Au bon roman
Au bon roman est un roman de Laurence Cossé, paru en janvier 2009 aux éditions Gallimard.
Au bon roman | |
Auteur | Laurence Cossé |
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Pays | France |
Genre | roman |
Éditeur | éditions Gallimard |
Collection | Blanche |
Date de parution | 2009 |
Nombre de pages | 496 |
ISBN | 978-2070123261 |
L'auteur y imagine la naissance à Paris d'une librairie originale, dont les livres sont choisis exclusivement en fonction de leur valeur littéraire et sans aucune attention portée aux exigences commerciales. Cette librairie où l'on ne trouve « que des bons romans » est créée par une mécène (Francesca Aldo-Valbelli) et un libraire (Ivan Georg) tous deux passionnés de littérature, et souhaitant réagir à la profusion de romans sans grande valeur littéraire. Le ressort principal de l'intrigue est l'opposition violente que suscite cette entreprise en apparence inoffensive.
Thèmes
Après Le Mobilier national (où un haut fonctionnaire du ministère de la Culture cherchait à détruire celle des cathédrales françaises qu'il avait jugées sans valeur esthétique, afin de diminuer le coût qu'elles font peser sur les finances publiques), c'est le second roman de Laurence Cossé abordant la problématique du relativisme esthétique dans les sociétés démocratiques contemporaines.
Cette similitude se redouble d'ailleurs d'un parallélisme dans le schéma actantiel : le personnage de Francesca Aldo-Valbelli présente de nombreuses ressemblances avec celui de Benita Chancel-Ibáñez dans Le Mobilier national.
L'analyse critique du pouvoir médiatique est également un des thèmes importants du roman, déjà présent dans un ouvrage précédent de Laurence Cossé. Le 31 du mois d'août est en effet le récit (fictif) de l'errance d'une jeune femme impliquée dans l'accident mortel de la princesse Diana, qui se cache puis s'enfuit par crainte de l'exposition médiatique.
Structure du roman
Au bon roman est écrit à la première personne, selon une narration de type homodiégétique, où le personnage qui raconte ne joue pas un rôle de premier plan dans les événements racontés.
En outre, la structure du roman est largement fondée sur un procédé de type métadiégétique consistant à enchâsser un récit dans le récit : la narration commence à un moment assez avancé dans l'histoire racontée (, alors que l'histoire débute véritablement en ) ; mais à partir du chapitre 12 débute le récit (fait par Francesca et Ivan au commissaire de police Heffner) des origines de la librairie Au bon roman. Cependant ce procédé est utilisé avec souplesse : la nature de « narration dans la narration » de ce récit des origines de la librairie tend parfois à devenir invisible, ce dont l'auteur joue souvent pour produire des effets poétiques.
Dans cette narration secondaire s'insèrent par ailleurs plusieurs lettres, comme celles de la correspondance entre Van et Anis au chapitre 19.
Aspects stylistiques
Comme dans plusieurs de ses précédents romans (notamment Le Coin du voile et Le Mobilier national), Laurence Cossé a souvent recours ici à des procédés ironiques ou comiques : ceux-ci permettent de traiter de sujets sérieux ou d'événements graves tout en évitant tout effet pathétique. De tels procédés sont nombreux par exemple dans les premières pages du chapitre 4.
Cependant Au bon roman comporte aussi fréquemment des passages empreints de gravité, ce qui le distingue du Mobilier national.
Romans mentionnés dans l'ouvrage
Le récit de la création et du développement de la librairie Au bon roman est l'occasion de citer un nombre important de « bons romans » ou de « grands romans » : choisis par les fondateurs ou par les membres du comité de sélection pour faire partie du fond de la librairie, ils font souvent l'objet de commentaires de la part des personnages qui les mentionnent. En cela, ce roman fait un recours constant à une forme très particulière d'intertextualité (ou plus précisément de métatextualité) : le projet même des protagonistes de ce roman est de rendre hommage à d'autres romans qu'ils admirent.
Chapitre 13
- Noëlle Revaz, Rapport aux bêtes
- Franz Bartelt, Les Bottes rouges
- Cormac McCarthy :
- Carlo Fruttero et Franco Lucentini :
- L'Amant sans domicile fixe
- La Nuit du grand boss
- La Femme du dimanche
Chapitre 14
- Pierre Michon :
- Vies minuscules
- Maîtres et serviteurs
- Rimbaud le fils
- La Grande Beune
- Mervyn Peake, Titus d'enfer
- Nancy Mitford, L'Amour dans un climat froid
Chapitre 17
- Karen Blixen, Contes
Chapitre 18
Chapitre 20
Chapitre 22
- John Berger, La Cocadrille
- Pierre Bettencourt, L'Intouchable
- Vassili Grossman, Vie et destin
- Christian Gailly, Be-bop
- Béatrix Beck :
- Le Muet
- Morin, prêtre
- Don Juan des forêts
- L'Enfant chat
Chapitre 36
- M. Aguéev, Roman avec cocaïne
- Anna Maria Ortese, Alonso et les visionnaires
- Christian Oster, L'Imprévu
- Stéphane Audeguy, La Théorie des nuages
Chapitre 49
- Marcel Aymé :
- La Jument verte
- La Vouivre
- Uranus
- La Table aux crevés
Liens externes
- Présentation sur le site des éditions Gallimard
- Chronique d'Isabelle Rüf sur Espace 2, 14 janvier 2009
- Critique sur le site du Figaro
- Critique sur le blog " Cuneipage "
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