Barrière d'Enfer

La barrière d’Enfer est une ancienne barrière d'octroi de l'enceinte des Fermiers généraux installée sur l'emplacement de l'actuelle place Denfert-Rochereau à Paris, en France.

Situation

Les principales voies partant de la barrière d'Enfer étaient le boulevard d'Enfer (une partie de l'actuel boulevard Raspail), la rue d'Enfer (avenue Denfert-Rochereau, rue Henri-Barbusse et une partie du boulevard Saint-Michel) et le boulevard Saint-Jacques[2].

Origine du nom

L'appellation de cette barrière venait de la rue d'Enfer, à l'extrémité de laquelle elle était située, après avoir traversé le faubourg Saint-Jacques. Quelques historiens pensent qu'elle s'est appelée « rue d'Enfer » parce qu'elle a été « un lieu de débauches et de voleries ». D'autres croient que le nom est une modification de via inferior (ou voie inférieure), la rue Saint-Jacques par contre étant nommée via superior (ou voie supérieure)[3]. Selon l'historien Michel Roblin, il faut voir en ce nom, plutôt qu’une corruption de via inferior, un dérivé du surnom donné à une porte de l’enceinte de Philippe Auguste, la porte « en fer[4] ».

Historique

Elle comporte deux pavillons néo-classiques construits par l'architecte Claude-Nicolas Ledoux en 1787, qui existent toujours. Ces bâtiments sont ornés de frises sculptées par Jean Guillaume Moitte[5] représentant des danseuses. Les pavillons sont une des quatre barrières restantes du mur des Fermiers généraux.

Le troisième tableau de l'opéra La Bohème, composé par Giacomo Puccini entre 1892 et 1895 et dont l'action se déroule dans le Paris de 1830, met en scène Mimi quittant la ville par la barrière d'Enfer pour se rendre dans une taverne située non loin de là.

En 1953, lors de la construction de l'autoroute A6, qui débute porte d'Orléans, à l'autre extrémité de l'avenue du Général-Leclerc, il a été envisagé de détruire les deux pavillons de la barrière d'Enfer pour ouvrir plus largement l'amorce de la voie rapide[6]. La préservation du patrimoine, soutenue par le Conseil municipal, l'a emporté.

Description

La barrière est constituée de deux bâtiments identiques situés de part et d'autre de l'avenue du Colonel-Henri-Rol-Tanguy, elle-même située dans l'axe des avenues Denfert-Rochereau et du Général-Leclerc :

C'est en commémoration de cette occupation de la barrière d'Enfer que la portion de la place Denfert-Rochereau entre les deux pavillons a été renommée « avenue du Colonel-Henri-Rol-Tanguy » le 15 mars 2004[10], à l'occasion de la célébration du soixantième anniversaire de la libération de Paris.

Plaques de rues sur la barrière : renommage d'une partie de la place Denfert-Rochereau.

Notes et références

  1. « Barrière d'Enfer », notice no PA00086609, base Mérimée, ministère français de la Culture, France.
  2. « Paris en 1790 avec le mur des Fermiers généraux », paris-atlas-historique.fr.
  3. Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et ses monuments, Paris, F. Lazare, 1844, p. 201.
  4. Alain Faure, « Paris au diable Vauvert, ou la Fosse aux lions », Histoire urbaine, 2000, vol. 2, no 2, p. 149-169. Voir aussi Michel Roblin, Quand Paris était à la campagne. Origines rurales et urbaines des 20 arrondissements, Paris, Picard, 1985, p. 88-89.
  5. Gisela Gramaccini, Jean-Guillaume Moitte (1746-1810): Leben und Werk, Berlin, Akademie Verlag, 1993, p. 44-45.
  6. Bulletin municipal officiel de la ville de Paris, 1er janvier 1954.
  7. « L'Inspection générale des carrières déménage » www.paris.fr, .
  8. « Les catacombes de Paris se modernisent », www.europe1.fr, 31 mars 2017.
  9. « Le musée de la Libération va quitter Montparnasse », Les Échos, 7 décembre 2016.
  10. « Avenue du Colonel-Henri-Rol-Tanguy », Nomenclature officielle des rues de Paris, ville de Paris (consulté le ).

Annexes

Articles connexes


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