Archives municipales de Lyon

Les Archives municipales de Lyon sont un service municipal de la ville de Lyon, gratuit et ouvert à tous[1]. Elles sont un lieu de conservation et de transmission du patrimoine lyonnais.

Archives municipales de Lyon

Le bâtiment des archives municipales de Lyon
Informations générales
Type Archives municipales
Création
Affiliation Service interministériel des archives de France
Directeur Louis Faivre d'Arcier
Protection Trésor national
Informations géographiques
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Métropole Métropole de Lyon
Ville Lyon
Adresse 1, Place des Archives
Coordonnées 45° 44′ 53″ nord, 4° 49′ 28″ est
Site web www.archives-lyon.fr
Géolocalisation sur la carte : Lyon
Géolocalisation sur la carte : métropole de Lyon
Géolocalisation sur la carte : France

Missions

« Le seul moyen de la longue durée d’une cité florissante, sont les archives (…) lesquelles tiennent les citoyens advertis de tout ce qui a passé ». Guillaume Paradin, Mémoires de l’histoire de Lyon, 1573.

Gravée sur la façade de verre des Archives de Lyon, cette phrase du premier historien lyonnais adressée à chaque visiteur affirme la permanence de la raison d’être des archives. Service public accessible à tous, les Archives de Lyon participent à la constitution et à la transmission de la mémoire de Lyon. Faire la preuve, garder la trace, telles sont les deux missions des Archives, à la fois service de gestion de l’information et de conservation du patrimoine. Elles s’attachent ainsi à collecter les documents produits par les services municipaux ou les archives d’origine privée, les conserver, les rendre utilisables et communicables et, enfin, les partager par des expositions, des visites de classe, des animations et des publications.

Fonds

Conservées depuis la fin du XIIIe siècle, les archives de Lyon occupent actuellement 17 kilomètres linéaires de rayonnages.

Aux côtés des archives publiques produites par l’administration municipale depuis l’origine, des archives privées (de familles, d’entreprises, d’architectes, d'artistes, de photographes…) viennent enrichir les sources de l’histoire lyonnaise. Dans ce cadre, les Archives de Lyon conservent les archives des Hospices civils de Lyon[2], qui représentent un fonds exceptionnel. D’une part, elles constituent la mémoire de l’activité des différents établissements, comme l’Hôtel-Dieu et l’hôpital de la Charité, qui ont œuvré au service de la population dans les domaines de l’assistance et de la santé depuis la Renaissance jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. D’autre part, elles viennent enrichir les fonds déjà existants dans les domaines du développement urbain lyonnais, intimement lié à la maîtrise foncière de ce grand établissement public communal.

Les fonds figurés[3] sont importants en volume et en qualité : plus de 100 000 photos dont 12 000 cartes postales, 40 000 affiches, plus de 100 000 cartes et plans, ainsi que des maquettes.

Une bibliothèque[4] à dominante historique, riche en brochures administratives locales depuis le XVIIIe siècle et en dossiers documentaires, permet une première approche de l'histoire lyonnaise.

Histoire

Les archives ambulantes

Conserver les archives de la Ville pour garantir la preuve des droits de la communauté et gérer les biens est une préoccupation fort ancienne de la municipalité lyonnaise[5]. Le 21 juin 1320, la communauté obtient dans un traité entre le roi de France Philippe V le Long et l’archevêque de Lyon Pierre de Savoie certaines franchises et privilèges qu’elle réclamait, dont la possibilité de se réunir, d’élire des représentants, d’établir des taxes… et d’avoir des archives. Du début du XIVe siècle jusqu’au milieu du XVIIe siècle, époque de l’achèvement de l’hôtel de ville, les archives ont accompagné l’assemblée municipale dans ses nombreuses pérégrinations. Au XIVe siècle, celle-ci n’avait pas encore de « maison commune ». Les archives, d’abord confiées à la garde de plusieurs conseillers, furent réunies pour être entreposées dans la chapelle Saint-Jacquême au sud-ouest de l’église Saint-Nizier, dont il ne reste plus trace. C’est dans cette chapelle qu’avaient lieu principalement les assemblées du conseil municipal. En 1424 celui-ci se dote d’une maison commune rue Longue, mais les archives n’y sont transférées que quarante ans plus tard, en 1464. Elles sont conservées dans de vastes coffres qui servent également de sièges aux élus et à l’administration appelés « archebancs ». Il est décidé en 1508 d’y aménager une salle voûtée mais à peine les travaux sont-ils terminés, qu’un incendie détruit une partie des documents dans la nuit du 19 mars 1513. C’est l’époque des archives « ambulantes » : provisoirement stockées chez un élu de la Ville, elles regagnent l’hôtel de la rue Longue pour déménager dans de mauvaises conditions, en 1569, à l’hôtel de Milan, rue Grenette, elles retournent rue Longue pour gagner l’hôtel de la Couronne, rue de la Poulaillerie en 1604 (actuel musée de l’Imprimerie).

