Atelier de poterie antique de Sallèles-d'Aude

L'atelier de poterie antique de Sallèles est un grand site de production de poterie à Sallèles-d'Aude près de Narbonne dans l'Aude, région Occitanie (Languedoc-Roussillon), France. Il a fonctionné du Ier au IIIe siècle (période du Haut-Empire romain), suivant essentiellement le modèle romain. Sa plus immédiate caractéristique est la production en masse d'amphores à vin à partir du milieu du Ier siècle.

Atelier de poterie de Sallèles-d'Aude

Sallèles : four no 4 reconstitué
(musée Amphoralis)
Localisation
Pays France
Région française Languedoc-Roussillon
Région antique Narbonnaise
département Aude
Commune Sallèles-d'Aude
Coordonnées 43° 16′ 25″ nord, 2° 56′ 12″ est
Altitude 25 m
Superficie 3 ha
Géolocalisation sur la carte : France
Atelier de poterie de Sallèles-d'Aude
Géolocalisation sur la carte : Languedoc-Roussillon
Atelier de poterie de Sallèles-d'Aude
Géolocalisation sur la carte : Aude
Atelier de poterie de Sallèles-d'Aude
Histoire
Époque Empire romain
du Ier siècle au IIIe siècle
Internet
Site web Amphoralis

Fouillé à partir de 1976, il a été entièrement préservé. Le musée Amphoralis y a ouvert ses portes en décembre 1992.

Présentation

Vestiges de l'aqueduc (IIe siècle)

Ce très grand atelier de poterie[n 1] se trouvait à environ 12 km au nord-ouest de Narbonne et km au nord-ouest de Sallèles-d'Aude[1]. Il bénéficiait ainsi non seulement de la proximité de deux grandes voies de circulation terrestres, la voie Domitienne (Italie-Espagne) et la voie d'Aquitaine (Narbonne-Bordeaux) ; mais aussi d'un débouché maritime pour les exportations[2].

Le site a fonctionné du Ier au IIIe siècle, commençant peu après le début du Haut-Empire romain. Il couvre environ 3 ha ; il inclut des carrières d'argile présentes dès le début, et un quartier d'habitations[3].

Un aqueduc datant du IIe siècle[4] traverse le site[5], amenant de l'eau potable probablement jusqu'à Narbonne[6]. Mais les potiers n'ont pas accès à son eau[5]. Ils utilisent des puits.

Les fouilles

De longue date au lieu-dit Clos de Raynaud[1], de nombreux tessons remontent en surface du sol. En 1968 un labour profond ramène une quantité particulièrement importante de fragments de céramiques diverses : tuiles, briques, amphores et autres[7]. Paule Bouisset (viticultrice[8],[n 2]) et Guy Rancoule, archéologues amateurs, publient la présence d'un atelier de poterie dans le bulletin de la Commission archéologique de Narbonne[7].

Les fouilles commencent en 1976, sur un terrain couvert de vignes. Elles débutent donc par une cartographie des objets trouvés en surface et des prospections magnétiques. Ces deux approches combinées permettent de déterminer grosso modo les emplacements des principaux éléments du site et donc les endroits où il faut fouiller[9]. La commune, avec à sa tête le maire Claude Maraval[8], prend l'heureuse décision de racheter, parcelle après parcelle, les espaces visés pour les mettre à la disposition des chercheurs[9]. À la suite du conseil municipal, le conseil cantonal puis départemental et enfin régional du Languedoc-Roussillon reconnaissent la valeur de ce patrimoine qui raconte l'histoire de leurs vignobles. Une association dynamique se crée, l'« Association des fouilles Archéologiques de Sallèles-d'Aude », qui elle aussi soutient très efficacement cette recherche : elle contribue puissamment à l'intégration par la population locale de cette mémoire du passé, prend en charge l'organisation du colloque de 1996 à Sallèles et aide au financement de la publication des retranscriptions des discussions de ce colloque[8].
Les chercheurs se préoccupent également à la perception de leurs travaux par le public local. En 1994, un peu plus de deux ans après l'ouverture du musée, ils suivent attentivement le travail du cinéaste Jean-Pierre Thorn qui enquête et monte un film sur la perception de leurs travaux auprès de la population de la commune[8],[10]. Ils se penchent aussi sur l'expérience du viticulteur Hervé Durand, qui a reconstitué à son domaine sur Beaucaire dans le Gard une cave à la romaine et s'appuie sur des textes anciens et des données archéologiques pour y élever des vins « à l'antique »[8],[n 3].

L'équipe de chercheurs inclut, au fil des étés de fouilles, des étudiants de nombreux pays et de nombreux collaborateurs scientifiques[8]. Les recherches sont d'abord tournées toutes entières vers l'aspect atelier/production du site ; ce n’est qu'en 1985 que la première tombe est découverte, celle d'un très jeune enfant. Puis l'année suivante huit autres tombes du même type sont repérées. Le chantier de fouilles est mis en suspens, une équipe d'anthropologie est appelée sur le site[11]. Quatre autres tombes sont découvertes 1987[12].

En 1995 commence une analyse architecturale des fours et des bâtiments. Il s'agit d'analyser les procédés de construction et leur évolution, visant à proposer une reconstitution des structures en 3 dimensions[13].

