Bernard Damiano

Bernard Damiano, de son vrai nom Bernardino Bonaventura[1], est un peintre et sculpteur italien influencé par l'expressionnisme, né le à Monterosso Grana (Piémont), et mort le à Nice.

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Biographie

Bernard Damiano ne découvre sa ville natale, Coni, qu'en 1935, après neuf années d'émigration familiale avec son père Pietro (1895-1964), sa mère Rosa (née en 1897) et sa sœur Angela[2], en Alsace, puis à Vallauris.

En 1940, en même temps qu'il fait l'apprentissage du métier de taillage de la pierre dans l'atelier Revello à Coni, Bernard Damiano se lie, par des affinités artistiques et littéraires, d'une amitié durable avec le futur poète et linguiste Sergio Arneodo : plus tard, ils s'attacheront communément à la valorisation culturelle et spirituelle d'un village du Val Grana, Sancto-Lucio de Coumboscuro[3].

Trouvant un emploi de tailleur de pierre et de marbre à Tende (Alpes-Maritimes) en 1948 (c'est là qu'il rencontre son épouse Giselle[2]), puis d'ébéniste à Nice en 1951, il vit successivement à Nice, Villefranche-sur-Mer, Vallauris, puis de nouveau Nice où, dans un atelier situé dans un sous-sol de la rue Benoit Bunico[4] dans le Vieux-Nice, il peint tout en étudiant les peintres de la Renaissance et les impressionnistes.

Lors de sa première exposition personnelle (Nice 1958, suivie rapidement de participations à des salons), Bernard Damiano reçoit les encouragements du peintre niçois Sylvain Vigny (1904-1970) avec qui il restera en relations. Sa vie à Nice est interrompue par deux années à Paris (Bernard réside alors rue Saint-Vincent, au cœur de la vie montmartroise), coïncidant avec sa première exposition personnelle dans la capitale, de 1966 et 1968. Il obtient la nationalité française en et se partage dès lors entre Nice et San Remo[2].

C'est précisément au cours de la décennie 1970 que la peinture de Bernard Damiano est dite s'éloignant d'une parenté avec Jean Dubuffet, l'Art brut ou le mouvement Cobra pour, dans « une touche nerveuse et une pâte triturée »[5], puiser son style dans la suite de l'expressionnisme[6]. Cette proposition est toutefois énoncée avec réserve : à l'instar de l'espagnol Eduardo Pisano, Bernard n'a jamais daté ses œuvres, reprenant et retouchant même souvent un même tableau pendant plusieurs années. C'est peut-être dans l'usage du « trait-couleur et du flamboiement des chairs vives sur des fonds sombres »[6] qu'une rupture est décelable. Bernard Damiano reste globalement vu aujourd'hui comme « un précurseur et un marginal » en ce que chez lui « le sacré et le morbide se fondent en une sorte d'obsession sauvage »[6].

Expositions particulières

  • Galerie Longchamp, Nice, 1958.
  • Galerie Bernheim-Jeune, Paris, mai-.
  • Nationalmuseum, Stockholm, 1968.
  • Galerie Albert White, Toronto, 1968.
  • Galerie N5, Paris, 1973.
  • Galerie Rotta, Gênes, 1975.
  • Studio d'Arte Beniamino, San Remo, 1974, juillet-.
  • Centre culturel Braidese, Milan, 1984.
  • Bernaud Damiano, œuvres 1983-1985, Compagnia del Disegno, Milan, 1986.
  • Sigma Arte, Mila, 1989.
  • Galerie Expression, Saint-Tropez, 1990.
  • Galerie Depypere, Furnes, 1992.
  • Galerie Michelangelo, Bergame, 1992[7].
  • Bernard Damiano, de Comboscuro à Paris, Palazzo della Provincia, Coni, .
  • Salle des Dominicains, Saint-Émilion, 1993.
  • Galerie Loft, Nice, 1994.
  • Rétrospective Bernard Damiano, Centre pour l'art contemporain de Milan, 1995.
  • Galerie Mol, Amsterdam, 1995.
  • Espace Chubac, Tourrette-Levens (Alpes Maritimes), 1996.
  • Galerie Pascal Odille, Paris, 1996.
  • Musée d'art contemporain, Marseille, 1996.
  • Lumière bleue, Galerie Art 7, 'Nice, 1998.
  • Musée d'art moderne, Nice, 1998.
  • Bernard Damiano, l'homme et l'œuvre, Centre culturel Bertello, Borgo San Dalmazzo, 1999.
  • Palazzo della Provincia, Coni, 1999.
  • Musée du Palazzo Borea dell'Olmo, San Remo, - .
  • Compagnia del Disegno, Milan, [8].
  • Art Gallery Maurice Vrolijk, Dordrecht, 2014[9].
  • Bernard Damiano, Pathos, ville de Merano, [10].

