Avenue Frédéric-Estèbe

L'avenue Frédéric-Estèbe (en occitan : avenguda Frédéric Estèbe) est une voie publique de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France. Elle traverse le quartier des Minimes, dans le secteur 3 - Nord.

Avenue Frédéric-Estèbe
(oc) Avenguda Frédéric Estèbe

Un mur en briques et galets alternés.
Situation
Coordonnées 43° 37′ 20″ nord, 1° 26′ 13″ est
Pays France
Région Occitanie
Ville Toulouse
Quartier(s) Minimes (Secteur 3)
Début no 46 avenue des Minimes
Fin no 113 boulevard Pierre-et-Marie-Curie
Morphologie
Type Avenue
Longueur 873 m
Largeur entre 12 et 15 m
Histoire
Anciens noms Chemin de Launaguet (XVIe siècle)
Avenue de Launaguet (1824)
Avenue Frédéric-Estèbe (mai 1937)
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Toulouse

Situation et accès

Voies rencontrées

L'avenue Frédéric-Estèbe rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :

  1. Avenue des Minimes
  2. Rue Georges-Guynemer (d)
  3. Rue Pierre-d'Aragon (d)
  4. Rue Louis-Vignes (d)
  5. Rue d'Eylau (d)
  6. Impasse Marty (g)
  7. Rue Mengaud (d)
  8. Rue Villemur (g)
  9. Rue des Anges (d)
  10. Rue de Royan (d)
  11. Rue Bialar (g)
  12. Rue Baqué (g)
  13. Rue Marc-Arcis (g)
  14. Impasse des Mazades (d)
  15. Rue de Bordeaux (d)
  16. Avenue des Mazades (d)
  17. Rue Jonas (d)
  18. Rue Lambic (d)
  19. Boulevard Pierre-et-Marie-Curie

Transports

L'avenue Frédéric-Estèbe est parcourue et desservie sur toute sa longueur par la ligne 27. Elle se trouve par ailleurs à proximité de plusieurs stations de la ligne du métro : la station Minimes – Claude-Nougaro, avenue des Minimes, et la station Barrière-de-Paris, sur la place du même nom. À cette dernière se trouvent également les arrêts des bus 152941110.

Les stations de vélo en libre service VélôToulouse les plus proches sont les stations no 124 (27 avenue des Minimes), no 125 (barrière de Paris), no 132 (101 avenue des Minimes), no 133 (71 avenue des Minimes), no 150 (78 boulevard Pierre-et-Marie-Curie) et no 152 (10 avenue des Mazades).

Odonymie

Frédéric Estèbe (1863-1936).

L'avenue porte le nom de Frédéric Estèbe (1863-1936). Né à Buenos Aires en Argentine, il grandit à Toulouse. Élève à l'école normale, il devient professeur. Il s'installa comme enseignant en 1888 à Madagascar et assista à la conquête de l'île en 1895, puis à la brutale « pacification » menée par le général Joseph Gallieni. Ce dernier le remarqua et lui offrit un poste d'administrateur territorial. Frédéric Estèbe poursuivit sa carrière dans l'administration des colonies, comme gouverneur de l'Oubangui-Chari en 1911, gouverneur général de l'Afrique-Équatoriale française en 1913, du Moyen-Congo en 1916, et de La Réunion en 1920. Il fut également un fervent républicain, vice-président de la confédération des œuvres laïques de la Ligue de l'enseignement. Franc-maçon, il fut grand-maître du Grand Orient de France en 1930. Il demeurait à Toulouse dans un appartement du boulevard de Strasbourg (actuel no 54). Il mourut à Montauban et fut inhumé au cimetière de Terre-Cabade[1].

Au XVIe siècle, l'avenue n'était qu'une partie du chemin qui allait de la porte Arnaud-Bernard (emplacement de l'actuelle place Arnaud-Bernard) au village de Launaguet. Il était connu sous ce nom ou, plus simplement, sous celui de chemin ou de route de Launaguet (cami de Launaguet en occitan)[2]. D'ailleurs, ce nom se retrouve encore pour la voie qui prolonge l'avenue Frédéric-Estèbe au nord – l'actuelle route de Launaguet. En 1824, quand les autorités municipales déplacèrent la barrière d'octroi au nord du faubourg des Minimes, sur le chemin-de-ronde de Launauguet (actuel boulevard Pierre-et-Marie-Curie), la partie de la route qui se trouvait du côté de la ville devint l'avenue de Launaguet[3]. Finalement, l'avenue prit le nom de Frédéric Estèbe en mai 1937, soit quelques mois seulement après sa mort, par la volonté de la municipalité socialiste d'Antoine Ellen-Prévot[1].

Patrimoine

Domaine de Caussade

no  77 :  Inscrit MH (1996, façades, toitures et portail d'entrée)[4].

Une maison de plaisance est construite dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle sur le domaine de Caussade. Malgré les nombreux remaniements qui ont modifié son aspect, elle conserve des éléments caractéristiques de l'architecture néo-classique toulousaine.