Les fouilles (mais non le travail d'analyse des résultats) se terminent en 1997[7].

Quartier d'habitations

Traces de pattes d'animaux
(chèvre, chien, sanglier…)

L'habitat des artisans et de leurs familles se trouve dans la partie nord-ouest du site. On a retrouvé deux séries de maisons juxtaposées[6],[14], installées de part et d'autre d'une rue. En surface il est marqué par une importante concentration de céramiques sigillées (vaisselle de table non locale), de restes d'amphores importées qui ont pu contenir de l'huile, du poisson ou du vin, des fragments de dolia, et d'enduits peints[14].

Tombes

Logiquement, les tombes devraient être présentées à la suite de l'étude du site de production car c'est là qu'elles ont été trouvées. Mais elles n'existeraient pas sans les habitations, aussi les présentons-nous dans cette section.

Ce sont toutes des tombes de très jeunes enfants, âgés au plus de 6 à 9 mois[15]. La première est découverte en 1985. Elle est d'une facture si inhabituelle qu'elle laisse penser qu'elle est unique[11] : c'est un coffrage de tuiles placé le long du mur sud du bâtiment no III construit pendant la phase 2 du site, des années 20 à 30 ap. J.-C.[16].

Mais l'année suivante huit autres tombes du même type sont repérées. Le chantier de fouilles est mis en suspens, une équipe d'anthropologie est appelée sur le site[11]. 1987 voit la découverte de quatre autres tombes : treize au total, plus deux sépultures détruites avant le début des fouilles par des labours profonds[12]. Ils sont enterrés dans une pièce destinée au tournage et à la cuisson des céramiques[15], pendant la période d'utilisation artisanale et après l’abandon de cette pièce[17]. La première tombe découverte, celle de l’enfant de 6 à 9 mois, est la seule pourvue d'un dépôt et la seule dans un coffrage de tuiles. Les autres tombes sont en pleine terre, certains protégés par un tegula[18].

Le site de production

Il y a bien eu 17 fours à Sallèles mais jamais en même temps, contrairement à ce que laissent supposer de nombreux sites en ligne ; la période qui a connu le plus grand nombre de fours n'a duré qu'une dizaine d'années, entre 30 et 40 de notre ère, et il y avait alors seulement six fours - dont, il est vrai, deux énormes fours de 124 m3 de capacité de cuisson chacun.

Description des fours

Sole du four no 4 (phase 1B),
ouverture de l'alandier à gauche

Les fours de Sallèles présentent certains caractéristiques constantes.

Ils sont de type « à flamme nue » ou « à tirage vertical ». Leurs foyers sont composés d'un alandier prolongé par une chambre de chauffe : le feu est démarré à l'entrée de l'alandier (on dit la « gueule du four »), puis les braises poussées dans la chambre de chauffe[13]. Les fours de Sallèles ont des chambres de chauffe sensiblement plus larges que leurs alandiers[19].
Au-dessus du foyer se trouve la sole, c'est-à-dire une surface plane, supportée par des arcs transversaux au foyer (ils l'enjambent dans sa largeur), disposés à intervalles réguliers dans la longueur. Ainsi la chaleur reste homogène et s'élève verticalement[13]. Les arcs des fours de Sallèles sont espacés d'environ 20 cm ; ils sont construits avec des carreaux biseautés de environ 35 cm de hauteur pour 25 cm de largeur[19].
La sole forme la base de la chambre dite « laboratoire », qui contient les pièces à cuire et dont la partie haute est munie soit d'une cheminée soit d'ouvertures percées (voir photo du four à double alandier dans l'infobox en haut de la page), l'un ou l'autre modèle pouvant être ouvert ou fermé à volonté pour évacuer les excès de chaleur. Outre ces éléments de ventilation, la chaleur dans le laboratoire peut aussi être modulée par la position des braises dans la chambre de chauffe, qui peuvent être déplacées, réduites ou augmentées en quantité. À Sallèles, la plus grande dimension de la sole correspond aux 2/3 de la longueur du foyer ; quand la sole est rectangulaire ou carrée, elle est deux fois plus large que la chambre de chauffe[19].
La hauteur du laboratoire correspond à la plus grande dimension de la sole[20].

Les fours sont placés de préférence avec leur dos au vent dominant pour un tirage le plus régulier possible[19].

Évolution du site de production

Cinq phases d'évolution s'y distinguent[3] :

Phase 1A, de -10 à 10 ap. J.-C.

Cette première phase est mal connue. Un tour de potier, reconnu par son empreinte en creux, voisine avec un bassin rectangulaire de stockage d'argile creusé à même le sol sur 3,9 × 2,5 m, estimé à 60 cm de profondeur et bordé de tuiles plates (tegulae). Côté sud, un mur indique l'emplacement d'un bâtiment (no I) abritant le four no 1, probablement de petite taille comme les fours de la première génération et de forme inconnue car il a été détruit pour construire successivement à son emplacement les fours no 2 (phase 2) puis no 3 (phase 4A)[3].

Deux fours reconstitués,
musée Amphoralis
Phase 1B, de 10 ap. J.-C. à 20 ap. J.-C.

