Bernard Duvert

Bernard Duvert, né à Paris (19e arrondissement) le , est un écrivain, poète, dramaturge, peintre et prêtre français.

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Biographie

Issu d’une famille catholique pratiquante, il suit le début de sa scolarité à l’école de Belleville (Paris), quartier où il habite avec ses parents et sa sœur aînée. Il découvre très jeune sa vocation sacerdotale, mais également artistique. Il possède des origines slaves par son grand-père maternel, né à Saint-Pétersbourg et par son arrière-grand-mère polonaise. Son père, originaire de la Corrèze, est régisseur-électricien au Théâtre des Folies Bergères et au Théâtre de l’Atelier. Dans les années 50, Bernard Duvert fréquentera les milieux de la peinture, grâce à un cousin peintre Edmond Missa (Ecole de Paris), fils du compositeur et organiste Edmond Missa, auprès duquel il fera ses premiers pas dans la peinture.

En 1962, il entre comme Petit Chanteur à la Maîtrise de Notre-Dame de Paris, où il reçoit également une formation musicale par l’organiste Pierre Cochereau, alors titulaire des Grandes Orgues de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

En 1970, il rencontre lors de sa toute première exposition d’aquarelles à Béduer dans le Lot, Madame Jean Voilier qui remarquera ses talents. C’est le président Georges Pompidou, résidant tout près à Cajarc qui les fera connaître. Ainsi, celle qui fut l’égérie de Paul Valéry, deviendra sa marraine au cours de ses années de séminaire à Paray-le-Monial et à Cortone (Italie) de 1971 à 1975. Le Palais Episcopal de Cortone en Italie organise en 1975 une exposition consacrée à son travail sur papier de sa période figurative.

Il tente alors de concilier sa passion pour la peinture avec son engagement religieux, mais il comprendra à terme la difficile harmonisation entre un esprit indépendant et la règle. En 1979, à la suite de son ordination sacerdotale par Mgr Thuc, évêque excommunié par le Vatican trois ans plus tôt[1], il prend conscience de sa liberté d’être, en se définissant comme « catho-libre ». Comme prêtre et peintre, il se rendra disponible auprès du monde des artistes et notamment en 1979 au Théâtre du Capitole à Toulouse auprès de Michel Plasson.

Les années 80 voient l’éclosion d’un style pictural figuratif caractérisé par des visions critiques de scènes religieuses, amorçant lentement son appartenance au mouvement Expressionniste.

Bengt Lindström et Bernard Duvert à Sundsvall (Suède) en 1990.

En 1988, il fera une rencontre déterminante avec le peintre expressionniste suédois Bengt Lindström, inaugurant avec la peinture à l’huile une forme d’expression critico-religieuse. Plusieurs expositions s’en suivront marquant des lignes de recherche entre l’expressionnisme Lindströmien et une peinture qui deviendra de moins en moins figurative. Il gardera de Linsdtröm l’esprit de la matière par de larges couches épaisses et une gestuelle rapide[2].

Toiles expressionnistes de Bernard Duvert photographiées du ciel par Yann Arthus-Bertrand en 1991.

En 1991, Yann Arthus-Bertrand photographie l’ensemble de ses toiles vues du ciel.

En 1992, la Ville de Paris fait l’acquisition de l’une de ses toiles, caractéristique d’une courte période de l’abstraction symboliste.

Dans les années 90, ruptures et recherches donnent naissance à un style iconoclaste de plus en plus caractéristique, notamment par le choix de supports en bois, renouant avec l’art médiéval du Retable. Il réalise en 1994, à la suite d'une commande, un grand retable sur le thème du baptême pour l’église de Tour-de-Faure (Lot).

Son bref passage à Marseille en 1996 inaugure sa nouvelle forme d’écriture picturale inspirée par l’observation des alignements de cyprès en Provence.

