Baronnie de Château-Gontier

La baronnie de Château-Gontier, est une ancienne baronnie médiévale, érigée en marquisat en 1656.

La sénéchaussée de Château-Gontier en Anjou au XVIIIe siècle.

Elle offre cette particularité historiquement intéressante que sa limite nord était comme indécise entre le comté de Laval, le comté du Maine et l'Anjou. L'autorité civile et féodale du comte d'Anjou avait empiété par droit de conquête sur le territoire du Maine, avant le XIe siècle, mais à une époque où les paroisses étaient déjà constituées. Aussi l'évêque du Mans avait-il maintenu sa juridiction sur l'étendue de son diocèse. C'est ainsi, du moins, que l'abbé Angot croit devoir comprendre et expliquer ce phénomène anormal.

Territoire

Ce territoire mixte, angevin au civil, relevant du diocèse du Mans au point de vue religieux, comprenait : le ressort de Cossé, Cosmes, Saint-Gault, Quelaines, Origné, Villiers, Ruillé, Fromentières, Houssay, Saint-Sulpice, Froid-Fonds, Longuefuye, Gennes, Saint-Aignan-de-Gennes, sans compter des droits sur Entrammes et sur Bouère dans la baronnie de Laval.

Outre ces paroisses mixtes, la baronnie comprenait : Azé, Châtelain, Coudray, Bierné, Argenton, Daon, Saint-Michel-de-Feins, Saint-Laurent-des-Mortiers, sur la rive gauche de la Mayenne et, sur la rive droite : outre celles déjà désignées, les paroisses de Marigné-Peuton, Loigné, Laigné, Bazouges, Saint-Fort, Ampoigné, Chemazé ; et dans les limites actuelles de Maine-et-Loire : l'Hôtellerie-de-Flée, Saint-Sauveur, Brissarthe, Chanteussé, Aviré, Saint-Martin-du-Bois, Querré, la Jaille-Yvon, et peut-être Segré où les seigneurs de Château-Gontier eurent des droits dès l'origine féodale et au XIIIe siècle, appartenaient aussi à la baronnie.

Les seigneurs de Château-Gontier ne se réservèrent pas dans le territoire qui leur était inféodé des châtellenies où ils pussent élever des forteresses qui fussent leur domaine et leur servissent de défense pour le reste de leur baronnie, comme le firent les seigneurs de Laval et de Mayenne. Ils se contentèrent de la possession utile des forêts de Valle et de Flée, d'une partie de la forêt de Bouère, et de redevances sur les fiefs inféodés par eux.

Liste des seigneurs de Château-Gontier

Famille de Château-Gontier

Famille de la Guerche

  • Emma de Jacques de Château-Gontier, veuve de Geoffroy de la Guerche, épouse de Girard Chabot. Elle donne droit d'usage dans la forêt de Flée en 1266 et vivait en 1274[1].
  • Jeanne de la Guerche, femme de Jean de Beaumont-Brienne

Famille de Beaumont-Brienne

  • Robert de Beaumont-Brienne (° ~1270 - † 1327), marié le 25 août 1303 à Marie de Craon dame de Châtelais († 1312) puis en 1323 à Marie d'Astort.
  • Jean II de Beaumont-Brienne (° ~1302 - † ~1355), marié à Isabeau d'Harcourt puis le 31 décembre 1330 à Marguerite de Valentinois († 1380).
  • Louis II de Beaumont-Brienne, fils du précédent et de Marguerite de Valentinois) (° >1330 - † mort sans enfants lors de la Bataille de Cocherel le 23 mai 1364, inhumé à la Chartreuse du Parc-en-Charnie), marié en 1362 ou 1363 à Isabelle de la Marche († 1371). Sa fortune échut à Marie de Beaumont, sa nièce.
  • Marie de Beaumont-Brienne (° ~1325 - † 1372), nièce de Louis II, fille de Jean II de Beaumont-Brienne et de sa première femme Isabeau d'Harcourt, mariée vers 1340 à Guillaume Chamaillard, sire d'Anthenaise (° ~1320 - † ~1391).

Famille Chamaillard

Famille d'Alençon

Famille de Bourbon

  • Antoine de Bourbon, fils de Françoise d'Alençon et de Charles IV de Bourbon-Vendôme
  • Henri de Navarre plus tard Henri IV (° 13 décembre 1553 - † 14 mai 1610. Il réunit Le 16 septembre 1594 la baronnie de Château-Gontier au domaine de la couronne.
  • Louis XIII échange la baronnie de Château-Gontier le 10 mars 1629, avec Louise-Marguerite de Lorraine, princesse de Conti, avec la principauté de Linchamp.

