Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi

Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi (en arabe : أبو إبراهيم الهاشمي القرشي) est le nom de guerre du djihadiste irakien Amir Mohammed Abdul Rahman al-Mawli al-Salbi. Il est depuis le le « calife » de l'organisation terroriste et salafiste djihadiste État islamique.

Abou Ibrahim al-Hachimi
al-Qourachi
أبو إبراهيم الهاشمي القرشي
Fonctions
« Calife » de l'État islamique
En fonction depuis le
(1 an, 10 mois et 19 jours)
Prédécesseur Abou Bakr al-Baghdadi
Biographie
Date de naissance (incertain)
Lieu de naissance Tall Afar[1]

Abou Ibrahim al-Hachimi
al-Qourachi
Surnom Abou Ibrahim al-Hachimi
أبو إبراهيم الهاشمي القرشي
Allégeance État islamique
Grade « Calife »
Conflits Guerre civile syrienne
Seconde guerre civile irakienne

Il succède à Abou Bakr al-Baghdadi, mort par suicide quelques jours plus tôt durant le raid de Baricha mené par l'armée américaine[2].

Nom et identité

Son nisbah (partie du nom qui désigne l’origine) revendique, comme son prédécesseur al-Baghdadi, une ascendance directe avec les Quraych, la tribu du prophète Mahomet[3], et le clan hachémite. Cela est nécessaire afin d'affirmer sa légitimité pour la direction de ce qui fut le Califat islamique[4], car il est né dans l'enclave multiconfessionnelle turkmène de Tal Afar, à 70 km de Mossoul, ce qui veut dire qu'il est vraisemblablement d'origine turkmène et qu'il ne peut, en réalité, pas prétendre (dans l'orthodoxie islamiste) au titre de calife en tant que non-arabe[5].

Al-Hachimi est son nom de guerre, son véritable nom étant pour l'instant inconnu[6].

Amaq, l'agence de presse de Daech, n'a pas livré d'autres éléments de biographie, photographie ou données personnelles induisant un anonymat ipso facto de la personne désignée[6]. Le 1er novembre, le président américain Donald Trump affirme sur Twitter que l'identité du nouveau chef de l'EI est connue des États-Unis : « L'EI a un nouveau chef. Nous savons exactement qui il est »[7]. Cependant le , un haut responsable américain déclare anonymement à des journalistes que le successeur d'al-Baghdadi est un « parfait inconnu »[8].

En , le Small Wars Journal indique que le nouveau chef de l'État islamique est probablement de nationalité irakienne[9] et en janvier 2020, The Guardian estime que le véritable nom d'Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi est Amir Mohammed Abdul Rahman al-Mawli al-Salbi[10],[11], une identité confirmée par les renseignements irakiens et américains[12]. En , le département d’État des États-Unis offre une prime de 10 millions de dollars pour sa capture[5],[12].

Biographie

D'après le groupe terroriste, il est un vétéran ayant combattu l'Occident[6] : la propagande l'a introduit par le triptyque « érudit, ouvrier, adorateur », classé comme une « figure éminente du djihad » et décrit comme un « émir de guerre »[13].

Dans une dépêche de l'Agence France Presse (AFP), Hicham al-Hachemi, expert irakien de Daech, indique qu'il était « le principal juge de l’État islamique » : Il dirigeait en particulier l'Autorité de la Charia, organe dédié à l'application de la loi islamique[14].

D'après Counter Extremism Project, relayé par l'Agence France Presse (AFP), il est d'abord officier de l'armée irakienne sous Saddam Hussein et diplômé de l'université des sciences islamiques de Mossoul, avant d'intégrer Al-Qaïda après la seconde guerre du Golfe. Capturé, il rencontre al-Baghdadi, futur calife de l’État islamique, dans la prison américaine de Bucca en 2004. Il rejoint la lutte armée de ce dernier après sa libération, puis se hisse rapidement dans la hiérarchie de l’État islamique. Al-Mawla participe activement à la persécution de la minorité yazidie par « les massacres, l'expulsion et l'esclavage sexuel »[15].