En 1997, après son retour à Paris, Jean de Bengy, Inspecteur de la Création Artistique au Ministère de la Culture écrira alors à propos de Bernard Duvert : « Son Écriture semble être parvenue à une incontestable Maîtrise dans ses recherches..., à un point fort. Une œuvre qui lui est incontestablement propre et dont l’ensemble comme chaque détail s’inscrit dans ce que la modernité peut apporter de pertinent. »

En 1999, il publie son premier recueil de textes aux Éditions de la Différence, intitulé Offices de nuit, où érotisme et sacré trouvent leur équilibre là où d’autres lui réfutent un ton blasphématoire. Son œuvre oscillera toujours entre un élan mystique, surréaliste, caricatural et rebelle. Il publiera, toujours aux Éditions de la Différence, Livre d’or (en 2001)[3], Icônes (en 2003), Maxi-Maxou (en 2004), Rose soutane (en 2006), et son premier roman Le Calice des secrets en 2017. Dramaturge, il écrit également deux pièces satyriques non encore publiées, La Papesse et La Fin du monde.

En 2000, il fonde la Fraternité Max Jacob - École d’Art et de Spiritualité, qui reprendra le vœu de Max Jacob et cette notion du Sacré pour la conduire à une forme critique aboutie. Bernadette Lafont, rencontrée en 1991 grâce à Bengt Lindström, deviendra la marraine de la Fraternité et participera aux hommages qui sont rendus à l’occasion de la mort du poète chaque 5 mars devant le 7 de la rue Ravignan (Paris 18e).

À partir de 2006, il partage sa vie entre Paris et le sud-ouest de la France où il installe son nouvel atelier. Son style pictural est de plus en plus épuré, assuré et pourrait d’une certaine manière s’apparenter à l’art du vitrail, tant il devient lumineux.

Bernadette Lafont et Bernard DUVERT en 2009.

Il créé le Church Art qui est un mouvement artistique aussi bien dans les arts plastiques que ceux de la musique, la littérature et la poésie, à contre sens de tout ce qui détermine l’art religieux lorsqu’il se soumet à des canons règlementaires. Proche des mouvements critiques, gnostiques, cabalistiques, apocryphes et subversifs, il manifeste un esprit du Sacré sans pour autant être religieux. On pourrait aussi le classer dans le genre caricaturiste à chaque fois qu’il prend ses distances face aux Institutions.

En 2015, Madame Anne Hidalgo, Maire de Paris, lui décerne la Médaille Grand Vermeil de la Ville de Paris pour l'ensemble de son œuvre.

Il se lie d’amitié avec un certain nombre d’artistes, dont Bernadette Lafont, Michel Fau, Jean-Claude Dreyfus, Andréa Ferréol pour ne citer qu’eux.

Œuvres

Son orientation littéraire et picturale, le fait appartenir à la famille des auteurs et artistes sulfureux. Dans la lignée de Marcel Jouhandeau, J-K Huysmans, Claude-Michel Cluny, François Augiéras, Michel Journiac, il demeure un artiste chrétien, mystique et érotico-catho-libre où les combats de l’esprit et du corps révèlent aussi une caractéristique homosexuelle.

Il reste que l’ensemble de son œuvre offre une emblématique de l’art iconoclaste chrétien du XXIe siècle.

Œuvres écrites[4]

  • Offices de nuit[5], textes, Éditions de La Différence, 1999
  • Livre d’or[6],[7], récit, Éditions de La Différence, 2001
  • Icônes[8],[9], album, Éditions de La Différence, coll. "Les irréguliers", 2003
  • Maxi-Maxou[10], récit, Éditions de La Différence, 2004
  • Rose soutane[11], essai, Éditions de La Différence, coll. "Discordance", 2006
  • Sagrada[12], livre d’art, Éditions Colorpress, 2011
  • Joaquim Vital, esquisses pour un portrait[13], collectif/témoignages, Éditions de La Différence, 2011
  • Sagradesque[14], livre d’art, Éditions Artys, 2013
  • Montauban, regard de peintre[15],[16],[17], livre d’art, Éditions Artys, coll. "Regard de peintre", 2013
  • Caussade, regard de peintre[18], livre d’art, Éditions Artys, coll. "Regard de peintre", 2013
  • Max Jacob, histoires sans paroles[19], monographie, Éditions Artys, 2014
  • Les corridas d’Elga[20], nouvelle, Éditions Artys, 2016
  • Le Calice des secrets[21],[22],[23],[24],[25],[26], roman, Éditions de La Différence, 2017
  • Notre-Dame au bûcher[27], récit, Éditions Artys, 2019

