Black Mirror (série télévisée)
Black Mirror ([blak ˈmɪɹə][1] litt. « Miroir noir » en français) est une anthologie télévisée britannique, créée par Charlie Brooker. D'abord diffusée sur Channel 4 de 2011 à 2014, elle a connu un succès international et est depuis 2016 (troisième saison) produite par Netflix.
Pour les articles homonymes, voir Black Mirror.
Pour le film interactif dérivé de la série, voir Black Mirror: Bandersnatch.
Genre |
Science-fiction Horreur Satire Thriller Drame |
---|---|
Création | Charlie Brooker |
Pays d'origine | Royaume-Uni |
Chaîne d'origine |
Channel 4 (2011–2014) Netflix (2016 - 2019) |
Nb. de saisons | 5 |
Nb. d'épisodes | 22 |
Durée | de 40 à 90 minutes |
Diff. originale | – |
Site web |
www.channel4.com/programmes/black-mirror www.netflix.com/title/70264888 |
Les épisodes sont liés par le thème commun de la mise en œuvre d'une technologie dystopique. Le titre « Black Mirror » fait référence aux écrans omniprésents qui nous renvoient notre reflet. Sous un angle noir et souvent satirique, la série envisage un futur proche, voire immédiat. Elle interroge les conséquences inattendues que pourraient avoir les nouvelles technologies, et comment ces dernières influent sur la nature humaine de ses utilisateurs et inversement[2].
La série a reçu un très bon accueil critique. Elle a été saluée pour l'originalité de sa représentation de notre avenir.
Synopsis
D'après Charlie Brooker, chaque épisode a un casting, un décor et une réalité différente, mais ils traitent de la façon dont nous vivons maintenant et de la façon dont nous pourrions vivre dans dix minutes si nous commettions une erreur[3].
Production
Charlie Brooker est un journaliste qui travaille pour The Guardian[4]. Il y publie des chroniques sur la télévision et ses émissions ; son travail est reconnu pour son intelligence et son irrévérence très ironique[5]. Après avoir créé la courte série Dead Set, qui met en scène une invasion de zombies sur le plateau de l'émission de télé-réalité Big Brother, il écrit et crée Black Mirror en 2011. Il est également l'un des quatre directeurs de la société de production Zeppotron (en), une filiale d'Endemol justement à l'origine d'émissions comme Big Brother ou Loft Story.
Le titre de la série fait référence à la technologie que nous consommons comme une drogue[6] : « Si c'est une drogue, alors quels en sont les effets secondaires ? C'est dans cette zone entre joie et embarras que Black Mirror se situe. Le « miroir noir » du titre est celui que vous voyez sur chaque mur, sur chaque bureau et dans chaque main, un écran froid et brillant d'une télévision ou d'un smartphone[7],[3]. »
La production avait d'abord envisagé un thème ou un présentateur commun à tous les épisodes mais l'idée a été abandonnée. « Nous en avons discuté. Est-ce qu'on met en scène la série dans une seule et même rue ? Est-ce que certains personnages apparaissent dans tous les épisodes, un peu comme dans le style de Trois couleurs ? On a pensé à un personnage qui introduirait tous les épisodes, genre Les Contes de la crypte ou comme Rod Serling (La Quatrième Dimension), Alfred Hitchcock ou Roald Dahl, parce que beaucoup de séries d'anthologie font ça… Mais plus nous y pensions, plus cela nous semblait un peu bizarre[8],[9]. »
Épisodes
Première saison (2011)
- L'Hymne national (The National Anthem)
- 15 millions de mérites (15 Million Merits)
- Retour sur image (The Entire History of You)
Deuxième saison (2013)
- Bientôt de retour (Be Right Back)
- La Chasse (White Bear)
- Le Show de Waldo (The Waldo Moment)
- Blanc comme neige (White Christmas)
Troisième saison (2016)
En septembre 2015, Netflix a annoncé reprendre la production de la série pour une troisième saison de douze épisodes[10], prévue pour fin 2016. En juillet 2016, Netflix annonce que la saison 3 de Black Mirror se composera finalement de six épisodes diffusés à partir du 21 octobre 2016.