Le premier tour de potier et son bassin sont abandonnés et comblés[3], le bassin est recouvert par le mur N-E d'un nouveau bâtiment (no II) de 8,40 × 5,5 m, de construction grossière, avec une base en galets, abritant dans un angle un four no 4 avec une sole en adobe de 2 × 2 m, d'un volume de plus ou moins m3. Le sol à l'intérieur du bâtiment est en terre battue ; à l'extérieur le sol de circulation de la phase précédente est encore utilisé. Le four no 1 est probablement encore en activité, et au début des années 2000 on n'a pas encore retrouvé pour cette phase l'emplacement d'un bac de stockage d'argile ni d'un tour[16].
Pour cette période on a donc deux fours fonctionnant conjointement, les nos 1 et 4, avec un volume total des laboratoires[n 4] limité à m3[21].

Phase 2, de 20 à 30 ap. J.-C.

Le four no 1 est remplacé par le four no 2, premier grand four du site avec un laboratoire[n 4] d'environ 70 m3 et dont l'alandier[n 5] et le foyer sont recouverts de dalles de tuiles. Côté ouest est construit un grand bâtiment (no III) de 22,5 × 14,5 m au sol en terre battue ; une petite pièce au N-E y aurait été réservée au tournage, l'autre partie inclut un four no 6 à sole circulaire de 260 m de diamètre, lui aussi avec alandier[n 5] unique, d'un volume de environ 14 m3. Contre le mur sud de ce bâtiment se trouve la sépulture d'un très jeune enfant datant de cette période[16].
Cette période voit aussi la construction d'un autre bâtiment (no VIII) mitoyen au bâtiment no III, plus étroit mais au moins aussi long, avec ses murs ouest et sud en galets et en pierres, qui contient deux fours nos 10 (circulaire) et 11 (en forme de fer à cheval). Pendant cette phase, les fours existants (nos 4, 6, 10 et 11) sont de petite taille sauf le four no 2, plus grand. Il semble y avoir quatre bassins de stockage d'argile, creusés jusqu'à la roche et bordés de tuiles placées verticalement ; il y a aussi un dépôt d'argile important sur le côté sud du bâtiment no VIII[16].
Cette période a donc cinq fours fonctionnant conjointement, les nos 2, 4, 6, 10 et 11, donnant un volume total des laboratoires[n 4] de environ 112 m3[21].

Phase 3A, de environ 30 à 40 ap. J.-C.

Période de grand développement, avec la construction d'un grand bâtiment (no IX) de 24 × 33 m avec des murs à contreforts et une base en pierre. Il abrite en son centre deux très grands fours jumeaux nouveaux (nos 12 et 13) à doubles alandiers[n 5] et soles circulaires, chacun d'un volume de 124 m3, avec galerie périphérique en U pour l'enfournement et le défournement des pièces. Ce sont les plus grands fours du site[16].
Les fours nos 2, 4, 6 et 11 sont toujours en fonctionnement ; le four no 10 est abandonné vers les années 30[22].
Cette période voit donc six fours fonctionnant conjointement, les nos 2, 4, 6, 11, 12 et 13, donnant un volume total des laboratoires[n 4] de environ 346 m3[21].

Tour à poterie,
musée Amphoralis
Phase 3B, de environ 40 à 50/60 ap. J.-C.

C'est une phase de réaménagements. Le bâtiment no III ne fait plus de cuisson, le four no 6 est comblé et le sol rehaussé. La pièce au nord a 12 sépultures d'enfants en bas-âge mais est probablement encore utilisée pour le tournage et/ou le séchage. Un mur est construit entre les bâtiments nos II et III, avec création d'une pièce couverte au sol rehaussé. Un espace couvert similaire est créé au nord du bâtiment no II et un auvent contre le mur Est. Au sud de ce même bâtiment un puits est creusé, affleurant avec le sol rehaussé ; il est abandonné à la fin de cette phase[22].
Cette période a au total cinq fours fonctionnant conjointement, les nos 2, 4, 11, 12 et 13, donnant un volume total des laboratoires[n 4] de environ 332 m3[21].

Phase 4A, de environ 50/60 à 70/100 ap. J.-C.

Fonctionnement nouveau de l'atelier, avec l'apparition de très grands fours et une transformation et abandon partiel du site originel. Les fours nos 11 et 4, derniers des petits fours, disparaissent ; les bassins d'argile à l'extérieur sont comblés ainsi que le puits. Dans le bâtiment no I, le four no 2 est remplacé par le four no 3, à double alandier[n 5] et une capacité de 71,5 m3, abrité par une toiture sur piliers. Une très grande galerie de tournage (espace no X) de plus de 100 m de long avec plusieurs bassins de stockage et des tours alignés le long des murs, est construite entre les bâtiments nos I et IX[22].
Cette période a au total trois fours fonctionnant conjointement, les nos 3, 12 et 13, avec un volume total des laboratoires[n 4] de environ 319,5 m3[21].

Phase 4B, de environ 70/100 à 150/200 ap. J.C.