Œuvres peintes

Le style Duvert dégage des personnages qu’il peint, une énergie thérapeutique extraite de caricatures fortement coloristes. Le dessin se reconnaît à ses formes allongées qu’il saisit dans l’image du cyprès, lors d’un séjour en Provence. À partir de là, il y a dans cet allongement des lignes quelque chose de phallique et griffé au peigne, dont le motif s’imprègne avec obsession et déterminisme.

Le choix des retables comme support et des sujets à dominante « religieuse » n’est pas sans le distinguer de tout ce qui a pu être fait dans le domaine de l’Art Sacré, donnant une direction nouvelle à l’espace sacral, controversant les croyances et les certitudes dogmatiques.

Bernard Duvert se caractérise particulièrement par une collection importante et remarquée sur la cathédrale Notre-Dame de Paris, et plus spécialement lors de l'incendie de Notre-Dame en 2019. A partir de cet événement, il réalisera plus d'une trentaine d'œuvres y étant consacrées[28],[29] et dont certaines sont représentées dans son récit Notre-Dame au bûcher[30] (Editions Artys).

Principales expositions

Collections publiques

  • 1992 : Ville de Paris

Notes et références

  1. Religion. Un vrai-faux prêtre exerçait à Puylaroque
  2. « Site internet de l'artiste », sur bernardduvert.com
  3. « Bernard Duvert [Le Matricule des Anges] », sur lmda.net (consulté le )
  4. « Bernard Duvert - Place des Libraires - Plus de 850 librairies pour vous faire lire, merci d'être ici ! », sur Place des Libraires (consulté le )
  5. Bernard Duvert, Offices de nuit : Textes, Différence, (ISBN 2-7291-1262-6 et 978-2-7291-1262-2, OCLC 41998590, lire en ligne)
  6. Bernard Duvert, Livre d'or : récit, Différence, (ISBN 2-7291-1376-2 et 978-2-7291-1376-6, OCLC 48773405, lire en ligne)
  7. « Montauban. Le livre d'or de Bernard Duvert ce soir à L'Embellie », sur ladepeche.fr (consulté le )
  8. Bernard Duvert, Bernard Duvert : icônes, La Différence, (ISBN 2-7291-1478-5 et 978-2-7291-1478-7, OCLC 53232165, lire en ligne)
  9. Bernard DUVERT, « Icônes », sur pmb.univ-saida.dz (consulté le )
  10. Bernard Duvert, Maxi-Maxou : récit, Différence, (ISBN 2-7291-1509-9 et 978-2-7291-1509-8, OCLC 54773441, lire en ligne)
  11. Bernard Duvert, Rose soutane : Réponse à l'église homophobe de Benoît XVI, Différence, (ISBN 2-7291-1623-0 et 978-2-7291-1623-1, OCLC 68990373, lire en ligne)
  12. Bernard Duvert, Sagrada, regard sacré sur la corrida, Editions Colorpress, (ISBN 9782746628618)
  13. Colette,. Lambrichs, Joaquim Vital esquisses pour un portrait, Éd. de la Différence, impr. 2011 (ISBN 978-2-7291-1925-6 et 2-7291-1925-6, OCLC 758552805, lire en ligne)
  14. Bernard, ... Duvert, Jean-Louis Copé et Jean-Marc de Bressanges, Sagradesque : regard sacré sur la corrida, Éd. Artys, impr. 2012 (ISBN 979-10-92110-00-5, OCLC 847555565, lire en ligne)
  15. Bernard, ... Duvert, Montauban, Éd. Artys, impr. 2013 (ISBN 979-10-92110-01-2, OCLC 829986587, lire en ligne)