- Chute libre (Nosedive)
- Phase d'essai (Playtest)
- Tais-toi et danse (Shut Up and Dance)
- San Junipero (San Junipero)
- Tuer sans état d'âme (Men Against Fire)
- Haine virtuelle (Hated in the Nation)
Quatrième saison (2017)
La quatrième saison est diffusée depuis le vendredi 29 décembre 2017 sur la plateforme Netflix[11].
- USS Callister (USS Callister)
- Archange (Arkangel)
- Crocodile (Crocodile)
- Pendez le DJ (Hang the DJ)
- Tête de Métal (Metalhead)
- Black Museum (Black Museum)
Film (2018)
Black Mirror : Bandersnatch, sorti en , est un film interactif écrit par Charlie Brooker et réalisé par David Slade.
Cinquième saison (2019)
La cinquième saison est diffusée depuis le 5 juin 2019 sur la plateforme Netflix.
Diffusion
La série a été diffusée entre le et le [12] sur Channel 4 et à partir du sur Super Channel[13] au Canada. Netflix reprend la production de la série pour une troisième saison de six épisodes (douze à l'origine)[10] en septembre 2015 qui a été diffusée à partir d'octobre 2016 puis une quatrième saison diffusée en décembre 2017.
En France, la série est diffusée depuis le sur France 4[14]. Elle reste inédite dans les autres pays francophones si ce n'est sa diffusion sur Netflix.
Accueil
Saison | Notes des critiques | ||
---|---|---|---|
Rotten Tomatoes[15] | Metacritic | ||
1 | 100 % (12 critiques) | NC | |
2 | 100 % (8 critiques) | NC | |
3 | 93 % (55 critiques) | 82/100 (23 critiques[16]) | |
4 | 94 % (83 critiques) | 72/100 (24 critiques[17]) | |
5 | 68 % (38 critiques) | 65/100 (12 critiques[18]) | |
Black Mirror a reçu une majorité de critiques positives, saluant l'originalité de l'histoire, et les retournements de situations choquants rappelant La Quatrième Dimension (The Twilight Zone)[19],[20]. The Daily Telegraph écrit à propos du premier épisode que « The National Anthem est une étude choquante, gonflée et sombre des médias modernes. [...] C'est une idée follement géniale. La satire est si audacieuse qu'elle m'a laissé bouche-bée et grinçant. Un peu comme ce pauvre cochon[21],[19] ».
La série a reçu un très bon accueil en Chine, devenant la série la plus commentée du pays en 2012. Elle obtient un score de 9,3 sur 10 sur Douban, soit plus que la plupart des séries américaines populaires[22],[23]. The Beijing News écrit que la série est une « apocalypse du monde moderne, désespérante mais profonde ».
En France, elle a aussi été remarquée, des commentateurs résumant dans Le Monde le premier épisode au concept de l'acrasie, un mélange de répulsion et de voyeurisme, valable pour l'ensemble de la série[24],[25],[26]. L'Express ajoute que la série sait appuyer là où ça fait mal[27] et Libération de conclure que « Black Mirror n'est certes pas une œuvre sans défaut, mais c'est assurément une œuvre qui bouscule, questionne, perturbe et invite à la réflexion. On n'en demande pas tant à bien des productions qui tiennent le haut de l'affiche[6] ».
Distinctions
Récompenses
- International Emmy Awards 2012 : meilleure mini-série
- Festival de la Rose d'or 2012 : meilleure série
- Peabody Awards[28]
Nominations
- British Academy Television Awards 2012 : meilleurs décors (15 Million Merits)
- British Academy Television Awards 2014 : meilleur téléfilm dramatique (Be Right Back)
Notes et références
- Prononciation en anglais britannique retranscrite selon la norme API.
- (en) Jenna Wortham, « ‘Black Mirror’ and the Horrors and Delights of Technology », The New York Times, (consulté le ).
- (en) Charlie Brooker, « The Dark Side of our Gadget Addiction », The Guardian, (consulté le ).