La galerie X est modifiée, avec un tour de potier remplaçant un bassin de stockage et peut-être d'autres tours installés. Noter la création d'un rare bassin de foulage circulaire (diamètre 4,5 m) dallé de galets et bordé de tuiles, probablement alimenté en eau par une toiture de bâtiment voisin. Le grand four no 12 du bâtiment no IX est abandonné et l'accès à ses alandiers[n 5] est barré par un four no 15 plus petit (37 m3), actif jusque vers le milieu du IIe siècle. Dans le même bâtiment un autre four (no 9) à sole rectangulaire est construit, actif jusqu'à la fin du Ier siècle[22].
Cette période a au total quatre fours fonctionnant conjointement, les nos 3, 9, 13 et 15, avec un volume total des laboratoires[n 4] de environ 240,5 m3[21].

Phase 5, de 150/200 à environ 300 ap. J.C.
Pots constituant un mur de four

Les trois fours de la branche ouest de la grande galerie sont abandonnés, un petit four (no 17, diamètre environ 1,30 m) les remplace quelque temps après. Dans l'est de la galerie X est construit un bâtiment no VII[22] avec dans un coin un four (no 8) à sole rectangulaire de environ 20 m3. Le grand four no 13 du bâtiment IX est abandonné ; dans sa fosse d'accès est construit un four (no 14) de 30 m3 à sole rectangulaire et alandier[n 5] unique ; il empiète sur la galerie périphérique et la modifie[23].
Le bâtiment no III est détruit. Début IIIe siècle un bâtiment no VI est construit, de 17 × 17 m, avec des murs à contreforts, placé en partie sur l’ancien bâtiment no III, et en partie sur l'ancien bâtiment no VIII détruit depuis longtemps. Au centre de ce bâtiment no VI est construit un grand four (no 7) de 75 m3, à sole rectangulaire et alandier[n 5] unique ; il sera plusieurs fois modifié. Un autre four (no 16) est construit contre le parement de la façade ouest ; très petit, son volume n'est que de m3 environ.
Cette période a au total cinq fours fonctionnant conjointement, les nos 7, 8, 14, 16 et 17, avec un volume total des laboratoires[n 4] de environ 127,3 m3[21].

Le site est abandonné au début du IVe siècle[23].

La production

Les modèles de la Tène finale sont oubliés : il s'agit maintenant de répondre aux besoins de la province romanisée. Le site est donc profondément marqué par l'empreinte romaine, autant dans l'évolution du site que dans celle des modèles de fours et dans les types de poteries. Seules les maisons gardent le sceau gaulois traditionnel[11].

Dans les phases 1 à 3 le site produit principalement des céramiques communes et des lampes (à huile)[22], et des matériaux de construction, principalement des tuiles[11]. On y trouve des céramiques campaniennes, arrétines, gauloises[23]… La période finale voit des céramiques sigillées, claires et africaines ; et un seul fragment de DSP[n 6],[23]. Mais surtout, à partir du milieu du Ier siècle apparaît la production massive d'amphores de type « Gauloise 4 ».

Les tuiles de Sallèles

L'atelier de Sallèles a produit des tuiles tout au long de son existence[24]. Les dimensions des tuiles du Ier siècle trouvées sur place (pavage des bassins 46 et 21 032) sont en moyenne de 60 × 44,6 cm (soit 2 × 1,5 pieds romains), pesant environ 16 kg cuites[25] (21 kg d'argile non cuite[20]). Pendant le IIe siècle ou plus tard, les tuiles - toujours sur place (bassin 18 003) - sont passées à 53 × 41,3 cm pour un poids de 10 kg cuit ; ces nouvelles dimensions ne correspondent plus à une division simple du pied romain (proportions 1,8 × 1,4 pied)[25].

Un artisan pouvait en fabriquer environ 220 par jour[26]. Pour la cuisson, les tuiles étaient généralement placées verticalement par petits paquets. En paquets de 7, celles de Sallèles formaient un cube - ce qui facilitait les empilements. Un four de taille moyenne comme le four no 4 de m3 pouvait contenir 3 niveaux de 112 tuiles, soit 336 tuiles, cuisant en une fournée assez de tuiles pour couvrir 91 m2.

Vers le milieu du Ier siècle sont construits les deux plus grands fours du site, nos 12 et 13 de 124 m3 chacun[16] : ils peuvent contenir 7 980 tuiles sur 10 niveaux (798 tuiles par niveau, soit assez de tuiles pour couvrir une surface de 1 756 m2). Le four no 3 de 70 m3 peut en contenir 4 256 réparties sur 8 niveaux (532 tuiles par niveau, donnant une surface de couverture de 836 m2[20]. C'est peut-être à cette époque du Haut-Empire romain que les tuiles, qui auparavant étaient plus ou moins réservées aux sanctuaires, commencent à couvrir également les maisons. On voit aussi apparaître des plaques décoratives reproduisant des imageries romaines[27].

Amphores

Amphores « Gauloise 4 » de Sallèles,
musée Amphoralis

Pendant le siècle suivant la conquête de la Gaule, les vins italiens y sont massivement importés. Puis dans la dizaine d'années avant notre ère, l'agriculture gauloise évolue et son vignoble commence à s'implanter, notamment en Narbonnaise. Sa surface augmente considérablement et la production en arrive à s'attaquer au monopole de fait des vins italiens. Les premiers ateliers d'amphores apparaissent, à fin d'exportation. Dans un premier temps ils imitent les amphores italiennes ou espagnoles, à bout pointu. Puis ils créent de nouveaux modèles[28].

