André Gravier

André Gravier, né le à Éloyes, mort le à Nancy, polytechnicien, est un militaire, résistant (il est Compagnon de la Libération) et ingénieur des travaux publics français.

André Gravier
Naissance 18 mai 1911
Éloyes
Décès  93 ans)
Nancy
Arme Génie
Grade Lieutenant-colonel
Années de service 19331947
Conflits Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes Bataille de Bir Hakeim
Distinctions Compagnon de la Libération
Commandeur de la Légion d'honneur
Autres fonctions Ingénieur civil des travaux publics

Biographie

issu d'une famille d'ouvriers du textile, André Gravier est pupille de la Nation. Son père ayant été tué dans la Somme en 1916 il devient boursier et peut poursuivre ses études, au Collège de Remiremont, puis au Lycée Henri Poincaré de Nancy. Elève brillant, bachelier en 1930. Sa mère meurt en 1935.

Carrière militaire

  • 1931-1933 : École polytechnique (France).
  • 1933 : Sous-lieutenant, officier du Génie.
  • 1935 : lieutenant au 32ème bataillon du Génie d'Alger, où il épouse la petite fille du pacha d'Alger Elisa Boulouk descendante d'une famille ottomane de grande notoriété.
  • Août 1939 : Capitaine commandant une compagnie affectée aux travaux du Génie à Alep (Syrie).

En août 1941, après les combats de Syrie, le capitaine Gravier choisit de s'engager dans les Forces françaises libres du général de Gaulle, aux côtés notamment du commandant Pierre Masson (bientôt chef d'état-major de la 1ère brigade française libre).

A compter de février 1942, le capitaine Gravier conçoit et réalise l'exceptionnel dispositif de défense par mines de Bir Hakeim, selon un plan "à la Vauban".

En l'espèce, ce dispositif était composé de champs de mines très denses, délimitant le périmètre de la position à défendre, et, en avant de celle-ci, de "marais de mines", moins denses mais orientant naturellement l'ennemi vers les zones de concentration de tirs de l'artillerie. Ce plan de défense d'une grande intelligence est l'un des facteurs majeurs expliquant la durée de résistance de la 1ère brigade française libre face à des forces ennemies dix fois plus nombreuses.[1]

Le capitaine Gravier est blessé grièvement au cours de la bataille de Bir Hakeim en juin 1942 par un éclat d'obus[2]. Convalescent, il est décoré de la croix de la Libération par le général de Gaulle à Beyrouth en août 1942. Une fois rétabli, André Gravier rejoint, en mars 1943, près de Tobrouk, la 1re division française libre (DFL), dont il devient le commandant du génie divisionnaire. Après avoir participé aux combats de Tunisie où il se distingue de nouveau, notamment à Takrouna en mai 1943, il est nommé commandant du génie de la 2e DFL (future 2e DB) du général Leclerc. Avec son unité, il débarque en Normandie le 1er août 1944 et prend part ensuite à toute la campagne de France. Après la campagne des Vosges où il mène à bien de difficiles opérations de déminage et de rétablissement des communications, André Gravier est promu au grade de lieutenant-colonel en janvier 1945.

Dans le civil

Sorti du Val-de-Grâce, en 1945, il quitte l’armée en 1947 à la suite de ses graves blessures. Reconverti en ingénieur civil des travaux publics, il ouvre un cabinet d'ingénieur-conseil à Saint-Étienne-lès-Remiremont (dans les Vosges). Il met ses connaissances au service de la reconstruction, des projets de sa région et de causes humanitaires jusqu'à sa retraite[3].

Décès et inhumation

À son décès le , ses cendres ont été remises au 13e régiment du génie, au camp du Valdahon (Doubs). Six jours plus tard un hommage lui a été rendu au crématorium de Nancy en présence de soldats du 13e bataillon du Génie[4].

Œuvres

Il est le précurseur du projet initial de création du lac de Noirgueux[5],[6].

Distinctions

Il a été distingué dans le cadre de son combat pour la France libre[7].

Notes et références

  1. Jacques Roumeguère, "La 1ere BFL à Bir Hakeim", article publié dans la Revue de la France Libre, N°44, juin 2012
  2. Bir Hakeim, par Louis Dartigue
  3. « In memoriam. Le 13e régiment du génie en deuil de son premier chef de corps », La Lettre du génie, no 33, , p. 3 (lire en ligne)
  4. Un héros vosgien de la bataille de Bir-Hakeim et de la France libre : le colonel André Gravier (1911-2004) : Une évocation par A. Courbet
  5. Agence financière de bassin Rhin-Meuse, Division « Besoins – Ressources » de Metz, Site de plan d’eau de Remiremont, Metz, , 13 p.
    Rapport de synthèse
  6. André Gravier (Colonel), ingénieur conseil, Lac de val Moselle, Construction d’un barrage sur la Moselle, Remiremont, , 13 p.
    Rapport technique sommaire incluant des plans de détail des propositions formulées
  7. « Fiche d'André Gravier », sur Ordre de la Libération (consulté le ).
  8. Compagnon de la Libération du 9 septembre 1942. Officier du 9 mai 1947
  9. André, Henri Gravier : 09/09/1942 sur le site de l'ordre de la Libération.
  10. [PDF]La Bataille de Bir Hakeim (26 mai – 11 juin 1942), Sapeur / la revue du Génie, n°12 juin 2012. Histoire de l’arme (La sortie) : Photo représentant la remise de la croix de Compagnon de la Libération au colonel Gravier, des mains du général de Gaulle, à Beyrouth le 9 septembre 1942 pages 25 et 26
  11. Il reçoit la cravate de commandeur de la Légion d’honneur des mains de Jacques Chirac
  12. Croix du combattant 1939-1945, 1961-1963 Bir Hakeim
  13. « Un héros vosgien de la bataille de Bir-Hakeim et de la France libre : le colonel André Gravier (1911-2004) », sur espacedememoire.fr.
  14. Médaille coloniale, 26 juillet 1893, Historique & Modalités d’attribution

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

  • Armée et histoire militaire françaises
  • Portail de la Résistance française
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