Louis Ange Pitou
Louis Ange Pitou est un contre-révolutionnaire français né à Valainville, commune de Moléans (Eure-et-Loir) à 5 km de Châteaudun, le , mort à Paris le .
Pour les articles homonymes, voir Pitou.
Pour le roman d'Alexandre Dumas, voir Ange Pitou (roman).
Sous l'Ancien Régime, il devient séminariste malgré lui.
Famille - Enfance - Jeunesse - Formation
Il est le fils unique de Louis Pitou, tailleur, et de Jeanne Cotin. Son parrain est Louis-Ange Pitou, régisseur du domaine de Mémillon. Peu de temps après sa naissance, la famille part vivre au Haut-de-Dheury, commune de Donnemain-Saint-Mamès où son père, homme de peine, meurt le . Louis Ange Pitou part alors vivre chez sa tante et tutrice, Magdeleine Pitou, qui a pour projet de le faire entrer au séminaire. Lors de ses études au collège de Châteaudun, il exprime le souhait de faire du droit mais sa tante s'y oppose et l'envoi, à 14 ans, au séminaire de Beaulieu à Chartres. En 1784, passant ses vacances auprès de sa tante, il découvre Fénelon, Spinoza, Rollin, Montesquieu, Helvétius et Rousseau. Un certain scepticisme sur Dieu et la Providence vient alors remplacer sa foi naturelle. Le , alors qu'il s'apprête à recevoir prochainement la prêtrise, il décide de quitter Chartres et de partir à Paris[1].
Sous la Révolution
Lorsque la Révolution éclate en 1789, Ange Pitou devient journaliste au Journal général de la cour et de la ville. Il se fait remarquer par des brochures en faveur de Thomas de Mahy de Favras. Le , il est appelé aux Tuileries, où Marie-Antoinette d'Autriche le félicite pour sa fidélité envers le roi. Elle lui fait présent de son portrait en miniature et d'une somme d'argent. Conquis par la reine, Louis Ange Pitou va désormais consacrer sa vie à la défense de la monarchie. Ses libelles prolifèrent, il conseille - en vain - au roi de ne pas participer à la Fête de la Fédération du , puis maltraite le souverain dans son pamphlet Le Quatorze juillet, le qualifiant de « monarque faible et indigne de l'auguste épouse qui le reçoit dans son lit ». Par la suite, il se retrouve rédacteur au Courrier extraordinaire, d'Antoine Rivarol, puis au Journal des mécontents. Après la Journée du 10 août 1792, Louis Ange Pitou se cache. En septembre 1792, il publie La Révolution de 1792 qui deviendra plus tard le Journal historique et politique, le Journal français et le Courrier universel, journaux dont le royalisme ne se dément jamais et qui connaissent un succès fluctuant. Journaliste, Louis Ange Pitou est également un agent royaliste qui communique avec les Vendéens et les Chouans. Après son arrestation en juin 1793, il parvient à se faire acquitter par le Tribunal révolutionnaire. Après le 9 thermidor an II () qui voit la chute de Maximilien de Robespierre, Louis Ange Pitou s'attaque aux terroristes vaincus dans son Tableau de Paris, un vaudeville dont il fait publier dix épisodes. Sous la Convention thermidorienne (1795), il chante dans les rues et répand des refrains royalistes. Il demeura au 22 rue Saint-André-des-Arts, à Paris, actuel VIe arrondissement sur l'emplacement de l'ancien Hôtel d'Autun.
Sous le Directoire
Il échappe à l'arrestation après l'Insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV () mais il est décrété d'arrestation après le Coup d'État du 18 fructidor an V () il est condamné au bagne et envoyé en Guyane.
Le , il embarque avec 193 autres déportés à Rochefort sur la frégate La Charente. Attaqué par les Anglais le bateau trouve refuge à Bordeaux, mais en trop mauvais état c’est sur La Décade qu’ils mettent les voiles, le , pour la Guyane. Le voyage dure près de deux mois. Au cours de ses trois ans de déportation il va être assigné en résidence dans divers lieux, ce qu’il lui permettra d’écrire « Voyage forcé à Cayenne ». Témoignage partial mais intéressant sur ce qu’il raconte de la Guyane et des personnages qu’il côtoie dont Malenfant.
C’est au Havre le qu’il débarque en France.
Sous le Consulat et le Premier Empire
Après le Coup d'État du 18 brumaire an VIII (), Louis Ange Pitou est libéré et se retire de la vie politique.
Œuvres
Louis Ange Pitou serait l'auteur des paroles d'une chanson contre-révolutionnaire de 1795 nommée Les collets noirs rendant hommage aux rois défunts Louis XVI et Louis XVII.
- Louis-Ange Pitou, Voyage forcé à Cayenne, dans les deux Amériques et chez les anthropophages, éd. Sylvie Messinger, 1989
- Louis-Ange Pitou, Voyage à Cayenne, dans les deux Amériques et chez les anthropophages - tome 1, t. 1, , 404 p. (lire en ligne)
- Louis-Ange Pitou, Voyage à Cayenne, dans les deux Amériques et chez les anthropophages - tome 2, t. 2, , 404 p. (lire en ligne)
Dans les arts
Alexandre Dumas utilise son nom pour créer le héros qui a donné son nom au roman Ange Pitou, personnage sans rapport avec le journaliste.
Juliette Benzoni fait de lui un des personnages récurrents de sa trilogie intitulée Le jeu de l'amour et de la mort.
Charles Lecocq a mis en scène un Louis Ange Pitou dans son opéra comique La Fille de Mme Angot.
Notes et références
- L'Action française, 4 avril 1935, p. 4 : "Ange Pitou, conspirateur et chansonnier. Récit inédit, par René Bailly
Voir aussi
Bibliographie
- Jean Tulard, Jean-François Fayard et Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française. 1789-1799, Paris, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1987, 1998 [détail des éditions] (ISBN 978-2-221-08850-0)
- Mémoires, coll. Les Amis De L'histoire, édit. de Crémille, Paris 1969.
- Les déporté de Fructidor. Journal d'ange Pitou annoté d'après les documents d'archives et les mémoires, d'Albert Savine, édit. Louis-Michaud, Paris 1909
- Fernand Engerand, Ange Pitou : Agent royaliste et chanteur des rues (1767-1846), Ernest Leroux, , 332 p. (lire en ligne)
Liens externes
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