- (en) « Charlie Brooker », The Guardian (consulté le ).
- Grégor Brandy, « Toutes les choses géniales écrites par Charlie Brooker, l'homme derrière la série «Black Mirror» », Slate.fr, (consulté le ).
- Joël Bassaget, « « Black mirror » : Les écrans totalitaires de Charlie Brooker », Libération, (consulté le ).
- « If technology is a drug – and it does feel like a drug – then what, precisely, are the side-effects? This area – between delight and discomfort – is where Black Mirror, my new drama series, is set. The "black mirror" of the title is the one you'll find on every wall, on every desk, in the palm of every hand: the cold, shiny screen of a TV, a monitor, a smartphone. ».
- « There were discussions. Do we set them all in the same street? Do we have some characters who appear in each episode, a bit Three Colours: Blue/White/Red style? We did think about having a character who introduces them, Tales From The Crypt style, or like Rod Serling or Alfred Hitchcock or Roald Dahl, because most anthology shows did have that… But the more we thought about it we thought it was a bit weird. ».
- (en) Ian Berriman, « Charlie Brooker Talks The Twilight Zone And Technology », SFX, (consulté le ).
- (en) Jamieson Cox, « It's official: Netflix is picking up Black Mirror's third season », sur The Verge, .
- « VIDEO. «Black Mirror»: La série d'anthologie est de retour le 29 décembre sur Netflix », sur 20minutes.fr (consulté le ).
- (en) Alex Fletcher, « Jon Hamm in Charlie Brooker's Black Mirror special - first pictures », Digital Spy, (consulté le ).
- (en) James Baden, « Black Mirror: The Darkest Satire », .
- « Black Mirror », sur France 4 (consulté le ).
- https://www.rottentomatoes.com/tv/black_mirror
- (en) « Black Mirror (Season 3) - Critic reviews », sur Metacritic.
- (en) « Black Mirror (Season 4) - Critic reviews », sur Metacritic.
- (en) « Black Mirror (Season 5) - Critic reviews », sur Metacritic.
- (en) Michael Hogan, « Black Mirror: The National Anthem, Channel 4, review », The Telegraph, (consulté le ).
- (en) Emily Nussbaum, « Button-Pusher - The seductive dystopia of “Black Mirror.” », The New Yorker, (consulté le ).
- « The National Anthem is a shocking but ballsy, blackly comic study of the modern media".[9] He went on to say that "This was a dementedly brilliant idea. The satire was so audacious, it left me open-mouthed and squealing. Rather like that poor pig. ».
- (zh) « 电视剧、搜索引擎、游戏鄙视链 », Sina.com (consulté le ).
- (zh) « 迷你英剧强势入侵 小个头剧集受大比例观众欢迎 », Ifeng (consulté le ).
- « Semaine des lecteurs – Black Mirror – De quoi ce miroir est-il le reflet ? », Le Monde des séries, (consulté le ).
- Pierre Sérisier, « Black Mirror – La TV telle qu'on la déteste », Le Monde des séries, (consulté le ).
- Pierre Sérisier, « Black Mirror – C'est déjà demain », Le Monde des séries, (consulté le ).
- Marie Le Douaran, « Black Mirror, un pilote flippant », L'Express, (consulté le ).
- (en) « Black Mirror (Channel 4, DirecTV, Netflix) », sur Peabody Awards, (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- « Black Mirror, quand la technologie vire au cauchemar », sur France Culture,
- Alexandre Gefen, « C'est mon choix... En nous offrant, comme dans le dernier épisode de Black Mirror, la possibilité de modifier le cours du récit, Netflix renforce aussi son emprise sur notre temps de cerveau disponible », Le Nouveau Magazine littéraire, Paris, no 17, , p. 48 (ISSN 2606-1368)
Vidéo
- Monsieur Phi, « Black Mirror, la série qui ne voulait pas qu'on la regarde », sur YouTube,
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- (en) Internet Movie Database
- (en) Metacritic
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- Ressource relative à la littérature :
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