  16. Jean-Luc Bachino, « Bernard Duvert », sur Artistes d'Occitanie, (consulté le )
  17. « Caussade. Bernard Duvert porte son regard sur Montauban », sur ladepeche.fr (consulté le )
  18. Bernard, ... Duvert, Caussade, Éd. Artys, impr. 2013 (ISBN 979-10-92110-02-9, OCLC 866828825, lire en ligne)
  19. Bernard Duvert, Max Jacob : histoires sans paroles, (ISBN 979-10-92110-03-6, OCLC 894847341, lire en ligne)
  20. Bernard, ... Duvert, Les corridas d'Elga : nouvelle, Éditions Artys, dl 2016 (ISBN 979-10-92110-04-3, OCLC 956709124, lire en ligne)
  21. Bernard Duvert, Le calice des secrets : roman, (ISBN 978-2-7291-2305-5 et 2-7291-2305-9, OCLC 968478121, lire en ligne)
  22. « Caussade. Benard Duvert : «Je reçois des courriers de prêtres qui me disent merci» », sur ladepeche.fr (consulté le )
  23. « visuelimage.com l'art en train de se faire », sur www.visuelimage.com (consulté le )
  24. « La Différence repart », sur Livres Hebdo (consulté le )
  25. « Sauvées, les éditions de La Différence reviennent, avec Orphée, des Enfers », sur ActuaLitté.com (consulté le )
  26. « Caussade. Bernard Duvert, en écho au procès du cardinal Barbarin », sur ladepeche.fr (consulté le )
  27. Bernard Duvert, Notre-Dame au bûcher : récit, (ISBN 979-10-92110-10-4, OCLC 1132668482, lire en ligne)
  28. « Toulouse. Le peintre Bernard Duvert : une œuvre pour Notre-Dame », sur ladepeche.fr (consulté le )
  29. Anne Devailly, « Le peintre Bernard Duvert vend un triptyque au profit de Notre-Dame de Paris », sur Artistes d'Occitanie, (consulté le )
  30. Anne Devailly, « Bernard Duvert publie Notre-Dame au bûcher fin novembre », sur Artistes d'Occitanie, (consulté le )
  31. « affiche de peintre de galerie de BERNARD DUVERT », sur eBay (consulté le )
  32. «Initiation à la lumière», sur ladepeche.fr (consulté le )
  33. « Caussade. Bernard Duvert expose au temple », sur ladepeche.fr (consulté le )
  34. « Caussade. Bernard Duvert au temple : couleurs en fête », sur ladepeche.fr (consulté le )
  35. « Caussade. Bernard Duvert expose », sur ladepeche.fr (consulté le )
  36. « Montauban. Bernard Duvert et Nisa Chevènement exposent », sur ladepeche.fr (consulté le )
  37. « Exposition: Nisa Chevènement - Musée Ingres Bourdelle (Musées d'Occitanie) », sur musees-occitanie.fr (consulté le )
  38. Yumpu.com, « MaVille95 ok_Mise en page 1 - Montauban.com », sur yumpu.com (consulté le )
  39. « - Nisa Chevènement, Bernard Duvert : Mythes et sacré », sur Le Journal Des Arts (consulté le )
  40. via le Cercle Jean Moulin, « Montauban. Bernard Duvert et Nisa Chevènement exposent », sur Cercle Jean Moulin ® (consulté le )
  41. « Montauban. Bernard Duvert, peintre et prêtre pour l'éternité », sur ladepeche.fr (consulté le )
  42. « Caussade. «Confessions publiques» », sur ladepeche.fr (consulté le )
  43. « Bernard DUVERT – Galerie Serventi », sur www.galerieserventi.com (consulté le )

Liens externes

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