Famille de Lorraine

Famille de Bailleul

  • Nicolas de Bailleul[2]. Il avait avancé 50 000 livres aux héritiers de Louise-Marguerite de Lorraine sur la baronnie de Château-Gontier et se prétendait propriétaire, en 1646, en vertu d'un échange. Remboursé au mois d'octobre 1616 sur l'épargne du roi, il se portait de nouveau acquéreur le 6 janvier 1647, après saisie sur Claude de Lorraine ; les créanciers opposants furent déboutés par sentence du 2 mars 1647. En 1651, Nicolas de Bailleul est nommé gouverneur de Château-Gontier, dont il détenait la baronnie depuis 1638 et qu'il fait ériger en marquisat au profit de son fils Louis-Dominique par lettres patentes des 27 et 31 juillet 1656[3]. Le titre de marquis de Château-Gontier semble cependant avoir déjà été porté par Nicolas de Bailleul, mort en 1652.
  • Élisabeth-Marie Mallier, à la mort de son mari Nicolas de Bailleul, possède en douaire Château-Gontier et s'en dit gouvernante en 1652.
  • Louis-Dominique de Bailleul (1622-1701)
  • Nicolas-Louis de Bailleul, investi du marquisat dès 1680, en reconnaissait cependant, en 1696, le tiers comme propriété de Marie de Bailleul, sa sœur, femme du marquis de Franquetot. Louise Girard, sa première femme, meurt à Château-Gontier, âgée de vingt-huit ans, le 17 septembre 1688; il épouse ensuite Charlotte du Fresne ; 17 avril 1714.
  • Nicolas-Louis II de Bailleul, avait comme co-propriétaires ses tantes ou leurs enfants.
  • L'indivision existait en 1737 entre :
    • Jean et Charles Gallichon de Courchamp, enfants de Jean Gallichon de Courchamp et de Marthe-Clémence de Bailleul ;
    • les enfants issus des deux mariages de Madeleine-Louise de Bailleul avec Jean Aubry, marquis de Vastan, et Antoine Portail ;
    • les petits-enfants d'Angélique-Cécile de Bailleul et d'Anne Raguier, dont la fille, Cécile Raguier, avait épousé Jean-Charles de Mesgrigny, comte d'Aunay, brigadier des armées du roi.

Famille Aubry de Vastan

  • Le 30 mars 1715, en cour du Châtelet, Marie-Catherine-Louise Aubry de Vastan, femme de Jean-Anne Aubry, chevalier, comte de Saint-Yves, légataire universelle d'Alexis, comte de Bailleul, son oncle, donne la terre de Château-Gontier à Félix Aubry, marquis de Vastan, maître des requêtes, intendant de justice, police et finances en la généralité de Caen, lequel réclame en 1737 insinuation du contrat.
  • Félix Aubry marquis de Vastan (1681-20 juin 1743), devint propriétaire participation du 12 mai 1739, pour 330 000 livres.

Famille diverses

  • Félix Aubry revendit aussitôt pour 340 000 livres à Henri-Michel-Augustin de Racappé, marquis de Magnannes dont la veuve Marie-Charlotte-Louise Le Roux des Aubiers, propriétaire en vertu d'une donation mutuelle, épousa en 1756 Pierre-Georges, marquis de Rougé, et se hâte de vendre Château-Gontier, le 1er mai 1760, pour 438 000 à Gilbert-Hardy-Germain de Villoutreys.
  • Ce dernier céda son acquisition, le 26 juillet 1761, à Jean Thérèse de Beaumont d'Autichamp qui se fit maintenir en 1774 contre le retrait possible par la couronne dans la propriété incommutable du marquisat.
  • Le 4 avril 1767, en cour du Châtelet, la terre de Château-Gontier est licitée pour une moitié (180 500 livres) par Marie-Céleste Locquet de Granville, veuve de Louis-Joseph de Beaumont, marquis d'Autichamp, à son fils aîné Jean Thérèse de Beaumont d'Autichamp.

Notes et références

  1. Le sceau armorié des deux époux est reproduit dans le Cartulaire de l'Abbaye de la Couture (p. 295).
  2. L'abbé Angot indique dans le tome IV de son Dictionnaire, que les seigneurs de Château-Gontier se nommaient de et non du Bailleul.
  3. M. D.L.C.D.B., Dictionnaire généalogique, héraldique, chronologique et historique contenant l'origine et l'état actuel des premières maisons de France, t. I, Paris, Duchesne, 1757, p. 154.

Source

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