À l'Hôtel de Ville

Après cette période d’instabilité, liée aux vicissitudes de l’assemblée municipale et de sa maison commune, la décision de construire un hôtel de Ville prise en 1646, prévoyant l’aménagement d’une salle spécifique pour leur conservation, inaugure une longue période de stabilité pour les archives de la Ville[5]. Le 14 novembre 1652, l’assemblée municipale tient sa première réunion dans son nouvel hôtel de Ville. Les archives sont conservées dans une pièce voûtée de l’aile nord, dont les murs sont équipés d’armoires sculptées, et fermée par une porte en bois blindée de métal, maintenant présentée dans le hall du bâtiment des Archives de Lyon. Dans la nuit du 13 septembre 1674, éclate un incendie qui ravage le bâtiment ; les archives ne sont pas touchées. La fin de l’Ancien Régime est une période propice : confection de reliures en cuir pour protéger les documents, nomination d’un archiviste attitré, début d’ouverture à la recherche historique. Marc Antoine Chappe réalise l’inventaire détaillé des archives de la ville de Lyon dont les 22 volumes sont conservés. La Révolution constitue une coupure mais le travail des archivistes se poursuit. Le décret du 24 mars 1852 réunit dans les mains du préfet l’administration communale et départementale, la mairie est supprimée, les archives municipales perdent leur indépendance et sont réunies à celles du département. L’installation d’appartements préfectoraux dans l’Hôtel de Ville les conduit dans les combles où leur conservation sera beaucoup moins sûre ; la salle des archives est transformée en salle à manger.
« Nos archives municipales et départementales, placées dans les combles de l’hôtel de Ville que traversent tant de cheminées sous lesquelles s’allument, certains jours de fêtes, tant de milliers de bougies et de centaines de lampes et dans lesquelles les eaux fluviales s’infiltrent de tous côtés. Ces dépôts sont exposés chaque jour aux plusieurs sérieux dangers ». Léopold Niepce, les archives de Lyon, 1875.
Déjà le 26 décembre 1825, un incendie avait détruit une partie des registres paroissiaux de Saint-Nizier et d’Ainay. Les Archives municipales retrouvent leur indépendance en 1890 et restent dans les combles.

Au Palais Saint-Jean

En 1934, les archives antérieures à 1789 quittent l’hôtel de Ville pour la bibliothèque municipale installée au palais Saint-Jean où elles sont conservées dans de meilleures conditions et peuvent être consultées[5]. Les archives du XIXe siècle et du XXe siècle restent encore quarante ans à l’Hôtel de Ville. Elles sont enfin réunies en 1974 au palais Saint-Jean et occupent les espaces laissés par la bibliothèque municipale partie pour son nouveau bâtiment à la Part-Dieu. L’emplacement du palais Saint-Jean dans la ville s’est révélé à plus d’un égard bénéfique pour la fréquentation du service par le public et la diffusion des archives. En revanche, en matière de collecte et de conservation des documents, les locaux ont atteint très tôt leur capacité de stockage et ont toujours présenté de graves inconvénients du fait de la non adaptation des magasins aux documents d’archives. Malgré l’aménagement et la conversion en magasins d’une partie de l’espace souterrain dégagé par la construction du métro de l’avenue Adolphe-Max, les Archives ont dû cesser d’accueillir les versements des services de la ville, faute de place suffisante. À ces dysfonctionnements, s’ajoutait un risque majeur d’incendie dû à la présence d’une cour intérieure transformée en silo métallique de bibliothèque depuis 1911 dénommée « la cage » et équipée de rayonnages en bois.

Aujourd’hui, à Perrache

Le 19 janvier 1998, le conseil municipal prenait la décision de transférer les archives de la Ville sur un nouveau site, proche de la gare de Perrache[5]. Les Archives municipales ont ainsi ouvert leurs portes au public le 1er octobre 2001 dans un bâtiment entièrement restructuré qui avait été le premier centre de tri postal de « Lyon gare», construit au début du XXe siècle, à proximité immédiate de la gare de Perrache, par l’architecte Jean Clapot qui le réalise dans le goût classique du temps. C’est un quadrilatère organisé autour d’une cour intérieure, dont les façades sur les rues Dugas-Montbel et Gilibert sont particulièrement soignées. Le nouveau projet architectural conduit par Albert Constantin a redonné une nouvelle vie à ce bâtiment, au service de la mémoire. En conservant l’ordre architectural des façades du début du XXe siècle, il révèle l’harmonie et l’équilibre des élévations ; il permet de retrouver la conception originelle autour d’une cour centrale, qui devient la salle d’exposition et d’utiliser certains des beaux volumes comme ceux de la nouvelle salle de lecture. Derrière le classicisme des façades, c’est un bâtiment moderne et fonctionnel qui réunit des conditions optimales pour la conservation du patrimoine lyonnais et l’accès du public. Le vaste hall d’accueil est conçu comme un lieu d’expression et de communication derrière une façade de verre qui joue la transparence et donne tout son sens à la réhabilitation du bâtiment. Elle s’ouvre sur un nouvel espace public dénommé place des Archives le 22 novembre 2007 et inauguré officiellement le 6 octobre 2010. Le choix qui a conduit à implanter un lieu de conservation de la mémoire dans un vaste espace urbain en mutation, première pierre d’un vaste chantier qui s’ouvre pour une génération n’est pas dénué de symbolique. C’est affirmer le lien entre mémoire et projet, entre traits de plume et lignes de verre ou de béton, entre patrimoine séculaire et création, entre passé et devenir.

Notes et références

Voir aussi

Liens externes

  • Sciences de l’information et bibliothèques
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