’eau du bain. Elle réussit à s’extirper de cette baignade cauchemardesque pour se précipiter dans la chambre où Steve est en train de se faire dupliquer…et de mourir. Elle se précipite sur lui et arrache in extremis les filaments qui absorbent sa vie. Une main venant de sous le lit saisit sa cheville. C’est la réplique convulsive et gémissante de son père, mais comme elle n’a pas fini sa transformation, elle retourne immédiatement se cacher en rampant sous le lit. Steve est totalement paniqué, il court réveiller Andy tandis que Carol descend calmement les escaliers pour passer un coup de téléphone à un mystérieux interlocuteur à qui elle parle en code. Steve crie à sa femme qu’il faut immédiatement partir d’ici. Tout à fait sereine et prenant soin de bien articuler, elle s’adresse alors à son mari d’une voix monocorde et appliquée, lui révélant par là même sa vraie nature : « Où veux-tu aller ? Où veux-tu fuir ? Où veux-tu te cacher ? Nulle part. Il ne reste plus personne comme toi ». S’il s’endort, toute sa colère et toutes ses peurs disparaîtront, ainsi ils vivront tous les deux en parfaite osmose. Il comprend alors que l’être qui se tient devant lui n’est pas Carol. Abasourdi et incapable de repousser cette créature identique en tous points à sa femme, Steve la laisse s’approcher et le prendre dans ses bras. Marti qui revient en portant son petit frère le tire de sa triste étreinte, en lui rappelant qu’il faut vite s’enfuir. Quand tous trois passent la porte, le double de Carol les pointe de l’index en poussant une sorte de long cri inhumain pour alerter les siens de leur fuite (comme les cris simultanés de plusieurs bêtes). Ils se retrouvent aussitôt poursuivis à pied et en voiture, toute sirène hurlante, par un groupe de body snatchers. Au bout de leur course, ils arrivent face à des hommes armés qui se mettent à tirer sur leurs poursuivants pour les couvrir. Il reste donc encore des humains dans la base.

Tim est réveillé par toute cette agitation. Il s’habille en vitesse tout en appelant son camarade de chambrée qui ne lui répond pas. Quatre personnes, dont son collègue, l’attendent dans la pièce principale, le visage fermé. Ils lui ordonnent d’aller se coucher, ce qu’il ne comprend évidemment pas. Ils tentent de lui injecter un somnifère, mais il se débat et parvient à s’échapper dehors. La famille de Marti s’est cachée dans un entrepôt. Steve donne sa montre à sa fille en disant qu’il va chercher de l’aide et qu’il reviendra dans un maximum de deux heures. À l’extérieur, le camp s’est changé en champ de bataille : on entend les hélicoptères qui tournent pour débusquer les résistants avec leurs puissants projecteurs, les voitures sillonnent les petites routes en faisant retentir leurs sirènes et les haut-parleurs diffusent des messages d’appel à la reddition.

