2e corps (Royaume-Uni)

Le IIe corps est une unité militaire du Royaume-Uni, plus spécifiquement un corps de commandement de l'armée de terre britannique (British Army). Ce corps d'armée a existé comme une formation active de la British Army pendant la campagne de Waterloo, puis durant les deux guerres mondiales.

Pour les articles homonymes, voir 2e corps d'armée.

2e corps britannique

Badge du corps durant la Seconde Guerre mondiale.

Pays Royaume-Uni
Allégeance Forces armées britanniques
Branche British Army
Rôle Corps d'armée
Guerres Bataille de Waterloo
Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale

Guerres napoléoniennes

Rassemblant une armée dans le sud des Pays-Bas pour combattre les forces résurgentes de Napoléon au printemps 1815, le duc de Wellington la transforma en corps d'armée, mélangeant délibérément des unités des contingents anglo-hanovriens, néerlandais et allemands afin que les éléments les plus faibles soient renforcés par troupes plus expérimentées ou fiables. Comme il le disait : « Il fallait organiser ces troupes en brigades, divisions et corps d'armée avec ceux qui étaient mieux disciplinés et plus habitués à la guerre[1]». Il plaça le IIe corps sous le commandement de Lord Hill. Cependant, Wellington n'utilisa pas le corps comme entités tactiques et continua sa pratique habituelle de donner des ordres directement aux commandants divisionnaires et inférieurs. Lorsqu'il forma son armée sur la crête de Waterloo, les éléments des différents corps étaient mélangés, et bien qu'ayant donné le commandement de Hill de l'aile gauche, cela comprenait des éléments du Ier corps. Après la bataille, la structure du corps fut rétablie pour l'avance en France, et Wellington donna des ordres par l'intermédiaire de Hill et des autres commandants de l'unité[2].

Composition du IIee corps dans la campagne de Waterloo

GOC : lieutenant-général Lord Hill

Avant la Première Guerre mondiale

Après la campagne de Waterloo, la structure du corps d'armée disparut de l'armée britannique pendant un siècle, à l'exception de corps ad hoc assemblés lors de manœuvres annuelles, notamment les manœuvres de l'armée de 1913. En 1876, un plan de mobilisation pour huit corps d'armée fut publié, avec le « Second Corps » basé à Aldershot et composé de troupes régulières et de miliciens. En 1880, son organisation se composait comme suit :

  • 1st Division (Aldershot)
    • 1st Brigade (Aldershot)
      • 2nd Bn. 19th Foot (Aldershot), 41st Foot (Aldershot), 45th Foot (Aldershot)
    • 2nd Brigade (Aldershot)
      • 75th Foot (Aldershot), 96th Foot (Aldershot), 109th Foot (Aldershot)
    • Divisional Troops
      • 2nd Bn. 18th Foot (Aldershot), Berkshire Yeomanry (Hungerford), 17th Comp. Royal Engineers (Aldershot)
    • Artillery
      • K/3rd Brigade RA (Woolwich), H/4th Brigade RA (Aldershot), M/2nd Brigade RA (Aldershot)
  • 2nd Division (Guildford)
    • 1st Brigade (Guildford)
      • 26th Foot (Aldershot), 53rd Foot (Aldershot), 1st Bn. Rifle Brigade (Aldershot)
    • 2nd Brigade (Guildford)
      • 32nd Foot (Jersey), 108th Foot (Portsmouth)
    • Divisional Troops
    • Artillery
      • L/2nd Brigade RA (Aldershot), E/1st Brigade RA (Aldershot), K/4th Brigade RA (Aldershot)
  • 3rd Division (Dorking)
    • 1st Brigade (Dorking)
      • Ayr and Wigtown Militia (Ayr), Renfrew Militia (Paisley), Perth Militia (Perth)
    • 2nd Brigade (Dorking)
      • Galway Militia (Longbrea), North Cork Militia (Mallow), South Cork Militia (Bandon)
    • Divisional Troops
      • Armagh Militia (Armagh), Middlesex Militia (Uxbridge)
    • Artillery
      • E/5th Brigade RA (Bristol), P/5th Brigade RA (Trowbridge), L/3rd Brigade RA (Woolwich)
  • Cavalry Brigade (Lewes)
    • 11th Hussars (Aldershot), 5th Dragoon Guards (Aldershot), 16th Lancers (Brighton), Hampshire Yeomanry (Winchester), A Battery A Brigade RHA (Aldershot)
  • Corps Artillery (Artillery)
    • C Battery A Brigade RHA (Aldershot), G Battery C Brigade RHA (Christchurch), D Battery C Brigade RHA (Dorchester)
    • A/1st Brigade RA (Devonport), A/6th Brigade RA (Woolwich)
  • Corps Engineers (Aldershot)
    • 15th Company Royal Engineers and Field Park (Kensington)

