Beizama

Beizama[1] est une commune du Guipuscoa dans la communauté autonome du Pays basque en Espagne.

Beizama est connue localement pour deux faits :

  • Être le centre géographique du Gipuzkoa (dans son quartier de Nuarbe) ;
  • Avoir été le théâtre de crimes des plus connus de l'histoire noire du Pays basque au XXe siècle. Le crime de Beizama s'est déroulé en 1926 et l'on s'en souvient encore aujourd'hui.

Géographie

Beizama se situe dans le centre géographique du Guipuscoa. Elle appartient à la comarque d'Urola Kosta. Beizama se trouve à 39 km de la capitale provinciale, Saint-Sébastien. Azpeitia est à 11 km et est le centre d'attraction comarqual bien que Tolosa se trouve à 15 km. L'accès à Beizama se fait à travers les routes locales.

Elle est limitée au sud par Beasain, à l'est par Albiztur et Bidania-Goiatz, au nord par Errezil et à l'ouest par Azpeitia.

La ville de Beizama se situe dans les flancs du mont Illaun sur le massif de Murumendi. Elle est entourée de forêts et de prairies. Étant à 485 m d'altitude, elle est la seconde ville la plus haute du Guipuscoa après Bidania-Goiatz.

Société

Beizama compte actuellement une population de 166 habitants. Elle est une des municipalités des plus dépeuplée de la comarque. Son caractère rural et d'isolement a été propice a une importante perte de population tout au long du XXe siècle (en 1900, elle comptait 634 habitants soit 4 fois plus que sa population actuelle). Cette "hémorragie" a été particulièrement forte dans les années 1960/70 mais elle s'est stabilisée ces dernières années pour avoisiner les 170 habitants depuis environ 25 ans.

La pyramide des âges montre une population vieillie et à prédominance masculine, si coutumière dans le milieu rural basque. La quasi-totalité de la population est bilingue, le basque étant très répandu.

Histoire

Esteban de Garibay.

Certains historiens du XVIe siècle comme Juan de Mariana[2] ou Esteban de Garibay[3] croyaient que Beizama était Segisama que l'on citait dans les chroniques des guerres cantabres[4]. Cette thèse fut réfutée par d'autres historiens par la suite et actuellement elle n'est pas prise en considération. Cette croyance s'est enracinée sans doute grâce aux légendes qui font référence aux luttes entre les natifs et les Romains dans les zones proches de Beizama (Zelatum, Aldaba et Mendicute).

La première mention historique remonte à 1027, lorsqu'il est mentionné dans un document de démarcation de l'évêché de Pampelune, étendu par le roi Sanche III de Navarre[5], comme une des vallées composant le diocèse.

Durant le Moyen Âge, elle appartint à l'alcalde Mayor de Sayaz qui regroupait les villages de Beitzama, Errekil, Aia, Bidania et Goyaz. Cette mairie principale était dirigée par un maire nommé par le roi qui habitait généralement dans la cour. Ce n'est que Philippe II d'Espagne qui permit, en 1563, à chaque village de désigner son maire. Les cinq bourgades sont restées en communauté formant l'union de Sayaz qui dura jusqu'au XIXe siècle et qui payaient la représentation conjointe aux Juntes Générales du Guipuscoa.

Historiquement Beizama a le titre de Noble y Leal Universidad. Le blason montrait un arbre frondeux, avec une étoile de chaque côté et une couronne royale au-dessus. L'emblème actuel de la municipalité ne montre pas la couronne. Au XIXe siècle, avec la réforme municipale, elle se convertit en Udal / Municipio.

Au XVIIIe siècle, la mairie réalisa une opération de reboisement à grande échelle, plantant près de 1 000 000 chênes.

Crime de Beizama

L'écrivain Pio Baroja

Il se passa le 14 novembre 1926, lorsque deux femmes (une mère et sa fille) sont assassinées dans la ferme Korosagasti de Beizama. Le double assassinat provoqua un terrible impact dans la société guipuscoane de l'époque qui n'était pas habituée à ce que ce genre de faits (pire encore dans le milieu rural).

L'écrivain Pio Baroja[6] mentionna le fait dans sa nouvelle El cabo de las tormentas. Depuis lors le nom du village est toujours associé au fait que nul ne fut jamais soupçonné. D'après ce que l'on dit, il s'agirait du majordome.

Personnalités liées à la commune

La ville est remarquée pour avoir donné divers religieux de renom et de sportifs (sports ruraux basques), principalement des aizkolariak[7].

Parmi elles se détache la personnalité suivante :

Notes et références

  1. (eu) Toponymes officiels du Pays basque de l'Académie de la langue basque ou Euskaltzaindia, avec la graphie académique actuelle ainsi l'équivalent en français ou espagnol. Autres sources: Euskal Herriko udalerrien izendegia [PDF] ou directement sur le site d'Euskaltzaindia (EODA).
  2. Juan de Mariana (Talavera de la Reina, 1536 - Tolède, 16 février 1623), jésuite, théologien et historien espagnol.
  3. Esteban de Garibay y Zamalloa (Arrasate, Guipuscoa, 9 mars 1533 - Madrid, 1600) historien espagnol d'origine basque.
  4. Les guerres cantabres (29-19 av. J.-C.) se sont déroulées pendant la conquête de la Cantabrie par les romains. Elles s'achevèrent sur la conquête complète de l'Hispanie.
  5. Sanche III Garcés (v. 990 – 18 octobre 1035), dit le Grand (espagnol: el Mayor ou el Grande), est premier roi de Pampelune entre 1004 et 1035, comte de Sobrarbe et Ribagorce (1018-1035), de Castille, Alava et Monzón (1029-1035). Il fut le monarque le plus puissant des royaumes chrétiens de la péninsule ibérique pendant le XIe siècle. On lui attribua parfois le titre de « roi ibérique » (rex Ibericus) ou celui de « roi des Espagne » (rex Hispaniarum), mais il ne fut jamais « empereur de toute l'Espagne » comme on le trouve parfois dans l'historiographie
  6. Pío Baroja y Nessi (Saint-Sébastien, 28 décembre 1872 – Madrid, 30 octobre 1956), écrivain espagnol de la génération nommée "génération 98".
  7. Aizkolariak (bûcherons) : il s'agit de couper le plus rapidement possible un nombre de troncs de hêtre donné, d'un diamètre de 35 à 60 cm. Les troncs sont disposés horizontalement, verticalement au sol et à 6 mètres de hauteur..

Voir aussi

Sources

Liens externes

  • Communauté autonome du Pays basque
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