Amphores « Gauloise 4 »

La Gaule Narbonnaise à elle seule inclut au moins une centaine d'ateliers producteurs et probablement plus. Ces amphores dites « Gauloise 4 » sont imitées dans les trois Gaules mais jamais en grandes quantités[29]. On les retrouve dans tout le monde romain et ailleurs : Grande-Bretagne[réf. nécessaire], Égypte (théâtre de Diana, Alexandrie ; fort romain d'Al Zarqa), Soudan (Méroë, tombe ptolémaïque des années 80), jusque dans le sud de l'Inde[30].

L'atelier de Sallèles commence à produire les amphores à vin en telles quantités qu'il a inspiré le nom du musée attenant. C'est cette nouvelle production qui amène les potiers à construire des fours gigantesques pour l'époque[11]. Elles portent d'abondantes empreintes de doigts mais ne sont pas timbrées[31].

Les dépotoirs du site ont fourni plusieurs tonnes de rebuts, ce qui a permis de reconstituer une quinzaine d'amphores complètes des IIe et IIIe siècles[32].
Une amphore Gauloise 4 nécessite une masse d'argile d'environ 15 kg. La panse est tournée en premier, puis le col qui est alors ajouté à la panse. La base de la panse est ensuite affinée au tournassin et le pied est façonné. Enfin viennent les anses, posées grossièrement avec des traces notables de soudures[32].

Amphores « Gauloise I »

Outre la quantité massive d'amphores de type « Gauloise 4 », quelques amphores de type « Gauloise I » sont fabriquées en petites quantités[33].

Autres objets

Matériaux de construction

Les matériaux de construction incluent des vases pour voûtes, des briques d'évacuation, des éléments de canalisations ouvertes… et bien sûr les tuiles déjà mentionnées, qui avec les amphores forment le plus gros de la production[31].

Les briques sont diverses. On trouve briques crues, briques biseautées, briques rectangulaires, briques carrées, briques à encoche, briques circulaires, briquettes, carreaux et briques mammatées. Les tuyaux sont à section rectangulaire[34] ou circulaire[31].

Plus de cent pesons correspondent à trois modules. L'un d'eux est timbré CEN[33].

Ustensiles de maison

Les lampes à huile, produites dès le Ier siècle, sont des copies de modèles italiens fabriquées par moulage ; on a retrouvé un moule et des lampes déformées à la cuisson[31].

La vaisselle commune en pâte calcaire présente une quarantaine de formes différentes, la plupart fermées[31]. On trouve aussi des mortiers[11].

Objets importés trouvés sur le site

Monnaies

Jusqu'en 2002, seulement 43 monnaies et un jeton ont été retrouvés[33]. Il n'y a pas de monnaies postérieures au IIIe siècle[23].

Jeton, une spintria

Le jeton est une spintria, c'est-à-dire une tessère à motif érotique. Elle a été trouvée dans un terrain remanié par la cultivation du sol et la datation précise est aléatoire. Sous réserve d'inventaire, Alberto Campana propose la période de Tibère (années 14 à 37) ; d'autres auteurs donnent une période plus étendue, allant jusqu'à celle de Claude (années 41 à 54)[35].

La tessère de Sallèles est en 2009 l'une des huit dont la provenance exacte est connue[35],[n 7]. Bien d'autres existent, présentes essentiellement dans les musées ; le plus grand nombre se trouve en Italie mais aucune tessère n'a été trouvée à Pompéi ou Herculanum[36].

Ustensiles de maison

Le quartier d'habitations a livré de nombreuses pièces importées - voir la section « Quartier d'habitations ».

L'emprise de l'atelier sur la forêt environnante

Trente-quatre taxons représentant trente essences de bois ont été retrouvés parmi les cendres provenant des fours. Les quelque 5 200 charbons analysés ont donné les résultats suivants :

  • 97,5 % de feuillus à bois dense, dont cinq esssences nettement dominantes formant 95 % du bois effectivement brûlé[37] :
  • 0,8 % de feuillus à bois léger.
  • 1,4 % de conifères (sapin).
  • 0,4 % d'essences fournissant uniquement des rameaux (c'est-à-dire du charbon de buissons) ou des lianes.

Le sapin et le hêtre ont depuis disparu de la plaine du Languedoc, où leur présence à l'époque était déjà très limitée[37] selon les analyses palynologiques et anthracologiques[38].

Cette diversité indique une exploitation directe des bois environnants plutôt que des achats de bois. L'apport de bois par flottage n'incluerait d'ailleurs pas de petit bois d'élagage. Il est probable que la proportion de bois légers ait été plus importante, car dans un feu mixte (bois léger mélangé à bois dur), les résidus du bois léger[n 9] sont réduits en cendres par le bois dur qui brûle plus longtemps.
Les charbons ont aussi fourni quelques échantillons de fruitiers, amandier, noyer, olivier (22 morceaux) et vigne (2 morceaux) ; le tout provenant vraisemblablement de tailles d'arbres[38]. S'y trouvent aussi quelques échantillons de peuplier, aulne glutineux, érable champêtre ou érable de Montpellier (ou un croisement des deux), tamaris, pistachier et pommier[39].

