Bougainville (île)
Bougainville est une île de Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'une des plus grandes des îles Salomon dans le sud-ouest de l'océan Pacifique. Avec l'île Buka au nord et d'autres petites îles environnantes, elle constitue la province Bougainville, rattachée à la région des Îles. Lors d'un référendum le , les électeurs de Bougainville se sont exprimés à plus de 98 % pour son indépendance.
Pour les articles homonymes, voir Bougainville (homonymie).
Bougainville | ||
Carte politique de l'île Bougainville. | ||
Géographie | ||
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Pays | Papouasie-Nouvelle-Guinée | |
Archipel | Îles Salomon | |
Localisation | Océan Pacifique | |
Coordonnées | 6° S, 155° E | |
Superficie | 10 049 km2 | |
Point culminant | Mont Balbi (2 715 m) | |
Administration | ||
Région | Îles | |
Province | Bougainville | |
Démographie | ||
Population | 175 160 hab. (2000) | |
Densité | 17,43 hab./km2 | |
Gentilé | Bougainvillais | |
Autres informations | ||
Découverte | Préhistoire | |
Fuseau horaire | UTC+10 | |
Géolocalisation sur la carte : Papouasie-Nouvelle-Guinée
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Îles en Papouasie-Nouvelle-Guinée | ||
Géographie
Bougainville fait partie de la Papouasie-Nouvelle-Guinée mais est située principalement dans les îles Salomon. L'île est située tout au long d'une zone de subduction et est soumise occasionnellement à de forts séismes.
Histoire
Période coloniale
Explorée le par le navigateur français Louis-Antoine de Bougainville dont on lui attribue par la suite le nom, l'île est colonisée par l'Allemagne puis par l'Australie. En 1947, elle est placée par les Nations unies sous la tutelle de l'administration australienne avant d'être intégrée en 1975 à la Papouasie-Nouvelle-Guinée au moment de son indépendance.
Seconde Guerre mondiale
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est occupée par les forces japonaises à partir de
C'est le , que se produit l'évènement le plus marquant de la guerre pour l'île : au cours de l'Opération Vengeance, des P38-Lightning américains abattent le Mitsubishi G4M qui transportait le chef de la marine impériale et principal stratège japonais, Isoroku Yamamoto. Le bimoteur désemparé s'écrase sur Bougainville, tuant tous ses occupants. Une opération de secours découvrira son cadavre le lendemain.
L'occupation japonaise se poursuit jusqu'en (voir bataille de Bougainville), date à laquelle les forces alliées débarquent et le gros des forces japonaises est forcé de se retirer dans le centre de l'île. Le 8 mars 1944, les forces japonaises tentent de reprendre l'île lors de la contre-attaque de Bougainville. Ils y resteront jusqu'à la capitulation du Japon, les américains puis leurs alliés australiens ne jugeant pas que la reconquête complète de l'île vaille la peine d'y monter une opération.
Conflit armé
Les problèmes écologiques liés à l'exploitation intensive des gisements miniers font renaître, à la fin des années 1980, la tentation séparatiste, dont l’île a une longue tradition. En 1989, l'Armée révolutionnaire de Bougainville lance une insurrection qui conduit rapidement à la fermeture des mines de cuivre. L'armée de Papouasie-Nouvelle-Guinée doit se retirer de l'île en et l'Armée révolutionnaire proclame la création de la République Indépendante de Bougainville, renommée en République de Mekamui deux mois plus tard.
En , un accord de paix est signé mais les combats reprennent au retour des troupes gouvernementales dans l'île en . Une conférence de paix en aboutit à une trêve, mais l'assassinat en 1996 du chef du gouvernement transitoire de Bougainville relance les combats. En , le premier ministre est contraint de démissionner sous la pression de l'armée et de l'opposition.
En , le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée et les séparatistes de l'île Bougainville parviennent à un accord prévoyant la création d'un gouvernement autonome et la tenue d'un référendum sur l'indépendance de l'île à l'issue d'une période d'autonomie. La question du référendum est : « Êtes-vous d'accord pour que Bougainville obtienne : (1) une plus grande autonomie, (2) l'indépendance ? ». Le référendum aura lieu entre le et le . La publication des résultats du scrutin est prévue pour le et devra être suivie d'un débat au Parlement de Papouasie-Nouvelle-Guinée, puis d'un vote sur sa ratification[1].
Le , le président de la commission pour le référendum annonce les résultats du scrutin, avec plus de 98 % des voix en faveur de l'indépendance[2]. Cette consultation n'est toutefois pas juridiquement contraignante et il faudra attendre l'aval du parlement de Papouasie Nouvelle-Guinée pour finaliser les résultats[3]. Même si celui-ci accepte de donner la souveraineté à Bougainville, plusieurs années s'écouleront avant que le pays puisse être indépendant, à cause de la longue mise en place des institutions[4].
Politique
Après l'accord de paix de 2001 entre le gouvernement de Bougainville et celui de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, une période d'autonomie avant la tenue d'un référendum sur l'indépendance a été adoptée. Le premier gouvernement autonome a été élu en 2005 avec à sa tête le président Joseph Kabui[5].
Violences envers les femmes
L'île de Bougainville affiche un des taux de violences envers les femmes (viol) les plus élevés au monde. En effet, lors d'une grande enquête de l'ONU dans la région Asie-Pacifique publiée le , 62 % des hommes interrogés (âgés de 18 à 49 ans et sous couvert de l'anonymat) reconnaissent avoir déjà commis un viol[6],[7].
Environnement
Les activités de la compagnie minière anglo-australienne Rio Tinto ont provoqué des dommages considérables à l'environnement. Plus d’un milliard de tonnes de résidus miniers sont restés à proximité de l'ancienne mine de Panguna, empoisonnant les champs et les rivières. Les quelque 12 000 villageois locaux continuent de payer un lourd tribut à son exploitation. « Leurs terres sont devenues infertiles. Leur eau est terriblement polluée. Ils ont faim. Ils sont malades. Leur espérance de vie s’est réduite. Et la situation se dégrade car il y a des glissements de terrain continuels », souligne Theonila Roka Matbob, originaire de la vallée et ministre de l’éducation de la région autonome de Bougainville[8].
Référence
- (en) "Bougainville referendum not binding - PM", Radio New Zealand International, 11 mars 2019
- « Papouasie-Nouvelle-Guinée. Bougainville vote massivement en faveur de son indépendance », sur Courrier international, (consulté le )
- (en-GB) Kate Lyons, « Bougainville referendum: region votes overwhelmingly for independence from Papua New Guinea », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
- « Après le référendum, la longue route de l’île de Bougainville pour devenir un Etat », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- (en) "Bougainville elects Joseph Kabui as president", The Age, 5 juin 2005
- (en) Prevalence of and factors associated with non-partner rape perpetration: findings from the UN Multi-country Cross-sectional Study on Men and Violence in Asia and the Pacific, The Lancet Global Health le 10 septembre 2013
- En Asie-Pacifique, un quart des hommes ont déjà commis un viol, Le Monde le 10 septembre 2013
- « La réputation dynamitée du groupe minier Rio Tinto », Le Monde.fr, (lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Mister Pip, roman de l'écrivain néo-zélandais Lloyd Jones relate les évènements de 1990-1993 vus par un village de pêcheurs à Bougainville.
Filmographie
- The Coconut Revolution (en), un documentaire de Dom Rotheroe qui relate les évènements des années 1990 en mettant l'accent sur la capacité d’adaptation des habitants, soumis à un blocus, pour tirer tous leurs besoins de la flore de l'ile.
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