Expositions collectives

Réception critique

« […] Ses représentations impétueuses occupent de droit une place dans l'actualité figurative qui émerge avec décision sur la scène actuelle de l'art. »

 Martina Corgnati[20]

« Les nus féminins sont agités par un délire génésique à la de Kooning, dans une épaisseur à la Leroy, lisibilité en plus ; la mort n'est jamais éloignée. Eros et Thanatos. Pathétique de la condition humaine dans les affres de son temps. »

 Jean-Pierre Delarge[21]

« Expressionniste, Bernard Damiano se définit par une représentation déformée sublimant la réalité pour atteindre une grande intensité faite de couleurs vibrantes, d'un gestuel puissant et d'une pâte haute en matière. »

 Marc Ottavi[22]

Bernard Damiano, Saint Fulbert, place de la cathédrale, Chartres

Collections publiques

  • Centre international d'art contemporain, château de Carros (Alpes-Maritimes), Portrait du peintre André Verdet donation André Verdet[13].
  • Musée de Coni.
  • Museo etnografico Coumboscuro della civiltà provenzale alpina, Monterosso Grana[23].

Églises

Collections privées référencées

  • Giovanni Testori, Milan[27].
  • Miche Berra, Coni (collection aujourd'hui conservée au Palais Sarriod de la Tour, Costigliole Saluzzo)[28].
  • Nivèse et Frédéric Altmann, Nice[11].

Notes et références

  1. « Bernard Damiano », sur www.coumboscuro.org (consulté le )
  2. Coumboscuro, Bernard Damiano
  3. Gérard Colletta, « Évocation biographique de Sergio Arneodo », Nice Rendez-vous, 31 octobre 2013.
  4. Le comté de Nice, Visite du Vieux-Nice, la rue Benoit Bunico.
  5. Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les éditions de l'amateur, 1993, page 299.
  6. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999.
  7. Galerie Michelangelo, Pergame, Bernard Damiano
  8. Mauro Bianchini, Le Quotidien on line du territoire assesempione, Exposition Bernard Damiano, Milan, publication du 3 avril 2012
  9. Art Gallery Maurice Vrolijk, Exposition Bernard Damiano, 2014 Présentation en langue néerlandaise.
  10. Ville de Merano, Bernard Damiano, Pathos, janvier 2015
  11. André Giordan et Alain Biancheri, Frédéric Altmann, Art Côte d'Azur
  12. Art contemporain et Côte d'Azur, Collections du C.I.A.C., 2011
  13. Exposition L'art contemporain et la Côte d'Azur, par-delà les frontières du regard, Centre d'art de Carros, présentation incluant l'œuvre de Bernard Damiano commentée, 2011
  14. Art actuel, La nature morte, art singulier, E.C.A.M. Villeneuve-Loubet, 2012
  15. La collection Miche Berra à la Fondation Filatoio, 2012-2013
  16. La Scintilla, Présentation de l'exposition Alpi dell'arte, 2013 (langue italienne)
  17. Musée Regards de Provence, Provence, terre de rencontres entre artistes et écrivains
  18. Galerie Cortade-Art, Toulouse, Annonce de l'exposition Prestige et Contemporain, novembre 2014
  19. Art Côte d'Azur, Le grand atelier, hommage à Matisse, annonce de l'exposition
  20. Martina Corgnati, Bernard Damiano, Milan, Éditions Electa, 1995.
  21. Jean-Pierre Delarge, Jean-Pierre Delarge, « Bernard Damiano », Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains.
  22. Yann Le Mouel, S.V.V. Paris, catalogue de vente de tableaux modernes et contemporains, hôtel Drouot, vendredi 19 avril 2013, présentation d'un ensemble de 21 toiles de Bernard Damiano par Marc Ottavi.
  23. Touring Club Italie, Présentation du musée ethnographique Coumboscuro
  24. Bernard Damiano, statue de l'évêque Saint Fulbert, photos de Micheline Casier
  25. Bernard Damiano, statue de l'évêque Saint Fulbert, photo de Jacques Delmarle
  26. Blog Maître Renard, Sacré évêque Fulbert, essai d'analyse de la personnalité de Fulbert à travers l'œuvre de Bernard Damiano
  27. L'Italie à Paris, Giovanni Testori Source : wikitalie.
  28. Ideaweb-tv Italie, La collection Miche Berra

Annexes

Bibliographie

  • François-Albert Viallet, Bernard Damiano, Paris, Éditions Bernhein-Jeune, 1966.
  • Giovanni Testori, Bernard Damiano: Opere 1983-1985, Milan, Compagnia del Disegno, 1986.
  • Beatrice Luca et Raffaele Gavano, Bernard Damiano, édité par Studio d'Arte Beniamino, 1991.
  • Frédéric Altmann, Bernard Damiano, le solitaire, édité par la ville de Saint-Émilion, 1993.
  • Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993.
  • Martina Corgnati, Bernard Damiano, Milan, Éditions Electa, 1995.
  • Enrico Perotto et Basso Sciaretta, Bernard Damiano, l'homme et l'œuvre, Martini, Borga San Dalmazzo, 1999.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, tome 4, Gründ, 1999, page 213 (lire en ligne).
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001, page 307.
  • (it) Leone Pippione, Bernard Damiano, la forma del colore, San Remo, Éditions Museo civico Palazzo Borea dell'Olmo, 2003.

Liens externes

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