Les analyses des résidus des feux individualisées par four (dont on connaît assez bien les dates de mise en fonctionnement et de cessation d'activité) indiquent que le chêne pubescent est consumé massivement jusque dans les années 100/130, relayé ensuite par le chêne vert. Frêne et orme apparaissent aussi dans les débuts du site. La répartition des espèces[39] suggère que les potiers sont arrivés sur un lieu couvert d'une forêt de chênes blancs, contenant aussi frênes et ormes, le tout formant futaie. Exploitée, la forêt se transforme vers une dominance des chênes verts (feuillage persistant), filaires et alaternes ; elle est alors travaillée en taillis, les nouveaux arbres naissant des souches des arbres coupés[40],[41].

Les potiers ont d'abord exploité la forêt en zone humide du côté de la Nesse au sud et à l'ouest ; ensuite ils se sont approvisionnés dans les collines au nord, plus sèches et propices au chêne vert[40]. Ils n'ont pas dépassé un rayon de 1,3 km autour de l'atelier, malgré les grosses quantités de combustible nécessaire pour le chauffage des fours pendant plus de trois siècles. La désertification de la zone est arrivée plus tard, probablement due à la viticulture,[41].

Sites gallo-romains dans les environs

Cet atelier est loin d'être isolé. Au bord de la Cesse à moins de km au sud-ouest, se trouvait un autre atelier de potiers (vers les ruines du moulin Emparé) ; et encore trois autres dont un à 1,5 km à l'ouest (vers l'actuel village de vacances), un en bordure nord de Cuxac-d'Aude, et un vers Rabettes (entre Pont des Gaves et Montel) près de la rive droite de la Nazourette. De plus l'habitat, pour rural qu'il était, était plutôt dense. Encore ne sont-ce là que les sites connus et rien ne dit qu'il n'y en avait pas d'autres[1],[4].

Le présent

Four no 4 reconstitué

Les efforts de la commune de Sallèles et du canton de Ginestas ont permis de sauver l'ensemble du site.

Marc Azéma a filmé en 1999 une présentation de ce grand centre de poterie, et la construction à l'identique et l'essai d'un four à poterie[43].

Un des deux bâtiments d'habitations est reconstruit à partir de 2005[7].

Amphoralis, le musée

Le musée Amphoralis a été conçu par Roland Castro[8] et Jean-Pierre Gary[7] et a ouvert ses portes en décembre 1992[12]. En plus de l’aspect purement archéologique, il est doté d'un parc de 6 ha[7] dans lequel il met en œuvre des activités très diverses : archéologie expérimentale (association d'archéologues et de potiers recherchant les gestes du passé), travail sur l'environnement (le jardin des potiers avec des espèces de l'époque romaine, l'arboretum[41] avec les essences d'arbres utilisées dans les fours), et de nombreux ateliers de découverte[44]. Il participe à l'action européenne « Fruits et légumes »[45]. L'arboretum est divisé en quatre zones montrant les différents stades de régénérescence d'un bois : prairie, roncier, boisement humide, boisement sec. Il vise à reconstituer le couvert boisé en privilégiant les espèces endémiques de la région, devenues rares[41].

Le premier dimanche du mois est en portes ouvertes d'octobre à mai ; le 2e dimanche du mois propose des ateliers parents-enfants autour de la poterie, le dernier dimanche du mois propose une visite guidée. Par ailleurs des thématiques mensuelles viennent se greffer sur ces alternances hebdomadaires(mois du documentaire, etc.) et les rencontres d'archéologie annuelles fin septembre-mi octobre avec des ateliers divers (fabrication de lampes à huile, présentation du voyage de l'amphore…)[44].

Notes et références

Notes

  1. Pour plus de documentation sur le site antique, voir « Sallèles-d'Aube poteries », sur scholar.google.com (consulté le ).
  2. Paule Bouisset n'a malheureusement pas vu l'ouverture du musée dont le projet l'enchantait[8].
  3. Le domaine d'Hervé Durand se trouve au Mas des Tourelles, 4294 route de Bellegarde, sur Beaucaire dans le Gard.
  4. Le laboratoire est la partie du four où sont placées pour cuisson les pièces de céramique. Voir section « Description des fours ».
  5. L'alandier est la partie avant du foyer d'un four à céramique. Voir section « Description des fours ».
  6. DSP : « dérivés de sigillées paléochrétiennes », terme introduit par J. et Y. Rigoir en 1977.
  7. Les sept autres tessères dont la provenance est connue viennent de la Tamise à Chelsea (Londres, G.-B.) ; Mutina (ancien nom de Modène, Italie) ; Argenton-sur-Creuse (Indre, France) ; Saalburg (Allemagne) ; deux en Croatie ; et une en Palestine[36].
  8. Il existe quatre espèces de chênes à feuilles caduques : chêne sessile, chêne pédonculé, chêne pubescent et chêne rouge. Voir « Chênes à feuilles caduques », sur botagora.fr (consulté le ).
  9. Au feu, le bois léger donne plus de résidus que le bois lourd. Mais s'il est mélangé au bois lourd/dur, les résidus du bois léger disparaissent en grande partie car consommés par le bois lourd.

