Armand-Sigismond de Sérent

Armand-Sigismond-Félicité-Marie, comte de Sérent (Paris, La Fresnais[3], ), est un militaire et homme politique français du XVIIIe siècle.

Armand-Sigismond de Sérent

Titre Comte de Sérent
Autres titres Seigneur de Mhère et Vauclaix
Grade militaire Maréchal des camps et armées du roi
Années de service ? - 1796
Commandement Régiment d'Angoulême-Infanterie
Conflits Guerre de Vendée
Autres fonctions Député aux États généraux de 1789
Biographie
Dynastie Famille de Sérent
Nom de naissance Armand-Sigismond-Félicité-Marie de Sérent
Surnom Sigismond[1], baron[2] de Sérent
Naissance
Paris
Décès
La Fresnais[3] (Ille-et-Vilaine)
Père Armand-Louis de Sérent
Mère Bonne-Marie-Félicité de Montmorency-Luxembourg
Conjoint Charlotte-Ferdinande de Choiseul
Enfants Armandine-Marie-Georgine de Sérent

Biographie

Fils du marquis de Kerfily et de Bonne-Marie-Félicité de Montmorency-Luxembourg, Armand-Sigismond de Sérent entra fort jeune dans les armées du roi. Il fut nommé, le , colonel en second du régiment d'Angoulême-Infanterie, qu'il commandait en chef en 1790[4], puis obtint le grade de maréchal de camp[5].

États généraux

Doué d’un « extérieur agréable et d’un esprit facile[1] », il fut élu, le , député de la noblesse aux États généraux, par le bailliage de Nivernais et Donziois.

Il fut un des commissaires rédacteurs de son ordre pendant le mois de juin de cette première année, et pencha quelquefois vers le côté du parti royaliste après la réunion des ordres[1] : il ne s'était réuni aux « communes » que sur l'ordre du roi[5].

En [1], il provoqua l’abolition des poursuites intentées depuis 12 [5] ans contre Boncerf, pour avoir écrit contre la féodalité[1] et les fiefs[5]. Le 6 octobre[1], il pressa vainement l’assemblée d’aller siéger au château, pour se rapprocher de Louis XVI.

Le , il soutint avec force « que le droit de paix et de guerre devait appartenir au pouvoir exécutif[1] », donc du roi[5]. Le 8 octobre suivant, il parla en faveur des maisons religieuses, à qui on refusait de payer leurs traitements. Quelques jours après il prit la défense de Bussy[Qui ?] soupçonné de conspiration contre l'État[5], et s’opposa à ce qu’il fût transféré à l’Abbaye[1].

Le , il prit celle des officiers de l’armée accusés par des pétitions et par plusieurs députés. Déjà, il avait fait régler l'emploi de l'augmentation de paie accordée à l'armée[5]. Enfin le 4 juin il écrivit une lettre à l'Assemblée nationale pour déclarer« que ses principes ne lui permettaient pas d’assister davantage à ses séances[1] » et « lui faisaient une loi de s'abstenir d'y paraître[5] ».

Il signa cependant les protestations des 12 et [1], et disparut de la vie politique après la session[5].

Émigration, Vendée et chouannerie

Il émigra, se rendit en Allemagne[1] où il fit la première campagne dans l’armée de Condé, et passa en Angleterre où il rejoignit son père et le comte d’Artois, qui le nomma son aide de camp et l’emmena avec lui à l’île d Yeu en 1795[1].

Il reçut encore de ce prince d’autres missions « dont il s’acquitta avec courage[1] », et fut envoyé de nouveau ainsi que son frère le vicomte, en 1796, auprès des armées de l’ouest, avec de grands pouvoirs et de fortes sommes d’argent. Il était aussi porteur d’instructions et de dépêches importantes pour les chefs des armées royales[1] et doivent pour cela rallier le quartier général de Joseph de Puisaye, chef de la chouannerie en Bretagne, près de Fougères[3].

Étant débarqué le sur les côtes de Bretagne, près de Saint-Malo (à la pointe du Meinga à Saint-Coulomb[3]), accompagné de son frère et de vingt-sept gentilshommes, parmi lesquels étaient le comte de Bourmont, Suzannet[1], Henri-Charles de La Roche Saint-André, Hippolyte de Rosnyvinen, comte de Piré, Marie Eugène Charles Tuffin de La Rouërie et Julien Saulcet-Duval[3], ils tombèrent dans une patrouille républicaine de cinq hommes, et en tuèrent quatre ; mais le cinquième s’étant enfui en criant : « Aux armes ! » un nombreux détachement arriva[6].