La maison s'élève sur une étroite parcelle à l'angle de la rue Marc-Arcis et fermée, sur l'avenue Frédéric-Estèbe, par un mur de clôture. Il est percé d'un grand portail encadré par des ailerons. Deux portes piétonnes latérales ont des chambranles finement moulurés. Le corps de bâtiment principal a un plan rectangulaire. Il s'élève sur deux niveaux – un rez-de-chaussée et un étage de comble – et se développe sur cinq travées. Le rez-de-chaussée est percé d'une la porte en plein-cintre et de fenêtres rectangulaires. Le corps central, large de trois travées, est encadré de dosserets à bossages et surmonté d'un fronton triangulaire. Trois mascarons sculptés figurent des divinités romaines, dont la déesse Diane coiffée d'un croissant de lune. Sur le jardin, le rez-de-chaussée est également ouvert par une porte surmontée d'un mascaron et des fenêtres rectangulaires, tandis que l'étage de combles est percé d'oculi dont le style rappelle ceux de l'hôtel de Puivert (actuel no 8 rue Bouquières)[5].

Immeubles et maisons

  • no  19 : ferme « La Mouche ».
    Les bâtiments de la ferme sont construits dans le premier quart du XIXe siècle sur l'avenue des Minimes (actuel no 68 bis), tandis que l'accès des communs se fait par l'avenue Frédéric-Estèbe[6]. C'est alors une véritable ferme, avec un commerce de vaches laitières, avec des étables et des greniers à foin, mais aussi un relais de poste et une auberge. Du côté de l'avenue des Minimes, la façade du bâtiment est décorée d'une sculpture en terre cuite figurant une abeille ou une mouche, d'où la ferme a gagné son nom[7].
  • no  46-50 : cité des Mazades.
    La cité des Mazades est aménagée entre 1958 et 1972, sous la direction de l'architecte Jean Montier, un architecte représentatif du mouvement moderne à Toulouse, pour le compte de la Société Coopérative HLM de la Haute-Garonne. Elle compte au final 800 logements pour environ 3 500 habitants[8]. Les différents immeubles s'organisent autour de l'avenue des Mazades et de plusieurs rues perpendiculaires – rue de Bordeaux, rue de Royan et rue d'Arcachon.
    Un long bâtiment de quatre étages étire sa longue façade en courbes et contre-courbes le long de l'avenue Frédéric-Estèbe et de la rue de Royan. L'ossature est en béton armé. Le rez-de-chaussée repose sur des pilotis, ce qui permet de créer des espaces fermés destinés à recevoir les parties communes, mais aussi à ménager des passages libres vers la rue d'Arcachon et l'intérieur de la cité. Les étages, occupés par les appartements, sont éclairés par les fenêtres qui forment des bandeaux presque continus. Des balcons, disposés en quinconce, viennent rompre la monotonie de la façade[9].
  • no  59 : maison toulousaine.
    Une maison toulousaine est construite dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Elle s'élève en fond de parcelle. Deux bâtiments encadrent la porte cochère sur l'avenue Frédéric-Estèbe. La maison s'élève sur deux niveaux – un rez-de-chaussée et un niveau de comble – séparés par un cordon de brique. La travée centrale, où s'ouvre la porte d'entrée, est mise en valeur par un encadrement de pilastres. Au rez-de-chaussée, les fenêtres ont des chambranles à crossettes et une agrafe en pointe-de-diamant. Le niveau de comble est ventilé par des oculi en terre cuite. L'élévation est couronnée par une corniche moulurée, surmontée d'une frise d'antéfixes en terre cuite[10].
  • no  61 : maison[11].
  • no  98 : maison[12].
  • no  122 : immeuble.
    L'immeuble, construit en 1938 par l'architecte Jean-Louis Gilet dans le style Art déco « paquebot », est en béton enduit. Il s'élève au carrefour du boulevard Pierre-et-Marie-Curie. L'angle de l'immeuble, mis en valeur par l'arrondi de la façade, est ouvert par une large ouverture de boutique rectangulaire, encadrée de deux ouvertures plus étroites, également rectangulaires. Le 1er étage, éclairé par une fenêtre triple, est souligné par un balcon. L'élévation est surmontée par une large corniche[13].

Jardins et installations sportives

  • no  84 : jardin des Mazades.
    Le jardin se trouve au carrefour de la rue de Bordeaux. Il est aménagé lors de la construction de l'ensemble de la cité des Mazades dans les années 1960. Il bénéficie d'une rénovation en 2013, avec l'aménagement d'une aire de jeux pour enfants.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, 2 vol., éd. Milan, Toulouse, 1989 (ISBN 978-2867263545).
  • Marc Miguet, Les Minimes, un quartier de Toulouse. Pages d'histoire jadis et naguère, Les Amis des Archives de la Haute-Garonne, éɗ. Messages, Toulouse, 2003 (ISBN 2-907416-25-1).

Articles connexes

Liens externes

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