Ce régime avait été abandonné en 1881[3]. Le mémorandum de Stanhope de 1891 (rédigé par Edward Stanhope lorsque secrétaire d'État à la guerre) établissait la politique selon laquelle, après avoir fourni des garnisons et l'Inde, l'armée devrait être en mesure de mobiliser trois corps d'armée pour la défense intérieure, deux de troupes régulières et un en partie de milice, de trois divisions chacune. Ce n'est qu'après ces engagements, espérait-on, que deux corps d'armée pourraient être organisés pour l'éventualité improbable d'un déploiement à l'étranger. Les estimations de l'armée de 1901 introduites par St John Brodrick permettaient la création de six corps d'armée basés sur les six commandements régionaux, dont seul le Ier corps (Aldershot Command et IIe corps (Southern Command on Salisbury Plain) serait entièrement composé de troupes régulières. Cependant, ces dispositions restent théoriques. Les réformes Haldane de 1907 ont établi un corps expéditionnaire britannique (BEF) de six divisions pour le déploiement outre-mer, qui ne prévoyait aucun quartier général intermédiaire entre le QG et les divisions d'infanterie[4].

Première Guerre mondiale

Lors de la mobilisation en , il fut décidé que le BEF aurait un corps d'armée à deux divisions comme les armées françaises avec lesquelles il devait opérer. Mais il n'existait qu'un seul QG de corps, deux étaient improvisés[5]. Le IIe corps rejoignit la France en août 1914 sous le commandement de James Grierson, mais celui-ci mourut subitement dans le train du front le . John French (GOCinC BEF) espérant nommé Herbert Plumer comme successeur de Grierson, choisira plutôt Horace Smith-Dorrien, transféré du Southern Command, à la demande du secrétaire d'État à la guerre, lord Kitchener. Smith-Dorrien rencontra son QG à Bavai le [6]. Le IIe corps fut engagé pour la première fois deux jours plus tard à la bataille de Mons et opéra sur le front occidental pendant toute la guerre.

Composition du IIe corps pendant la Première Guerre mondiale

La composition du corps d'armée changeait fréquemment. Quelques ordres de bataille représentatifs du IIe corps sont donnés ici.

Ordre de bataille de la bataille de Mons le [7]:

GOC : Lieutenant général Sir Horace Smith-Dorrien (commandement à compter du )

Ordre de bataille sur la Somme (bataille de la crête de Bazentin du 14 au )[9]

GOC : Général de division Claud Jacob (en)

Ordre de bataille au début de l'avancée finale en Flandre ()[10]

GOC : Lieutenant général Claud Jacob

  • 9e division (Scottish)
  • 29e division
  • 36e division (Ulster)

Seconde Guerre mondiale

Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le IIe corps fut mobilisé à Salisbury avec deux divisions d'infanterie non préparées, sous le commandement du lieutenant-général Alan Brooke du Southern Command. L'insigne du IIe corps, conçu par son chef d'état-major, Vyvyan Pope, était un jeu de mots visuel sur le nom de son commandant, qui était également un pêcheur passionné : il représentait un saumon sautant rouge sur trois bandes bleues ondulées sur un fond blanc, le tout dans une bordure rouge oblongue. Le corps passa en France pour rejoindre le Corps expéditionnaire britannique (BEF) à la fin de et se déplaça aussitôt jusqu'à la frontière française[11]. Il participa à l'avance en Belgique, puis fut repoussé avec le reste du BEF à Dunkerque. Pendant la retraite, le IIe corps couvrit le flanc gauche vulnérable du BEF. Le , Brooke reçut l'ordre de retourner en Grande-Bretagne pour former une nouvelle force, et il passa le commandement temporaire du IIe corps au général de division Bernard Montgomery de la 3e division[12]. Sous Montgomery, le IIe corps fut évacué de Dunkerque en .

Composition du IIe corps pendant la Seconde Guerre mondiale

Ordre de bataille à Dunkerque[13]

GOC : Lieutenant-général Alan Brooke (jusqu'au )

Major-général Bernard Montgomery (par intérim depuis le )

Plans de désinformation

Après avoir commandé des forces au Royaume-Uni, à partir de Lower Hare Park près de Newmarket au sein de l'Eastern Command[20], le corps était en cours de dissolution au début de 1944 lorsqu'il fut sélectionné pour être l'un des deux corps comprenant la 4e armée britannique fictive, qui sous le plan de désinformation « Fortitude North » censé attaquer la Norvège.

Pour cette opération, le corps était censé avoir son siège à Stirling en Écosse et se composait théoriquement de la véritable 3e division d'infanterie (bientôt remplacée par la 58e division d'infanterie fictive), de la véritable 55e division d'infanterie (West Lancashire) en Irlande du Nord et de la véritable 113e brigade d'infanterie indépendante aux Orcades. Sous l'opération, l'unité était censée attaquer Stavanger, avec la 3e division (plus tard la 58e) et les commandos et parachutistes de soutien s'emparant des aérodromes, la 55e division (West Lancashire) se joignant comme suivi ; le véritable XVe corps américain d'Irlande du Nord augmenterait la force, avançant sur Oslo.

