Albert Briand

Albert Briand, né le à Saint-Pierre et mort le dans la même ville, est un homme politique français. Il est député de Saint-Pierre-et-Miquelon entre 1962 et 1966.

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Albert Briand
Fonctions
Député français

(1 an, 8 mois et 28 jours)
Élection 30 août 1964
Circonscription Saint-Pierre-et-Miquelon
Législature IIe (Cinquième République)
Groupe politique Non-inscrits
Prédécesseur Lui-même
Successeur Henry Le Besnerais

(1 an, 5 mois et 29 jours)
Élection 18 novembre 1962
Circonscription Saint-Pierre-et-Miquelon
Législature IIe (Cinquième République)
Groupe politique Non-inscrits
Prédécesseur Dominique-Antoine Laurelli
Successeur Lui-même
Biographie
Nom de naissance Albert Joseph Briand
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Pierre (France)
Date de décès (à 56 ans)
Lieu de décès Saint-Pierre (France)
Nature du décès Crise cardiaque
Sépulture Cimetière de Saint-Pierre
Nationalité Français
Parti politique Indépendant
Famille Henri Claireaux (beau-frère)
Profession Commerçant
Éditeur
Homme d’affaires

Biographie

Famille

Sa famille paternelle est une des plus anciennes de Saint-Pierre-et-Miquelon. Originaire de Saint-Malo, elle s’établit dans l’archipel en 1765. Chassée par l’occupation britannique à la fin du XVIIIe siècle, elle s’y réinstalle définitivement en 1816[1].

Albert Joseph Briand[1] naît le à Saint-Pierre. Il est le fils d’Albert Théodore Briand (1866-1950) et d’Annabella Madigan (1877-1947), et le sixième-né d’une fratrie de douze enfants[2]. Il épouse Marie Déminiac en  ; ensemble, ils ont deux filles, Annabella et Nicole[2]. Il est le beau-frère d’Henri Claireaux, qui fut sénateur de 1947 à 1968[3].

Formation et carrière

Il suit une partie de ses études au collège Sainte-Mary à Halifax, dans la province canadienne de la Nouvelle-Écosse[1]. En 1932, à son retour dans l’archipel, il s’installe comme commerçant dans sa ville natale de Saint-Pierre[1].

Avec son beau-frère Henri, il fait partie pendant la Seconde Guerre mondiale de l’élite collaborationniste saint-pierraise, ce qui leur vaut d’être arrêtés, au début de l’année 1944, par les armées de la France libre[3]. Tous deux anti-gaullistes virulents, ils deviennent néanmoins adversaires politiques[3].

Dans les années 1950, il développe des activités dans l’économie maritime et le tourisme. Propriétaire d’un hôtel et du plus grand magasin de Saint-Pierre, il fonde la compagnie Air Saint-Pierre, unique compagnie aérienne régulière opérant sur l’archipel[4]. Il est également éditeur de l’hebdomadaire L’Écho des îles Saint-Pierre-et-Miquelon[3].

Parcours politique

Il se porte candidat aux élections législatives de 1962 dans la circonscription de Saint-Pierre-et-Miquelon. La radiocommunication occupe une place importante dans sa campagne, au cours que laquelle il dénonce notamment le parachutage du député sortant, Dominique-Antoine Laurelli[1]. Alors que l’élection est organisée dans le territoire au scrutin uninominal majoritaire à un tour, Albert Briand est élu député avec 962 suffrages, soit 40,4 % contre 33,3 % pour Auguste Maufroy, commerçant à Saint-Pierre, et 26,3 % pour Dominique-Antoine Laurelli[1],[5].

À l’Assemblée nationale, il décide de siéger sur les bancs des non-inscrits[6]. Le , il est nommé membre titulaire du conseil de surveillance de la Caisse centrale de coopération économique (CCCE)[1]. Au printemps 1964, opposé à la majorité du conseil général de Saint-Pierre-et-Miquelon, Albert Briand démissionne de son mandat de député. Une élection législative partielle est organisée le [7]. Son principal adversaire est Georges Blin[5], dont le suppléant est Henri Morazé, vice-président du conseil général qui fit fortune durant la prohibition aux États-Unis et propriétaire du musée de Saint-Pierre[1].

