Amfreville (Manche)

Amfreville (prononcer /ɑ̃frəvil/) est une ancienne commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Picauville[1].

Pour les articles homonymes, voir Amfreville.

Amfreville

L'église Saint-Martin.
Administration
Pays France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Cherbourg
Intercommunalité Communauté de communes de la Baie du Cotentin
Statut commune déléguée
Maire délégué Ginette Dongé
2016-2020
Code postal 50480
Code commune 50005
Démographie
Gentilé Amfrevillais
Population 287 hab. (2018)
Densité 28 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 24′ 36″ nord, 1° 23′ 34″ ouest
Altitude Min. 1 m
Max. 31 m
Superficie 10,10 km2
Élections
Départementales Carentan
Historique
Commune(s) d'intégration Picauville
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Manche
Amfreville
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Amfreville
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Amfreville
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Amfreville

    Elle est peuplée de 287 habitants[Note 1].

    Géographie

    La commune fait partie du parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin.

    Le bourg d'Amfreville occupe une position centrale, à 20 mètres d'altitude. Le point culminant se situe au lieu-dit le Mont, à 30 mètres d'altitude, au nord-ouest du bourg, sur une hauteur qui fait fonction de limite avec Gourbesville. Les basses prairies du marais d'Amfreville descendent jusqu'à 2 mètres d'altitude près du Merderet. Dans les marais passe la limite séparant des communes de Neuville-au-Plain, Fresville, Sainte-Mère-Église, et Picauville.

    La commune est peu boisée, comme tout le Cotentin, mais le bocage fait que l'arbre et la haie lui donne de loin une allure de forêt, les parcelles étant souvent de petite taille. Seuls les prés au bord du marais sont dépourvus d'arbres, puisque le marais « blanchit » chaque année vers janvier-février.

    La commune se compose d'un bourg principal (Amfreville) et de plusieurs écarts[2]: la Fontaine, la Féricotterie, les Landes, le Sis, les Ancres, le Motey, les Helpiquets, les Cardets, Rubec, Hameau aux Brix, Cauquigny (église), le Bourg Neuf, Hameau Flaux, le Château (et sa chapelle), la Pesquerie, Durencru, la Percillerie, Bergerie des Avocats, les Heutes, la Moinerie (château).

    La portion est d'Amfreville, bordée par le Merderet, présente de nombreux marais et prés humides : l'Essert, Pièces du Pont, l'Île, les Croisées, le Tiers, le Closet, le Parquet, Pièces d'Envie, les Marais. La partie ouest, structurée en champs, est quasi-inhabitée (seulement le manoir de la Moinerie).

    Toponymie

    Amfreville

    Amfreville est attesté en 1150 sous la forme Ansfrevilla[5].

    Toponyme médiéval en -ville (élément issu du gallo-roman VILLA « domaine rural »). Le premier élément est l'anthroponyme norrois Ásfridr[6], localement adapté en Normandie sous la forme francique Ansfrid, d'où le sens global de « domaine rural d'Ásfridr »[7].

    Le gentilé est Amfrevillais.

    Cauquigny

    Cauquigny est attesté en 1154 sous la forme Calqueneio[8].

    Toponyme formé avec le suffixe gallo-roman -ACU ou -IN-IACU ajouté à un anthroponyme. Ce premier élément est de forme et d'origine discutées :

    • François de Beaurepaire proposa une formation en -IN-IACU à partir d'un nom de personne de type germanique °Calko, soit °CALKINIACU, « (le domaine) de Calko ». Ce dernier pourrait représenter une forme réduite de °Scalc(h)o, qui est quant à lui bien attesté[9]. L'origine germanique du nom et son emprunt tardif permettent de justifier le maintien de [k] devant [i], là où l'on attendrait une forme dialectale en [ʃ] ou française en [s].
    • Ernest Nègre avança une protoforme °CALCANIACU, dérivé toponymique en -ACU d'un surnom gallo-romain hypothétique °Calcaneus, lui-même tiré du latin calcaneus « talon », donc « (le domaine) de °Calcaneus »[10].

    De ces deux hypothèses, la seconde pose le moins de problèmes phonétiques, mais postule l'existence d'un nom jamais attesté. La première est plus vraisemblable, mais l'argument phonétique est un peu plus délicat, quoique plausible.

