Anders Fogh Rasmussen
Anders Fogh Rasmussen, né le à Ginnerup, est un homme d'État danois.
Pour les articles homonymes, voir Rasmussen.
Anders Fogh Rasmussen | |
Anders Fogh Rasmussen en 2008. | |
Fonctions | |
---|---|
Secrétaire général de l'OTAN | |
– (5 ans et 2 mois) |
|
Prédécesseur | Jaap de Hoop Scheffer |
Successeur | Jens Stoltenberg |
Premier ministre du Danemark | |
– (7 ans, 4 mois et 9 jours) |
|
Monarque | Margrethe II |
Gouvernement | Fogh Rasmussen I, II et III |
Législature | 64e, 65e et 66e |
Coalition | Venstre-KF |
Prédécesseur | Poul Nyrup Rasmussen |
Successeur | Lars Løkke Rasmussen |
Ministre de l'Économie | |
– (1 an, 11 mois et 1 jour) |
|
Premier ministre | Poul Schlüter |
Gouvernement | Schlüter IV |
Prédécesseur | Niels Helveg Petersen |
Successeur | Thor Pedersen |
Ministre de la Fiscalité | |
– (5 ans, 2 mois et 9 jours) |
|
Premier ministre | Poul Schlüter |
Gouvernement | Schlüter II, III et IV |
Prédécesseur | Isi Foighel |
Successeur | Peter Brixtofte |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Ginnerup (Danemark) |
Nationalité | Danoise |
Parti politique | Venstre |
Diplômé de | Université d’Aarhus |
Religion | Luthéranisme (Église du peuple danois) |
|
|
Premiers ministres du Danemark | |
Nommé Premier ministre le , il démissionne de ses fonctions le , après sa nomination, à la fonction de secrétaire général de l'OTAN, intervenue lors du sommet de l'OTAN Strasbourg-Kehl 2009. Il prend ses nouvelles fonctions le , succédant au Néerlandais Jaap de Hoop Scheffer. Il est remplacé le par le Norvégien Jens Stoltenberg.
Biographie
Formation et débuts en politique
Il a dans ses jeunes années été le sosie du chanteur français Sacha Distel[1].
Économiste de formation il entre au parlement danois à 25 ans en 1978[2]. Il est plusieurs fois ministre dans le gouvernement conservateur de Poul Schlüter (1982-1993)[2], puis devient en 1998 président du parti libéral Venstre. Qualifié de personne « ne souriant que peu souvent » et « au contact direct pouvant aller jusqu'à la brutalité, » sa perception d'homme « de gauche » est très limitée, il est davantage considéré comme un libéral « foncièrement américanophile »[1].
Premier ministre
Il prend en 2001 la tête d'une coalition de centre-droit constituée de son parti libéral et du Parti populaire conservateur (Det Konservative Folkeparti en danois) qui a pris le pouvoir en 2001 avec le soutien du parti populaire danois (extrême droite) et qui a été réélue en et en novembre 2007. Son gouvernement a adopté des mesures restrictives contre l'immigration en provenance de pays ne faisant pas partie de l'espace économique européen (en visant plus particulièrement les demandeurs d'asile et les mariages arrangés) et a gelé les taux d'imposition. Il a écrit plusieurs livres sur la taxation et la structure gouvernementale. De manière générale, Rasmussen est favorable à la libéralisation de l'économie, aux privatisations et pour un État de taille limitée.
Il succède dans cette fonction à Poul Nyrup Rasmussen, et après sa démission, est remplacé par Lars Løkke Rasmussen[1].
Réformes fiscales et administratives
Pendant son mandat, certaines taxes ont baissé, mais les membres conservateurs de sa coalition ont réclamé encore plus de baisses d'impôts à plusieurs reprises. Il a également effectué une réforme administrative qui a diminué le nombre de communes et remplacé les treize comtés par cinq régions.
