Île Béring

L'île Béring (en russe : Остров Беринга, Ostrov Beringa) est une île russe de l'océan Pacifique, située à l'est de la péninsule du Kamtchatka (55° Nord par 166°15' Est). Longue d'environ 90 kilomètres et large d'environ 24 km, elle est la plus grande des îles Komandorski.

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Île Béring
о́стров Бе́ринга (Ru)

Île de Béring depuis l'espace, mars 1992
Géographie
Pays Russie
Archipel Îles Komandorski
Localisation Mer de Béring
Coordonnées 55° 08′ 08″ N, 166° 10′ 41″ E
Superficie 1 660 km2
Point culminant 755m
Administration
District fédéral Extrême-orient
Sujet fédéral Kraï du Kamtchatka
Démographie
Population 700 hab. (± 100)
Densité 0,42 hab./km2
Plus grande ville Nikolskoïe
Autres informations
Fuseau horaire UTC+12
Géolocalisation sur la carte : Kraï du Kamtchatka
Île Béring
Géolocalisation sur la carte : Russie
Île Béring
Îles en Russie

Ses collines sont dénuées d'arbres. La ville de Nikolskoïe abrite 600 à 800 habitants, dont environ 300 Aléoutes. L'activité principale est la pêche.

L'île tire son nom de l'explorateur Vitus Béring qui s'y échoua avec l'équipage du Sviatoï Piotr. Il y meurt de maladie le , rongé par les fièvres.

Description

Avec ses 90 kilomètres de long sur 24 kilomètres de large, c'est la plus grande et la plus occidentales des îles Komandorski, avec une superficie de 1 660 kilomètres carrés. La majeure partie de l'île Béring et plusieurs petites îles font maintenant partie de la réserve naturelle Komandorsky Zapovednik.

Connue comme le "joyau caché de la frontière maritime entre les États-Unis et la Russie", l'île Béring est dépourvue d'arbres, presque déserte et connaît des conditions météorologiques extrêmes, notamment des vents violents, un brouillard persistant et des tremblements de terre. Aujourd'hui, le village de Nikolskoïe compte 800 habitants, dont environ trois cents sont des Aléoutes. La population de l'île est surtout active dans le secteur de la pêche.

A 4 km de la côte nord-ouest de l'île de Béring se trouve la petite île de Toporkov. C'est une île ronde avec un diamètre de 800 m.

Histoire

Georg Wilhelm Steller et ses compagnons mesurant le corps d'une rhytine de Steller en 1742, reconstitution.
Barrage de saumons sur la rivière Sarana, 1897.

En 1741, le commandant Vitus Béring, qui naviguait sur le Svyatoy Pyotr (Saint-Pierre) pour le compte de la marine russe, y a fait naufrage et est mort du scorbut sur l'île de Bering, avec 28 de ses hommes. Son navire avait été détruit par des tempêtes au retour d'une expédition qui avait permis la découverte de l'Alaska continentale ainsi que des îles Aléoutiennes. Les survivants, sous le commandement du lieutenant suédois Sven Waxell, sont restés bloqués sur l'île pendant 10 mois et ont réussi à survivre en tuant phoques et oiseaux. Ils ont pu construire un bateau à partir de leur épave échouée et ont réussi à retourner à Petropavlovsk sur la péninsule du Kamtchatka en 1742 avec des fourrures de loutres de mer et de la viande conservée de l'île nouvellement découverte.

Georg Wilhelm Steller, un autre survivant de l'expédition, a réussi à convaincre ses compagnons de manger des algues marines (ce qui leur a permis de guérir du scorbut). Steller a exploré l'île de Béring et catalogué sa faune, y compris la rhytine de Steller, qui s'est éteinte en trois décennies à cause de la chasse pour sa viande. Le point culminant de l'île (751 mètres) est maintenant nommé en l'honneur du naturaliste d'origine allemande.

En 1743, Emilien Basov débarque sur l'île de Béring pour chasser la loutre de mer, initiant l'occupation humaine de l'île et sa destruction écologique. Des Promychlenniki commencent traverser la mer de Béring, passant d'île en île pour finalement atteindre l'Alaska. En 1825, la Compagnie russe d'Amérique transfère des familles aléoutes de l'île Attu à l'île Béring pour y chasser, et un autre groupe de colons aléoutes et métis suit l'année suivante, établissant ainsi la première habitation humaine permanente connue sur l'île Béring.

Après la vente aux États-Unis, en 1867, de l'Alaska et des îles Aléoutiennes, l'île Béring est placée sous la juridiction Petropavlovsk-Kamtchatski. La population est passée de 110 personnes en 1827 (17 Russes, 45 Aléoutes et 48 métis) à plus de 300 personnes en 1879. En 1990, après 170 ans de séparation et de perte des traditions culturelles, un groupe d'Aléoutes de Nikolskoye a rencontré un autre groupe d'Aléoutes d'Alaska dans la capitale du Kamtchatka et a été surpris de pouvoir encore communiquer dans l'ancienne langue aléoute. En raison de leur isolement, comme les îles Pribilof, qui sont maintenant en Alaska, on utilise les Aléoutes pour étudier la génétique.

Nature

Les environs de l'île Béring sont aujourd'hui une réserve de biosphère, connue pour la diversité de sa faune et de sa flore, en particulier les mammifères marins. Les rives de l'île forment un habitat naturel pour les loutres de mer, et leur population semble maintenant stable, contrairement à celle d'autres îles Aléoutiennes, et bien qu'elles aient été chassées jusqu'à presque disparaître de l'île Béring en 1854, à peine plus d'un siècle après la découverte de l'île. Les lions de mer de Steller passent l'été dans cette île, mais les rhytines de Steller, qui se nourrissaient des algues autour de l'île, ont été tuées jusqu'à la dernière et on disparu en 1768.

L'île Béring est également célèbre depuis longtemps pour ses colonies de phoques, notamment l'otarie à fourrure du Nord, le phoque commun et le phoca largha, même si la population s'est réduite à seulement deux colonies totalisant 3 000 phoques en 1913 (deux ans après la signature de la Convention sur la préservation et la protection des phoques à fourrure dans le Pacifique Nord), particulièrement après le campagne de 20 ans de Hutchinson, Kohl et de la Compagnie de San Francisco, qui avait permis de ramener plus de 800 000 fourrures.

Les espèces de baleines observées dans les eaux environnantes comprennent le cachalot, l'orque, plusieurs espèces de baleines à bec, la baleine à bosse et la baleine franche du Pacifique Nord. Les marsouins fréquentent également ces eaux.

L'île de Béring compte également de nombreux oiseaux de mer. L'UNESCO a noté que 203 espèces d'oiseaux ont été observées sur les îles Komandorski, dont 58 y nichent. Les macareux moines sont abondants, mais le cormoran de Pallas a disparu vers 1850. Les deux espèces de renards arctiques qui ont tourmenté l'équipage de Béring en 1741 ont subsisté. Les humains ont introduit des rennes, des visons d'Amérique et des rats dans l'île, ce qui a eu des effets négatifs sur la faune indigène.

Notes et références

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