Bataille de Sarrebruck
La Bataille de Sarrebruck de 1870 est une bataille entre la France et l'Allemagne qui a eu lieu le . Cette bataille fait partie de la Guerre franco-prussienne de 1870. La bataille de Sarrebruck fut gagnée par la France, mais la Guerre franco-prussienne de 1870 fut gagnée par l'Allemagne.
- « Dès la fin de juillet l’inaction de l’armée commençait à inquiéter et à irriter les esprits en France. On sentait instinctivement tout ce qu’il y avait de fâcheux et de grave dans cette perte de temps. Pour donner une satisfaction à l’opinion publique, l’Empereur jugea nécessaire de faire une démonstration. Le , il donna l’ordre d’attaquer Sarrebrück, où le général Frossard ne rencontra que trois bataillons et trois escadrons des uhlans qui refusèrent le combat et se replièrent avec la précision et le sang-froid de troupes rompues à toutes les circonstances de la guerre. »
- Léo Armagnac, Quinze Jours de campagne, chap. II
Date | |
---|---|
Lieu | Sarrebruck, Sarre (Allemagne) |
Issue | Victoire française |
Empire français | Confédération de l'Allemagne du Nord |
Général Frossard | Général-major de Gneisenau |
2e Corps d'Armée 15 bataillons | 31e Brigade 3 bataillons |
11 morts 75 blessés | 8 morts 68 blessés 7 disparus |
Guerre franco-prussienne de 1870
Batailles
- Chronologie de la guerre franco-prussienne de 1870
- Sarrebruck (08-1870)
- Wissembourg (08-1870)
- Forbach-Spicheren (08-1870)
- Wœrth (08-1870)
- Bitche (08-1870)
- Borny-Colombey (08-1870)
- Mars-la-Tour (08-1870)
- Toul (08-1870)
- Gravelotte (08-1870)
- Metz (08-1870)
- Strasbourg (08-1870)
- Beaumont (08-1870)
- Noisseville (08-1870)
- Sedan (08-1870)
- Montmédy (09-1870)
- Soissons (09-1870)
- Siège de Paris et Chronologie du siège (09-1870)
- Bellevue (10-1870)
- Châteaudun (10-1870)
- Dijon (10-1870)
- Belfort (11-1870)
- La Fère (11-1870)
- Bouvet et Meteor (navale) (11-1870)
- Coulmiers (11-1870)
- Thionville (11-1870)
- Villers-Bretonneux (11-1870)
- Beaune-la-Rolande (11-1870)
- Champigny (11-1870)
- Orléans (12-1870)
- Loigny (12-1870)
- Longeau (12-1870)
- l’Hallue (12-1870)
- Bapaume (01-1871)
- Villersexel (01-1871)
- Le Mans (01-1871)
- Héricourt (01-1871)
- Saint-Quentin (01-1871)
- Buzenval (01-1871)
Préliminaires
Positions et intentions allemandes
À la fin de juillet, la Ire armée, groupée en avant de Trèves, avait des avant-postes jusqu'en Sarre; elle occupait la place de Sarrelouis avec deux bataillons et un escadron, et la ville de Sarrebruck avec un bataillon et trois escadrons.
Le chef d'état-major général de Moltke, sachant ses trois armées prêtes à entrer en action, fixa au le début de l'offensive allemande sur le territoire français.
Positions et intentions françaises
L'Empereur, commandant en chef de l'armée du Rhin, ne sachant rien des mouvements de l'armée prussienne, décida de tenter une reconnaissance offensive et chargea le maréchal Bazaine de l'exécuter.
Le , à Morsbach, un conseil de guerre fixa les détail de l'opération : le 2e corps du général Frossard marcherait sur Sarrebruck, soutenu par une division du 3e corps (Bazaine) qui se dirigerait sur Wehrden, tandis qu'une division du 5e (de Failly) se porterait en avant de Sarreguemines pour opérer une diversion. Cette reconnaissance était fixée au .
Mise en place
Le 1er août, la 1re division (Vergé) vint camper à l'ouest de Forbach. Le général Frossard attendait toujours son équipage de ponts pour franchir la Sarre. Dans la matinée du , il commence son mouvement, la 2e division (Bataille) en première ligne, soutenue en arrière à droite par la brigade Micheler (3e division) et à gauche par la brigade Valazé (1re division) ; les deux autres brigades de ces divisions restaient en réserve dans leurs camps. Une batterie de 12 était établie sur chaque aile.
À Sarrebruck, sous les ordres du lieutenant-colonel de Pestel, étaient stationnés un bataillon d'infanterie et trois escadrons de uhlans avec, en soutien, deux autres bataillons, un escadron de hussards et une batterie légère. En face de forces trop supérieures, ces troupes avaient ordre de se replier.
Sarrebruck est située dans la vallée encaissée de la Sarre, bordée par de nombreuses collines et terrasses. Au nord de la ville (Quartier de St-Jean sur la rive droite) débute une longue série de collines de moyenne altitude, tandis qu’au sud la ville est limitée par la forêt de St. Arnual (objectif de la brigade Bastoul) et ses massifs de grès. À l’ouest s'étend le terrain de manœuvre (Exercierplatz) que doit attaquer de front la brigade Pouget.
Déroulement du combat
L'alarme ayant été donnée par les patrouilles prussiennes, trois compagnies se positionnent sur l'Exercierplatz et deux bataillons se rapprochent de Saint-Jean. Après une heure de fusillade, aussi inefficace d'un côté comme de l'autre, voyant la brigade Rastoul débouchant de St-Arnual, les Prussiens se retirent par le pont de Sarrebruck, protégés par les quatre pièces de leur batterie légère. En présence de l'Empereur et du prince impérial, le 23e RI entre donc sur le territoire ennemi et va occuper Sarrebruck jusqu'au .
Le général de Gneisenau, voyant les hauteurs occupées par les troupes françaises, se replia prudemment et le rallia ses différents corps au bivouac de Hilsbach.
Conséquences de la bataille de Sarrebruck
Pertes au combat:
PRUSSIENS | FRANÇAIS | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
Tués | Blessés | Disparus | Tués | Blessés | Disparus | |
Officiers | 4 | 2 | 4 | |||
Troupes | 8 | 64 | 7 | 9 | 71 | |
Totaux | 8 | 68 | 7 | 11 | 75 |
Le combat de Sarrebruck permit aux deux partis en présence de publier des communiqués triomphants : « défense opiniâtre d'une quinzaine de jours » pour les journaux allemands et « offensive victorieuse » pour le ministère Ollivier.
Sarrebruck occupé, le général Frossard ne poursuivit pas les troupes prussiennes pour en connaître les positions ; les ponts et le télégraphe ne furent pas coupés.
« Le 2e corps allait, quatre jours plus tard, avoir à enregistrer le désastre de Spicheren. La reconnaissance offensive de Sarrebruck ne répondait donc à aucune idée nette, elle n'avait rien appris, ne servait à rien, et si peu qu'elle coûtat, c'était encore payer trop cher le néant de cette entreprise avortée[1]. »
Notes et références
- Commandant Rousset, La guerre franco-allemande (1870-1871), page 163
Annexes
Bibliographie
- Commandant Rousset, Histoire générale de la guerre franco-allemande (1870-71)
Liens externes
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