Émile Dezaunay

Émile Alfred Marie Dezaunay, né à Nantes le et mort dans la même ville le , est un peintre et graveur français.

Biographie

Né au 3, rue Du Guesclin à Nantes, dans une famille de négociants aisés[1], Émile Dezaunay devient orphelin de son père en 1857. Sa mère, Caroline Tronson, cousine germaine de Jules Verne, l'élève seule, sous la tutelle des oncles de l'enfant. Le peintre nantais Jules-Élie Delaunay le recommande pour entrer à l'École des beaux-arts à Paris où il intègre son atelier en 1875. Il est également l'élève de Pierre Puvis de Chavannes.

Il se marie à Nantes en 1884 et participe à l'Exposition triennale des beaux-arts de Nantes en 1886, exposition à laquelle sont conviés des peintres confirmés et ayant participé au Salon de Paris[2],[3]. À cette occasion, Émile Dezaunay fera la connaissance de Maxime Maufra et s'en suivra entre les deux hommes une grande amitié.

Dezaunay fréquente l'atelier d'Eugène Delâtre, où Maufra réalise également ses premières gravures en 1892, influencés par Paul Gauguin[4].

Il excelle dans l'art de l'aquarelle et de la gravure. Sa carrière fut particulièrement féconde entre 1892 et 1909. Le critique Arsène Alexandre écrit : « Son art est à la fois populaire et raffiné, il est malicieux quand il regarde, candide quand il raconte »[5].

Dezaunay expose et participe jusqu'en 1914 à tous les Salons qu'organise la Société des arts de Nantes[6].

Dès 1892, il fréquente Aristide Briand et le poète Victor-Émile Michelet dans l'atelier du Bateau-Lavoir de Maxime Maufra à Montmartre. Cette même année, il expose à la deuxième exposition des peintres impressionnistes et symbolistes[7].

Il emménage à Neuilly-sur-Seine en 1897 et expose chez Moline, rue Laffitte, à Paris. Il met en vente à l'hôtel Drouot une centaine de ses œuvres le . Un catalogue, préfacé par Arsène Alexandre, est publié à cette occasion.

En 1909, il revient s'installer à Nantes après la mort de son fils aîné. Le couple va mener là une vie retirée ne quittant leur demeure que pour quelques courts séjours en Bretagne et en Vendée. Il n'expose plus qu'au Salon d'automne, mais participe à toutes les expositions organisées par les Amis des arts et des artistes bretons jusqu'en 1914. En 1913, il emménage dans une maison de la rue des Folies Chaillou à Nantes, bâtie par Paul Devorsine, architecte et beau-père de sa fille qui habite la maison voisine. Il peindra désormais dans le vaste et lumineux atelier donnant sur le grand jardin au cèdre centenaire et aux massifs fleuris.

Son ami Maxime Maufra meurt le . Ils avaient fait ensemble de grandes randonnées à travers la Bretagne. Il présente au Salon d'automne de 1928 les toiles Port de Manech (marine) et Château de Clisson (Loire-Inférieure)[8].

Dezaunay devient veuf en 1929.

En 1934, la galerie Mignon-Massart lui consacre une exposition en présentant 42 toiles dont un grand nombre furent exposées auparavant au Salon d'automne. En , cette même galerie tient une autre exposition de ses œuvres que Dezaunay inaugure avant sa mort survenue le .

Son domicile est à cette date établi au 12, passage Saint-Yves à Nantes. Il est inhumé trois jours plus tard au cimetière La Bouteillerie[1] (carré FF, rang 9).

Œuvres dans les collections publiques

  • Nantes, musée des Beaux-Arts :
    • Le Braconnier, avant 1889, huile sur toile[9] ;
    • Jeune Fille de Pont-L'Abbé ; Tête d'étude, avant 1912, huile sur toile[10] ;
    • Le Port de Nantes, 1914, huile sur toile[11] ;
    • Petites Filles aux marrons, 1899, huile sur toile[12] ;
    • Portrait d'un garçonnet, avant 1912, huile sur toile[13] ;
    • Sur la Plage, huile sur toile[14].
  • Pont-Aven, musée des Beaux-Arts :
    • Retour de pêche, vers 1900, aquarelle ;
    • Jeune Fille de Rosporden assise, vers 1895, aquatinte en couleurs ;
    • La petite Mendiante de Pleyben, vers 1895, aquatinte en couleurs ;
    • L'Aven au Moulin Neuf ;
    • Retour de pêche.
  • Quimper, musée départemental breton :
    • fonds de dessins et d'estampes, dont :
      • Jeune fille et enfant de Rosporden, eau-forte et aquatinte en couleurs, 24 × 31 cm[15] ;
      • Mystère de Saint Gwénolé, 1898, illustration pour la couverture de la pièce de théâtre jouée au théâtre de Morlaix et sur la grande place de Ploujean les 13 et .
  • Saint-Nazaire, musée des Beaux-Arts : Marine à Saint-Michel, 1913.