Rapidement repérés par les Bleus, ils arrivent en courant au « Pont o Véro[3] » et sont pourchassés à travers les champs et les biefs. Certains d’entre eux réussissent à se cacher puis à s’enfuir, parfois avec l’aide de la population[3]. D’autres n’ont pas cette chance et sont massacrés (Tuffin de la Rouërie et le marquis du Bois de La Ferronière). C’est le cas également du comte de Sérent : « après un long combat[6] », le comte de Sérent s'était jeté dans les marais de Dol, où il fut vivement poursuivi ; enfin, épuisé[3], sentant qu’il ne pouvait aller plus loin, il donna son portefeuille à un de ses compagnons d’armes, et se cacha dans un fossé, où bientôt il fut surpris et égorgé[6]. Son corps est enterré à la hâte près de La Renaudière[3]. Son frère périt à côté de lui de la même manière[6].

Le roi Louis XVIII et le comte d’Artois apprirent la nouvelle de leur mort « avec une douleur extrême[6] », et ils écrivirent à cette occasion à leur père « des lettres fort touchantes[6] ». On pensa que ces malheureux n’avaient pas fait assez secrètement à Londres les préparatifs de leur départ et que ce manque de prudence avait été cause que le point de leur débarquement fut connu de la police du Directoire, qui avait de nombreux espions en Angleterre. Les chouans trouvèrent leur portefeuille qui contenait des choses très précieuses, notamment les grâces que Louis XVIII accordait aux officiers des troupes royales[6].

La dépouille du comte fut exhumée en 1816[3]. Une croix est érigée à l'endroit où le comte a perdu la vie et porte la mention « À la mémoire des Ducs de Serrens ». Aujourd’hui elle se trouve à l’entrée du terrain des sports de La Fresnais[3].

Armoiries

D'or, à trois quintefeuilles de sable[7],[8],[9],[10].

Ascendance & postérité

Armand-Sigismond de Sérent était le fils aîné d'Armand-Louis de Sérent (1736-1822), marquis de Kerfily puis duc de Sérent et de Bonne-Marie-Félicité de Montmorency-Luxembourg (1739-1823). Il avait pour frère et sœurs :

La princesse de Léon est morte dans des circonstances dramatiques :

« Le , vers cinq heures du soir, la princesse mettait la dernière main à sa toilette pour se rendre à un dîner chez le duc d'Orléans, et de là, à un bal donné par le comte Apponi, ambassadeur d'Autriche[11]. Elle s'approcha de la cheminée, le feu prît aux dentelles de sa robe ; à ses cris. Mme de Sérent, sa mère, accourut ; les flammes s'élevaient à trois mètres au-dessus de sa tête. On appela le prince qui venait de la quitter ; il la trouva assise dans un fauteuil ; tous ses vêtements étaient consumés, et son corps n'était qu'une plaie[12].
La nuit fut horrible[11], la malheureuse princesse fit preuve d'un courage admirable, et conserva jusqu'à la fin toute sa connaissance sans que sa résignation faiblît. Elle demanda à son mari de ne pas la quitter et elle expirait le lendemain, à huit heures du matin[13].
 »

 Baille, Le cardinal de Rohan-Chabot[11]

Sur son tombeau, dans l'église de La Roche-Guyon, est gravée l'épitaphe[13] :

Ici repose la dépouille mortelle d'Armandine-Marie-Georgine de Sérent, princesse de Léon, enlevée par les flammes à deux familles, dont elle était le lien et le charme, par la perfection de son caractère ; à la société, dont elle était l'ornement et l'exemple par son esprit et ses vertus ; à la religion qu'elle faisait aimer par sa charité, sa douceur et sa bonté ; aux malheureux, dont elle était l'appui et plus encore la consolation.
Elle expira. après quinze heures de souffrances supportées avec une héroïque et chrétienne résignation, le , âgée de vingt-quatre ans.
Dernière de son nom, ayant perdu son père et son oncle victimes de leur dévouement à leur patrie et à leur roi.
Priez pour son âme !

À la suite de ce drame, son époux décide d'entrer dans les ordres en 1816.

Notes et références

  1. Michaud 1843, p. 93.
  2. Roglo 2012.
  3. La Fresnais 2012, p. Histoire et patrimoine.
  4. Courcelles 1827, p. 251.
  5. Robert & Cougny 1891, p. 303.
  6. Michaud 1843, p. 94.
  7. Rietstap 1884.
  8. Courcelles 1827, p. 252.
  9. Velde 2005, p. Lay peers.
  10. Grandes de España 2006, p. Kerfily.
  11. Baille 1904, p. 134.
  12. Moniteur universel du 15 janvier
  13. Baille 1904, p. 135.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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