Orchestre Colonne

L’orchestre Colonne est un orchestre symphonique français.

Orchestre Colonne

Colonne conduit (1905), lithographie d'Hector Dumas.

Ville de résidence Paris
Lieux d'activité Salle Pleyel, Salle Gaveau, Maison de Radio France, Opéra Garnier, Opéra Bastille, Salle Wagram
Années d'activité Depuis 1873
Type de formation Orchestre symphonique
Genre Musique symphonique,
opéra, ballet
Style Périodes classique
à contemporaine
Direction Vacante
Fondateur Édouard Colonne
Création
Fondation de l'« Association artistique des Concerts du Châtelet »
Structure de rattachement Association artistique des concerts Colonne
Statut Société coopérative de production
Effectif 82 musiciens
Collaborations Chœur de l'orchestre Colonne,

chef de chœur

Site web orchestrecolonne.fr

Fondé en 1873 par Édouard Colonne sous le nom d'Association artistique des Concerts Colonne, il est l'un des plus anciens orchestres associatifs parisiens encore en activité avec les Concerts Pasdeloup (1861) et les Concerts Lamoureux (1881).

Historique

L'orchestre est intimement lié à la carrière de son fondateur, le violoniste et chef d'orchestre Édouard Colonne. Alors premier violon à l’orchestre de l’Opéra de Paris, il est remarqué par l’éditeur de musique Georges Hartmann, qui l’engage aussitôt à la tête du « Concert National » qu’il fonde en mars 1873 au Théâtre de l’Odéon avec comme objectif assigné de faire connaître à un large public les compositeurs français contemporains. La première saison remporte un succès triomphal et marque le renouveau, en France, de la musique symphonique. Mais malgré cette indéniable réussite auprès du public, le bilan financier catastrophique oblige Hartmann à renoncer.

Fort de son succès personnel, Édouard Colonne crée son propre orchestre, l’Association artistique des Concerts Colonne qui, dès , s’installe au Théâtre du Châtelet. Les Concerts Colonne servent alors avec passion la musique contemporaine de l’époque : ils imposent de nombreux musiciens français (Saint-Saëns, Massenet, Charpentier, Fauré, d'Indy, Debussy, Ravel, Widor, Dukas, Chabrier), intègrent dans leur répertoire Wagner et Richard Strauss, redécouvrent des œuvres oubliées comme la Damnation de Faust, qu’Hector Berlioz avait créée en 1846 à l’Opéra-Comique.

L’orchestre, qui a compté parmi ses membres le jeune Pierre Monteux, invite les plus grands solistes de l’époque (Sarasate, Pugno, Ysaÿe, etc.), et est l’un des premiers à faire appel à des chefs étrangers, tels que Mottl ou Weingartner. Mahler, Tchaïkovsky, Debussy, Grieg, Richard Strauss et Prokofiev viennent y diriger leurs œuvres. L’Orchestre Colonne peut donc s’enorgueillir d’avoir accueilli, depuis ses débuts, les plus grands chefs d’orchestre. En 1910, Gabriel Pierné succède à Édouard Colonne. La mobilisation des hommes réduisant considérablement les effectifs durant la Première Guerre mondiale, l'orchestre fusionne avec les Concerts Lamoureux. De à , Gabriel Pierné et Camille Chevillard dirigent alternativement cette formation. Gabriel Pierné est suivi de Paul Paray (1932), Charles Münch (1956), Pierre Dervaux (1958), tous présidents-chefs d’orchestre, assurant à la fois la direction musicale et la responsabilité administrative. Marcel Landowski, puis Armin Jordan présideront ensuite aux destinées de l’Association artistique des Concerts Colonne, sans toutefois en assurer la direction musicale. Depuis 2010, l'Orchestre Colonne gère la Salle Colonne, salle art-déco exploitée suivant la circonstance comme salle de concert, salle de répétition, studio d'enregistrement, ou espace évènementiel modulable.

Pendant l'occupation, Colonne étant juif, les concerts deviennent Concerts Pierné.

Hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015

Comme chaque année, l'orchestre Colonne, participe à la saison de ballet de l'Opéra de Paris[1]. Durant la saison d'hiver 2015-2016, les musiciens accompagnent les danseurs lors des représentations du ballet de Léon Minkus La Bayadère.

Lundi à 19 h 30, l'Opéra national de Paris ouvre à nouveau ses portes, après deux jours de fermeture au public à la suite des attentats du 13 novembre 2015, pour la générale du ballet. Stéphane Lissner, entouré de la troupe et de toute l'équipe de l'opéra, prononce, sur la scène de l'Opéra Bastille, un important discours en hommage aux victimes des attentats, rappelant qu'« Il n'y a pas de meilleure réponse que de jouer, jouer et jouer encore », avant d'inviter le public à respecter une minute de silence et à chanter ensemble La Marseillaise jouée par les musiciens de l'orchestre Colonne[2],[3].

Organisation

L'orchestre Colonne est une société coopérative de production officiellement dénommée Association artistique des concerts Colonne. Elle se compose d'un orchestre d'une centaine de musiciens professionnels sociétaires. Depuis 1982, l'association est à nouveau dotée d'un chœur symphonique bénévole. Le Chœur Colonne, qui prend son indépendance vis-à-vis de l'Orchestre Colonne, est depuis , une association composée d'une cinquantaine de choristes, amateurs de très bon niveau. Laurent Petitgirard élu initialement en décembre 2004 puis, « seul chef français directeur musical d'un orchestre parisien »[4], réélu régulièrement tous les trois ans, a dirigé l'orchestre jusqu'en [5]. L'orchestre a récemment été dirigé par Sylvain Cambreling, Dennis Russell Davies, Michel Corboz, Kent Nagano, Mauricio Kagel, Lovro von Matačić, Armin Jordan, Günter Neuhold (en), Edmon Colomer, Antonello Allemandi, Stéphane Denève, Alexandre Piquion, Marc Korovitch, Martin Lebel, Richard Wilberforce, Scott Sandermeier, Vahan Mardirossian, Laurent Brack, Laurent Goosaert.

Directeurs musicaux

Principales créations

Au cinéma

Références

  1. « Ballets. Saison de l'Opéra de Paris », orchestre Colonne.
  2. « Les salles parisiennes ont rouvert lundi, à l'image de l'Opéra Bastille », Laurent Marsick, Charlie Vandekerkhove, RTL, 17 novembre 2015.
  3. « Hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015 », Opéra national de Paris, 17 novembre 2015.
  4. Communiqué de l'association de l'orchestre Colonne publié par abeilleinfo.com
  5. « Laurent Petitgirard », sur Académie des beaux-arts
  6. En , Paris étant occupée, Paul Paray démissionne de sa présidence pour protester contre les mesures anti-juives qui conduisent à débaptiser les Concerts Colonne, et ne retrouvera son orchestre qu'après la Libération.
  7. Richard Blareau (1910-1979). Voir sur lemonde.fr.
  8. Voir sur artlyriquefr.fr.
  9. (it) « Source » (consulté le ).
  10. Le Petit Méridional, 29 août 1905, "La deuxième des Hérétiques aux Arènes de Béziers".
  11. Pierre-François Martin-Laval, Julie Depardieu, Pierre Richard et Kad Merad, Essaye-moi, (lire en ligne)

Annexes

Iconographie

Articles connexes

Liens externes

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