Agnéen

L'agnéen (agnéen : tkaṃ[1]), que l'on appelle aussi tokharien A, tokharien oriental ou tourfanien, est une langue morte qui fut en usage au Ier millénaire apr. J.-C. dans la région de Karachahr et de Tourfan, dans le bassin du Tarim, actuellement province du Xinjiang, à l'ouest de la Chine. Elle coexistait avec une langue apparentée, le koutchéen, ou tokharien B. L'agnéen et le koutchéen forment ensemble la branche tokharienne des langues indo-européennes. Cette langue était notamment utilisée dans ce que les Chinois de l'époque han (-206 – 220) appelaient alors le royaume kiu-che[2].

Agnéen, Tokharien A, tkam
Période Ier millénaire apr. J.-C.
Région Bassin du Tarim
Typologie flexionnelle
Classification par famille
Codes de langue
ISO 639-3 xto
IETF xto

Écriture

Répartition des langues indo-européennes, tokharien en marron

L'agnéen est connu par une série de textes liturgiques bouddhistes transcrits dans une écriture qui est dérivée de la brahmi. On ne possède pas de texte profane en agnéen, contrairement au koutchéen. Une explication possible est qu'à l'époque où furent écrits ces textes, l'agnéen ne survivait plus que comme langue liturgique, et le koutchéen aurait encore été une langue vivante. Une autre hypothèse, cependant, est que cette absence s'explique simplement par l'attestation très fragmentaire des langues tokhariennes en général.

Prononciation

Une des innovations de l'agnéen est la présence d'une consonne sifflante [3].

Articles connexes

Références

  1. (Lejeune 1938, p. 548)
  2. Maillard 1973, p. 742.
  3. Levet 2006, p. 18.

Bibliographie

  • Michel Lejeune, « 47. Mélanges de linguistique et de philologie offerts à Jacq. Van Ginneken., 1937. », Revue des Études Grecques, t. 51, , p. 548-549 (lire en ligne)
  • Monique Maillard, « Essai sur la vie matérielle dans l'oasis de Tourfan durant le Haut Moyen Âge. », École pratique des hautes études. 4e section, Sciences historiques et philologiques. Annuaire 1972-1973., , p. 741-744 (DOI 10.3406/ephe.1973.5679, lire en ligne)
  • Jean-Pierre Levet, « Tokharien ñäś et lituanien manęs : des jalons indo-euro-péens sur le chemin de l’eurasiatique ? », Φιλολογία. Mélanges offerts à Michel Casevitz. Lyon : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, , p. 13-21 (lire en ligne) (Collection de la Maison de l'Orient méditerranéen ancien. Série littéraire et philosophique, 35)
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