Références

  1. « Amphoralis, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées.
  2. Frank Brechon et Emmanuel Nantet, « Site des Reguers – épandage de tegulae. Opération de sondages 2015, OA2632 » (Littoral du Languedoc-Roussillon – Collioures (Pyrénées-Orientales)), Association pour les recherches sous-marines en Roussillon (ARESMAR), , p. 51 (lire en ligne [sur aresmar.fr], consulté le ).
  3. Laubenheimer 2001, p. 11.
  4. [Laubenheimer et Tarpin 1993] Fanette Laubenheimer-Leenhardt et Michel Tarpin, « Un pagus à Sallèles d'Aude ? Essai sur les pagi de Narbonnaise », Revue archéologique de Narbonnaise, no 26, , p. 259-276 (lire en ligne [sur persee], consulté le ), p. 259. Pour les sites voisins, voir carte sur la même page.
  5. Amphoralis, au cœur d'un atelier de potiers gallo-romains, Fiche 2. Pour l'aqueduc, voir plan en fiche 1 du même document.
  6. Amphoralis, au cœur d'un atelier de potiers gallo-romains, Fiche 8.
  7. « Amphoralis, au cœur d'un atelier de potiers gallo-romains », Dossier pour enseignants, sur culture.legrandnarbonne.com (consulté le ), Fiche 1.
  8. Laubenheimer 1996, « Prologue », p. 8.
  9. Laubenheimer 1991, p. 303.
  10. Les accoucheurs de racines. Viticulteurs et archéologues, de L'Ergonaute (prod.) et de Jean-Pierre Thorn (réal.), 1994, 17 min 16 s. : disponible au musée Amphoralis de Sallèles-d'Aube. La société de distribution et de production d'audiovisuel a été fondée avant 1984 par Dominique Cabrera.
  11. Duday et al. 1995, p. 9.
  12. Duday et al. 1995, p. 10.
  13. Leenhardt 2001, p. 241.
  14. Laubenheimer 1991, p. 305.
  15. [Baills-Talbi & Blanchard 2006] Nathalie Baills-Talbi et Philippe Blanchard, « Sépultures de nouveau-nés et de nourrissons du 1er âge du Fer au haut Moyen Âge découvertes hors des contextes funéraires traditionnels sur les territoires carnute, turon et biturige cube : inventaire, synthèse et interprétations », Supplément à la Revue archéologique du centre de la France, no 29 « Ensembles funéraires gallo-romains de la Région Centre - 1 », , p. 157-205, p. 189.
  16. Laubenheimer 2001, p. 13.
  17. Duday et al. 1995, p. 17.
  18. [Baills-Barré 2016] Nathalie Baills-Barré, « Les enfants en bas-âge en Gaule romaine : identification des lieux d'inhumation et des marqueurs matériels (p. 177-198) », dans Antoine Bourrouilh, Paris Pierre-Emmanuel et Nairutz Haidar Vela, Appréhension et qualification des espaces au sein du site archéologique, École doctorale Archéologie, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Paris, publications de la Sorbonne, coll. « Archéo.doct » (no 8), , 252 p., sur books.google.fr (lire en ligne), p. 187.
  19. Leenhardt 2001, p. 242.
  20. Galán et al. 1999, p. 21.
  21. Laubenheimer 2001, p. 24, tableau 1 : « Évolution du volume des fours par phases ».
  22. Laubenheimer 2001, p. 14.
  23. Laubenheimer 2001, p. 15.
  24. Galán et al. 1999, p. 17.
  25. Galán et al. 1999, p. 18.
  26. Galán et al. 1999, p. 20.
  27. Galán et al. 1999, p. 22.
  28. Laubenheimer 2001, p. 51.
  29. Laubenheimer et Santonja 2001, p. 33.
  30. Laubenheimer 2001, p. 58.
  31. Dellong et al. 2002, p. 579.
  32. Laubenheimer et Santonja 2001, p. 37.
  33. Dellong et al. 2002, p. 581.
  34. Dellong et al. 2002, p. 578.
  35. [Ralite 2009] J. Richard Ralite, « Une tessère érotique (spintria) découverte dans les ateliers de potiers de Sallèles (Aude) près Narbonne », Numismatic Chronicle, , p. 193-197 (lire en ligne [sur academia.edu], consulté le ).
  36. Ralite 2009, p. 195.
  37. Chabal 2001, p. 94.
  38. Chabal 2001, p. 95.
  39. Chabal 2001, p. 99.
  40. Chabal 2001, p. 100.
  41. Amphoralis, au cœur d'un atelier de potiers gallo-romains, Fiche 9.
  42. « 1re édition du Festival international du film d'archéologie de Nyon », sur mrn.ch (consulté le ).
  43. Amphoralis, le secret des potiers gallo-romains de Marc Azéma, 1999, 26 min [présentation en ligne]. Film deux fois primé au Festival international du film d'archéologie de Nyon en 1999 : Prix du Public et Prix du Meilleur film à petit budget[42].
  44. « RAN 2017 : entretien avec Odile Tankéré, relation publique (Amphoralis) » [vidéo], sur youtube.com (consulté le ).
  45. « Fruits et légumes à Amphoralis » [vidéo], sur youtube.com (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • [Chabal 2001] Lucie Chabal, « Les potiers, le bois et la forêt à l'époque romaine à Sallèles-d'Aude (Ier – IIIe siècle » (Colloque des 27-28 septembre 1996 (Sallèles d'Aude)), Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, no 760 « 20 ans de recherches à Sallèles d'Aude », , p. 93-110 (lire en ligne [sur books.google.fr]).