Politique étrangère
Très impliqué en politique étrangère, on lui doit à l'issue de la présidence danoise de l'Union européenne lors du Conseil européen de Copenhague en 2002, l'extension de l'Union aux pays de l'Est. Proche de l'administration Bush, il soutiendra en 2003 la guerre en Irak en y envoyant des troupes danoises, mettant fin à près de 100 ans de non engagement militaire du pays[2]. Il soutiendra la détention contestée de terroristes présumés à Guantánamo[2]. Sous son gouvernement, le Danemark sera l'un des premiers pays a envoyer des troupes en Afghanistan[2], faisant du Danemark le premier contributeur de l'Otan par le nombre de soldats impliqués rapporté à la population[2] (et celui qui a subi le plus de pertes proportionnellement à sa population[2]).
Secrétaire général de l'OTAN
Anders Fogh Rasmussen est candidat au poste de Secrétaire général de l'Alliance atlantique pour la première fois en 1995, mais Jacques Chirac qui voit en lui « l'homme des Américains » met son veto[3].
Il est choisi pour remplacer Jaap de Hoop Scheffer au poste de secrétaire général de l'OTAN lors du sommet de Strasbourg-Kehl le , avec entre autres le soutien de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni et des États-Unis ; à cette occasion, la Turquie exprime ses réticences envers cette candidature, notamment en raison de la gestion de Rasmussen des caricatures controversées de Mahomet publiées en 2005 dans un journal danois. Avant cette nomination, il était candidat à la présidence du Conseil européen, finalement remportée par Van Rompuy ; son désistement à la candidature venait précisément de cette nomination au secrétariat général de l'OTAN[réf. nécessaire].
Selon les révélations de WikiLeaks, les États-Unis l'auraient fait espionner en 2009, par l'intermédiaire d'un membre de son entourage[4] et mis sur écoute[1].
En , après l'approbation par référendum du rattachement de la Crimée à la Russie, il avertit que l'Alliance ne reconnaitra pas une « annexion illégale et illégitime », issue d'une « agression militaire » où il voit l'expression d'une stratégie plus large visant à « maintenir l'instabilité [...] pour empêcher les pays de la région de chercher à intégrer la communauté euro-atlantique ». Face à ce qu'il considère comme « la plus grave menace à la sécurité et à la stabilité de l'Europe depuis la fin de la Guerre froide », il insiste sur les moyens nécessaires pour « tenir tête aux tyrans du monde », en utilisant « la force non en priorité mais en dernier ressort »[5]. Sa dernière intervention à la tête de l'OTAN a lieu lors du sommet de Newport, au Pays-de-Galles, en [1].
Employé de Goldman Sachs
Anders Fogh Rasmussen crée après son passage à la tête de l'OTAN un cabinet de conseil, le Rasmussen Global, et enchaîne les conférences tarifées (40 000 dollars la prestation de base) par l’intermédiaire d’une société domiciliée en Andorre[6].
En , il est embauché par la banque d'affaire Goldman Sachs[6].
Notes
- [radio] Quentin Dickinson, Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l'OTAN (chronique radiophonique), France Culture, coll. « Trait pour trait », (présentation en ligne, écouter en ligne). Chronique de 2 min 18 s diffusée le 4 septembre 2014 sur France Culture.
- "Portrait - Rasmussen, un fidèle allié des États-Unis à la tête de l'Otan", Le Point, 4 avril 2009.
- Éric Mousson-Lestang, « Les guerres du Danemark », La Nouvelle Revue d'histoire, no 72, mai-juin 2014, p. 21-23.
- « WikiLeaks - les États-Unis ont espionné le chef de l'OTAN », sur Nouvel Obs.com, 11 février 2011.
- « Crimée : l'intervention russe participe d'une stratégie plus large de Moscou », sur Le Figaro.fr, .
- Le sens du placement, Pierre Rimbert, monde-diplomatique.fr, septembre 2015
- Rasmussen répond en français à une interview enregistrée diffusée sur Soir 3, journal télévisé présenté par Patricia Loison, France 3, mercredi 22 juin 2011, 22h45.
Annexes
Article connexe
Liens externes
- Interview avec Nathalie Guibert et Jean-Pierre Stroobants du journal Le Monde
- Portail de la politique
- Portail de l’OTAN
- Portail du Danemark