Hôpital de la Charité de Lyon

L'hôpital de la Charité de Lyon est un ancien hôpital destiné à recevoir les enfants orphelins et les indigents. Construit au XVIIe siècle à Lyon, il est détruit en 1933 pour cause d'insalubrité et seul le clocher de l'église, construit d'après un croquis du Bernin, a été conservé[1].

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Hôpital de la Charité de Lyon

La tour de l'horloge
Présentation
Coordonnées 45° 45′ 22″ nord, 4° 50′ 01″ est
Pays France
Ville Lyon
Fondation XVIIe siècle
Fermeture 1933

Localisation

L'hôpital était situé à l'emplacement de l'actuel hôtel des postes du 2e arrondissement de Lyon et de la place Antonin-Poncet.

Histoire

En 1529 et 1531, de grandes famines frappent la France à la suite d'une période de sécheresse provoquant un afflux de migrants sur la ville de Lyon. Afin d'offrir une aide à la population, l'Aumône générale est créée en 1534 au couvent des Cordeliers. Mais ses moyens restent insuffisants. En 1581, l'Aumône générale décide de construire l'hôpital de la Charité. Plusieurs terrains sont examinés (la Blancherie près de l'hôpital Saint-Laurent-des-Vignes, le Griffon, la rue Vieille-Monnaie, Pierre-Scize et Saint-Clair). Le , l'Aumône décide de construire un hôpital sur les vieux fossés de la Lanterne (actuelle place des Terreaux), mais le projet est abandonné faute de moyens (c'est l'Hôtel de ville de Lyon qui est construit à cet emplacement soixante ans plus tard). L'institution achète le des terrains situés entre la place Bellecour et le Rhône. Le fleuve permet de faciliter le transport des malades, notamment vers l'Hôtel-Dieu[2].

Le père Etienne Martellange, membre de la Compagnie de Jésus, présente en 1616 les plans de l'hôpital. Picquet, ancien recteur de l'Aumône générale, modifie légèrement les plans. La première pierre de l'hôpital est posée le 7, " portant gravée la mention « Notre Dame de la Charité ». L'édification est confiée au père Etienne Martellange, qui conçoit un vaste ensemble de quatorze corps de bâtiments reliés entre eux et séparés en neuf cours, le tout dans le style austère qui convient à un hospice destiné à des déshérités."[3] En 1622, les malades sont transférés dans le nouvel établissement. En 1677, un clocher est ajouté à l'église. Financé par des quêtes, des dons, l'aide des recteurs, du Consulat, de diverses corporations et par des notables lyonnais, tels que le gouverneur Charles de Neufville d'Halincourt (1566-1642) et l'imprimeur Horace Cardon, qui prennent chacun la construction d'un bâtiment entier à leur charge, le chantier s'étire sur plus de quinze ans[4].

Plan de l'hôpital en 1647

Le , l'établissement prend le nom d'« hôpital général de la Charité, Aumône générale et enfants trouvés de Lyon »[2].

Au début du XXe siècle, entre 1903 et 1909, Jules Courmont, avec l’appui du maire de Lyon Édouard Herriot, annonce et met en projet la suppression de la fonction hospitalière de l'Hôpital de la Charité en même temps que l'Hôtel-Dieu, le projet vise à une destruction du premier en totalité. Cela doit permettre de compenser les investissements que la mairie consent à faire pour la construction de l'hôpital Édouard Herriot. Cependant alors que le projet a été voté au conseil municipal, l'État classe l'Hôtel-Dieu en tant que monument historique remettant en question le projet de démolition des deux ensembles ainsi que la création de nouveaux quartiers. L'hôpital Édouard Herriot est cependant construit[5].

En 1921 et 1922, les hospices civils de Lyon conscient de la volonté municipale de détruire l'hôpital réalisent deux rapports en vue de transférer les activités vers l'hôpital Debrousse, l'hôpital de l'Antiquaille et de l'Hôtel-Dieu[6].

La démolition de l'hôpital de la Charité est décidée en 1931, avant d'être réalisée en 1934[5]. Dès 1933, les services médicaux de l'hôpital sont transférés dans l'hôpital Edouard Herriot[6]. À la suite de la destruction progressive de l'hôpital de la Charité, une pétition émerge pour défendre le clocher de l'hôpital[7]. Elle regroupe près de 9 000 signatures avant d'être donnée à Édouard Herriot. En parallèle, un don anonyme de 300 000 francs est reçu pour la sauvegarde du clocher[7]. En 1935, Édouard Herriot annonce au conseil municipal son souhait de sauvegarder le clocher. En 1936, plusieurs œuvres de l'hôpital de la Charité sont transférées dans ce musée des Hospices civils de Lyon, dans l'Hôtel-Dieu[8]. L'hôtel des postes est finalisé en 1938[9], pour un coût estimé à entre 21 et 40 millions de francs[6].

Aujourd’hui, il ne reste de l’Hôpital de la Charité que le clocher place Antonin Poncet.

Architecture

Plan de l'hôpital de la Charité en 1853

L'église constituait l'angle nord-ouest de l'hôpital.

L'hôpital s'organisait à l'origine autour de neuf cours entourées de galeries à arcade.

Au centre, de l'ouest à l'est :

  • cour d'entrée ;
  • cour Saint-Honoré ;
  • cour Sainte-Marthe.

Au nord, de l'ouest à l'est :

  • cour Saint-Vincent-de-Paul ;
  • cour de l'hôtel de Provence ;
  • cour Saint-Joseph.

Au sud, de l'ouest à l'est :

  • cour Saint-Nicolas ;
  • cour Sainte-Catherine ;
  • cour Saint-Côme.

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les cours Saint-Honoré et de l'hôtel de Provence sont réunies pour n'en former qu'une seule et un nouveau bâtiment est construit en son centre.

Diaporama

Notes et références

  1. « L'Hôpital de la Charité », sur cris23.fr (consulté le ).
  2. Mondelain 2012
  3. Gérard Corneloup, Dictionnaire historique de Lyon, Lyon, S. Bachès, 1504 p. (ISBN 978-2-915266-65-8), p. 271
  4. Dico H. Lyon, p. 271
  5. (Les Hospices civils de Lyon, p. 38)
  6. (Les Hospices civils de Lyon, p. 69)
  7. (Les Hospices civils de Lyon, p. 70)
  8. (Les Hospices civils de Lyon, p. 43)
  9. (Les Hospices civils de Lyon, p. 71)

Bibliographie

Ouvrages généraux

  • Patrice Béghain, Bruno Benoit, Gérard Corneloup et Bruno Thévenon (coord.), Dictionnaire historique de Lyon, Lyon, Stéphane Bachès, , 1054 p. (ISBN 978-2-915266-65-8, notice BnF no FRBNF42001687)
  • Alain Boucher, Danielle Gimenez, René Mornex, Les Hospices civils de Lyon, ELAH, 2002, Lyon, (ISBN 2-84147-131-4).
  • Charité bien ordonnée, Pascal Grand, Pavillon noir, Orléans, 2019

Article sur l'Hôpital de la Charité

Biographie

Voir aussi

Articles connexes

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