  • [Dellong et al. 2002] Eric Dellong, Dominique Moulis, Josy Farré et al., Narbonne et le Narbonnais, vol. 11/1 (pré-inventaire archéologique, Michel Provost dir.), coll. « Carte archéologique de la Gaule », , sur books.google.fr (lire en ligne). Plan des structures connues p. 577.
  • [Duday et al. 1995] Henry Duday, Fanette Laubenheimer et Anne-Marie Tillier, « Sallèles d'Aude: nouveau-nés et nourrissons gallo-romains » (série “Amphores 3”), Centre de recherches d'histoire ancienne, Annales littéraires de l'université de Besançon, vol. 144, (lire en ligne [sur books.google.fr]).
  • [Galán et al. 1999] Manuel Bendala Galán, Christian Rico et Lourdes Roldán Gómez, « Brique et ses dérivés à l'époque romaine », Monografia de arquitectura romana, no 4, (lire en ligne [sur books.google.fr], consulté le ).
  • [Gazenbeek 2003] Michel Gazenbeek (contributeur : Sander Van der Leeuw), « L'Argonne dans l'Antiquité - Étude d'une région productrice de céramique et de verre », Gallia, vol. 60, no 1, , p. 269-317 (DOI 10.3406/galia.2003.3056, lire en ligne [sur persee]).
  • [Jamet 2001] Michel Jamet, « Approche par la modélisation du complexe de potiers de Sallèles d'Aude » (Colloque des 27-28 septembre 1996 (Sallèles d'Aude)), Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, no 760 « 20 ans de recherches à Sallèles d'Aude », , p. 257-284 (lire en ligne [sur persee]).
  • [Laubenheimer 1991] Fanette Laubenheimer, « Prospections de surface et réalités de la fouille à Sallèles-d'Aude », S.F.E.C.A.G. (Société Française d'Étude de la Céramique Antique en Gaule) - Actes du Congrès de Cognac 1991, (lire en ligne [sur sfecag.free.fr], consulté le ).
  • [Laubenheimer 1996] Fanette Laubenheimer (dir.), 20 ans de recherches à Sallèles d'Aude, , 297 p., sur books.google.fr (ISBN 2-913322-87-5, lire en ligne), chap. 760.
  • [Laubenheimer et al. 1981] Fanette Laubenheimer, P. Fontes, J. Leblanc, M. Dodinet, Y. Lacharme, J. Lleres et F. Widemann, « Analyse par activation neutronique d'amphores gallo-romaines - Mise en évidence d'exportations aux frontières de l'empire », ArchéoSciences, revue d'Archéométrie « 3 », , p. 155-175 (lire en ligne [sur persee], consulté le ).
  • [Laubenheimer et Maraval 2000] Fanette Laubenheimer et Claude Maraval, « Sallèles-d'Aude (Aude): préservation, restitution et mise en valeur d'un atelier de potiers gallo-romain », Revue Archéologique, no 1 « Nouvelle Série », , p. 173-180 (présentation en ligne).
  • [Laubenheimer 2001] Fanette Laubenheimer, « L'atelier de Sallèles d'Aude et son évolution dans le temps » (Colloque des 27-28 septembre 1996 (Sallèles d'Aude)), Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, no 760 « 20 ans de recherches à Sallèles d'Aude », , p. 11-24 (lire en ligne [sur persee]).
  • [Laubenheimer 2001] F. Laubenheimer, « Le vin gaulois de Narbonaise exporté dans le monde romain », Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, no 760 « 20 ans de recherches à Sallèles d'Aude », (lire en ligne [sur persee], consulté le ).
  • [Laubenheimer et Santonja 2001] Fanette Laubenheimer et Josep A. Gisbert Santonja, « La standardisation des amphores Gauloise 4, des ateliers de Narbonnaise à la production de Denia (Espagne) » (Colloque des 27-28 septembre 1996 (Sallèles d'Aude)), Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, no 760 « 20 ans de recherches à Sallèles d'Aude », , p. 33-50 (lire en ligne [sur persee]).
  • [Leenhardt 2001] Maud Leenhardt, « L'atelier de Sallèles d'Aude, fours et bâtiments : mode d'emploi » (Colloque des 27-28 septembre 1996 (Sallèles d'Aude)), Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, no 760 « 20 ans de recherches à Sallèles d'Aude », , p. 241-256 (lire en ligne [sur persee], consulté le ).
  • [Leeuw 2001] Sander E. Van der Leeuw, « Sallèles d'Aude : vingt ans de recherches autour d'un atelier de poterie » (Colloque des 27-28 septembre 1996 (Sallèles d'Aude)), Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, no 760 « 20 ans de recherches à Sallèles d'Aude », , p. 287-294 (lire en ligne [sur persee]).

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’archéologie
  • Portail de la Rome antique
  • Portail de l’Aude
  • Portail de la céramique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.