Le corps fut transféré au First United States Army Group (FUSAG) au début de et déménagea dans le Lincolnshire ; rétablit dans la quatrième armée lorsque cette formation rejoignit le FUSAG pour « Fortitude South II », le quartier général étant maintenant à Tunbridge Wells dans le Kent, sous le commandement des 55e et 58e divisions britanniques et de la 35e brigade blindée britannique. Il fut théoriquement transféré en France à la fin de septembre, composé de la 55e division essentiellement théorique, de la véritable 79e division blindée et de la 76e division d'infanterie fictive ; aussi apparemment parfois la véritable 59e division d'infanterie (Staffordshire), dissoute mais théoriquement maintenue en opération. Le corps faisait théoriquement partie de la 1re armée canadienne lors de l'opération de tromperie Trolleycar II (menaçant d'attaquer les Allemands aux Pays-Bas) en .

Après la Seconde Guerre mondiale

Après la Seconde Guerre mondiale, celui-ci était basé au Moyen-Orient, contrôlant les forces britanniques autour du canal de Suez. Après le retrait britannique d'Égypte, le IIe corps était également la force de contrôle de l'invasion du pays pendant la crise de Suez, contrôlant apparemment la 3e division d'infanterie et la 16e brigade de parachutistes[21]. Le lieutenant général Hugh Stockwell commandait le corps pendant « Musketeer ».

Commandants successifs

Les commandants ont inclus[22]:

Notes et références

  1. Hofschroer, ‘’Ligny and Quatre Bras’’, p.109.
  2. Hofschroer, ‘’The German Victory’’, p. 61.
  3. Army List 1876–1881.
  4. Dunlop.
  5. Official History 1914, Volume I, p. 7.
  6. Official History 1914, Volume I, pp. 50–2.
  7. Official History 1914, Volume I, Appendix 1.
  8. Sir John French, Operation Order No 5, Official History 1914, Volume 1, Appendix 10.
  9. The Battles of the Somme 1916
  10. Official History 1918, Volume V, Appendix 1.
  11. Bryant pp. 18 & 50.
  12. Bryant pp. 146–151; Montgomery pp. 62–3.
  13. Official History 1939-40, Appendix I.
  14. 2 Corps
  15. « 60 (North Midland) Field Regiment RA (TA) » [archive du ] (consulté le )
  16. 88 (2nd West Lancashire) Field Regiment RA (TA)
  17. 53 (London) Medium Regiment RA (TA)
  18. « 59 (4th W Lancs) Medium Regiment RA (TA) » [archive du ] (consulté le )
  19. Regiments.org
  20. Newbold, p. 202
  21. Van Der Bijl, Sharing the Secret, 231.
  22. Army Commands
  23. "No. 27360". The London Gazette. 1 October 1901. p. 6400.
  24. "Wood, Sir (Henry) Evelyn (1838–1919), army officer". Oxford Dictionary of National Biography (online ed.). Oxford University Press.
  25. James Grierson at Oxford Dictionary of National Biography
  26. Horace Smith-Dorrien at Oxford Dictionary of National Biography
  27. Charles Fergusson at Oxford Dictionary of National Biography
  28. Claud Jacob at Oxford Dictionary of National Biography

Voir aussi

Bibliographie

  • Sir Arthur Bryant, The Turn of the Tide, d'après les journaux de guerre du maréchal vicomte Alanbrooke, (Londres, 1959).
  • Lt-Col Ewan Butler & Maj JS Bradford, L'histoire de Dunkerque, (Londres, sd).
  • Howard Cole, Formation Badges of World War 2. Britain, Commonwealth and Empire, Londres, Arms and Armour Press,
  • Colonel John K, Dunlop, «Le développement de l'armée britannique 1899–1914», Londres, Methuen (1938).
  • Peter Hofschroer, `` 1815: The Waterloo Campaign: Wellington, his German Allies and the Battles of Ligny and Quatre Bras '', Londres: Greenhill Books (1998) ( (ISBN 1-85367-304-8) ).
  • Peter Hofschroer, `` 1815: The Waterloo Campaign: The German Victory '', Londres: Greenhill Books (1999) ( (ISBN 1-85367-368-4) ).
  • JPS Cigarette card series, Army, Corps and Divisional Signs 1914–1918, John Player et ses fils, 1920.
  • Vicomte Montgomery, Les Mémoires du feld-maréchal Montgomery, (Londres, 1958).
  • Newbold, « British planning and preparations to resist invasion on land, September 1939 - September 1940 », King's College, University of London
  • Histoire officielle 1914: Brigadier-général Sir James E. Edmonds, Opérations militaires France et Belgique, 1914 Volume I: Mons, la retraite sur la Seine, la Marne et l'Aisne, août- 3e édition révisée 1933 (réimpression Imperial War Museum, 1992) ( (ISBN 1870423569) ).
  • Official History 1918: Brigadier-General Sir James E. Edmonds and Lieutenant-Colonel R. Maxwell-Hyslop, Military Operations France and Belgium, 1918, Volume V: -: The Advance to Victory, 1947 (réimpression Imperial War Museum, 1993) ( (ISBN 1-870423-06-2) ).
  • Histoire officielle 1939-40: Major LF Ellis, History of the Second World War, United Kingdom Military Series: The War in France and Flanders 1939-1940, London: HMSO, 1954.

Liens externes

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