Salons

Expositions

  • 1886 : Exposition des beaux-arts de Nantes : Portrait ; Vue du quai de la Fosse ; Le Braconnier.
  • 1892 : deuxième exposition des peintres impressionnistes à la galerie d'art parisienne de Le Barc de Boutteville.
  • 1895 : « exposition des Bretons de Paris », avec Maxime Maufra à Paris[Où ?].
  • De février à  : exposition à la galerie Moline, rue Laffitte à Paris, première exposition personnelle avec 48 huiles sur toile, comprenant douze paysages et huit portraits, quelques dessins et aquarelles.
  • 1913 : Nantes, galerie Mignon-Massart.

Iconographie

Hommages

  • Rue Émile-Dezaunay, à Nantes

Notes et références

  1. Lhommeau et Roberts 2013.
  2. Émile Schuffenecker eu la charge d'envoyer à l'exposition les deux tableaux de Paul Gauguin avec les siens.
  3. Parmi les exposants se trouvent aussi Eugène Baudin, Léon Bonnat, Pierre Puvis de Chavannes, Jules-Élie Delaunay, Jean-Léon Gérôme, Armand Guillaumin, Henri Harpignies, Maxime Maufra, Henry Moret, Camille Pissaro, Auguste Renoir, Georges Seurat et Alfred Sisley.
  4. Si ses planches ne sont pas datées, on sait qu'en 1904, quatre d'entre elles étaient en vente à la Galerie Sagot à Paris, dans des séries numérotées à cinquante exemplaires[réf. nécessaire].
  5. Denise Delouche, « Les peintres, les oies et le cochons en Bretagne (1800-1930) », dans Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, (lire en ligne), p. 387-388.
  6. Fondée par Charles Leroux, Lanoë, Maxence, les frères Chabas, du Puigaudeau, Roll ou Picou.
  7. En compagnie de Louis Anquetin, Émile Bernard, Pierre Bonnard, Maurice Denis, Charles Filiger, Maximilien Luce, Maxime Maufra, Henry Moret, Camille Pissaro, Paul-Élie Ranson, Paul Sérusier, Paul Signac et Henri de Toulouse-Lautrec.
  8. René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 409.
  9. « Le Braconnier », notice no 07430000747, base Joconde, ministère français de la Culture.
  10. « Jeune Fille de Pont-L'Abbé ; Tête d'étude », notice no 07430000749, base Joconde, ministère français de la Culture.
  11. « Le Port de Nantes », notice no 07430000752, base Joconde, ministère français de la Culture.
  12. « Petites Filles aux marrons », notice no 07430000750, base Joconde, ministère français de la Culture.
  13. « Portrait d'un garçonnet », notice no 07430000748, base Joconde, ministère français de la Culture.
  14. « Sur la Plage », notice no 07430000751, base Joconde, ministère français de la Culture.
  15. « Jeune fille et enfant de Rosporden,estampe en couleur. », sur http://musee-breton.finistere.fr.
  16. « Portrait d'Émile-Alfred Dezaunay », notice no 50350014539, base Joconde, ministère français de la Culture.

Annexes

Bibliographie

  • « Dezaunay, Émile Alfred (1854-1940), Painter, watercolourist » sur (en) « Émile Dezaunay », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787).
  • « Émile Dezaunay », in: Gauguin et l'École de Pont-Aven, Paris, Bibliothèque nationale, 1989, pp. 131-132 (en lige sur Gallica).
  • Collectif, Émile Dezaunay (1854-1938), éditions Le Télégramme, avec la collaboration du Musée de Pont-Aven, 2001 (ISBN 9782914552042).
  • Éric Lhommeau et Karen Roberts, Les Artistes dans les cimetières nantais, Nantes, Le Veilleur de nuit, , 91 p. (ISBN 979-10-90603-03-5), p. 17.
  • Émile Maillard, Nantes et le département au XIXe siècle : littérateurs, savants, musiciens, & hommes distingués (1891)

Article connexe

Liens externes

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