Chef de l'État islamique

Le , l'État islamique publie un communiqué audio dans lequel il reconnait la mort d'Abou Bakr al-Baghdadi, suicidé[16] dans la nuit du 26 au lors du raid de Baricha[17]. Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi est présenté comme son successeur et comme le nouveau « commandeur des croyants » et « calife des musulmans »[17]. Selon le porte-parole de l'EI, l'assemblée consultative de l'organisation lui prête allégeance et Abou Bakr Al-Baghdadi aurait désigné lui-même son successeur dans son testament[4]. Le personnage est alors totalement inconnu des spécialistes du djihadisme[18].

Le groupe se considère toujours comme un califat, malgré la perte de l'ensemble de son territoire en Irak et en Syrie[19]. Cependant, le futur de Daech sous al-Hashimi ne peut être prévu, les observateurs pensent qu'il sera le « dirigeant d'une organisation qui s'effiloche, principalement réduit à des cellules clandestines dormantes »[20]. Certains experts pensent que la mort d'al-Bagdadi provoquera probablement l'éclatement de Daech, « laissant à celui qui émerge comme son nouveau chef la tâche de rassembler le groupe en une force de combat »[13]. D'autres analystes estiment cependant que le décès du Bagdadi n'aura pas d'impact sur l'OEI « en termes de capacité opérationnelle » et qu'il est probable « qu'il n'entraînera pas la disparition du groupe, ni même son déclin réel »[21].

Notes et références

  1. « Isis founding member confirmed by spies as group's new leader », The Guardian, (lire en ligne, consulté le ).
  2. « L’État islamique confirme la mort de son chef Abou Bakr Al-Baghdadi et nomme son successeur », Le Monde, (consulté le )
  3. « ISIL confirms death of leader al-Baghdadi, names new chief », sur www.aljazeera.com (consulté le )
  4. « Nouveau leader à la tête de l'État islamique : "Abou Bakr al-Baghdadi aurait désigné lui-même, dans son testament, un successeur", selon un chercheur », France Info, (lire en ligne)
  5. « Le nouveau chef du groupe Etat islamique (EI) n’est pas arabe, mais turc », Le Monde.fr, 28 juin 2020.
  6. (en) « Islamic State group names its new leader as Abu Ibrahim al-Hashemi », BBC, (lire en ligne)
  7. Trump dit «savoir exactement» qui est le nouveau chef de l'Etat islamique, Le Figaro avec AFP, 1er novembre 2019.
  8. « Le nouveau chef de l'EI est un “parfait inconnu”, dit un responsable américain », Le Figaro avec AFP, 6 novembre 2019.
  9. (en)[https://smallwarsjournal.com/jrnl/art/clues-al-baghdadis-successor Clues to Al-Baghdadi successor
  10. Martin Chulov et Mohammed Rasool, « Isis founding member confirmed by spies as group's new leader », The Guardian, 20 janvier 2020.
  11. « L'État islamique aurait trouvé son nouveau leader », Le Point, 20 janvier 2020.
  12. (en) Rewards for justice Program
  13. (en) « Islamic State names new leader, confirms death of Baghdadi in US raid », sur ABC News, (consulté le )
  14. La rédaction de LCI, « Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, le mystérieux nouveaux "calife" de Daech », sur Lci.fr, .
  15. « Al-Mawla, "émir" brutal et mal connu du groupe Etat islamique », sur courrierinternational.com,
  16. « Suicide de Abou Bakr al-Baghdadi », sur Francetvinfo.fr
  17. Le groupe Etat islamique confirme la mort de son chef Abou Bakr Al-Baghdadi et nomme son successeur, Le Monde avec AFP, 31 octobre 2019.
  18. Nouveau leader à la tête de l'État islamique : "Abou Bakr al-Baghdadi aurait désigné lui-même, dans son testament, un successeur", selon un chercheur, Franceinfo, 1er novembre 2019.
  19. (en) « Isis just announced the name of its new leader after the death of Baghdadi », sur The Independent, (consulté le )
  20. « ISIL confirms death of leader al-Baghdadi, names new chief », sur www.aljazeera.com (consulté le )
  21. (en) « What to Know About the New Leader of ISIS », sur Time (consulté le )
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