    Microtoponymie

    Rubec vient à la fois de l'ancien français ru et du norrois bekkr, ces derniers ont le même sens : « ruisseau »[11].

    Motey est un toponyme fréquent dans le nord de la France dès le XIIe siècle, il vient de l'ancien français mostier « église »[12]

    Les lieux-dits en Y-ère/-erie résultent du fort accroissement démographique normand du XIe-XIIIe siècle. Ils désignaient la ferme de la famille Y, fondée sur les nouvelles terres obtenues par les grands défrichements. Les essarts prennent le nom des défricheurs, suivi de la désinence -erie ou -ière[13].

    Les autres lieux-dits en (Hameau / Le(s)…)-Y s'avèrent plus récents, ils indiquaient un bien de la famille Y.

    Histoire

    Selon Théodose du Moncel, s'appuyant sur Charles Duhérissier de Gerville, le seigneur d'Amfreville en 1329 est Guillaume Avenel des Biards. Par mariage, le titre échoit à Jean de Tardes, baron de l'Angle-de-Néhou, qui épouse Françoise des Biards en 1503, puis à Nicolas, baron de Mouy, uni à Françoise de Tardes, dame d'Amfreville, de Néhou et des Biards, en 1533. Leurs fils et petit-fils en héritent[14]. Le fief devient ensuite la propriété de la famille du Poërier, puis des Davy, ces derniers obtenant l'érection en marquisat. Les Davy d'Amfreville donne plusieurs marins, dont François Davy d'Amfreville, ainsi que deux cardinaux de la curie romaine et deux grands baillis du Cotentin. À la mort du commandeur d'Amfreville, en 1780, la famille du Mesnildot hérite du domaine, vendu ensuite aux Sesmaisons[14].

    Sous l'Ancien Régime, Amfreville faisait partie de la généralité de Caen, de l'élection de Valognes (en 1612/1636 et 1677) puis de Carentan (en 1713) et de la sergenterie de Pont-l'Abbé.

    En 1812, Amfreville absorbe Cauquigny[15],[16], au sud-est de son territoire.

    Héraldique

    Blasonnement (1) : D'azur au chevron d'or, accompagné en chef de deux étoiles d'argent, et d'un croissant du même en pointe

    Ces armes sont celles d'une importante famille du Cotentin sous l'Ancien-Régime, les " du Poerier ". Elles furent portées conjointement par toutes les branches de cette même famille, les "du Poerier d'Amfreville, du Poerier de Francqueville, du Poerier de Taillepied et du Poerier de Portbail". De nos jours, seule subsiste la branche de Portbail.

    (1) : Selon les informations reçues des mairies par La Banque du Blason, Amfreville n'a pas de blason officiel.

    Politique et administration

    La mairie.
    Liste des maires
    Période Identité Étiquette Qualité
    1793 1806 Thomas Barbey    
    1806 1815 Gabriel du Mesnildot    
    1815 1821 Jean-Baptiste Charpentier    
    1822 1830 Gabriel du Mesnildot    
    1830 1831 Jean-Baptiste Franchomme    
    1832 1832 François Férey    
    1833 1839 Charles de Brix    
    1839 1848 Jean Belliard    
    1848 1854 Pierre Leconte    
    1854 1872 Jean F. Cardet    
    1872 1882 Pierre Besnard    
    1882 1911 Pierre Férey    
    1911 1914 Jean Legrusley    
    1914 1916 Michel Le Heuzey   faisant fonction
    1916 1917 Eugène Delalande    
    1917 1928 Michel Le Heuzey    
    1928 1948 Pierre Férey    
    1948 1977 Paul Férey    
    1977 mars 2014 Alain Maître    
    mars 2014[17] En cours Ginette Dongé SE Retraitée ressources humaines
    Une partie des données est issue de liste établie par Jean Pouëssel et Jean Noël Noury
    issue de l'ouvrage "601 communes et lieux de vie de la Manche"[18]

    Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[17].

    Démographie

    En 2018, la commune comptait 287 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2008, 2013, 2018, etc. pour Amfreville[19]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2].

               Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    775805927938820805848830793
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    741759786726786771717683642
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    614626610571540523491459430
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2008 2013 2018
    414369333312295290299288287
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[20].)
    Histogramme de l'évolution démographique
    Évolution démographique de Cauquigny
    1793 1800 1806
    544870
    Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes.
    (Sources : EHESS[16])

    Lieux et monuments

    L'église Saint-Ferréol de Cauquigny.
    • Château d'Amfreville (XIVe siècle), inscrit au titre des monuments historiques[21] depuis le .
    • Manoir de la Moynerie : recensé à l'inventaire général[22], la chapelle de l'ancien prieuré de la Lande a été rasée, il y a fort longtemps. Le pigeonnier est une énorme tour blanche. L'habitation actuelle a dû être reconstruite de fond en comble après avoir été partiellement incendiée en 1944. Du XVIe siècle[23], il subsiste des fenêtres à meneaux et la porte double du rez-de-chaussée de la tour qui a échappé au sinistre, et qui ne s'ouvre plus que sur un sentier. Les ouvertures à l'étage ont été refaites à l'identique.
    • Église Saint-Martin avec sa nef (XIIIe siècle), son chœur (XIIIe – XVIe siècle) et son clocher-tour coiffé en bâtière (XIIIe siècle remanié XVIIe siècle). Elle abrite de nombreuses œuvres classées à titre d'objets aux monuments historiques[24]. Sur une clef de voûte, blason de la famille Poërier d'Amfreville, avec la date de 1706[Note 3]  : d'azur au chevron d'or, accompagné en chef de deux étoiles d'argent, et d'un croissant du même en pointe[26].
    • Église Saint-Ferréol de Cauquigny (XIIe siècle, restaurée).
    • Rives du Merderet.

    La commune est également concernée par le périmètre de protection des monuments inscrits hors de la commune : la mairie de La Pernelle et l'église de Montfarville.

    Voir aussi

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale 2018.
    2. Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
    3. Cette date ne correspond aux dates d'occupation de la seigneurie d'Amfreville par la famille Poërier[25].

    Références

    1. « recueil des actes administratifs de la Manche » (consulté le )
    2. « Géoportail », sur geoportail.fr (consulté le ).
    3. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
    4. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
    5. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 1 : Formations préceltique, celtiques, romanes, Genève, (lire en ligne), p. 1019
    6. Nom des communes de la Manche
    7. Ce nom d'origine germanique bien connu représente la combinaison des éléments Ás- (forme scandinave) ou Ans- (forme francique) « Ase, dieu guerrier » et -fridr (forme scandinave) ou -frid (forme francique) « paix ».
    8. François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 94.
    9. Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. I (les noms issus du germanique continental et les créations gallo-germaniques), 1968, p. 196a. Scalco, variante Scalcho, est l'hypocoristique des noms dont le premier élément est °scalc- « serviteur », présent entre autres dans le mot maréchal < francique °marh-skalk « domestique chargé de soigner les chevaux; palfrenier ». En outre, cette chute précoce de s- initial devant consonne en gallo-roman est attestée par un certain nombre d'autres exemples.
    10. Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. I, 1990, p. 544, § 8836.
    11. Revue économique francaise - 1948
    12. Toponymie générale de la France, Volume 1 par Ernest Nègre.
    13. Voir Histoire de la Normandie
    14. Théodose du Moncel, « Châteaux de Nacqueville et d'Amfreville », Annuaire du Département de la Manche, volume 34, J. Elie, 1862, p.47-49.
    15. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    16. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Cauquigny », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
    17. « Ginette Dongé a été élue maire », sur Ouest-france.fr (consulté le )
    18. René Gautier, 601 communes et lieux de vie de la Manche [détail des éditions]
    19. Date du prochain recensement à Amfreville, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
    20. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
    21. « Château d'Amfreville », notice no PA00110319, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    22. « Prieuré dit de la Lande », notice no IA00001100, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    23. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-9139-2038-5), p. 163.
    24. « Œuvres mobilières à Amfreville », base Palissy, ministère français de la Culture.
    25. Blasons du Clos du Cotentin, 1996, p. 15.
    26. Collectif, Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN 2-85480-543-7), p. 15.

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