Il est réélu par 1 246 voix, soit 54,5 % des suffrages exprimés[5]. Sa victoire provoque la démission de treize des quatorze élus du conseil général de Saint-Pierre-et-Miquelon[8], le [9]. Après une élection territoriale partielle en novembre de la même année, où il ne rencontre aucune opposition[10], Albert Briand prend la présidence du conseil général mais démissionne l’année suivante, ainsi que l’ensemble de l’assemblée, pour protester contre l’envoi par le gouvernement de gendarmes métropolitains afin de régler la grève des dockers[11],[12]. Le conseil général est reconduit quasi à l’identique en [13].

Pendant son mandat parlementaire, il siège relativement peu à l’Assemblée nationale : il ne prend pas part au vote autorisant la ratification du traité de l’Élysée, est absent lors de l’examen du projet de loi encadrant les modalités d’exercice du droit de grève dans les services publics et est excusé, au titre de l’article 159 du règlement de l’Assemblée, lors du vote sur la réforme du service militaire[1]. Entre 1964 et 1966, il ne prend la parole que deux fois dans l’hémicycle[14].

Mort et hommages

Albert Briand meurt d’une crise cardiaque le , à l’âge de 56 ans, à Saint-Pierre[1],[8]. Son suppléant, Henry Le Besnerais, lui succède à l’Assemblée nationale jusqu’aux élections législatives de 1967[3]. Son éloge funèbre y est prononcé par Jacques Chaban-Delmas le [15]. Il est inhumé au cimetière de Saint-Pierre[16].

La rue Nielly à Saint-Pierre est renommée en son honneur « rue Albert-Briand » par arrêté no 1150 du [17]. En , le nom d’Albert Briand est attribué au premier ATR 42 de la compagnie Air Saint-Pierre, dont son gendre a repris la direction[18]. Un timbre à son effigie est émis par La Poste en [19].

Notes et références

  1. « Albert Briand », sur Sycomore, base de données des députés de l'Assemblée nationale (consulté le ).
  2. « Généalogie d’Albert BRIAND », sur geneanet.org (consulté le ).
  3. André-Louis Sanguin, « Le 101e département de la République française », Norois, no 110, (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Histoire - Air Saint Pierre », sur airsaintpierre.com (consulté le ).
  5. « M. Albert Briand (sans étiq.) est réélu député de Saint-Pierre-et-Miquelon », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Liste alphabétique des députés (groupe politique, département), 1962-1967 », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  7. « L’élection législative partielle de Saint-Pierre-et-Miquelon aura lieu le 30 août », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Mort de M. Albert Briand député de Saint-Pierre-et-Miquelon », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Démission de treize des quatorze conseillers généraux de Saint-Pierre-et-Miquelon », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Saint-Pierre-et-Miquelon a élu son nouveau conseil général », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  11. André-Louis Sanguin, « Un archipel ballotté entre deux puissances coloniales », Norois, no 110, (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Élection pour le renouvellement du conseil général de Saint-Pierre-et-Miquelon », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  13. « L'ancien conseil général est réélu dans sa quasi-totalité », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Tables nominatives – Tome I – Lettres A à I » [PDF], sur archives.assemblee-nationale.fr (consulté le ), p. 195.
  15. « Comptes rendus des débats de la IIe législature : Mardi 7 juin 1966, première séance » [PDF], sur archives.assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  16. « Cimetière de Saint-Pierre [2004] – Histoire des îles St Pierre et Miquelon », sur grandcolombier.com, (consulté le ).
  17. « Historique des noms de rues de la ville de Saint-Pierre », sur arche-musee-et-archives.net (consulté le ).
  18. D’après Émile Sasco et Joseph Lehuenen, Chronologie des îles Saint-Pierre et Miquelon : XXe siècle, deuxième partie, 1970-1998, (lire en ligne), p. 142.
  19. « WNS : PM007.14 (Albert Briand 1909-1966) – Union Postale Universelle », sur wnsstamps.post (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

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