Steve s’enferme dans la pénombre d’une maisonnette, et découvre le major Collins dans le bureau en état de nervosité extrême, en train de passer un appel téléphonique. Il demande du secours, mais son interlocutrice lui répond en l’appelant par son nom, alors qu’il ne le lui a pas encore donné. Furieux, il arrache les fils de l’appareil et brandit un pistolet sur Steve, croyant avoir affaire avec un imposteur. Seuls les lampadaires du dehors éclairent la pièce, et projettent leurs ombres sur un mur blanc derrière eux. Steve lui montre qu’il est encore humain et lui dit qu’il faut réagir. Collins est complètement affolé, il pense que tout est déjà perdu et transpire à grosses gouttes. Steve le persuade de ne pas s’avouer déjà vaincu et de lui donner les clés de sa voiture pour lui permettre de sauver sa famille. Collins (qui est aussi docteur) engloutit des pilules pour rester éveillé et s’apprête à recevoir de nouveaux visiteurs avec son arme lorsqu’un bruit venant de la porte d’entrée se fait entendre. Six personnes, dont le général, pénètrent dans le bureau. Une discussion s’engage entre eux et Collins, portant sur la protection de la vie quelle qu’elle soit, puis sur les avantages à se soumettre en devenant comme eux : « …plus de conflit, plus de problèmes d’aucune sorte… ». En se rapprochant de plus en plus, ils expliquent qu’ils ont pu survivre, devenir toujours plus forts, et parcourir des années-lumière, parce qu’ils ont compris que le plus important est la race, et non l’individu. C’est la raison pour laquelle l’homme livré à lui-même va s’éteindre selon eux, car il n’y a de survie que dans l’union. D’ailleurs, chacun à leur tour, ils enchaînent les phrases de ce discours, comme s’il s’agissait du discours d’une seule et même personne, soulignant la forme de symbiose dans laquelle ils vivent. Voyant la seringue dans la main du général et se sachant condamné, Collins retourne l’arme contre lui en disant « vous n’aurez jamais mon âme » et se tire une balle dans la tête. Steve, qui était caché dans un débarras durant toute cette scène, prend sa tête entre ses mains pour étouffer sa peur.

Marti et Andy chantent des comptines depuis leur cachette pour ne pas s’endormir. Quand Steve revient sain et sauf, ses enfants se jettent dans ses bras. Il affirme avoir trouvé le moyen de s’enfuir. Ils sont en voiture et traverse la base. Il y a des rondes permanentes dans son enceinte. Marti commence à douter de l’identité de son père, car elle perçoit une étrange froideur dans son comportement. En plus, il ne lui dit pas vraiment où ils vont, il se contente d’affirmer qu’il sait ce qu’il fait. Il justifie son attitude en disant que c’est une ruse à adopter pour duper les envahisseurs. Mais elle n’est pas vraiment convaincue et commence à prendre peur. Elle serre le frein à main brutalement pour stopper la voiture et en sortir. Son père essaye de la retenir, et elle se débat vivement quand Tim apparaît. Elle lui crie de tirer sur son père, certaine que ce n’est pas vraiment lui. Steve demande très calmement à Tim de poser son arme car il ne veut de mal à personne. Marti se jette sur l’arme de son ami et tire sur son père en plein thorax. Il s’écroule. Andy s'avance vers son cadavre. Soudain celui-ci se ramollit, puis se liquéfie littéralement sous leurs yeux, ne laissant que ses vêtements sur le bitume. Marti avait raison, ce n’était pas son père, ce qui veut dire que Steve est mort. Ils partent tous les trois en jeep, mais ils sont immédiatement remarqués par un body snatcher qui pousse son cri d’alerte en les voyant. Ils sont pris en chasse par des voitures et des dizaines d’hommes avec des lampes torches, cependant ils parviennent à les semer. Arrivés devant un hangar, Tim laisse Marti dans la voiture pour aller chercher un hélicoptère dans le but de revenir les chercher et de s’enfuir plus facilement. Elle lui conseille de leur ressembler le plus possible pour les tromper, puis ils s’étreignent avant de se quitter.

Une fois dans le hangar, Tim tombe nez à nez avec son camarade de chambrée et quelques extraterrestres qui semblaient l’attendre ici, se doutant qu’il chercherait un hélicoptère. Il essaye de leur faire croire qu’il est maintenant l’un d’entre eux et explique son intention d’emprunter l’engin par des ordres qu’il aurait reçu. Mais il commet une erreur en voulant les persuader de son appartenance à leur race, en disant « nous sommes tous une famille maintenant ». Cette métaphore anthropomorphique ne correspond pas à ce qui les unit entre eux, ce qui éveille leur méfiance. Toutefois, il évite de justesse de se faire démasquer, car il ne montre aucune réaction quand on lui lance pour le tester « j’ai baisé ta petite amie ».

