Abaqa
Abaqa ou Abaka (mongol : ᠠᠪᠠᠬᠠ
ᠬᠠᠭᠠᠨ, VPMC : Abaqa qaγan ; mongol cyrillique : Абаха хан, ISO-9 : Abakha khan ; avga : « oncle paternel »), né en 1234, mort en 1282, arrière-petit-fils de Gengis Khan, est le deuxième khan mongol (ilkhan) de Perse de 1265 à sa mort.
Biographie
Abaqa est le fils d'Houlagou Khan, fils de Tolui, fils de Gengis Khan. En 1255-1258, Houlagou a conquis la Perse et l'Irak (Bagdad), renversant le califat abbasside en 1258. Le règne d'Abaqa a lieu alors que le Grand Khan des Mongols est Kubilai Khan (r. 1260-1294), son oncle, en même temps empereur de Chine, fondateur de la dynastie Yuan.
Abaqa règne sur une grande partie de la Perse, considérée comme une province (il) de l'empire mongol, quoique indépendante de fait : il est donc ilkhan de Perse, d'où le nom de dynastie Ilkhanide utilisé parallèlement à celui de dynastie Houlagide.
Au début de son règne, la Perse houlagide subit les séquelles de la guerre de succession qui, après la mort de Möngke Khan en 1259, a opposé ses frères Kubilai et Ariq Boqa ; Houlagou Khan a dû combattre son parent le gengiskhanide Berké[1], khan de la Horde d'or, partisan d'Ariq Boqa. Abaqa doit garantir le nord de ses états contre les incursions de la Horde.
Abaqa est bouddhiste, comme son père Houlagou[réf. nécessaire], mais la principale conjointe de celui-ci, Doqouz Khatoun, est issue de la tribu Kéraït, chrétienne nestorienne[2]. Il privilégie les intérêts des bouddhistes et des chrétiens alors que la population de ses États est en majorité musulmane, les tentatives de conversions forcées entraînant de nombreux heurts[réf. nécessaire].
Sur le plan extérieur, cette orientation se traduit par l'envoi d'ambassades au Pape, à l'époque Grégoire X, et aux souverains européens[réf. nécessaire], afin de mener une action commune contre les puissances musulmanes (en particulier les Mamelouks de Syrie et d'Égypte), mais ces initiatives sont autant d'échecs.
Abaqa subit plusieurs défaites face aux Mamelouks du sultan Baybars dans ses tentatives successives de conquête de la Syrie et de l'Égypte il est défait près d’Albistan en 1277 et en Syrie en 1281, alors que les puissances mongoles voisines, le khanat de Kiptchak, c'est-à-dire la Horde d'or et le khanat de Djaghataï, qui lui disputent un certain nombre de territoires et vont jusqu'à s'allier aux Mamelouks contre les Ilkhanides. Il aura tout de même repoussé l’invasion des Mongols de Transoxiane en 1270
Son frère Ahmad Teküder lui succède.
Bibliographie
- « Abaqa », Charles Weiss, Biographie universelle, ou Dictionnaire historique contenant la nécrologie des hommes célèbres de tous les pays, [détail des éditions].
- René Grousset, L'Empire des steppes, Éditions Payot, Paris, 2001, 656 p. [ (ISBN 2-228-88130-9)] (Première édition : Payot, 1939)
- (en) Timothy May, The Mongol Empire : A Historical Encyclopedia [2 volumes], vol. 1 : A Historical, Denver éditeur=Timothy May, coll. « Empires of the World », (lire en ligne)
- (en) Piotr Ł Grotowski et Sławomir Skrzyniarz, Towards Rewriting? : new approaches to Byzantine Archaeology and Art : proceedings of the Symposium on Byzantine Art and Archeology : Cracow, Septembre 8-10, 2008, Warsaw, The Polish Society of Orient Art, , 301 p. (ISBN 978-83-928399-2-7, OCLC 934757834, lire en ligne), p. 180
Annexes
Articles connexes
- Deuxième concile de Lyon (1274)
- David d'Ashby (en) et Rychaldus (en) : interprètes de la délégation de 14 Mongols envoyés par Abaqa, sur le projet de conquête de Jérusalem pour remise aux Chrétiens
Liens externes
Notes et références
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