Affaire Christelle Blétry

L'affaire Christelle Blétry également nommée affaire Pascal Jardin après que l'auteur de ce crime soit condamné, est une affaire criminelle française dans laquelle Christelle Blétry, 20 ans, a été tuée à Blanzy en Saône-et-Loire, le par Pascal Jardin.

Affaire Christelle Blétry
Titre Affaire Christelle Blétry
Fait reproché Homicide
Chefs d'accusation meurtre
Pays France
Ville Blanzy
Nature de l'arme Arme blanche
Date
Nombre de victimes 1 : Christelle Blétry
Jugement
Statut Appel rejeté
Tribunal cours d'assises de Saône-et-Loire à Chalon-sur-Saône
Date du jugement

Biographie

Christelle Blétry est une élève interne au lycée professionnel agricole à Verosvres. Elle veut devenir puéricultrice. Depuis quelque temps, elle se sentait suivie et Christelle avait peur après avoir rencontré dans une discothèque près de Blanzy un garçon qui avait par la suite tenté de la contraindre, sous la menace d'un couteau, de fumer du haschich et d'avoir un rapport sexuel à trois. Christelle effectuait un stage à la maison de quartier où à deux reprises un rôdeur s’est approché de la porte et des fenêtres avant de s'enfuir en escaladant le grillage[1].

Les faits et l'enquête

Le soir du 28 décembre 1996, Christelle ne rentre pas chez ses parents après avoir passé la soirée chez des amis à quelques centaines de mètres de là. Ses amis sont formels : elle les a quittés vers minuit avant de repartir à pied vers chez elle. Sur la route qu'elle devait emprunter pour rentrer, elle a d'ailleurs été aperçue par une jeune serveuse qui la connaissait.

Sa mère alerte le lendemain matin le commissariat de police de Montceau-les-Mines, mais sa très vive inquiétude n'est pas prise au sérieux car sa fille est majeure.

Le corps de Christelle Blétry est finalement découvert par le facteur de Blanzy lors de sa tournée du , en contrebas d'un chemin forestier qui conduit à la ferme du lieu-dit de l'étang d'Ocle[2] en direction de Montcenis en sortant de Blanzy. Le corps est allongé sur le bas-côté, face contre terre, lardé de 123 coups de couteau.

Le jeune garçon qui lui avait montré un couteau est la première personne qui intéresse les enquêteurs. Interrogé, il est vite mis hors de cause car il dispose d'un solide alibi.

Entre et , l'enquête de la police judiciaire de Dijon a ciblé tour à tour vingt-sept suspects mais sans résultats probants. Marie-Rose, la maman de Christelle, refuse la fatalité et décide de se battre contre l'oubli en créant l'association « Christelle » en hommage à sa fille pour trouver le coupable. Elle est vite rejointe dans son initiative par plusieurs autres parents dont les filles elles-aussi ont été retrouvées mortes depuis le milieu des années 1980 plus ou moins dans le même secteur, à savoir un triangle d'une centaines de kilomètres autour de l'autoroute A6. En 2001, ils font appel à deux avocats parisiens spécialistes des cold cases: Corinne Hermann et Didier Seban.

Information judiciaire

En 2014, de nouvelles techniques d'identification des traces ADN trouvées sur les vêtements de Christelle Blétry permettent d'identifier Pascal Jardin, âgé de 57 ans, ouvrier agricole, marié, père de deux enfants, habitant Retjons dans les Landes[3].

Son empreinte génétique avait été enregistrée au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) après sa tentative d'agression sexuelle d’une femme en 2004 en Saône-et-Loire pour laquelle il a été condamné en comparution immédiate à 2 ans de prison dont 18 mois de sursis avec mise à l'épreuve. Après avoir séjourné six mois à la maison d'arrêt de Varennes-le-Grand, il bénéficie alors d'un aménagement de peine et rejoint ensuite les Landes, où il retrouve un autre emploi[4].

Le , il est interpellé à son domicile sans opposer de résistance et conduit au commissariat de police de Bordeaux, où il avoue être le meurtrier de Christelle et finit par pleurer en demandant pardon à la famille[5]; mais quelques semaines après son incarcération, il décide de revenir sur ses aveux indiquant qu'ils lui ont été extorqués par le policier enquêteur. Il donne une nouvelle version des faits : selon lui, c'est la jeune fille qui lui aurait demandé de monter à bord de sa voiture et aurait eu avec lui une relation sexuelle consentie avant de repartir seule à pied. Il se dit complètement étranger au meurtre et explique la découverte de son ADN sur les vêtements de la victime par cette courte relation.

Procès

Cour d’assises

Pascal Jardin, meurtrier présumé de Christelle Blétry, est condamné le à l'emprisonnement à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 20 ans par la cour d'assises de Saône-et-Loire pour le viol puis le meurtre de Christelle Blétry[6].

Cour d’assises d’appel

Le , au lendemain du verdict, l'un des deux avocats qui a assuré la défense de Pascal Jardin interjette appel comme son client l'avait annoncé dès sa sortie de la salle d'audience en précisant qu'il n'assurera plus sa défense lors de ce second procès[7]. Le , la condamnation de Pascal Jardin est confirmée en appel par la cour d'assises de la Côte-d'Or[8].

Références

  1. Julie Brafman, « Meurtre de Christelle Blétry: son ex, violent, nie toute implication », Libération, (lire en ligne, consulté le )
  2. « Disparues de l'A6 : un homme avoue un meurtre commis en 1996 », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le )
  3. « « Disparues de l'A6 » : confondu par son ADN, un suspect avoue, 18 ans après », Le Monde, (lire en ligne)
  4. Celine Rastello, « La vie presque normale du meurtrier présumé de Christelle Blétry », L'Obs, (lire en ligne, consulté le )
  5. « Un homme mis en examen dix-huit ans après dans l'affaire des disparues de l'A6 », sur Le Monde,
  6. « Disparues de Saône-et-Loire : Pascal Jardin condamné à la perpétuité », Sud Ouest, (lire en ligne, consulté le )
  7. « Affaire Christelle Blétry : Pascal Jardin a fait appel », Le Journal de Saône-et-Loire, (lire en ligne, consulté le )
  8. « Disparues de l’A6 : perpétuité confirmée en appel pour Pascal Jardin, le meurtrier de Christelle », sur Le Parisien,

Documentaires télévisés

Émission radiophonique

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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