Aqueduc de Besançon

L'aqueduc de Besançon généralement nommé aqueduc d'Arcier, son point de départ[Note 1], était un aqueduc gallo-romain de 12 km construit majoritairement à flanc de colline entre le hameau d'Arcier, commune de Vaire, et l'actuel square Castan dans le quartier historique de Besançon (Doubs). Aujourd'hui presque totalement détruit, il en reste cependant quelques vestiges, notamment le long de la D323 entre Chalèze et Vaire, sous l'Hôtel de l'ex région Franche-Comté ou encore sous l'actuel square Castan[1].

Histoire

Époque Romaine

Vers 70, à l'époque de Vespasien[2],[3], ou vers 170 à l'époque de Marc Aurèle, un aqueduc d'un peu moins de 11 km[Note 2] fut édifié entre les sources d’Arcier [Note 3] et Vesontio, aboutissant dans un bassin de mètres2 dans l'actuel square Castan[1]. Les sources d'Arcier étaient les seules sources dans les environs ayant le débit et la hauteur suffisants pour alimenter la ville[3]. L'aqueduc consistait en une galerie souterraine mesurant entre 1,55 et 1,62 mètre de hauteur sous clé et entre 0,75 et 0,85 mètre de large[4],[3], entrant dans la ville par une ouverture étroite percée à même le roc, qui donnera plus tard la Porte taillée[1]. La pente permettant d'acheminer l'eau d'Arcier à Besançon présentait une déclivité de 0,22 %[2]. Il fut construit parallèlement au Doubs, et non en ligne droite, en suivant les courbes de niveau et ce, probablement, afin de limiter les aménagements[5]. L'aqueduc fonctionna jusqu'au Ve siècle et la chute de l'Empire romain. Coupé lors des invasions barbares, il sera abandonné et subira une dégradation progressive[2]. Au début du XXe siècle, il ne subsiste des vestiges de l'aqueduc qu'en sept endroits du parcours.

Époque Post-romaine

Le plan de l'Aqueduc.

Deux projets de remise en état de l'aqueduc romain sont envisagés au XVIIe et XIXe siècles[2]. En 1837 la municipalité de Besançon décide de construire un nouvel aqueduc pour subvenir aux besoins croissants en eau des habitants, comme en témoigne une plaque apposée près de la source à Arcier[Note 4]. Entre 1843 et 1848 des études sont menées, entre 1850 et 1855 les travaux sont exécutés et en 1866 des acquisitions sont faites sur des compléments de la source assurant ainsi à la ville la totalité des eaux d'Arcier[6]. Une autre plaque indique l'altitude exacte de la source, qui est de 272,366 m[6]. À Besançon, sur le réservoir St Jean, dessiné et construit par l'architecte municipal Alphonse Delacroix (1807-1878), aboutissement de l'aqueduc, deux plaques indiquent la reprise du réseau par la ville à cette époque, dont l'une où est inscrit : « Travaux des eaux d'Arcier adjugés le XII MAI MDCCCL. Achevés le IV SEPTEMBRE MDCCCLIV. C.Convers Maire de Besançon. », l'autre étant un plan de l'aqueduc.

Aujourd'hui les eaux d'Arcier sont toujours captées pour subvenir à une partie des besoins en eau de Besançon. Elles sont traitées par l'usine de la Malate depuis 1935.

Notes et références

Notes
  1. Ce qui est incorrect car un aqueduc est toujours désigné par son lieu d'arrivée.
  2. Estimé par l'INRAP à 10,26 km
  3. Des 2 sources principales, c'est la source basse qui a été captée par les Romains.
  4. La source haute, dite du Martinet, est acquise et aménagée par la ville de Besançon ainsi qu'une parcelle de terrain de 164 ares. Pour cela, il a fallu exproprier les propriétaires avec le motif d'utilité publique.
Références
  1. Mémoires de Bregille, page 38.
  2. L'aqueduc romain d'Arcier sur le site des balades en Franche-Comté (consulté le )
  3. « Atlas archéologique de Besançon - Hôtel de Région », sur inrap.fr, INRAP (consulté le )
  4. Recherches archéologiques sur les monuments de Besançon, A. Delacroix, 1841, p. 11-12
  5. Bedon 1997, p. 401
  6. La source d'Arcier sur le site des balades en Franche-Comté (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • (fr) Robert Bedon, Les aqueducs de la Gaule romaine et des régions voisines, , p. 399-404.
  • (fr) Hector Tonon, Jean-François Culot, Marie-Édith Henckel, Annie Mathieu, Jacques Mathieu, Georges Bidalot, Jacqueline Bévalot, Paul Broquet, Jean-Claude Monti, Anne Porro, Jacques Breton, Jean-Claude Grappin, Pierre-Louis Bréchat, Yves Mercier et Pierre Riobé, Mémoires de Bregille (2e édition), Besançon, Cêtre, , 311 p. (ISBN 978-2-87823-196-0, notice BnF no FRBNF41398890), page 38.
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