Malheureusement, pendant ce temps, Marti et Andy se sont fait arrêter et emmener par une ambulance du camp. Tim les suit en vol grâce au puissant projecteur de l’hélicoptère. Un plan général vu du ciel nous est dressé au passage, nous montrant diverses activités des envahisseurs, notamment dans les marais où la récolte des cosses continue. Ils sont finalement emmenés à l’infirmerie, où de nombreuses personnes alitées sont en cours de transformation. Tim entre dans cet endroit, arborant l’expression la plus froide possible. Ils passent à côté de plusieurs personnes dont les enveloppent se vident de leurs substances et se recroquevillent sous ses yeux. Il aperçoit Marti allongée et endormie. Soudain un homme bien vivant fait irruption en se débattant avec des envahisseurs. Tim profite de cette diversion salvatrice pour réveiller Marti sans se faire remarquer. Mais son double nu se dresse subitement à côté d’elle, en prenant la première inspiration de sa vie (comme sortant de l’eau après une longue apnée). Elle le regarde calmement et l’appelle par son prénom d’une voix lascive, l’incitant à ne pas toucher aux tubes nourriciers qui entrent dans la tête de son original. Sourd à sa demande, il les arrache énergiquement. Immédiatement, la copie se met à suffoquer, prise de spasmes, comme si elle ne pouvait respirer sans ces tuyaux. Tim secoue Marti pour qu’elle se réveille et réussit tant bien que mal à l’emmener avec lui.

À l’extérieur, le général passe en revue tous les chargements de cosses en indiquant à voix haute leur destination prévue, soit de nombreux États d’Amérique. Tim et Marti marchent parmi les envahisseurs en faisant profil bas pour rejoindre l’hélicoptère. Il lui suggère discrètement de partir en hélicoptère pour revenir plus tard chercher son frère, ce qu’elle refuse catégoriquement. Ils croisent Jenn qui semble ne plus être elle-même. Ils arrivent à faire illusion, jusqu’au moment où Jenn dit à Marti qu’elle a vu son frère qui la cherchait. Elle se trahit en demandant où elle l’a vu. Jenn alerte de suite les siens avec son cri strident et en les désignant du doigt. Ils se mettent à courir, à nouveau poursuivis par de nombreux body snatchers. Ils rejoignent très vite l’hélicoptère et Tim se met à tirer sur leurs assaillants. Ils commencent à décoller quand Andy arrive en courant d’on ne sait où, en criant à sa sœur de ne pas le laisser là. Elle le récupère in extremis et le serre dans ses bras. Mais le regard de l’enfant se révèle malveillant, et il agresse férocement sa sœur ainsi que Tim. Marti doit se résoudre à le jeter dans le vide pour éviter un crash. La dernière chose qu’il fait tandis qu’il tombe dans le vide, c’est la pointer du doigt en hurlant. Les envahisseurs regardent l’hélicoptère filer dans le ciel. Un soldat demande au général s’il veut qu’ils soient pris en chasse, il répond que cela ne sert à rien car personne ne les croira. Sous le choc de n’avoir pu sauver Andy, Marti fond en larmes et ne dit plus un mot.

La dernière scène montre les chargements de cosses sur la route qui se dirigent vers les autres États. L’hélicoptère largue des missiles sur eux, fait tout exploser, et pilonne la base, tandis que Marti en voix off explique son besoin de vengeance et sa haine puisqu’ils ont tué tous ceux qu’elle aimait, « notre réaction fut simplement humaine ». Beaucoup d’explosions et quelques extra-terrestres agonisants plus tard, on les voit demander l’autorisation d’atterrir à Atlanta par radio. On peut se demander quelle sera la nature de ceux qui vont les accueillir. On voit à contre-jour l’aiguilleur qui les accueille sur le tarmac. Derrière lui, le soleil perce dans un ciel nuageux, et en voix off on entend de nouveau ce que le double de Carol disait à Steve, mais d'une voix très distordue : « Où veux-tu aller ? Où veux-tu fuir ? Où veux-tu te cacher ? Nulle part. Il ne reste PLUS PERSONNE comme toi »

Fiche technique

Distribution

Nomination

Voir aussi

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